#REVIVAL | 80.1 ∞ SIXTINE
JOUR 4 | Je l'ai aimé au premier regard...
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Visiblement, Reyn voit très bien de quoi je parle en lui montrant cette photo sur l'Instagram de Riviera. Ce qu'il y a de bien avec internet, c'est qu'il n'oublie rien. Enfin, ça dépend des moments...
— C'était le jour de mon anniversaire...
— Et c'est aussi celui de Jason.
— Il est né le même jour que moi ?
— Oui... Visiblement, le destin aime bien s'amuser de moi ou avec moi, enfin peu importe.
Je sens qu'il est mal à l'aise en regardant les photos auxquelles j'ai fait allusion. Il se redresse un peu sans pour autant me lâcher.
— C'était la première fois, depuis ta fuite, où je me laissais aller. C'était juste pour une journée, la première en neuf mois... Je voulais effacer ton départ, le mien, parce que j'étais bouleversé, puis mon impossibilité à te retrouver, alors j'ai...
— ... Tu as bu pour oublier. Tu as fait la fête sur ce yacht, puis dans ce club et tu n'as pas hésité à partager tout ça dans tes stories, tes posts... Et ils ont été nombreux. Autant que mes contractions.
— Comment aurais-je pu savoir que tu vivais un moment aussi important ? Il me serre encore plus dans ses bras. Tu étais seule ?
— Oui... Sienna était en déplacement pour son boulot.
— Je suis sincèrement désolé, si je n'avais pas été si fermé sur mes émotions dans ce bar en me murant derrière ma peine, tu n'aurais pas fui...
— Arrête de t'en vouloir. Je ne serais pas restée. Si ça n'avait pas été ce jour-là, ça aurait été un autre. Je ne nous voyais pas d'avenir, j'étais blessée, en colère après toi, après Logan. Je n'avais qu'une envie, celle de me retrouver seule pour ne plus être influencée par vos mots, vos gestes, vos décisions... Je n'avais obtenu que ce que j'avais recherché. C'était de ma faute si j'étais sans personne à mes côtés. Mais dans un moment de faiblesse, c'est vers toi que je me suis tournée. J'avais tellement envie de t'avoir près de moi pour me tenir la main.
Il la serre, tandis que son pouce caresse la peau fine de mon poignet. J'ai toujours adoré ce geste doux et réconfortant.
— J'aurais tant aimé être là, partager ce moment unique avec toi, mais on ne peut pas changer le passé.
Après quelques minutes de silence bénéfique, il reprend.
— Ton accouchement s'est bien déroulé ?
— Oui, les sages-femmes ont été merveilleuses avec moi et Jason est né le 7 novembre à 22 h 47.
— Il se portait bien ?
— Il pesait 3kg 100 et mesurait 49 centimètres. Il a crié tout de suite et, quand on l'a posé sur moi, ma vie a changé en un claquement de doigts. Je l'ai aimé au premier regard...
Il me serre un peu plus fort dans ses bras. Tout aussi ému que moi. Je sens ses larmes couler sur ma joue se mélangeant aux miennes. Je tourne la page et lui montre la première photo que j'ai prise de Jason.
— Il avait une heure. Il était si beau. Même pas fripé comme peuvent l'être certains nouveau-nés. Regarde sur celle-ci, il sourit.
— En dormant ?
— Oui, on dit que les bébés rêvent aux anges dans ces cas-là.
Pendant plus d'une heure, nous passons en revue les photos prises au moment important de la vie. Les anniversaires, les Noëls, mais aussi les promenades au parc, au bord du lac, ses premiers pas, ses dents qui l'ont bien fait souffrir, son entrée à l'école. Et puis, il y en a avec Sienna, ainsi qu'avec Térence.
— Il était là... À ma place.
— Il ne t'a jamais remplacé.
— Mais pour Jason. Si. C'était sa référence...
— Je lui parlais très souvent de toi.
Reyn se crispe. Alors je lui explique.
— Je lui ai raconté que tu devais voyager pour ton travail. Je me servais de ton compte Instagram, pour qu'il suive tes déplacements à travers le monde.
— C'est pour ça qu'il n'a pas été surpris que je ne sois pas là pendant ces quatre années.
— Il avait déjà construit ce lien avec toi. Quand il avait besoin que l'on parle de son papa, il suffisait que j'attrape la mappemonde qu'il a dans sa chambre et l'on retraçait les pays où tu te rendais.
— Merci.
— De quoi ?
— De lui avoir parlé de moi, de lui avoir permis de me connaître même si c'est au travers de photos. Plus jeune, j'aurais aimé que ma mère en fasse autant puis j'ai grandi sans lui et je n'ai plus ressenti ce manque.
— Il n'avait pas à pâtir de nos erreurs ou de nos décisions. Je voulais qu'il sache qui tu étais et s'il m'en avait fait la demande plus tard, j'aurais accepté qu'il te rencontre. Alors, non, Térence n'a jamais agi en tant que père et Jason ne lui a jamais accordé ta place. Ils sont simplement des « potes ».
— Je peux rester dormir ici ?
— Juste dormir ?
— Oui...
La façon dont il me tient dans ses bras me chamboule comme s'il avait besoin d'enfouir tout ce que je viens de lui confier de peur que ça ne soit pas la réalité. Nous avons glissé vers le sommeil ainsi calé l'un contre l'autre et nous nous sommes réveillés dans la même position.
— Salut...
— Tu as bien dormi, mon Pinson ?
— Oui. Et toi, Reyn ?
— Comme un bébé.
— Même si ta chaleur était étouffante, j'étais bien et je n'ai pas...
— ... Fait de cauchemars. Il t'arrive d'en avoir encore ?
— De moins en moins. Mais quand je suis stressée ou fatiguée, ils reviennent... Ainsi qu'à une certaine date.
Le baiser qu'il dépose sur mes lèvres est doux pour effacer mes dernières paroles. Moi non plus, je n'ai pas envie de parler d'eux ni même de leur accorder une pensée. Ils ont causé bien assez de dégâts comme ça. Nous devons vivre pour le présent et notre futur.
— On a un peu de temps avant de lever de Jason ?
Je regarde mon réveil avant d'indiquer en souriant.
— Une demi-heure. Une idée de ce que nous pourrions faire ?
— J'en ai même une bonne. Et qui va inclure notre douche.
— Hum...
— Tu te souviens de la fois où je t'ai rejointe dans celle de ta cabine ?
— Comment l'oublier ? C'est à ce moment-là que Jason a été conçu...
— Tu en es sûre ?
— Oui.
— Pourtant j'avais mis une capote.
— Faut croire qu'on est tombé sur le 2 % défectueux. Et comme je ne prenais pas de contraception...
— Quand je vois Jason, je me dis que ce préservatif a bien fait de se fissurer.
L'entendre être heureux que cette malencontreuse erreur soit une bénédiction accélère mon cœur d'une façon démesurée. Je l'aime depuis de nombreuses années, mais l'homme qu'il est devenu me plaît de plus en plus.
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➥ C'est un chapitre émouvant que Sixtine et Reyn nous ont permis de vivre. Enfin, je trouve...
➥ Nous savons pourquoi Sixtine n'a pas rappelé Reyn. C'était son anniversaire et il a voulu se lâcher l'affaire de quelques heures pour oublier le manque de son Pinson. On peut dire qu'ils ont subi un nouveau coup du sort, non ?
➥ Jason est né le même jour que son père. Décidément, ces deux-là ont vraiment plein de choses en commun. Il était impossible qu'ils ne se retrouvent pas un jour...
➥ Nous apprenons enfin, la manière dont Sixtine a expliqué à Jason pourquoi son père était absent. Il pouvait le suivre à travers le monde grâce à cette mappemonde, qui se trouve dans sa chambre. Malgré tout, elle n'a pas voulu exclure Reyn de la vie de son fils. Qu'en pensez-vous ?
➥ Reyn apprend que Térence n'a jamais tenu le rôle de papa auprès de Jason. Cela devrait alléger les tensions entre eux, non ?
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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :
🎭 Tu ne me touches plus !
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😍 Bonne journée, mes amours, gros bisous 💋
✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️
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