La petite fille

Hello hello !

Comment allez-vous ?

Alors, avant de vous présentez ce texte, laissez moi vous donnez quelques informations. Déjà, ce texte et le suivant ont été réalisés en collaboration avec alan_vaire dans le cadre d'un cours de français. Je vous mets la consigne :

"A partir de la photographie, imaginez quels sentiments, quelles réactions, quelles interrogations voire confrontations cette situation peut provoquer. Vous décrirez l'un de ces aspects dans un texte de 100 à 200 mots."

Donc, en gros, on devait écrire quelque chose (récit, texte "documentaire", conversation, etc) en se basant sur cette image. Une personne écrivait la première centaine de mots, puis donnait sa feuille à une autre personne qui écrivait une centaine de mots pour finir l'histoire. Sauf qu'il ne fallait, en aucun cas, parler de ce qui était écrit à l'autre personne, si bien que la personne qui écrivait le début ne pouvait pas expliquer ce qu'elle attendait pour la suite et ne découvrait le texte final qu'à la fin.

Du coup, pour ce premier texte, j'ai écrit le début et alan_vaire a écrit la fin, et inversement pour le prochain texte de ce recueil. Ce qui est incroyable, c'est que l'on ne s'est absolument pas concertées (c'était interdit), mais on a chacune écrit ce que l'autre avait en tête !

Donc voilà, n'hésitez pas à commenter ! Bonne lecture ! Et vous allez voir, alan_vaire ne sait pas respecter une limite de mots :)

alan_vaire : en gras / moi : en italique

~*~

Le bateau était plein à craquer. On entendait des cris de tous les côtés. De joie, de peur, d'appréhension surtout, mais aussi de soulagement. La petite fille était assise à même le sol crasseux du navire. A chaque vague un peu violente qui le frappait, sa tête venait rebondir contre la caisse à laquelle elle s'était adossée. Cela lui faisait mal, mais elle refusait de changer de position. Les gens qui passaient lui marchaient dessus, l'homme à côté d'elle empestait la sueur et le poisson pourri, mais elle ne bougeait pas. Sa mère lui avait demandé de l'attendre tandis qu'elle s'éloignait pour trouver un peu d'eau. Alors la petite fille attendait, tirant sur les haillons qui lui servaient de vêtements et emmêlant ses cheveux sales et rêches, abîmés par le vent marin. Elle était terrifiée. Frigorifiée. Elle avait faim, elle avait soif, mais elle restait impassible, comme une statue isolée au milieu d'une mer houleuse de visages exténués.

Elle resta ainsi pendant longtemps, sans jamais esquisser un mouvement qui aurait pu l'éloigner de sa caisse qui sonnait creux. Elle avait au début essayé de compter sur ses doigts le temps qui passait mais elle avait très vite perdu toute notion de temps.

Elle attendait toujours quand tous ceux serrés à ses côtés commencèrent à hurler et à courir dans tous les sens, lui marchant dessus sans jamais s'excuser. Les quelques enfants à bord pleuraient, la pluie tombait et tous avaient peur.

Elle attendait toujours quand ils commencèrent à quitter le petit bateau. Ils se précipitaient tous vers les deux canots de sauvetage situés de l'autre côté du bateau. Ils criaient et parlaient tous en même temps sans prendre la peine de s'écouter les uns les autres, chacun sûr que ce qu'il disait était plus important.

Elle attendait toujours alors que le bateau était désormais vide. Elle sentait le roulis des vagues sur la coque. Elle entendait le silence opaque de la nuit et les gouttes s'écrasant sur les plaques de métal ressoudées.

Elle attendait toujours quand le bateau commença à s'enfoncer et que l'eau dépassait ses chevilles.

Elle attendait toujours quand celle-ci dépassa sa tête et qu'elle commença à manquer d'air. Elle s'enfonçait doucement dans les profondeurs de cet océan qui était le cimetière de tant d'épaves.

Elle attendrait.

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