#REVENGE | 30 ∞ SIXTINE
JOUR 4 | Pourquoi veut-elle se venger de moi ?
∞ ∞∞ ∞
À quel moment ai-je pensé que cette journée pouvait être belle ?
D'un côté, j'ai Reyn, qui se trouve à poil dans mon lit. Et de l'autre, j'ai Logan qui frappe à la porte.
Je balance les fringues à la tronche déconfite de mon amant. Et je me dépêche d'ouvrir le battant de l'entrée avant que Logan ne ratisse au peigne fin le bateau à ma recherche me pensant disparue. Ou en danger parce que je n'ai pas tourné la poignée assez rapidement. Et en plus, je n'exagère même pas.
J'ai senti à sa façon de réaliser le code pour s'annoncer à la porte qu'il était inquiet. J'ouvre et en même temps je plaque ma main sur sa bouche pour éviter qu'il parle en lui faisant les gros yeux. Je le connais quand il est stressé, il serait capable de me balancer mon vrai prénom à la tête pour mieux m'incendier par la suite.
— Pas un mot !
Il tente de retirer ma main quand il croise mon regard. Aussitôt, il se stoppe en affichant des yeux ronds comme des billes. La stupeur s'y ajoute et me confirme que je ne dois pas être belle à voir. Son regard balaye mon corps à peine recouvert de mon déshabillé. Je vais lui expliquer la situation quand il se fige.
— Salut, Logan. La forme ?
Je ne sais plus comment je dois respirer. La colère monte en moi. Il n'aurait pas pu rester dans la chambre pour s'habiller comme je le lui avais demandé. Non, là, il se pointe avec juste son caleçon. Pas besoin d'un dessin, ou d'être sorti de Saint-Cyr pour comprendre ce qu'il vient de se passer entre nous.
— Je dérange ?
— Non, Boss, il grimace en lui répondant. Je venais prendre des nouvelles de ma meilleure amie.
— Reyn allait partir !
Je somme mon amant du regard d'exécuter ce que je suis en train de dire, mais bien sûr en bon goujat qu'il est, Reyn s'installe dans le canapé.
— Ta meilleure amie vient de me confirmer qu'elle n'était pas Lizzy. Un commentaire, Logan ?
Il ne pouvait pas se taire ? Putain. Je vais l'étrangler en enfonçant bien profond dans sa gorge ce qu'il reste de dragibus. Logan me regarde comme si j'étais une extraterrestre. Et je ne sais plus comment agir entre un Reyn hilare face à cette situation gênante et un Logan, qui est sur le cul de voir à quel point j'ai merdé. Reyn comprenant que son entrée a réalisé son petit effet en rajoute une couche.
— La fausse Lizzy était sur le point...
— De rien du tout ! Dégage de ma cabine, Reyn.
— Pas tout de suite. Logan ! Ramène tes fesses et celles de ton amie. J'ai des questions qui sont sans réponse. Tu vas pouvoir me les donner. Mon Pinson réalise de la rétention d'informations.
— Tu devrais t'habiller si tu tiens à en obtenir.
La demande de Logan lui rend le sourire, même s'il est de façade. Reyn n'est pas dupe, il a compris la manœuvre de Logan. Mon ami voulait l'éloigner pour faire le point sur la situation pour constater ce que j'avais balancé et ce que j'étais arrivée à taire. Mais Reyn n'écoute pas son conseil. Au contraire, il se rencogne dans l'angle du canapé. Il étend son bras sur le dossier et attend la suite comme s'il était en terrain conquis.
J'ai du mal à regarder ailleurs. N'importe où se posent mes yeux, ça me renvoie des flashs de ce que nous avons partagé dans la chambre d'à côté.
— Pourquoi veut-elle se venger de moi ?
Le regard de Logan me fusille. Oui, c'est bon, je sais, j'ai merdé sur toute la ligne. Mais entre son corps nu, les endorphines et mon envie de lui clouer le bec, ben, voilà le résultat.
— Attends, j'en ai une autre. Pourquoi prononce-t-elle mon surnom de hockeyeur quand elle dort ? Tu connais le fameux « BP » ?
La tête de Logan se balance de gauche à droite. Il est dépité, mais pas autant que moi. Je garde la mienne serrée entre mes mains quand je m'aperçois que les pans de mon déshabillé ont glissé au-delà de mes cuisses. Reyn me sait nue sous le voile fin de ce peignoir en satin et il s'en délecte. Forcément.
— Tous ceux qui s'intéressent au hockey ne peuvent que connaître ton surnom.
— Vous êtes donc fans de ce sport de glisse... De contact... De précision...
Chaque mot est appuyé et m'est destiné. Je sens le rouge me monter aux joues et là je n'ai pas de bonbon pour créer une diversion.
— Toi aussi tu rêves de moi la nuit ? Il se marre.
— Comment sais-tu de quoi rêve...
Logan s'arrête in extremis avant d'ajouter mon vrai prénom. On forme une belle équipe de bras cassés tous les deux. Ce plan était voué à l'échec dès le début. Je me console en me disant que j'aurai tenu quatre jours face à ce magnifique spécimen, qui représente aussi bien mon fantasme absolu que ma haine. Car à bord de ce paquebot, qui possède son propre espace-temps en multipliant les heures par trois ou par quatre, nous nous tenons en permanence avec les même personnes. Les émotions sont accrues, les ressentis aussi et ne parlons pas de l'attirance qui se développe bien trop vite pour qu'on puisse la contrôler. Il n'y a pas d'échappatoire possible afin de souffler...
— Termine ta phrase, Logan, ça m'intéresse de savoir quel est son vrai prénom.
— Le grand Reyn Johnson n'est pas perspicace pour deux sous. Tu as tout sous les yeux...
— En parlant de tes yeux, juste avant que ton meilleur ami nous dérange, tu allais retirer tes lentilles. Alors, j'attends de collecter ce dernier indice pour dévoiler ton identité.
— Tu devras te passer de cet élément. Je ne compte pas te faciliter la tâche pour la fin de l'enquête.
— Ce n'est pas grave Miss Dragibus, j'ai bien assez d'informations pour découvrir qui tu caches sous ce joli minois.
— On verra ça plus tard, car maintenant, nous presse Logan, il faudrait se préparer.
Reyn regarde sa montre et l'éclat qui brille dans ses iris ne me dit rien qui vaille.
— Rendez-vous dans trente minutes dans le hall.
Il se lève - et autant Logan que moi - nous nous délectons de mater ses fesses musclées justes recouvertes de ce fichu caleçon noir qui les épouse à la perfection. Il récupère ses fringues et, sans même les passer, il revient vers nous avec cette démarche conquérante qui le caractérise. Il s'approche de moi et me nargue avec un bonbon déposé sur sa langue.
Forcément, il a pris le dernier noir.
— Un ultime partage, Miss Dragibus ?
Je suis mitigée encore une fois. Est-ce que je résiste parce que Logan est là et qu'il nous regarde avec des yeux de merlan frit ? Ou bien, je me laisse tenter par ce dernier baiser, car je sais très bien qu'il n'y en aura plus jamais d'autres.
— Tant pis pour toi...
Reyn a très bien compris comment il devait me challenger. Il a capté que je ne pouvais pas résister à ce bonbon. À part que ce soit ses lèvres si proches des miennes qui me manquent déjà. Me souvenir de leurs goûts, de leurs intensités, du plaisir que j'ai ressenti en les embrassant, en les mordillant, en les suçant.
Stop, Sixtine !
Je suis en train de me liquéfier et Reyn l'a bien compris. Logan aussi. Il se lève et se dirige vers le balcon pour nous accorder ces quelques secondes d'intimité. Le temps vient de s'arrêter. Ses mains se sont posées de chaque côté de mes épaules, en appui sur le haut du fauteuil. Son corps me surplombe, mais ce n'est pas de la peur que j'éprouve, au contraire. J'ai une folle envie de le sentir entre mes jambes à nouveau.
— Tu ressens cette attirance ?
— Je ne sais pas de quoi tu parles !
— Alors si je glisse ma main entre tes cuisses, je ne vais pas te trouver trempée.
Je déglutis face à cette image, qui me tord les reins et contracte mon épicentre, tant j'en ai envie, mais je ne dois pas oublier que Logan est à quelques mètres de nous.
— Tu n'as pas le droit...
— Au contraire. Soit, tu me révèles qui tu es, ou bien...
Sa main glisse le long de ma cuisse et j'en frissonne. Putain de corps qui est incapable de lui résister. Mais moi, je le dois. Je le repousse de toutes mes forces et clame.
— Étouffe-toi avec ton dragibus ! Et va en enfer, Reyn Johnson !
Alerté par la panique et la colère dans ma voix, Logan revient aussitôt dans la pièce.
— Tu devrais partir, il lui conseille en se plaçant devant moi.
— On n'en a pas fini tous les deux ! J'arriverai à savoir qui tu es et ce que tu me reproches avec ou sans ton aide !
Il croque dans la bille noire comme une dernière provocation avant de sortir et j'en rage. Dans un accès de colère, je balance tout ce qui se trouve sur mon passage. Aussitôt, Logan me ceinture pour m'empêcher de me faire mal.
— Arrête, Baby. Ce n'est pas la peine de tout détruire. On va trouver une solution.
— À part quitter le bateau et disparaître, je n'en vois pas d'autres.
— Laisse-moi réfléchir. Rien ne sert de réagir à chaud. Va prendre une douche, tu pues le sexe. Je vais ranger le bordel que tu viens de mettre.
Logan a raison, comme souvent. Heureusement qu'il est là pour me tempérer et me soutenir. Je ne sais pas ce que je serais devenue après l'agression que j'ai subie s'il n'avait pas été à mes côtés.
Je laisse l'eau dévaler dans mon dos. Les yeux fermés et libérés de leurs lentilles, je repense à ce que j'ai vécu avec Reyn. Cet homme, qui se trouve là pour chacune de mes premières.
Ma première soirée à l'université. Ma première danse. Ma première fois... Reyn a obtenu ma virginité grâce à son joli minois, grâce à ses belles paroles, mais aussi à ma naïveté de croire que j'avais une quelconque importance pour lui. Et là, il vient de me ramener à la vie. Il est le premier avec qui je couche depuis l'agression. En neuf ans personne n'a pu me toucher intimement. Je n'ai laissé aucun mec aller aussi loin. Je bloquais dès que ça dépassait le stade des bisous et des simples caresses.
Mon corps l'a choisi depuis le jour où j'ai posé les yeux sur lui. Logan m'avait invité à un match de hockey. Reyn était majestueux sur cette glace à glisser avec une telle facilité qu'il donnait l'impression de voler au-dessus de celle-ci. Sa puissance m'avait électrisée, la façon dont il patinait pour arriver à semer ses adversaires afin de marquer était incroyable, hors norme.
Ce soir-là, je venais de faire la connaissance de Reyn Johnson. Surnommé « BP ». L'attaquant vedette des « Black Panthers ». La star de l'équipe, je devrais dire. Toutes les nanas fondaient comme neige au soleil devant lui. Et je n'étais pas en reste quand Logan lui a demandé si l'on pouvait se prendre en selfie. Il lui a suffi d'un regard, d'un sourire en coin pour ravir mon corps, mon cœur et mon âme.
À partir de ce soir-là, je n'ai jamais pu l'oublier, malgré tout ce qui a pu se découler de bon ou de mauvais de cette rencontre.
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➥ Sixtine était sur le point de lui révéler qui elle était en retirant ses lentilles. Serait-elle allée jusqu'au bout ?
➥ Logan est atterré de voir tout ce que Sixtine a avoué à Reyn. Va-t-il trouver une solution comme il le dit à sa meilleure amie ?
➥ Sixtine comprend l'ampleur de ses erreurs et veut quitter le bateau. Est-ce qu'elle doit fuir ou l'affronter ?
➥ On en sait plus sur le crush de Sixtine envers Reyn et la manière dont elle l'a rencontré. Pensez-vous que Reyn a eu le même ressenti envers elle à l'époque ?
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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera REYN :
🎭 Tu te souviens de cette histoire ?
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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋
✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️
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