#REVENGE | 42 ∞ SIXTINE
JOUR 5 | C'est pour cette raison que tu as fui ce soir-là ?
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Je n'aurais pas imaginé que me retrouver dans les bras de Reyn m'apporterait autant de réconfort. Et pourtant, je ne peux pas nier ce qu'il se passe en moi, alors que je suis blottie contre son torse puissant et musclé. Reyn est calme, doux, il me caresse le dos, il me parle avec cette voix basse que j'aime tant. Mais cette accalmie a volé en éclat. Il a suffi que je commette une erreur pour que tout parte à vau-l'eau. J'ai relevé la tête vers lui sans penser que j'avais été obligée de retirer mes lentilles. Mes yeux étaient en train de s'irriter à cause de mes nombreux pleurs. Je n'ai pas eu d'autres choix...
La réaction de Reyn a été immédiate. Comme replonger neuf ans en arrière, il en est resté bouche bée, puis il s'est repris en m'avertissant que j'avais retiré mes lentilles engendrant chez moi un mouvement de panique. Je ne voulais pas qu'il les regarde de peur qu'il me fuit à nouveau. Mais au lieu de se détourner, il les a fixés après avoir relevé mon visage.
Nous replongeons neuf ans en arrière, et, l'un comme l'autre, nous revoyons ce que nous avons éprouvé. Reyn revit cet instant, où il a croisé mes iris si particuliers. Il se souvient m'avoir demandé si je n'avais pas eu trop mal après qu'on est couché ensemble. Ce mec qui se veut détaché, qui tient à laisser croire que rien ne l'atteint, qu'il ne ressent rien, n'a pas oublié ce moment si important pour moi et visiblement pour lui aussi.
Reyn replonge dans mes iris et je ne sais pas ce qui a changé, mais il a l'air de paniquer, il tente de me repousser. Alors je m'accroche à son cou, je ceinture sa taille à l'aide de mes jambes. Pas question que je le lâche.
— Ne me fuis pas à nouveau... Parle-moi, Reyn.
Voyant que je ne compte pas le relâcher, il tente de se maîtriser. Après avoir effectué plusieurs exercices de respirations qui le calment, mes mains entourent son visage afin qu'il ne se dérobe pas. Ce beau brun braque mon regard et se laisse emporter par leur originalité.
— J'ai souvent rêvé à ces iris couleur fauves sans penser qu'ils t'appartenaient.
— Tu ne les as croisés qu'une fois, je tente de le rassurer.
— J'aurais dû me souvenir qu'ils étaient le témoin de ce que je t'avais volé.
— C'est pour cette raison que tu as fui ce soir-là ?
— Oui, je n'arrivais pas à accepter ce que je t'avais fait. Tout ça pour effacer une dette de jeu. Tu méritais mieux que moi pour ta première fois.
— Sauf que c'est toi que j'avais choisi. Tu entends Reyn. Tu n'es pas coupable. Si je n'avais pas voulu, il m'aurait suffi de dire non et tu aurais respecté mon refus, n'est-ce pas ?
— Bien sûr... Mais j'aurais dû résister en comprenant que tu étais vierge.
— Arrête de te blâmer pour une chose, que l'on désirait tous les deux.
La façon dont il me regarde, qu'il me détaille, me chamboule. Il ne se dérobe plus.
— Ils sont magnifiques. Je n'en ai jamais vu de si originaux.
— C'est en effet rare d'avoir des iris de couleur fauve. De plus, l'un d'eux est transpercé de part en part par une zébrure bleue.
— Ce qui les rend si différents.
— Oui, l'éclair à gauche a tendance à virer à la couleur turquoise alors que l'autre iris prend une teinte plus sauvage.
— Ils te rendent unique...
La pulpe de son index caresse ma joue avant de souligner les cernes sous mes yeux.
— Tu as encore fait des cauchemars cette nuit. Je t'ai entendue.
— Je croyais que tu avais dormi comme un charme ?
— J'ai menti.
— Pourquoi ?
— Parce que j'ai résisté à chaque fois pour ne pas te rejoindre. Pour ne pas te consoler en te prenant dans mes bras.
— Pour éviter que je comprenne que je ne te laisse pas aussi insensible que tu le prétends.
— Je ne suis pas un mec qui va s'engager ou ressentir des sentiments. Tu mérites mieux...
— Pourtant, je suis dans tes bras. Tu viens de me consoler...
— Tu étais en train de pleurer. Je ne suis pas un monstre tout de même.
— Loin de là. Au contraire...
Mes lèvres se posent sur les siennes sans pour autant l'embrasser. Je veux qu'il me prouve qu'il ne me tient pas dans ses bras par pitié. Je souhaite qu'il admette qu'il y a quelque chose entre nous, même s'il s'en défend.
Sa réaction est immédiate.
Il encercle ma taille avec une poigne ferme et m'embrasse comme si nos vies dépendaient de ce baiser. Sa langue gagne la mienne et Reyn m'emporte dans une danse à la fois lascive, sensuelle et torride. Pressée contre son buste par ses bras qui m'enserrent, j'ondule mon bassin, qui entre en contact avec son érection. J'ai terriblement envie de lui et je veux qu'il le sache.
— Sixtine... On devrait calmer le jeu.
— Embrasse-moi, Reyn.
Je reprends la direction de ses lèvres ourlées et rehaussées par cette barbe courte, qui enflamme mon épiderme. Il doit cesser de réfléchir et se laisser guider par ce que l'on ressent.
— Arrête de me tenter...
— Sinon quoi ?
— Je vais avoir du mal à te repousser.
— Et si je ne souhaite pas que tu me repousses. Si je veux au contraire que tu arrêtes de te mettre des barrières et que tu agisses comme tu le désires.
Ce nouveau baiser nous électrise. Mes mains partent à la découverte de son torse puissant, qui sent bon le soleil qu'il a capté pendant le tournoi de volley-ball dans la piscine. Mes doigts détachent deux boutons de sa chemise pour s'infiltrer sous le tissu tendu par ses muscles.
— Tu me rends fou, mon Pinson.
À son tour, ses mains glissent sous ma robe pour la remonter le long de mes cuisses. Il sourit en découvrant ma lingerie.
— Tu es sorti avec une culotte, il se marre.
— Vu ton indifférence, il n'était pas prévu que l'on se retrouve dans cette position.
— Tu peux encore tout arrêter si tu le souhaites.
— Je n'en ai pas l'intention. Et toi ?
— Je devrais te demander de te lever afin qu'on s'en tienne là.
— Mais...
Son baiser passionné me prouve à quel point il lutte entre sa tête et son corps. Coucher avec moi l'autre matin, ça passe, mais, recommencer, ça va à l'encontre de ce qu'il pratique avec les différentes femmes qu'il croise.
— J'ai terriblement envie de toi.
— Alors, arrête de résister, Reyn.
Mon baiser l'empêche de répondre d'autant plus qu'une de mes mains se déplace vers son érection. Reyn permet à un gémissement guttural de s'échapper d'entre ses lèvres charnues quand je commence à le caresser. Ce qui le rend encore plus sexy. D'autant plus craquant...
— Sixtine.
— Laisse-moi te donner du plaisir.
Aussitôt, mes doigts déboutonnent la braguette de son jean. Ils serpentent jusqu'à retrouver son manche dressé. Je réalise les premiers va-et-vient au-dessus de son caleçon le temps qu'il lâche prise. D'une voix hachée par le désir, il me demande en fixant mon regard.
— Tu veux bien que j'en fasse autant ?
— Oui.
Sentir sa main caresser l'intérieur de ma cuisse déclenche une série de sensations, qui électrisent mon bas-ventre. Quand ses doigts passent la barrière de mon string, je ne sais plus comment respirer. Mes iris se constellent de petits points. Il cajole mes lèvres sans jamais toucher à mon clitoris pour me rendre folle. Impatiente, je bouge mon bassin.
— Arrête de gigoter. Laisse-moi gérer ton plaisir. Il n'en sera que plus intense.
Pour atténuer ma frustration, je passe sous son caleçon pour entrer en contact avec la peau douce de sa queue. Je décalotte son gland à plusieurs reprises et, même s'il serre les dents, je vois bien dans son regard que Reyn apprécie.
— Sixtine ! Tu es là ?
Nous sursautons face à cette intrusion. Putain ! Ce n'est pas possible... Nous nous détachons, nous ajustons nos tenues avant de nous lever et d'adopter une posture professionnelle. Je vérifie l'intérieur d'un carton, tandis que Reyn en déplace deux qu'il dépose devant moi.
— Vous, voilà ! Lance Niels, suivi de près par Logan.
— Tu ne peux pas répondre au téléphone quand je t'appelle ? S'énerve mon meilleur ami.
— Il n'a pas sonné. Demande à Reyn.
— On l'aurait entendu s'il avait émis un signal.
J'attrape aussitôt mon portable pour voir ce qui cloche.
— Regarde, Logan. On ne capte pas de réseau ici.
Mon meilleur ami consulte mon écran et doit se rendre à l'évidence.
— Il n'empêche que j'ai flippé.
Je le prends dans mes bras pour le rassurer tandis que je repère l'attention que nous porte Reyn alors que Niels lui parle. Son regard redevient imperméable. Limite insensible. À part que ça soit l'attitude de Logan qui le dérange. Mon meilleur ami me ceinture toujours en me disant qu'il est désolé de flipper autant pour moi, mais qu'il n'arrive pas à être serein en me sachant seule avec Reyn.
— Nous devrions remonter pour manger un morceau le temps du debrief, nous annonce Niels. Nous avons un après-midi chargé qui nous attend.
Sans un mot de plus, nous délaissons les cartons et rejoignons la cabine de Reyn.
L'heure qui a suivi a été studieuse. Nous avons repris les dernières données sur nos couples. Réaliser le point sur les préparatifs pour le mariage qui aura lieu demain lors de la Saint-Valentin. C'est tellement romantique...
C'est un jour qui est associé à l'amour, au bonheur et pour la première fois – depuis neuf ans – je vais l'apprécier comme il se doit. Sans rancœur, sans besoin de vengeance, sans tenir Reyn responsable de ce que j'ai vécu.
Ce beau brun, qui relance mon cœur, est assis sur une chaise légèrement à l'écart de nous. Il nous écoute comparer les chiffres. Notre mission touche à son but et le pourcentage de réussite est bon.
— Cette session va se terminer en apothéose, annonce fièrement Niels. Encore une fois, Riviera et ses croisières à thème ont frappé fort. À nous !
Nous entrechoquons nos jus de fruits, seul Reyn sirote un whisky. Chacun avale sa boisson en silence. Une fois mon verre terminé, je me lève pour fumer une cigarette sur le balcon. Dans les dix secondes qui suivent, Reyn me rejoint et m'imite. Autant dans le geste que dans la posture. Nous scrutons la mer qui nous entoure avec nos avant-bras en appui sur la rambarde.
— Ça va ?
— Oui, Reyn. Je te retourne la question.
— Je gère...
— On ne dirait pas. Tu n'as pas décroché un mot depuis qu'on est remonté dans ta cabine.
— Je vous écoutais.
— Avoue plutôt que tu étais perdu dans tes pensées. Tu regrettes ?
Cette seconde d'hésitation répond à sa place. Bien sûr qu'il doit se mordre les doigts de m'avoir cédé encore une fois.
— Pas du tout. Et je trouve même ça bizarre. Je n'arrive pas à m'expliquer comment j'ai pu me laisser autant aller et en même temps apprécier tellement le moment que nous avons partagé.
Mon souffle de soulagement attire son attention. Il relève le nez vers moi et se noie dans mes iris.
— Je ne veux plus jamais que tu les caches sous tes lentilles... Ils sont bien trop beaux. Précieux. Aussi unique que toi.
Sans se quitter du regard, nos doigts se frôlent. Le temps reste suspendu.
∞ ∞∞ ∞
➥ Reyn a découvert les iris si particuliers de Sixtine. Je vous ai mis la photo en tête de chapitre ? Comment décrypter sa réaction ?
➥ Logan et Niels viennent de gâcher un rapprochement qui était prometteur. Est-ce un bien ou un mal ?
➥ Logan est très protecteur avec Sixtine, mais panique-t-il autant quand Sixtine se retrouve seule avec Reyn ?
➥ On dirait bien que ce moment dans l'entrepôt du paquebot a permis à Reyn d'ouvrir les yeux sur ce qu'il ressent vraiment pour Sixtine, non ?
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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera REYN :
🎭 Tu réalises ce que ça implique ?
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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋
✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️
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