Chapitre - 17
Il y avait dans l'air une odeur âcre et écoeurante qui prenait violemment à la gorge et pesait sur la poitrine ainsi qu'un étau de plomb.
Harry était là tout disposé à croire que c'était l'odeur de la magie noire, ou bien celle des enfers. Cela semblait impossible à trancher et pourtant, était convaincu de n'avoir senti cet horrible parfum qu'en arpentant les lieux que ces fouilles l'avait amené à arpenter au cours des dernières semaines.
Du reste, il se refusait catégoriquement à fouiller dans ses souvenirs pour savoir si il avait déjà senti cela lors des ses multiples affrontements contre les forces du Mal.
Pourtant, quand bien même il refusait de s'y attarder, cette odeur l'intriguait quelque peu, alors qu'en soi elle ne revêtait d'aucune forme d'importance.
Il poussa un soupir.
"- Tu vois quelque chose Harry ?
- Non." un silence. " Vraiment pas. Et toi ?
- Rien. C'te fichu machine ! On aurait plus vite terminé de trouver un fil de soie dans une bouse de Scroutt à Pétards.
- Ton expression était des plus délicates. Ron.
- Oh ça va ! ... Si au moins on savait à quoi elle ressemblait ! Ca nous aiderait bien à la trouver ! On sait ni ce qu'on cherche, ni ou on le cherche précisément, et démerdez vous avec ça en course contre la montre ! Merci bien du cadeau... " Harry secoua la tête, il ne pouvait s'empêcher d'être d'accord avec Ron. Mais tout d'accord qu'il était, les grognements de son meilleur ami ne lui semblaient pas arriver au meilleur moment possible, loin de là. Ils étaient tous les deux seuls à pour les deux derniers étages de cette baraque, et il lui semblait plus que nécessaire qu'ils restent sur leurs gardes. Il suffisait de voir ce qui était arrivé à Neville et Luna... Ils ne devaient, en aucun cas, se laisser distraire, ça pourrait leur être fatal avant même qu'ils comprennent ce qu'ils se passaient.
Il balaya la pièce, d'un coup de baguette, essayant d'éclairer les ombres avec son Lumos. C'était bien peine perdue, à croire que ces fichus Mangemorts étaient des vampires à tant aimer l'ombre. Et puis la taille de leurs baraques putain ! On aurait put faire vivre trois colonies de sorciers aborigènes dans juste une moitié des lieux !
C'était démesuré, totalement démesuré. Et Harry avait beau chercher à comprendre et à comprendre encore, il était totalement dépassé pas tant de luxe superflu. A quoi servait d'habiter de tels lieux pour une famille de trois, ou de quatre personnes ?
Il lui semblait que les Sang-Purs n'avait jamais plus de deux enfants, comme si les femmes Sang-Purs, se répugnaient à être enceinte, attendait vite d'accoucher comme la fin d'une maladie, et dès lorsqu'elles avaient accouché, passait immédiatement le bébé nouveau-né à la garde de quelques elfes nourrices, qui s'occuperaient de ce dernier, et l'éduqueraient parfois plus que ses propres parents, qui au final, ne lui inculqueraient que les préjugés et l'idéologie raciale communément partagés par l'ultra-majorité de leur statut. Dans ces conditions, Harry comprenait plus ou moins qu'il n'y a pas plus de un, voir deux marmots par famille, histoire de faire un héritier pour la fortune et puis voilà. Mais pourquoi alors, par Merlin, vivre dans de si grandes demeures ? En pensant cela, il avait nettement l'image de la famille Weasley, qui lui venait en tête; ces derniers, avec leurs 7 enfants, habitaient une maison si ridiculement petite en comparaison, qu'elle n'aurait sans doute même pas occupé, en superficie, la totalité des plus petites ailes du lieu.
Pourtant, malgré cette pauvreté à des milles et des milles du luxe déchu et plein de poussières de ce manoir abandonné (et qu'ils fouillaient depuis bientôt quatre heures sans répit), les Weasley étaient, avec leur petit Terrier où ils étaient entassés les uns sur les autres, tellement plus heureux que tous ces Sang-Purs bourgeois dans leur Palais immaculés, à la somptuosité de façade pour cacher l'indigence de leurs cœurs.
Il n'y avait là qu'à voir Malefoy. Harry se souvenait encore du visage qu'il avait tiré aux premiers repas avec toutes la familles, où tout le monde riaient, chahutaient, parlaient ensemble, buvaient, mangeaient, se chamaillaient, vivaient, et plus simplement, étaient heureux et emplis de bonheur ENSEMBLE. Il avait sans doute dût tirer la même tête lors de ses premiers repas au Terrier, durant les vacances improvisées qu'il y avait passé l'été qui avait précédé sa seconde année d'étude à Poudlard. Ca lui avait semblé tellement dépaysant, tout ce luxe d'amour et de joie, ces gens qui lui parlaient et l'estimaient comme si il était pratiquement un membre de la famille à part entière, et puis aussi Ginny, qui rougissait à chaque fois qui lui demandaient simplement de lui passer le sel (il avait rapidement compris, que le cas, échéant, il lui fallait faire attention, avant de lui demander, à ce qu'elle n'ait rien dans la bouche, de buvable ou de comestible sous peine qu'elle s'étouffe ou que son frère ainé se retrouve aspergé de purée de pomme de terre...). Les choses avaient bien changé depuis pour lui. Pas seulement parce qu'il peut désormais approcher Ginny sans qu'elle parte en courant, mais aussi et surtout parce qu'il avait trouvé la richesse d'une famille.
Et à voir le visage de Drago, même, lui, orphelin depuis sa plus tendre enfance, n'avait jamais eu à envier la famille du blond...
Un rat passa près de leurs pieds, un rat énorme et qui faisait sans doute la taille d'un jeune chaton. Ron serrait la mâchoire, presque à s'en faire crisser les dents.
"- Ce n'est rien d'autre qu'un rat, t'sais Ron. Tu en as eu de compagnie pendant des années.
- Oui mais le mien était mignon ! Il ne donnait pas l'impression qu'il pouvait se pointer en mode "salut petite salope ! Raboule ton fric !" et puis te trancher la jugulaire avec ses petites dents !
- Vachement mignon c'est sûr, puisque c'était un Mangemort, responsable en grande partie de la mort de mes parents, et probablement doublé d'un gros pervers pédophile qui s'éclatait à voir des gamins se déshabiller et à dormir collé tout contre l'un deux.
- Merci mec... Ce soir je vais faire des cauchemars...
- Bah ! Tu demanderais à Lavande de te réconforter !
- Oh non pitié ! Tout mais pas elle ! J'en peux plus j'en ai mare !
- Pourquoi tu la quittes pas ? Je comprends pas. Déjà pourquoi tu t'es remis avec elle...
- Je la quitte pas parce qu'on va bientôt tous mourir, sans doute ! Ca serait méchant de la quitter juste avant la fin du monde, et puis, faut bien s'amuser.
-... Tu es entrain de me dire que tu la gardes juste pour faire joujou au plumard ?
- Ouep... C'est si dégueulasse que ça ?
- A peine." ironisa son meilleur ami, les yeux au ciel.
"- Je note que tu te fous de ma gueule ! Ah tristesse !
- J'entends, j'entends, mais j'ai pas de mouchoirs à te prêter mon pauvre ami." ils rigolèrent tous les deux au ton d'Harry avant que Ron n'ajoute :
"- T'façon je peux même plus m'amuser de la sorte avec elle parce que j'ai un connard qui squatte dans ma piaule, et lui faire baver la limace devant Malefoy non merci c'est glauque.
- ... Je vais faire semblant de n'avoir rien entendu, que visiblement tu aies déjà pu t'interroger sur la situation de ... Et je vais aussi faire genre que j'ai pas entendu ta putain d'expression de beauf "Faire baver la..." sérieusement Ron ? Oh par Merlin ! Dis moi plutôt comment ça se passe la cohabitation avec notre Serpent national ?
- J'en ai plein d'autres des expressions si tu veux ! Faire la bête à deux dos, planter le javelot dans la moquette, chatouiller le nénuphar, lui faisander le dindon, tremper le biscuit, galvaniser les escalopes, remuer le gigot, ouvrir le berlingot, lui savourer la sucette, lui laminer l'écrevisse, faire coulisser l'andouille dans le cresson, lui...
- DIABLE RON ARRÊTE ! ... J'hésite entre m'étonner que les trois quart soit en rapport avec la bouffe, et vomir mes tripes à, maintenant tout de suite. Tu me déprimes. Répond à ma question plutôt, au mieux de faire genre tu n'as rien entendu." le rouquin soupira.
" - Bah tu sais, avec ce fils de pute, c'est pas la joie mais ça va, je crois. 'Fin, ça pourrait être pire, quoi.
- C'est à dire ?
- Je sais pas trop en fait Harry... Il m'insupporte au plus haut point et pourtant, sa compagnie semble parfois supportable.
- Tu es au courant que ce que la phrase que tu viens tout juste de prononcer n'a absolument aucun sens, n'est-ce pas ?
- Ouais..." Harry le dévisagea longuement mais ne répondit rien.
Il y eu un court moment de silence entre les deux compères qui ne fut rompu que par les bruits ambiants et les grincement des tiroirs. Ils s'échinèrent aussi à ouvrir plusieurs des placards des nombreux meubles de la pièce -et dont ils ne comprenaient par ailleurs pas l'utilité- mais cela sans succès.
"- En tout cas...
- Oui Ron ?
- Je suis sûr qu'il manigance quelque chose.
- Qui ?
- Malefoy voyons ! Qui d'autre ?" Harry soupira dans la barbe qu'il n'avait jamais eu. C'était reparti pour un tour...
Gardant le self-control nécessaire pour ne pas envoyer son meilleur ami valdinguer contre le premier mur qui rencontrerai sa route, il fit un dernier tour des lieux, balayant l'espace avec la lumière qui émanait de sa baguette d'un ample geste du poignet. Convenant avec Ron qu'il n'y avait absolument rien et que leurs recherches dans cette pièce pouvaient largement s'arrêter là, ils se dirigèrent d'un même pas vers la prochaine pièce à inspecter.
Ils avaient à peine fait trois pas dans le gigantesque couloir, que Ron, bien décidé coûte que coûte à défendre ses idées, remis le sujet sur le type une énième fois de plus (une énième fois de trop aurait dit Harry).
"- Il manigance quelque chose c'est sûr ça ne peut pas en être autrement !
- Oui c'est ça. Et rappelle moi la nombre d'arguments et de preuves que tu as trouvé pour appuyé ta théorie ? En tout et pour tout : zéro ! ZERO ! " il fit un rond avec ses doigts avant de continuer sa diatribe. " Ecoute, tu sais bien que je ne l'aime pas non plus, mais il est de notre côté pour l'instant, et l'aide qu'il apporte à Hermione est précieuse. On peut pas s'en passer.
- Et justement tiens ! Tu ne trouves pas ça, je sais pas moi... ETRANGE, qu'il nous aide ? Il est même supportable et il est presque gentil avec Hermione. MALEFOY. GENTIL. AVEC. HERMIONE. Je suis donc le seul à trouver ça louche ?!
- Et ça ne t'es pas venu à l'esprit qu'il avait put changer ?" Ron pila net, et à la tête qu'il tirait, Harry eut bien l'avant goût du discours grandiloquent dont il s'apprêtait à l'assommer pour lui expliquer ô combien son idée était absurde.
Il n'en eu cependant pas l'occasion, un bruit attira leur attention.
A quelques centaines de mètres au fond du couloir, une fenêtre venait de se briser.
"- Harry ! Regarde ! Un intrus !
- J'ai vu Ron !"
Ils se mirent à sprinter dans sa direction sans même chercher à comprendre. Le dit inconnu les fixa d'un œil brillant sous sa cape, et puis fit apparaître d'un léger mouvement de baguette un épais écran de fumée, sans mot dire.
Harry cru s'étouffer. Il lança plusieurs sorts pour tenter de faire disparaître le sombre brouillard, sans y parvenir. Et quand il commença à y voir plus clair, après plus d'une minute, l'inconnu avait disparu.
Ils eurent beau chercher avec les autres membres de l'ordre, on en trouva pas la moindre trace, et le seul indice qui demeura fut cette fenêtre brisée du quatrième étage du manoir, et rien d'autre.
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