Chapitre 2.1 : Astrid

Cela faisait environ un quart d'heure qu'Astrid avait quitté le lycée et avait emprunté le chemin du retour jusqu'à chez elle. Elle avait d'abord accompagné Amy jusqu'à son bus, puisque celle-ci habitait dans un petit village en périphérie de la ville et était de ce fait obligée de venir tous les jours en transport scolaire. Une fois montée dans le car, Amy lui avait adressé un signe de la main, puis Astrid était partie une fois que le véhicule s'était suffisamment éloigné.

Désormais, elle était seule dans les rues de sa ville qui dégageait une terrible odeur d'égouts et de pollution. Les mains dans les poches de sa longue veste noire sans manches et les écouteurs dans ses oreilles, la jeune fille repensait sérieusement à la discussion qu'elle avait eu avec sa professeure ainsi qu'avec Amy quelques minutes plus tard. Les deux tournaient autour du même sujet : l'avenir.

Astrid n'avait vraiment aucune idée de ce qu'elle ferait après son baccalauréat. Cela l'inquiétait, au point où elle en faisait des nuits blanches, même si elle essayait de le cacher à son entourage. Elle se disait, pour se rassurer, qu'elle avait encore le temps. Mais un an... Cela passait terriblement vite, bien plus vite que ce qu'elle avait cru.

La jeune fille tourna dans une rue un peu sombre puis s'aventura quelques mètres plus loin avant de tourner machinalement vers l'une des portes se trouvant sur sa droite. Elle sortit les clefs de son sac puis déverrouilla l'entrée pour pouvoir pénétrer dans le bâtiment. Astrid referma délicatement derrière elle, comme le souhaitait toujours sa mère.

Elle se déchaussa puis rangea ses baskets dans le meuble prévu à cet effet. Il n'y avait rien de plus confortable que de marcher pieds nus !

Astrid posa son sac au sol, en faisant attention de ne pas le jeter aussi violemment que la fois à l'amphithéâtre car il y avait son portable à l'intérieur.

L'adolescente déposa enfin les clefs sur le clou un peu plus loin de l'entrée, à leur emplacement habituel. L'absence du trousseau de ses parents suffit à lui indiquer qu'ils n'étaient pas encore rentrés.

Enfin, la jeune fille retira sa veste qu'elle prit soin de déposer sur le porte-manteau, car sa mère avait horreur qu'elle laisse traîner ses vêtements un peu partout dans la maison.

Bien qu'elle avait remarqué l'absence de clés, Astrid vérifia que ses parents n'étaient pas rentrés entre temps en les appelant à la fois depuis l'entrée, puis en bas de l'escalier. Apparemment non, puisqu'elle n'avait obtenu aucune réponse. Elle était seule chez elle, comme la plupart du temps. Pourquoi pensait-elle que ce soir-là serait si différent des autres jours ? C'était beau d'espérer...

Astrid se dirigea vers la cuisine, un peu par habitude. Une fois là-bas, elle sortit d'un des placards un verre qu'elle déposa sur le plan de travail près de l'évier, ouvrit le réfrigérateur et en sortit une bouteille de jus de fruits qu'elle versa dans son récipient. Astrid but le tout d'une traite puis s'essuya la bouche d'un revers de bras. Elle ne s'en était pas rendue compte, mais cette chaleur lui avait donné extrêmement soif !

La jeune fille sortit de la cuisine d'un pas las pour y poser son verre sur la grande table dans le salon. Trouvant le séjour incroyablement sombre, Astrid ouvrit les volets de la véranda ainsi que les vitres pour faire entrer un peu de soleil et parvint de ce fait à égayer un minimum la pièce. Il faisait bon, en cette période de l'année, aussi décida-t-elle de s'installer sur la terrasse pour faire ses devoirs.

Astrid repartit chercher son sac laissé dans l'entrée. Elle ouvrit le parasol puis s'assit à table une fois de retour dehors. Elle sortit son agenda puis regarda ce qu'elle avait à faire : réviser une leçon de géographie – chose qu'elle ne fera pas – et des exercices d'anglais pour dans deux jours. L'adolescente soupira d'agacement puis referma doucement son agenda. Astrid n'avait vraiment pas envie de les faire. De plus, elle n'avait quasiment rien écouté durant la leçon d'anglais. Tant pis, elle allait devoir demander de l'aide à Amy, comme à chaque fois. Mais elle l'appellerait sans doute plus tard. Peut-être que son amie n'était pas encore rentrée chez elle. Comme elle prenait le bus, elle mettait ainsi plus de temps qu'elle à rejoindre la maison de ses parents.

Machinalement, Astrid sortit son téléphone de son sac. Elle jeta un rapide coup d'œil à l'heure. 16H43. Ses parents ne rentreraient pas avant un moment.

Tous les deux travaillaient jusque tard le soir – environ 21H30. Ils commençaient tard également, à peu près vers une heure de l'après-midi. À cause de ces horaires détestables, Astrid ne voyait pratiquement jamais ses parents, mis à part le soir, lorsqu'elle ne dormait pas encore – ce qui arrivait beaucoup, ces derniers temps. Ils travaillaient tous les deux dans des bureaux, et ne prenaient jamais le temps pour être un minimum avec leur fille.

Au départ, lorsqu'elle était encore toute petite, ils étaient bien plus présents qu'aujourd'hui. Ils s'occupaient d'elle comme de vrais parents. Sa mère l'aidait avec ses devoirs, son père lui avait appris à faire énormément de choses, comme par exemple du tir à l'arc. Astrid sourit en se remémorant qu'il lui avait par le passé fabriqué lui-même une cible sur un rondin de bois et qu'il lui avait même acheté un arc. Il devait être dans le petit cabanon au fond du jardin, d'ailleurs. La jeune fille se promit d'aller vérifier cela par elle-même lorsqu'elle trouverait un petit peu de temps. Elle se demanda bien dans quel état il devait être, après toutes ces années à croupir au fond du cabanon. Sans doute était-il recouvert de nombreuses toiles d'araignées.

Le sourire de l'adolescente disparut immédiatement à l'arrivée du souvenir suivant. Lorsque Astrid eut l'âge d'entrer au collège, tout changea drastiquement. À partir de cet instant, Astrid fut petit à petit délaissée. Jugeant qu'elle était désormais assez grande pour se débrouiller seule, sa mère ne l'aidait plus pour ses devoirs. Quant à son père, il fut le premier à rentrer de plus en plus tard, avant d'être très vite imité par sa femme. Astrid avait fini par se retrouver totalement seule. Comme ce soir. Et elle en avait tristement pris l'habitude.

Astrid prit ses écouteurs et les brancha sur son portable, désireuse de laisser ses pensées divaguer vers d'autres horizons plus plaisants. Elle lança enfin la musique, qu'elle ne mit pas trop fort pour avoir un semblant de tranquillité. Astrid se détendit un peu et s'écrasa dans sa chaise. Elle étira ses bras et fit craquer légèrement ses doigts, chose qu'Amy ne supportait pas par ailleurs, mais elle n'était pas présente pour la voir ni l'entendre faire ceci. Aussi en profita-t-elle. Sa mère lui répétait sans cesse – quand elles arrivaient à se voir – qu'en faisant cela, ses doigts seraient tout tordus à la fin de sa vie. Mais Astrid s'en fichait pas mal, de ce qu'on lui disait. Elle n'écoutait jamais rien ni personne, de toute façon.

Astrid fixa le ciel. Il n'y avait aucun nuage et le ciel d'un bleu azur avait quelque chose d'apaisant pour l'esprit de la jeune fille. Le soleil quant à lui semblait déjà bien haut dans la voûte céleste, pas encore prêt à éteindre ses rayons. Malgré tout, et même s'il ne faisait pas encore nuit, Astrid pouvait apercevoir la lune. L'adolescente s'était très souvent demandée pourquoi la lune pouvait-être visible en pleine journée. Elle avait essayé de chercher une explication un jour, sur internet, mais toutes les réponses fournies étaient vagues et sans queue ni tête.

Apparemment, ça allait être la pleine lune, ce soir-là. Sans savoir pourquoi, cet état de la lune l'avait toujours dérangée pour dormir. Sans doute que ses rayons plus lumineux que les autres soirs agissaient sur son organisme ou une bêtise de la sorte ? En tout cas, elle était déjà déprimée à l'idée de passer une mauvaise nuit, elle qui rêvait de son lit toute la journée...

Astrid ferma les yeux, appréciant agréablement cette fin d'après-midi seule, comme toujours. Les rayons du soleil vinrent s'écraser sur ses joues, et elle se sentit étrangement bien.

****

La chaleur et la fatigue avait fini par avoir raison d'Astrid. À moité assommée par l'effervescence des rayons de l'astre incandescent, elle s'était assoupie. Enfin, elle avait plutôt commencé et était restée dans un état de somnolence.

Alors que la brune sombrait dans le sommeil, son téléphone vibra sur la table en bois de la terrasse, la réveillant par cette même occasion. Fronçant les sourcils de mécontentement, elle qui rêvait de partir dans le pays des songes pour ne plus avoir à se soucier de ses problèmes, la jeune fille se redressa en grognant. Elle s'empara de son appareil numérique pour regarder qui venait de lui envoyer un message. Elle sourit niaisement en voyant le nom de Lola s'afficher.

Lola, il s'agissait de sa petite cousine. Elle était une jeune fille absolument adorable, blonde avec des yeux bleus magnifiques, brillants étrangement. Ceux-ci avaient toujours intrigué Astrid, et cela à chaque fois qu'elles passaient du temps ensemble. Ses iris avaient un elle-ne-savait-quoi de surnaturel, mais fascinants. Lola devait sans aucun doute les tenir de son père, puisque que sa mère avait des pupilles marrons, comme tous les membres de la famille du père à Astrid. Pas moins de deux ans séparaient les deux jeunes filles, mais cela n'empêchait pas leur grande complicité, telles deux sœurs.

Astrid composa son code de sécurité – car il en fallait toujours un ! - puis répondit à Lola. Cette dernière lui demandait simplement comment elle allait. Ce genre de petites attentions suffisaient à Astrid pour qu'elle sache que quelqu'un dans ce monde l'appréciait réellement, comme elle était.

Oh, bien entendu, elle savait qu'Amy l'aimait comme une véritable sœur. Mais Astrid avait toujours cette désagréable impression, au fond de son cœur, d'avoir toujours été seule, entourée de fausses personnes. Malheureusement, cette sensation s'intensifiait de jour en jour.

La jeune fille remit son portable en veille puis le rangea dans sa poche, ne souhaitant plus être dérangée. L'adolescente prit ensuite son sac-à-dos et entreprit de monter dans sa chambre, puisque cette fin d'après-midi semblait lui gaspiller toutes ses réserves d'énergie, déjà bien minces.

Astrid retourna dans sa maison puis referma la porte vitrée derrière elle, comme le lui réclamait constamment sa mère pour garder la maison au frais. Puis la brune monta les escaliers quatre à quatre pour aller plus vite avant de se diriger tout au fond du couloir, là où se trouvait son espace personnel. Sa chambre, autrement dit.

Il ne s'agissait pas d'une pièce très grande. Les murs, qui étaient à l'origine blancs, qui avaient fini par changer de couleur avec le temps et la moisissure, ne ressemblaient plus qu'à du jaune poussin désormais.

En face de la porte se trouvait un bureau en bois. Dessus était posé un ordinateur portable de sous-marque qui convenait parfaitement à Astrid du moment qu'elle pouvait aller sur Internet et écrire, sa seconde activité favorite après le dessin.

À côté du bureau se tenait une commode assez grande pour contenir tous les vêtements de la jeune fille, bien qu'elle n'en ait pas tellement que cela, la mode n'étant clairement pas sa tasse de thé. Dessus se trouvait également une grande télévision que ses parents lui avaient refilé ainsi qu'une Playstation 3, d'un modèle ancien, mais convenable. Astrid y jouait très rarement ces derniers temps, les cours lui prenant beaucoup trop de son temps, mais aussi à cause de la fatigue. Et puis, elle avait déjà terminé plusieurs fois les mêmes jeux-vidéos et elle avait de ce fait fini par s'en lasser.

À côté de la porte – en face de la commode donc – était posée une énorme bibliothèque où étaient rangés tous ses livres, mangas, jeux-vidéo ainsi que quelques CD qu'elle écoutait rarement et de chanteurs ou groupes généralement très peu connus à travers le pays.

À droite de l'entrée se trouvait son clic-clac. La brune adorait s'y affaler avec un bon livre ou son ordinateur pour écrire, ou même pour dessiner, cela lui était déjà arrivé !

Enfin, en face de son canapé-lit, il y avait une fenêtre à double-vitrage donnant sur la ruelle dans laquelle elle habitait. Astrid aimait bien se placer devant celle-ci et regarder les personnes passer tout en réfléchissant, les yeux dans le vague. Sans doute était-ce son activité favorite après le dessin et l'écriture. Penser lui arrivait souvent ces derniers jours, bien trop souvent à son goût. Tout de même... Elle espérait que personne ne la voyait jamais derrière sa fenêtre ! Elle pourrait facilement passer pour une demeurée... !

Astrid balança sans aucune gêne son sac sur son lit puis s'installa à son bureau, maintenant qu'elle savait que son portable n'était plus à l'intérieur. Elle ouvrit son ordinateur portable dans le but de le démarrer, sans doute pour écrire (même si la motivation lui manquait cruellement...) ou juste traîner sur Internet.

La jeune fille sentit son téléphone vibrer à nouveau dans sa poche ; sa cousine lui avait répondu. Apparemment, elle avait besoin de renseignements concernant l'année prochaine : Lola allait rentrer en seconde et elle ressentait de ce fait le besoin d'être un minimum rassurée sur cette nouvelle vie.

Astrid ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Rassurer ses proches n'avait jamais été son domaine. Les mots lui manquaient toujours cruellement. Ils ne venaient pas instinctivement, car aider, ce n'était pas elle, pas dans son mode de vie, pas sa manière de penser. D'autant plus qu'elle ne pensait pas que du bien à propos du lycée – qui le pouvait ? Amy, sans doute.

Avec un léger pincement au cœur pour la petite Lola, Astrid posa son portable à côté de l'ordinateur, en espérant trouver rapidement quoi lui répondre, et se releva pour aller chercher son sac. La brune en sortit alors sa pochette bleue où elle avait rangé son dessin un peu plus tôt, lorsqu'elle avait enfin pu quitter son établissement scolaire de malheur.

Elle le prit délicatement, comme s'il s'agissait de la chose le plus précieuse au monde, puis le déposa sur le clavier de son ordinateur. Astrid passa de longues minutes, le regard dans le vague, à penser, tout en l'observant. Comme toujours, comme souvent. Bien trop.

Une fois encore, Astrid avait cru que le regard du jeune homme en crayon avait changé. Cette fois-ci, il la fixait avec des yeux tristes, comme compatissant à sa situation catastrophique, où aucune issue ne semblait envisageable.

A quoi je pensais à ce moment-là ? Pour te dire la vérité, moi-même je l'ignore. Je ne m'en souviens tout simplement pas. Peut-être repensais-je à ma discussion avec Amy ? Ou à ce que j'allais répondre à Lola. Mais, là, maintenant, à l'heure actuelle, impossible de l'affirmer.

Peut-être que je me questionnais sur le sens de ma vie. Sur le vrai but de ma venue au monde. Comment allait être ma vie future. Quel métier je ferais, si je serais mariée - et avec qui - et si j'aurais des enfants un jour. Je ne voulais pas de cet avenir. C'était trop... comment dire ça ? Banal ? Mais n'est-ce pas le vrai sens de la vie, la banalité ?

Après t'avoir rencontré, je me dis que non, peut-être pas. Sans doute certains sont nés avec quelque chose de « spécial ». Un peu comme moi.

Ce n'est pas contre toi, ni contre personne d'autre, mais j'aurais aimé ne pas être « spéciale ». Pourquoi ? Je sais bien que beaucoup voudraient avoir la chance que j'aie eu. Mais une fois cette « chance » envolée, il ne reste que le vide, des souvenirs heureux, qui ne sont rien de plus que cela, des moments inatteignables qui jamais ne se reproduiront. Envolés à jamais, condamnés à n'être rien de plus que des souvenirs dans nos cœurs meurtris. C'est bien trop douloureux.

Excuse-moi, je ne devrais peut-être pas dire ça...

Soudain, une horrible douleur s'empara de la tête d'Astrid. Ses oreilles bourdonnèrent et sa vue commença légèrement à se brouiller. Plus les secondes passaient, plus il lui semblait que la douleur et l'acouphène s'intensifiaient.

Fronçant les sourcils face à la souffrance qui refusait de s'atténuer, la jeune fille prit son téléphone et dit vaguement à sa cousine qu'elle lui expliquerait plus tard. Puis elle se leva difficilement de sa chaise de bureau pour sortir de sa chambre, soulevant tout son poids devenu soudainement étrangement plus lourd, voulant rejoindre la cuisine pour prendre un cachet. Elle espérait que ce dernier ferait effet rapidement. Mais tout de même : la douleur était apparue, comme ça, d'un coup, et pas même progressivement. Elle s'était manifestée soudainement, et durement.

Astrid ouvrit avec difficulté la porte de sa chambre puis se dirigea presque en courant vers les escaliers, malgré la lourdeur dans ses mollets qui alourdissaient le moindre de ses gestes. Astrid se heurta plusieurs fois aux différents meubles se trouvant sur son passage, dans le long couloir qui lui parut subitement interminable à ce moment précis, avant d'atteindre les escaliers tant convoités. Il lui avait semblé que les murs tournaient, comme lors d'un mirage provoqué par une intense chaleur en plein désert.

Une fois arrivée à la première marche, l'adolescente se tint à la rambarde pour éviter de tomber, puisque ses jambes, en plus d'être lourdes, tremblaient. Seulement, alors qu'elle atteignait les quelques dernières marches, la jeune fille trébucha et elle dévala le reste des escaliers en roulés-boulés sans le vouloir.

Astrid se releva douloureusement. Sa chute avait été violente, elle en ressentait encore les effets dans tous son corps, comme d'innombrables piqûres dans les jambes, les bras et le dos. La douleur dans sa tête avait doublée suite à cette chute malencontreuse. Ses jambes tremblaient toujours de plus en plus, comme si elles ne pouvaient plus soulever son propre poids. Astrid avait la désagréable impression de porter tout le poids du monde sur ses épaules, tout à coup !

La jeune fille tenta de reprendre plus calmement son parcours jusqu'à la cuisine. Une fois sur place, la brune sortit d'un des placards un cachet en gélule. Elle s'empara également du verre d'eau qu'elle avait posé sur la table un peu plus tôt – qu'elle manqua de faire tomber à de nombreuses reprises car ses mains tremblaient elles aussi, désormais. Astrid mit le cachet dans sa bouche puis avala plusieurs gorgées d'eau glacée. Elle n'avait pas remarqué à quel point elle avait soif jusqu'ici.

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