Le cimetière des Disparus
Cette première nouvelle est un peu glauque mais elle ne fait pas vraiment peur sauf pour les âmes très sensibles. Ne vous inquiétez pas mes prochaines nouvelles ne seront pas aussi sombres. Bonne lecture!
En ce mois de janvier 2019, j'avais décidé de changer de travail. J'étais certes bien payé, avec mon métier de secrétaire du maire, mais je ne m'y plaisais pas. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours rêvé d'être détective. Mais, voyez-vous, ce n'était pas facile pour un orphelin de gagner de l'argent, et être détective ne permettait pas de gagner sa vie. J'avais donc mis de côté ce rêve d'enfant au profit d'un métier d'avenir. Cependant, lorsque mes cheveux ont commencé à devenir blancs, j'y ai de nouveau songé. Et j'ai décidé d'entamer enfin cette carrière qui me faisait tant envie.
Après avoir déposé ma lettre de démission, je suis rentré dans mon petit appartement parisien et j'ai cherché de longues heures durant un mystère à élucider.
Vers vingt-trois heures, alors que je commençais à fatiguer et que mes recherches ne donnaient rien de concluant, je tombai sur un article de blog à faire froid dans le dos.
L'article avait été écrit par une vieille dame qui avait visité durant les vacances de Noël une petite ville anglaise du nom de Strangetown. La pauvre femme racontait la disparition de son mari alors qu'il était parti se balader et n'était jamais revenu. La vieille dame du nom de Louisa Danton était alors revenue en France et avait demandé de l'aide aux autorités qui, la prenant sans doute pour une folle, l'avaient envoyée balader.
Plus j'avançais dans l'article, plus il me paraissait évident que Louisa demandait de l'aide. Je sentais l'excitation monter en moi et me dépêchai de trouver l'adresse de la veuve. J'avais de la chance, madame Danton vivait à Marseille, à seulement trois heures de train de Paris.
Je fis précipitamment mon sac et sortis tellement vite de mon appartement que j'oubliais de fermer à clé. Je partis en courant à la gare et pris un billet pour le premier train en direction de Marseille. Le train arriva à la gare de Lyon une vingtaine de minutes plus tard et je m'installai confortablement dans le wagon, sachant que le trajet allait être long.
Je me réveillai en sursaut en sentant quelqu'un me secouer. Un homme en uniforme me tenait par le bras et me répètait que je devais descendre immédiatement du train. Une fois dehors, je réalisai un peu tard que l'on était au beau milieu de la nuit et que tout le monde dormait. N'ayant nul par où aller, je m'adossai au mur de la gare et fermai les yeux.
Je fus réveillé au petit matin par le chant des oiseaux et la lumière du soleil. Je me redressai et partis à la recherche d'un office du tourisme. En passant devant une boulangerie, mon ventre se mit à gargouiller et je ne pus m'empêcher d'acheter un pain au chocolat et des chouquettes. Une fois repu, je me remis en route et trouvai l'office du tourisme quelques minutes plus tard.
Je pris un plan de la ville et j'arrivai assez vite devant la maison de Louisa Danton. C'était une belle bâtisse mais le jardin était envahi de mauvaises herbes. Je sonnai et attendis patiemment sur le perron. Une vieille dame aux cheveux blancs et au visage triste m'ouvrit la porte.
Devinant qu'il s'agissait de madame Danton, je lui expliquai la raison de ma visite. D'abord surprise, la veuve m'invita ensuite à entrer. Immédiatement, je lui demandai des détails quant à la disparition de monsieur Danton. Louisa m'expliqua qu'elle était malade ce jour là et que son mari était sorti lui acheter des médicaments dans la pharmacie en face de l'hôtel où ils dormaient. Vers dix heures du soir, ne le voyant pas revenir, madame Danton avait commencé à s'inquiéter et était allée voir à la fenêtre. Elle avait découvert alors un spectacle des plus troublants : des dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants se dirigeaient tous dans la même direction, le cimetière de Strangetown.
Suite à ces révélations, je décidai de me rendre dans la ville en question afin d'élucider mon premier mystère en temps que détective. Sans que je puisse dire quoi que se soit, Louisa se trouvait assise à côté de moi dans l'avion qui nous emmenait à Strangetown.
Je fus très surpris en sortant de l'avion par la beauté de la ville. Elle était constituée de si vieilles bâtisses que l'on se demandait comment elles faisaient pour tenir debout. Il y avait des arbres partout et la ville paraissait trop accueillante pour être témoin d'une disparition.
Madame Danton et moi-même nous dirigeâmes vers le cimetière et cherchâmes toute la journée des indices au sujet du comportement étrange des gens et de la disparition de monsieur Danton.
Alors que je passais pour la dixième fois dans la rue du cimetière, je fus surpris de voir un magasin dont la façade était traduite en pas moins de vingt-quatre langues. J'entrai dans la boutique et découvris qu'il n'y avait que des bouchons d'oreille. Ne parlant pas un mot d'anglais, je tentai de demander avec de grands gestes à la vendeuse pourquoi elle ne proposait qu'un seul article. Une chance pour moi, la vendeuse me comprit et me raconta en français ce qui avait donné son nom à la ville. Elle m'expliqua que chaque nuit, à dix heures exactement, sonnait une mélodie qui ne s'arrêtait qu'à minuit. Elle me prévint aussi que toute personne entendant la mélodie devenait en transe et se dirigeait vers le cimetière. Personne n'a jamais revu ces pauvres gens que l'on nomme les Disparus.
La découverte de ce mystère était pour moi un cadeau. Je fus soulagé d'apprendre que je n'était pas venu pour rien. Connaissant l'histoire du cimetière, j'achetai deux paires de bouchons d'oreille, pour moi et Louisa.
Il commençait à se faire tard et je décidai d'aller manger au restaurant en attendant. Sans surprise, je découvris que le restaurant fermait à vingt-et-une heure et je marchai après mon repas dans les rues à la recherche de la vieille dame, sans succès.
Dix minutes avant dix heures, j'entrai dans le cimetière et grimpai à un arbre avant de mettre mes bouchons d'oreille. J'attendais en espérant que madame Danton soit à l'abri car je n'avais pas pu lui donner les bouchons d'oreilles que je lui avais achetés.
Après ce qui me parut une éternité, les premières victimes de la mélodie arrivèrent. Tout comme la vendeuse l'avait dit, ils étaient en transe et leurs yeux étaient vitreux.
Je les vis avancer chacun devant une tombe et je découvris avec horreur des mains sales et en lambeaux sortir du sol et agripper les jambes des nouveaux Disparus.
J'étais pétrifié de terreur mais je ne plus m'empêcher de regarder la suite. Les mains se contractèrent et les corps en décomposition de cadavres sortirent du sol. Ils étaient hideux, avec des yeux jaunes brillant dans le noir et des dents pointues et acérées. Ils se hissèrent sur leurs victimes qui ne bougeaient pas et ils commencèrent à les démanbrer. Le sang gicla et je me cachai les yeux pour ne pas voir la suite du carnage. Heureusement pour moi, j'avais trop peur pour crier.
Je gardai les yeux fermés un long moment avant de les rouvrir anxieusement. Des dizaines et des dizaines de squelettes étaient éparpillés sur le sol et les corps finissaient de lécher les dernières gouttes du sang des victimes, ne laissant que des os d'un blanc immaculé.
Les monstres ramassèrent chaque os et les enterrèrent dans leurs tombes. Soudain, chacun d'eux releva la tête et je vis Louisa entrer dans le cimetière de la même manière que les Disparus. Je voulais descendre la secourir mais il était trop tard, les monstres s'étaient déjà jetés sur elle. Une fois de plus, je me couvris les yeux et lorsque je les rouvris, les cadavres avaient disparu, sans doute étaient-ils retournés dans leurs tombes.
J'ôtai mes bouchons d'oreille avec inquiétude et, n'entendant aucune mélodie, je compris que minuit était passé et donc le danger écarté.
Je descendis de l'arbre et me dirigeai en tremblant vers là où j'avais vu Louisa pour la dernière fois. Je découvris avec horreur qu'il ne restait plus de la vielle dame qu'un squelette parfaitement propre.
Je venais d'élucider mon premier mystère, celui des Disparus.
Voilà c'est la fin de cette première histoire, j'espère qu'elle vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à lire mes prochaines plublications. N'hésitez pas non plus à cliquer sur la petite étoile, ça me fera plaisir!
Bisous les loulous!
😘FireWolf_Demigod #mercid'avoirlu
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