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JOUR 5 | D'où sors-tu une telle ineptie ?

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Je ne comprenais pas le sens que donnait Térence à notre conversation. Mais maintenant, c'est clair comme de l'eau de roche. Là où je pensais que Jason était en sécurité n'était qu'un piège tendu par Duncan.

Ce connard se tient sur le pas de la porte, cette dernière étant ouverte pour qu'on distingue la silhouette de Jason se découper. Il dort dans les bras de son ravisseur et c'est tant mieux, au moins il n'est pas effrayé par ce qui se passe. Mon cœur se serre de le savoir en danger, ce qui relance mon envie de pleurer, mais il n'est pas question que je me laisse abattre. J'ai une mission à accomplir...

— Avance-toi, seule.

— Libère mon fils d'abord.

Il se tourne vers le salon et appelle Térence.

— On va agir à ma manière. Je lui donnerai le gamin quand tu auras parcouru la moitié du chemin, ensuite il sortira de la maison.

— Très bien, je vais faire tout ce que tu veux, mais ne t'en prends pas à mon fils.

— Te voilà raisonnable et enfin soumise à ton maître.

C'est quoi, ce délire ?

Si Reyn était à côté de moi, il aurait pu m'expliquer la signification de cette phrase. Mais le plan que l'on a mis au point est de solliciter l'attention de Duncan pendant que Reyn et Niels contournent la maison pour le surprendre. La porte de derrière n'est pas verrouillée. Elle ne l'est jamais. Et pour une fois, je suis heureuse qu'elle ne le soit pas.

— Tu entends quoi par là ?

— Qu'il a bien commencé le travail et que c'est à moi de terminer ton initiation.

— D'où sors-tu une telle ineptie ?

— D'une pratique entre certains Dominants. Cette fois-ci, nous allons échanger nos rôles et c'est à moi que revient le droit de profiter de la fin de ton apprentissage.

— Je ne compte pas me plier à ce genre de requête.

— Pourtant, il me semble que tu as aimé la dernière séance ?

Comment sait-il ça ? A-t-il placé des caméras dans la chambre d'hôtel de Reyn ? Bluffe-t-il pour que je tombe dans son jeu ?

Je suis parvenue au milieu de l'allée, comme il me l'a demandé. Je me stoppe et attends la suite des instructions. Quand j'aperçois Térence s'approcher de Duncan pour récupérer mon fils.

— Donne-moi, Jason.

Mon associé prend mon fils endormi dans ses bras en me lançant un regard pour me rassurer. Ma respiration redevient plus normale en le sachant un peu plus à l'abri, mais c'est ici que tout se corse.

— Avance en même temps que lui.

La façon dont il m'ordonne les choses me colle des frissons, mais ceux-là n'ont rien d'agréable. Au contraire, ils ne provoquent que du dégoût, de la haine. Je reprends la marche vers lui tout en priant pour que le plan fonctionne. Il n'est pas parfait, mais dans la précipitation, c'est le seul qu'on ait trouvé. Ça doit marcher...

J'arrive non loin de Térence, qui tient mon fils toujours endormi dans ses bras. Il a drogué mon petit chat et, rien que pour ça, j'ai envie de le massacrer. Mais je dois redoubler de prudence quand je vois qu'il tient une arme pointée dans ma direction.

— Je suis désolé, Rose. Il ne m'a pas laissé le choix.

— Tu as fait au mieux. Maintenant quoiqu'il arrive tu gardes Jason avec toi et tu l'éloignes de cette maison. La police ne va pas tarder.

— D'accord, fais attention à toi. Ce mec est vraiment barge.

J'embrasse mon fils sur le front. Je caresse ses cheveux doux en étant rassurée sur son état de santé. Il se trouve hors de portée de Duncan et c'est tout ce qui compte, alors j'avance vers lui. Mon pas est mesuré, mais assuré. Il n'est pas question qu'il sente la peur qui me tenaille chevillée au corps. Son sourire machiavélique me donne envie de gerber, mais renforce ma détermination.

— Avance, ma belle. J'ai tellement hâte de te tenir dans mes bras.

Il me bouffe du regard et se délecte déjà de ce qu'il pense pouvoir m'infliger. Je le vois dans ses yeux. Même à une distance de quelques mètres, je perçois ses pupilles dilatées par le sadisme que lui procure cette situation où je suis la proie et lui, le chasseur.

— Je vais te dresser comme tu le mérites et tu vas vite oublier ce Dominant de pacotille qui s'est montré trop doux...

— Dans tes rêves ! Connard !

L'attaque de Reyn a été soudaine. Rapide comme l'éclair. Il lui est tombé littéralement dessus et avec l'aide de Niels, ils le maintiennent au sol. Il le désarme en lui tordant le bras, alors qu'il hurle de douleur.

— Espèce d'enfoiré !

Reyn le retourne et lui balance un coup de poing en pleine tête.

— Ça, c'est pour mon fils. Celui-là est pour ma femme.

Il lui décoche une droite énorme qui le met K.-O. C'est à ce moment-là que la police choisit pour enfin arriver. Ils nous demandent à tous de placer nos mains en l'air. Moi, la seule chose que je regarde, c'est mon fils dans les bras de Térence.

— Donnez-moi cet enfant, le somme un flic en pointant une arme dans sa direction.

Ce que réalise Térence sans me quitter des yeux qui reflètent toute la tristesse et la peur qu'il a ressentie lui aussi.

— Les bras derrière le dos.

Un autre policier lui passe les menottes.

— Relâchez-le, je hurle. Térence n'a rien fait. Il a protégé mon fils de son ravisseur. C'est celui qui est couché au sol que vous devez arrêter.

— C'est à nous d'en décider. Pour le moment, vous êtes tous considérés comme potentiel coupable.

Il me dirige aussi vers la voiture où une policière contrôle que je ne porte pas d'arme sur moi. Les autres flics constatent l'état dans lequel l'a mis Reyn, qui apparemment ne s'est pas arrêté à deux coups de poing.

— C'est moi qui vous ai contactés, intervient Niels.

— Votre nom ?

— Niels Olsen. C'est cet homme, Duncan Carlson qui a enlevé le fils de mon associé.

— Embarquez-le. Il se tourne vers Reyn et demande. Vous êtes ?

— Reyn Johnson. Je suis le père de Jason et le compagnon de Madame Rose Knox.

— Très bien. On va prendre vos dépositions. Suivez-nous.

Nous nous retrouvons tous les quatre menottés et embarqués dans leurs bagnoles. Nous arrivons au commissariat un quart d'heure plus tard et je demande aussitôt au flic qui a récupéré Jason.

— Comment va, mon fils ?

— Il a été pris en charge et transporté à l'hôpital. Il va bien.

— Il ne risque rien au moins ?

— Un de mes gars est posté devant son box le temps qu'on discute. Alors, racontez-moi, ce qu'il s'est passé.

Je lui explique ce qui est arrivé à partir du moment où nous avons rejoint la chambre de Reyn et avons découvert le vol.

— Vous m'avez dit que Monsieur Reyn Johnson était le père de Jason et votre compagnon. Alors pourquoi dort-il à l'hôtel ?

— On s'était séparés et là on vient de se remettre ensemble. Ça arrive à bien des couples, vous savez.

il ébauche une grimace face à ma réponse qui n'a pas l'air de l'enchanter. Je dois garder mon calme et me ressaisir. Le but c'est de sortir d'ici le plus vite possible pour rejoindre Jason.

— Qui d'après vous aurait pu s'en prendre à ses affaires ? A-t-il des ennemis ?

— Justement, c'est Duncan Carlson qui est à l'origine du vol. Et qui ensuite a enlevé mon fils pour réclamer de l'argent à mon compagnon et effectuer une pression sur lui.

— Pourquoi êtes-vous persuadé que c'est Monsieur Carlson qui est à l'origine du vol ?

— Parce qu'en dérobant les deux montres de Reyn, c'est comme s'il avait signé son acte.

Le flic consulte son ordinateur et après quelques minutes reprend.

— Je vois ce que vous voulez dire. Monsieur Carlson a été condamné pour un trafic de montres de luxe contenant des données pharmaceutiques qu'il a revendu ensuite.

— Il est sorti plus tôt que prévu.

— En effet, je lis qu'il a bénéficié d'une remise de peine pour bonne conduite.

— Je vous assure que ce mec n'a rien d'un agneau.

— Ce n'est pas à moi d'en juger. Je me base sur ce qui a été notifié.

Il consulte à nouveau son écran d'ordinateur puis il poursuit tout en tapant chacune de mes réponses sans rien laisser transparaître.

— Quand Monsieur Carlson a-t-il pris contact avec vous ?

— Il a appelé mon compagnon peu de temps après qu'on ait découvert le cambriolage de sa chambre.

— Vous confortant dans l'idée qu'il en était bien le responsable.

— C'était une évidence pour nous.

Pourvu que ça le soit pour eux aussi...

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➥ Sixtine suit le plan en détournant l'attention de Duncan pour que Reyn et Niels puissent le neutraliser. C'était risqué, non ?

➥ Qu'est-ce que Duncan a laissé entendre en lui annonçant que c'est lui qui allait terminer son initiation ?

➥ Ils sont tous embarqués en étant menottés et traités comme s'ils étaient potentiellement coupables de l'enlèvement de leur fils. C'est normal qu'ils prennent autant de précautions ?

➥ Le flic fait son travail en voulant recouper les versions, mais il n'a pas l'air très commode. Pourquoi ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :

🎭 Où peut-il être ?

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😍 Bonne journée, mes amours, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️