"Cette histoire a d'abord été écrite pour les joutes wattpadiennes de @Emaneth , mais au final j'ai préferré  ne pas la prendre car elle était trop éloignée du thème à mon goût."

Ramenant mes bras sous ma tête, j'ai posé ma tête dessus avec un soupir d'aise. Les seuls bruits de cette nuit couronnée par l'argent de la pleine lune, mon souffle profond et le doux bruissements des arbres. Je regardai les étoiles, éclats blancs jetés sur l'étoffe noire de la nuit.  L'herbe verte de la colline formait un doux cousin, épousant les formes de mon corps las.  Un froid puissant commençait à s'infiltrer peu à peu en moi, fléau implacable et glacial. Mais cela ne pouvait m'empêcher de rêver. De m'échapper de cette terre rude, sauvage et impitoyable. De croire en des mondes sans Dieu, sans argent, où la seule mesure d'un homme est l'honneur et la bravoure. De vivre le piqué d'un épervier, le choc mortel d'une danse des épées, le plongeon dans un fleuve déchaîné, l'amour dans les bras d'une fée. De faire rimer nuit avec éternité. Pousser le soleil pour le cacher loin sous terre, oubliant la réalité. Etreindre cette amante masquée d'ébène, ma muse bienveillante, à lui en briser les os. Aimer, danser, rire dans le silences des idiots...

Je n'ai plus froid. Peu à peu, un voile noir se pose devant mes yeux. Malgré mes efforts, ma vision s'obscurcit et je parts au pays des songes. Le sourire aux lèvres, des mots plein la tête...

Elle arrive, haletante, après une course effrénée pour le rejoindre. Il gît au sommet d'une butte de terre défoncée, blessée par la guerre. Une coulée de boue, sang de la colline, l'oblige à faire un détour. Au loin, le fracas des armes se tarit, les combats s'éloignant. Sa peau, froide comme le marbre, la fait sursauter mais son sourire béat la rassénère, tout du moins quelques temps.  L'enserrant de ses bras, ses traits se troublent quand elle sent un liquide chaud lui éclabousser les jambes. Une larme coule dans le sang...

Les royaumes célestes ne sont qu'une utopie, rêve détournant de la réalité. Il n'appartient qu'à toi et à moi de transformer cette terre en paradis.

Dragonarcane