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LE NOIR ABSOLU
Le temps était leur ennemie. La peur, elle la ressentait partout autour d'elle. Tout le monde craignait que Lydia venait tout juste de pousser son dernier cri, qu'elle les avait prévenu de sa propre mort. Allison avait cette impression, ce fort pressentiment que c'était loin d'être le cas. Allison restait silencieuse ne voulant pas semer la panique. Lydia voulait les prévenir, leur faire peur. Elle voulait qu'ils sachent quelque chose. Quelque chose qu'Allison ne put déchiffrer. Seule dans ses pensées qu'elle n'osait en aucun cas prononcer à haute voix, un sentiment régnait en elle faisant accélérer son pouls de façon considérable à chaque minute qui s'écoulait. Une profonde tristesse. Quelque chose d'horrible allait se produire.
Allison sursauta lorsque Mme Martin lui sauta au cou tout en lui répétant sans cesse à quel point elle était heureuse. Des larmes de joie descendaient le long de ses joues qui reprenaient peu à peu leur teinte naturelle légèrement rosée. Ils allaient secourir sa seule et unique fille.
Ils se faufilèrent l'un après l'autre dans l'espace restreint de la Jeep bleue. Stiles pesa sur l'accélérateur et le moteur ronronna.
-Elle n'était pourtant pas très loin, c'est presque impossible que nous ne l'avions pas trouvé avant. Marmonna Scott tout en regardant par la fenêtre.
19:30
Le ciel orangé commençait à noircir. Dix longues minutes s'étaient écoulées depuis qu'ils avaient quitté l'immense demeure luxueuse. Allison avait les mains moites et elle entendait son cœur battre comme s'il allait s'expulser de sa cage thoracique. Elle avait remarqué tous ces changements. Elle pouvait savoir, rien qu'en respirant, la tonne de sentiments que les personnes autour d'elle ressentaient. Elle entendait des bruits et des voix que l'oreille humaine ne discernerait jamais. Elle avait aussi la capacité d'entendre tous leurs cœurs battrent à cent mille à l'heure. Cette étrange tristesse qui ne semblait pas vouloir se séparer d'elle, était-ce un signe, une prédiction? Ça l'était peut-être. Rien n'était impossible puisque ses pouvoirs lui étaient inconnus. Toutes ces questions incompréhensibles accompagnées de réponses incomplètes la faisaient douter constamment. C'était comme si elle se lançait du haut d'un édifice sans savoir si, au sol, quelqu'un aura la gentillesse d'amortir sa chute. Cette sensation horrible que, bientôt, dans un avenir qui s'approchait tel un renard rusé, quelque chose d'affreux allait se produire sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit. C'était comme avancer à l'aveugle dans le noir absolu. Elle saura qu'un objet est devant elle qu'au moment où elle le touchera. Allison était dans une situation semblable: elle comprendra qu'au moment où cela se produira.
La jeep s'arrêta enfin. Un énorme bâtiment s'élevait devant eux. L'air frais de fin de soirée effleurait leurs peaux perlées par la nervosité. Ils soupirèrent presque tous. Maintenant, il fallait mettre les deux pieds sur terre et affronter la réalité. Un vent glacial fouetta d'un seul coup leur visage impassible. Le ciel devint soudainement d'un noir presque épeurant. Une pluie torrentielle n'allait pas tarder à se libérer de ces nuages gris. Scott rompit le silence en attirant notre attention vers l'hôpital de Beacon Hills. Il pointa d'un doigt tremblant le haut de l'édifice.
-Elle est sur le toit. Dit-il.
Ils se regardèrent tous et, d'un pas défini, le groupe d'adolescent entreprirent de se rendre jusqu'à l'une des membres de leur meute. Ils étaient unis comme liés par des fils invisibles. Une grande famille loyale et solidaire. Esquivant le regard inquiet de la femme se trouvant à l'accueil, Scott regardait droit devant lui. Rien ne comptait plus à ses yeux que de sauver la fille aux cheveux blonds vénitiens. Lydia Martin. Les escaliers s'enchainaient, marches après marches. Les minutes s'écoulaient, chaque secondes paraissaient comme des heures. L'inquiétude régnait dans l'air, chaque inspiration la rendant de plus en plus nerveuse à l'idée de trouver son jeune corps inerte. Une porte massive apparue finalement devant eux leur bloquant le chemin. Sans attendre, ils l'ouvrirent. Un éclair colora le ciel au moment où ils firent leur premiers pas sur le toit. Scott suivit du jeune garçon et Stiles se mirent à courir à grandes enjambées la laissant derrière avec l'asiatique silencieuse. Aucun indice ne leur laissait croire qu'elle avait pu se trouver sur les lieux quelques minutes plus tôt. Un rire sadique résonna tout autour d'eux. Un frisson contagieux se faufila entre leurs corps statufiés. Une forte odeur de jalousie planait dans l'air et s'enfuyait à chaque coup de vent. Une voix s'éleva dans la noirceur.
-Je l'observais, elle semblait ne rien comprendre. Elle agissait telle une pauvre fille innocente. Nous savions tous qu'elle serait dotée de pouvoirs extraordinaires. Autrefois, j'étais celle qui attirait tous les regards. Un nouveau loup-garou à Beacon Hills, tout le monde devenaient curieux. J'étais belle et ils me remarquaient tous. Jusqu'au jour où tes boucles brunes ont atterri en ville, Allison. Je suis devenue qu'une jeune fille parmi tant d'autres. J'ai quitté la ville, je n'avais plus l'impression d'être à ma place, ici. Tu as fait voler en éclat tout mon existence. Et ça, je ne te le pardonnerais jamais.
Cette voix, elle l'a reconnaissait. Le corps mince d'une personne portant une arbalète à sa main droite apparue soudainement dans leur champ de vision. Le visage frigorifié de Lydia prit place derrière le sourire faux de Cora. Cora Hale. Lydia se mit à trembler et ses yeux formèrent deux grands ronds. La peur envahissait son doux visage.
-Vous ne m'avez pas entendu? Je vous ai dit de ne pas venir, quelqu'un mourra ce soir. Annonça-t-elle en pleurant.
-J'ai bien peur qu'il ne soit trop tard. Ajouta Cora tout en levant l'arbalète vers Allison.
La flèche à la pointe aussi aiguisée qu'un couteau se propulsa de son arme tout en se frayant un chemin vers le corps immobile d'Allison. Tous ses membres ne répondaient plus et refusaient tout mouvement. C'était donc la fin, elle avait prédit sa propre mort. Elle ferma les yeux acceptant sa malheureuse défaite.
-Non, Allison! Cria une voix masculine.
Stiles se jeta devant elle tout en la regardant dans les yeux. Il avait peur. Allison vit alors la flèche transpercée son torse. Il l'arracha et plaqua ses deux mains autour de la blessure fraîche. Affaibli, ses genoux touchèrent le sol.
-Stiles, Stiles. Non, Stiles reste avec moi. Bégaya Allison démolie par une profonde tristesse. Des larmes inondaient son visage apeuré.
Scott était pétrifié devant la blessure d'où coulait une légère rivière de sang. Son meilleur ami allait certainement mourir devant ses yeux. Lydia hurla son prénom jusqu'à ce qu'elle n'ait plus aucun souffle. Tout l'amour qu'elle gardait en elle depuis bien trop longtemps se ressentait à travers son cri. Elle pleurait sans honte devant les visages blêmes de tous les adolescents. Elle s'accrocha au cou de celui qui faisait chavirer son cœur et lui chuchota entre deux sanglots:
-Je t'aime. Oui, je t'aime depuis toujours.
Allison jeta un regard vers la scène qui s'offrait à elle. Les battements qu'Allison entendait faiblement s'éteignirent peu à peu laissant place à un lourd silence. Lydia laissait s'échapper toute sa tristesse et déposa une main sur le chandail imbibé de sang du garçon qu'elle aimait tant. Allison ne put s'empêcher de mettre la sienne par-dessus afin de la consoler.
Une étrange lumière blanche les aveugla et Allison, malgré l'orage qui prenait de l'ampleur, cru entendre un cœur battre à nouveau.
Vous allez bien? Je dois avouer que j'ai pleuré en écrivant ce chapitre. Vous avez aimé? Stiles est mort. Y-a-t'il une chance que ça ne soit plus le cas? Rendez-vous au prochain chapitre! Commentez vos avis, je lirai et répondrai à tous.
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