~Rêve du 03/12/2018~

Tu es dans une salle, seul(e) avec un jeune homme. Tu as oublié son visage, mais il te semble qu'il était beau. Peut-être incomplet, aussi.

Il est assis sur un fauteuil roulant. Tu comprends qu'il est incapable d'utiliser ses jambes. C'est la guerre qui lui les a arrachées. Ses yeux sont infiniment tristes. Ses cheveux sont clairs, parfois peut-être un peu blancs. Il regarde fixement une porte, sa poignée. Il attends le retour de son compagnon.

Tu sais qu'il ne reviendra pas.

Tu aimerais lui dire, peut-être plus doucement que l'effleurement d'une plume, mais tu n'en fais rien.

Ce jeune homme est déjà détruit. Il suffirait d'une seule bombe pour que le bruit assourdissant arrache son âme et la jette à terre. Il a peur, il tremble. Il sait, au fond de lui, que son amant de repassera jamais le pas de cette porte. Il est parti il y a des semaines. Il ne reviendra pas. Jamais.

Tu as mal pour lui. Tu sais que tu serais détruit(e), toi aussi, si la personne que tu aimais le plus viendrait à disparaitre pour toujours.

Un au revoir. Un geste de la main. Un câlin, peut-être, sans savoir que c'était le dernier.

Plus rien ne le rattache à la vie. Il ferme les yeux.