Chapitre 2.2 : Astrid
La jeune fille, les mains plaquées contre le plan de travail de la cuisine, au-dessus du lavabo, attendit, la tête pendante, que la douleur commence à s'estomper. Au bout de quelques minutes, constatant qu'aucun effet ne semblait vouloir se produire, elle décida de monter à nouveau dans sa chambre, avec autant de difficultés que lorsqu'elle en était descendue. Elle se dirigea vers son bureau puis remarqua que Lola lui avait répondu.
« Pourquoi plus tard ? » lui avait-elle demandé.
« Je me sens pas bien. Je vais essayer de dormir pour aller mieux... » répondit vaguement la brune. Astrid ne souhaitait pas l'inquiéter davantage en lui racontant en détail sa drôle d'ascension jusqu'à l'étage du bas. Elle n'en avait de toute façon pas la force. Tout ce dont elle rêvait, à cet instant précis, s'était de s'allonger et penser à autre chose que sa douleur insupportable. Elle espérait que son cachet ferait rapidement ses effets, et qu'une petite sieste serait également bénéfique pour chasser au loin la douleur.
Astrid mit son téléphone en charge puis le posa sur sa table de nuit, geste qu'elle effectuait toujours avant d'aller se reposer sur son canapé comme actuellement. La jeune fille ne prit même pas le temps de faire son lit. Elle s'allongea sur son canapé et, avant qu'elle ne s'en rende compte, ses paupières se fermèrent et sa respiration se fit plus régulière.
L'adolescente sombra subitement dans un profond sommeil dès que ses yeux furent clos.
Je me rappellerai toujours ce rêve. La première fois que je t'ai vu. Même si c'était inconsciemment. Et qu'il n'y a pas eu de réelle rencontre. C'est un des souvenirs que je chérie au plus profond de moi. Je ne veux plus partager ce souvenir avec personne. Je veux qu'il reste entre toi et moi. Et toi ? Vas-tu partager nos plus beaux souvenirs ?
****
Lorsque Astrid se réveilla, tout autour d'elle était aussi noir que les plus profondes abysses. Elle ne voyait rien. Elle n'entendait rien. Elle ne sentait rien. Pire. Elle ne sentait rien de palpable. La seule seule qu'elle parvenait à distinguer était un sol rigide sous ses pieds. Mais, lorsque la jeune fille tendait les bras pour toucher un quelconque mur ou façade, ses doigts ne tombaient que sur du vide.
Astrid avait peur.
Pourquoi n'était-elle plus dans sa chambre ? Sa tête ne lui faisait plus mal. Ses oreilles ne bourdonnaient plus. Sa vue ne semblait plus brouillée. Enfin, plutôt difficile à affirmer concernant cela, puisqu'elle se trouvait en plein milieu des ténèbres.
Une drôle d'idée envahit alors la jeune fille : était-elle morte ? Si c'était le cas, alors la brune était affreusement déçue. Elle s'était imaginée qu'après la mort, son âme rejoindrait un endroit magnifique, dans les nuages, où il faisait bon vivre et où le malheur n'existait pas. Tout le contraire de cet endroit sombre et sinistre. S'agissait-il des Enfers, dans ce cas ? Néant et obscurité, cela y ressemblait grandement.
Malgré sa courte et triste vie, méritait-elle réellement de croupir pour l'éternité dans les Enfers ? Non, ce ne pouvait pas être cela, il existait des gens quelque part sur cette Terre qui avaient commis des méfaits bien pire que ceux dont elle était possiblement accusée : à savoir répondre à ses professeurs. Mais dans ce cas où était-elle, et pourquoi se retrouvait-elle dans un tel lieu ?
Astrid plissa les yeux, tentant de déceler une once de lumière au milieu de cette étendue de ténèbres. Rien. Elle décida alors d'effectuer un pas en avant. Puis un deuxième. Avant d'entamer une petite excursion. Peut-être allait-elle tomber sur quelque chose d'intéressant, à force de s'aventurer dans l'obscurité ? Un indice lui expliquant où elle se trouvait, par exemple. Voire, mais cela elle n'y croyait plus trop, rencontrer quelqu'un qui pourrait lui indiquer où elle se trouvait et peut-être aussi pourquoi.
Astrid marchait un peu au hasard, allant bien souvent droit devant elle, sans réfléchir ni avoir d'itinéraire précis en tête.
C'est alors qu'elle remarqua un point lumineux, au large. Sans s'interroger plus longtemps sur sa provenance en ces lieux sinistres, la jeune fille courut vers la lumière qu'elle attendait depuis si longtemps. Elle était persuadée que ce serait cela, sa porte de sortie.
La brune s'arrêta à quelques mètres de l'étrange lueur. Ses yeux s'écarquillèrent d'effroi en examinant plus attentivement la forme qui gisait sur le sol obscur... et en sang.
Un halo lumineux entourait le corps d'un jeune garçon qui devait être légèrement plus âgé qu'elle, comme s'il s'agissait d'une sorte de saint ou de reliquaire particulièrement important. Il portait de drôles de vêtements : une veste à la capuche noire et rouge, aux manches de couleurs identiques, comportant quelques nuances de jaune également. Sur son épaule gauche était accrochée une pièce d'armure argentée. Il portait un short grisâtre, virant bien plus sur du noir, aux multiples poches. Ses cheveux blonds en bataille témoignaient d'une activité physique toute récente (une course peut-être?), et ses étranges yeux bleus lagon fixaient la jeune fille avec un mélange étrange de peur et de réconfort, presque de la reconnaissance. Cependant, Astrid pouvait y lire une peur et une douleur indescriptible.
Le jeune garçon était allongé au sol, comme souffrant et recroquevillé sur lui-même, sans doute dans l'espoir d'atténuer ses blessures.
Astrid écarquilla les yeux, reconnaissant immédiatement la personne en face de lui. Il s'agissait du garçon qu'elle avait dessiné ! Mais comment ? Un dessin ne pouvait pas être réel ! A moins que... Cela expliquait une partie du pourquoi du comment elle avait cette impression de déjà vu le concernant.
Le jeune homme ouvrit alors la bouche et parla, d'une voix tragiquement brisée par la douleur qui surprit l'adolescente :
– Astrid ! Tu es notre seul espoir !
La jeune fille fronça les sourcils d'incompréhension. Mais de quoi voulait-il parler ? Et comment pouvait-il avoir connaissance de son identité ? Est-ce que tous ses dessins étaient en réalité... réels ?! Astrid ne souhaitaient aucunement faire la rencontre de ceux qu'elle avait presque volontairement oublié de terminer parce qu'elle les trouvait affreux...
– Je t'en supplie ! Sauve-nous ! répéta-t-il avec toujours plus de conviction.
– Pardon ? Mais qu'est-ce que ça signifie ? demanda Astrid, ne comprenant réellement pas le sens de ses paroles.
Peut-être était-ce son état de léthargie qui le faisait complètement délirer ?
Le blond sembla tout-à-coup en état de faiblesse, crachant du sang avant de se recroqueviller davantage sur lui-même, se tordant de douleur et parcouru de violents soubresauts, comme si quelqu'un le torturait à distance.
– Tu es blessé ?! s'inquiéta la jeune fille, qui se sentit trembler malgré elle à cause de la vue provoquée par cette scène déroutante et singulière.
Elle s'approcha un peu plus du jeune garçon, dans l'espoir de lui venir en aide par ses maigres moyens, lorsque le décor changea subitement. Le blond avait disparu. Astrid se trouvait désormais seule à nouveau, au milieu d'un lieu qui semblait totalement en ruines. Une odeur de fumée avait envahi l'air.
Accroupie au sol à l'endroit exact où se trouvait autrefois le jeune homme souffrant, Astrid examina attentivement tout autour d'elle, analysant les lieux d'un regard circulaire inquiet. La jeune fille se retrouvait dans un village ou une ville ravagé par un incendie. Les flammes rongeaient tout sur leur passage, à tel point que certains édifices s'effondraient, perdant ainsi tout de leur majesté. Des maisons entières étaient avalées par les brasiers indomptables, s'écroulant par la même occasion dans des fracassement de briques assourdissants.
Devant Astrid, une église en ruines sombrait sous la chaleur écrasante des flammes. Le clocher tomba à son tour, provoquant un vacarme pantagruélique. Astrid n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait, qu'elle se retrouva totalement écrasée sous le poids de la cloche.
La première fois que j'ai fait ce rêve, j'eus vraiment peur tu sais. Me retrouver dans une ville en feu et se recevoir un clocher sur la tête sans rien pouvoir faire pour l'éviter peut être vraiment impressionnant ! Je pense que tu comprends ce que je veux dire, après tous les dangers que l'on a traversé tous ensemble.
Mais je crois bien que le pire reste la vision que tu m'as laissée.
Encore aujourd'hui, quand je repense à ton corps ensanglanté, je ne peux empêcher les tremblements de parcourir chacun de mes membres.
Dis-moi, est-ce que tu prends soin de toi ? Je m'inquiète pour toi, tu le sais. Je suis du genre à m'inquiéter pour rien.
Tu me manques tellement, c'est un sentiment indescriptible. Je suis bête : comment pourrais-tu me répondre...
****
Lorsque Astrid se réveilla une seconde fois, elle se trouvait de nouveau dans sa chambre.
La jeune fille fronça les sourcils, papillonna légèrement des yeux puis s'étira avant de poser une main tremblante sur son front. Tout cela n'était qu'un simple rêve. Bien qu'elle devrait plutôt le qualifier de cauchemar !
Astrid se redressa doucement puis s'assit sur son canapé, de sorte que ses pieds touchent le sol et qu'elle puisse poser ses coudes sur ses cuisses. Elle déposa enfin son visage dans le creux de ses mains tout en soupirant de soulagement. Sa tête lui faisait toujours mal, mais beaucoup moins que lorsqu'elle s'était endormie, il y a quelques instants, et il lui semblait que la douleur s'estompait progressivement. Au moins, le cachet qu'elle avait pris un peu plus tôt commençait à faire effet. C'était déjà ça.
Soudain, une question lui vint en tête alors que son estomac criait famine : quelle heure était-il ?
Astrid attrapa son téléphone qu'elle avait déposé sur sa table de nuit avant de sombrer dans les abysses du sommeil. Lorsqu'elle l'alluma, elle dû plisser les yeux – car la lumière lui brûlait la rétine – puis attendre plusieurs secondes avant de se faire à la luminosité de l'écran. L'adolescente écarquilla les yeux d'étonnement lorsqu'elle put enfin mettre un doigt (ou plutôt un œil!) sur l'heure actuelle.
– Déjà vingt heures trente ?! J'ai dormi aussi longtemps ?! s'écria-t-elle.
Astrid se sentit soudainement un peu bête d'avoir hurlé aussi fort. Personne d'autre à part elle n'était présent dans la maison et par conséquent, personne ne l'avait entendue s'exclamer ainsi, donc personne pour répondre à sa question.
La jeune fille regarda par sa fenêtre. Effectivement, au loin, le soleil entamait déjà sa course vers l'horizon, à moitié caché derrière les hauts bâtiments. Le ciel avait adopté une douce teinte aux multiples dégradés d'orangé, passant du rouge au plus proche de l'astre, au jaune au plus éloigné de lui. Dans la rue, les lampadaires commençaient à s'allumer progressivement à l'image de projecteurs sur les scènes de théâtre. Des insectes tournoyaient déjà follement devant la lumière artificielle.
Lâchant un long bâillement, l'adolescente se releva puis sortit de sa chambre, direction la cuisine une fois encore, en espérant que la descente soit moins risquée.
Ses parents n'allaient pas tarder à rentrer et si le dîner n'était pas prêt à leur retour, qui savait comment ils réagiraient. De plus, son estomac grondait lui aussi, il était largement temps de préparer quelque chose pour le satisfaire, ce capricieux.
****
Seule dans sa chambre, Astrid s'était postée devant sa fenêtre, et fixait les derniers passant d'un regard las.
Elle venait de finir de dîner et ses parents n'étaient toujours pas rentrés. Comme à son habitude, elle avait passé une majeure partie de son repas seule devant la télévision à zapper sur différentes chaînes pour trouver son bonheur. Ce qui s'était résolu par des dessins-animés de son enfance.
La jeune fille ne verrait sans doute pas ses parents aujourd'hui. Mais elle en avait tristement la coutume, maintenant.
Le regard dans le vague, la brune réfléchissait encore. Sur son étrange rêve. Elle ne comprenait pas sa signification. Y en avait-il une, au moins ? Cela, Astrid l'ignorait. Mais une chose semblait sûre : rêver que son dessin prenait vie n'était pas anodin. Ce n'était pas normal.
Un rêve avait toujours une explication, cela, la jeune fille le savait. Seulement, la manière d'interpréter un songe pouvait parfois être compliquée, car il pouvait avoir plusieurs sens différents. Ou alors, l'explication que l'on en faisait n'était pas toujours très claire. Dans son cas, c'était plutôt la dernière option qui primait.
Sortant soudainement de ses pensées, Astrid aperçut dans la rue un jeune couple main dans la main, marchant en rigolant et en se lançant des regards amoureux.
Astrid sourit de travers. Ils semblaient heureux. Puis son cœur se serra. Le sentiment amoureux lui était totalement inconnu. Elle ne savait pas ce que c'était, d'être aimée, et d'aimer en retour. L'adolescente ne l'avait jamais été. Et elle pensait ne jamais l'être.
Quand je les ai vu, tous les deux, j'ai pensé : « Ça doit être cool d'être heureux. » Oui, à l'époque, je ne l'étais pas. Je ne peux pas dire que je le sois encore aujourd'hui. Mais ce serait mentir que de dire que je ne l'ai jamais été.
Mes parents étaient tout le temps absents, je ne les voyais que très rarement. Même s'ils sont plus présents qu'auparavant depuis que je suis revenue, je ne vais pas dire que je suis heureuse maintenant pour autant.
J'ai ensuite pensé à « Pot-de-Colle ». La jalousie monte, n'est-ce pas ? Que devait-il ressentir lorsque je le remballais ? Il devait certainement affreusement souffrir. Le pauvre. Je suis tellement cruelle. Tu le penses toi aussi, que je suis cruelle ? Je le suis, puisque je t'ai abandonné.
Tu me manques, si tu savais. J'aimerais que tu sois là, avec moi. De tous, c'est évidemment toi qui me manque le plus.
Astrid suivit le couple du regard jusqu'à ce qu'il quittât son champ de vision. Elle se sentait tellement bête d'observer les passants comme elle le faisait si souvent. Elle se sentait comme une voyeuse, à épier comme elle le faisait les personnes qui avaient le malheur de passer juste sous sa fenêtre. Mais cela lui permettait au moins de ne plus se souvenir des choses embarrassantes de sa vie. Et puis, elle aimait imaginer toutes sortes de vies différentes à chaque nouveau passant qu'elle « rencontrait ». À tel point qu'elle en avait eu l'idée, un jour, d'écrire une livre sur tout ce qu'elle imaginait. Mais jamais elle n'avait eu le courage de concrétiser ce projet.
Les pensées de la jeune fille convergèrent à nouveau vers son étrange rêve. Elle se souvenait de tout, dans les moindres détails, ce qui était assez impressionnant. Généralement, il était quasiment impossible de se rappeler avec exactitude des événements passés d'un songe, et pourtant, Astrid avait l'impression de le revivre entièrement rien qu'en se le remémorant. Du pincement au cœur en voyant le garçon souffrant au sol, en passant par la chaleur écrasante des flammes, et terminant par le poids insoutenable du clocher s'écrasant sur elle.
Mais une seule question subsistait : Pourquoi ? Pourquoi avoir rêvé d'un garçon qui n'existait pas ? Pourquoi rêver de le voir en sang et souffrant ? Pourquoi avoir vu un village inconnu – et pourtant étrangement familier... – succomber aux flammes ? Il devait forcément y avoir une explication logique à tout cela. La colère ? Trop facile. La fatigue ? Ça l'était tout autant. Alors quoi ?
Astrid fut soudainement prise d'un étrange frisson, tandis qu'une drôle de sensation parcourut son corps, comme si des milliers de petites fourmis grimpaient le long de son échine pour venir se loger en famille dans sa nuque. Un froid mordant vint lui agresser une large partie de ses avant-bas. Sa porte était fermée pourtant, elle en était certaine, et sa fenêtre aussi. Était-il normal d'avoir aussi froid, en cette période de l'année ? L'été arrivait à grands pas, alors la température ambiante devrait plutôt se rapprocher du chaud que du froid non ? Alors d'où venait cette subite vague glaciale ?
– Astrid.
Astrid manqua un battement. Devenait-elle folle ou quelqu'un venait de prononcer son prénom ? Il ne pouvait pas s'agir de ses parents, car ils n'étaient pas encore là. C'était en plus de cela une timbre de voix provenant d'une fillette qui venait de prononcer son nom. Une voix qu'elle n'avait jamais entendue, par ailleurs !
Paniquant, Astrid effectua un vif volte-face vers son canapé-lit, d'où il lui avait semblé provenir la voix. Elle écarquilla les yeux tout en sursautant dans un mélange de surprise et de peur face à la silhouette qui se trouvait alors devant elle.
Il devait s'agir d'une petite fille d'environ six ans. Ses longs cheveux blonds platine, aux reflets blancs presque transparents, tombaient en cascade dans son dos. Son regard vert d'eau, parfaitement dégagé sur son visage rond, était ce qu'il y avait de plus envoûtant. Dans ses iris brillait une lueur surnaturelle, qui lui laissait croire que cette enfant n'était pas comme les autres. Elle portait une petite robe blanche immaculée et ne portait aucune paire de chaussures à ses petits pieds laiteux. Ses mains étaient jointes sur son ventre, presque dans une sorte de prière silencieuse. Enfin, un petit sourire espiègle étirait ses fines lèvres d'enfants. Malgré tout, elle semblait sage comme une image, l'enfant la plus adorable au monde.
Astrid sentit une goutte de sueur perler sur son front, qui coula lentement sur sa tempe pour finir sa course sur sa joue, telle une larme. Qui était cette étrange petite fille ? Comment était-elle entrée dans sa maison, dans sa chambre ? Comment connaissait-elle son prénom ?
L'adolescente attrapa une règle métallique qui traînait sur sa commode et menaça la petite fille avec. Geste d'autodéfense et de réflexe, sans doute, guidé par une peur certaine.
– Qui es-tu ?! s'écria Astrid, qui sentait sa voix mourir dans sa gorge.
La main d'Astrid tremblait de plus en plus. Même si la petite fille semblait innocente avec son sourire angélique, elle n'en restait pas moins une délinquante qui venait d'entrer chez elle par effraction !
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