#REVENGE | 58.2 ∞ SIXTINE

JOUR 6 | Ne... Me... Touche... Pas...

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Duncan se saisit du sac en toile de coton et m'oblige ainsi à les suivre dans le salon. Deux canapés en cuir blanc se font face. Il va s'asseoir et dépose sur la table basse – avec le dessus en verre – la poche qu'il ouvre pour en vérifier le contenu.

— Il en manque une !

— Celle de mon père. Je l'ai récupérée. C'est un souvenir de...

— ... Tu l'as sur toi ?

— Oui, mais je ne te la donnerai pas.

— À toi de voir, ma Jolie. Je voulais employer la méthode douce, mais je peux aussi passer à des choses plus sérieuses, me menace Duncan.

— C'est bon, arrête. Je suis sûr que Lizzy va coopérer, assure Marco.

— Alors ?

— Alors quoi ?

— File-moi la montre ! Ou je vais finir par croire que tu as des choses à cacher.

Non, non, pas question qu'ils aient des doutes sur mon identité. Après tout, je m'en tape de cette montre. Je pensais juste la déposer dans la boîte à lettres de la vraie Lizzy. Elle doit détenir bien plus de valeur pour elle que pour moi.

J'ouvre à nouveau ma valise et la sors d'une de mes pochettes à paillettes. Je la tends à Duncan tandis que Marco revient de la cuisine où il est allé chercher à boire. Ils croient vraiment que je suis assez conne pour avaler ce cocktail ?

— Tiens.

Je prends le verre et le dépose aussitôt sur la table basse. Et compte tenu de la grimace – certes fugace de Marco – j'ai eu la bonne idée de ne pas y toucher.

— Tu vois, ce n'était pas si dur de me la donner.

Duncan récupère un mini tournevis et commence à déclipser l'arrière de la montre afin de l'ouvrir. Il retire le mécanisme et son regard noir se relève aussitôt vers Marco. Je capte leurs interrogations sans en comprendre la signification.

— As-tu touché à cette montre ces derniers jours ?

— Et bien, je l'ai eu en main à trois reprises. Pourquoi ?

— As-tu remarqué si elle marchait bien ?

— Elle affiche l'heure, c'est tout ce qu'on en attend d'elle, non ? De toute façon, vu l'ancienneté du modèle, elle ne possède pas d'autres fonctions.

Duncan pioche une nouvelle montre dans le sac et l'ouvre de la même façon que celle de Prescott-Monroe.

— Celle-ci aussi est vide !

— C'est impossible ! Clame Marco. On n'a pas consenti tous ces sacrifices pour rien, il cède à la panique.

— Ne t'emballe pas et laisse-moi contrôler les cinq autres.

Pendant qu'il fouille les montres – à la recherche de je ne sais quoi – je permets à mon esprit de dériver vers Reyn. S'est-il aperçu de ma disparition ? Avec Logan et Niels me cherchent-ils ?

Autant de questions qui ne trouvent pas de réponse. Mon téléphone était la seule chose qui pouvait être traçable et Duncan s'est assuré que je le pose bien en évidence sur la table basse de ma cabine avant de la quitter. Je me revois là-bas. Les bons moments comme les moins agréables me reviennent. Cette semaine sur ce paquebot aura été intense en tout point.

La vengeance, que j'étais venu chercher, est accomplie. Le grand Reyn Johnson a plié. Mais à quel prix ? Celui de mon cœur en miettes. Celui de mon corps en manque de lui. Celui de cette femme anéantie par des photos obscènes. Reyn n'aurait jamais pu se contenter de moi, de mon inexpérience, de mes peurs incontrôlables. Mon amour n'aurait pas suffi à combler ses besoins.

— Lizzy ?

Je sens qu'on me secoue le bras, qu'on répète mon prénom à plusieurs reprises. J'ai envie de hurler qu'on me foute la paix, qu'on me laisse pleurer dans mon coin, qu'on arrête de m'appeler ainsi parce que je ne suis pas Lizzy. Je suis fatiguée...

— Tu vas bien ?

— Oui... C'est juste un étourdissement.

— Tu devrais boire un peu, ça te ferait du bien, me propose Marco en me donnant le cocktail.

Je repousse le verre et il n'insiste pas.

— Où se trouvent les toilettes ?

— Suis-moi.

Marco me tend la main afin que je me lève et l'espace d'une seconde c'est celle de Reyn qui m'apparaît. C'est furtif, mais bien assez troublant pour que je la saisisse et que je comprenne ma méprise à son contact. Mais c'est déjà trop tard, il m'entraîne dans un couloir, puis me désigne une porte qu'il maintient ouverte avant que j'y entre. Elle se referme derrière moi après qu'il m'ait annoncée.

— Je t'attends là.

La confiance règne.

J'inspecte la pièce. Elle n'est pas très grande. Et rien de ce que je vois ne peut m'aider ou à m'enfuir ou à me défendre. La fenêtre est si petite qu'un enfant aurait du mal à y passer et, comme si ça ne suffisait pas, elle possède des barreaux. Impossible de se faufiler par là même en contractant les abdominaux et les fesses. Je laisse la flotte couler le temps de me soulager dans les toilettes, il n'est pas question qu'il m'entende faire mes besoins. Je me lave les mains puis me passe de l'eau sur le visage et en profite pour boire.

Un regard dans le miroir me révèle les cernes qui ombrent mes yeux. J'entends que l'on frappe à l'huisserie. Au moins, il a la décence de ne pas entrer.

— Ça va, j'arrive !

J'ouvre la porte et me trouve nez à nez avec Marco.

— J'ai eu peur que tu tournes de l'œil. Tu es si pâle, Trésor.

Sa main caresse ma joue et je me sens anesthésiée. Incapable d'effectuer le moindre mouvement. On dirait que la peur me paralyse. Je suis tétanisée et mon corps se met à trembler. Ça devient incontrôlable quand sa paume quitte ma joue pour longer mon cou.

— Je ne te ferais jamais de mal.

J'ouvre la bouche pour lui répondre que j'ai déjà entendu ça, mais aucun son ne sort d'entre mes lèvres tremblantes. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Comme si mon esprit s'était placé en protection. Il s'est mis en veille.

— Tu es si belle, si désirable.

Sa main descend vers ma poitrine et je puise au plus profond de moi la force nécessaire pour prononcer quelques mots. Je serre tellement les dents que je risque de m'en péter une. Malgré ça, j'arrive à verbaliser mon refus.

— Ne... Me... Touche... Pas...

— Je ne veux pas t'effrayer, juste me délecter de cette peau si douce.

La colère monte en moi aussi rapidement qu'une allumette qu'on vient de gratter pour l'enflammer quand mon agression revient me hanter. Tout mon corps s'embrase alors que sa main câline l'arrondi de mon sein.

— Non ! Arrête ! J'ai dit NOOON !

∞ ∞∞ ∞

Duncan remarque tout de suite qu'il manque une montre. Celle du père de la vraie Lizzy. L'intention de Sixtine de la lui rendre était louable, non ?

Duncan ouvre les montres une à une et ce qu'il recherchait ne s'y trouve pas. Mais que pouvaient-elles receler ?

Sixtine pense à tout ce qu'elle a vécu sur le paquebot et elle est prise de nostalgie. Elle se demande aussi s'ils vont la rechercher. Et comment vont-ils y arriver vu que Duncan lui a ordonné de laisser son téléphone ?

Marco va-t-il tenir compte de son refus ou se passer de son consentement ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera REYN :

🎭 Ce qui n'est pas le cas de Marco !

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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

✨️ Kty. Edcall. Romance ✨️

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