#BOSS | 77.2 ∞ REYN

JOUR 4 | C'est généralement ce que font les familles.

∞ ∞∞ ∞

Jason a déjà porté toute son attention à sa glace, qu'il lèche avec envie sans me donner pour autant de réponse, ce qui n'est pas le cas de Sixtine.

— Reyn, il n'a que quatre ans, il ne sait pas...

D'une main, je tiens Jason et de l'autre sa mère et nous avançons dans l'allée principale du parc.

— ... À son âge, la mienne m'envoyait tout seul à la boulangerie et elle m'avait appris combien de pièces je devais ramener.

— C'était il y a trente ans et tu vivais dans une petite ville. Ici, on est à Chicago.

— Et ?

— Tu as vu la grandeur, le monde, et puis, il y a bon nombre de quartiers où règne la violence, la drogue, les armes...

— Et ?

Elle s'arrête de marcher et se plante devant moi.

— Tu veux que je t'explique ce qu'il risque devant lui ?

— Je souhaite que tu admettes qu'il pourrait le savoir dans certaines circonstances, comme ici par exemple. Tu ne viens jamais dans ce parc ?

— Très rarement.

— Pourtant, il est proche de son école et de la maison de Sienna.

— Sauf que je travaille. Que bien souvent, à 16 heures, je n'ai pas terminé de bosser.

— Tu ne viens pas chercher Jason à la sortie ?

— Pas tous les jours, c'est en fonction de mon emploi du temps.

— C'est mon pote qui passe me prendre, il me renseigne avec de la glace plein la bouche.

Je m'accroupis pour être à la même hauteur que lui.

— Ton pote ?

— Térence, c'est lui qui...

— ... Viens par là, que je t'essuie, elle le coupe pour éviter ma réplique. Tu en as partout.

Une fois que Sixtine a débarbouillé notre fils, elle lui indique qu'il peut aller jouer au toboggan. Elle s'assoit sur un banc juste en face de lui et j'en réalise autant.

— Tu m'expliques pourquoi c'est l'autre connard qui s'occupe de Jason !

— Térence m'a beaucoup aidée ainsi que Sienna sinon je n'y serais jamais arrivée. Tu crois que c'est simple d'avoir un boulot et de s'occuper seule d'un enfant ?

— Non, je me doute que ça doit être compliqué, mais...

— ... Rien du tout Reyn. Tu ne peux pas débarquer et tout chambouler dans sa vie.

— C'est mon fils, et...

— ... Ça ne t'accorde pas le droit de n'en faire qu'à ta tête.

— Je n'ai pas mon mot à dire, c'est ça ?

— Si bien sûr, mais on en parle, on se met d'accord et ensuite on en discute avec Jason.

— Donc si je veux aller récupérer mon fils à l'école. L'emmener par la suite ici et lui apprendre à payer tout seul, je dois d'abord t'en informer pour savoir si tu es sur la même longueur d'onde que moi ?

— Sur le principe, oui. Mais dit comme ça...

— ... C'est un peu extrême, non ?

— J'avoue, mais on a un mode de fonctionnement et...

— ... Je viens tout chambouler, j'ai compris. Tu préférerais que je ne m'en occupe pas ?

— Bien sûr que non !

— Je dois juste me conformer à tes décisions.

— Je veux seulement qu'on y aille en douceur. Tu as ton mot à dire, mais il faut qu'on avance petit à petit, tout comme tu le réalises avec mon initiation, tu m'y emmènes par petites doses. C'est pareil ici.

— Ok ! Je suis désolé, mais j'ai tellement envie d'être là pour lui.

— Tu ne pourras pas rattraper les années perdues et je m'en voudrais toujours de t'en avoir privé.

— C'est le passé et l'on ne peut pas le changer. Tu es d'accord pour que j'aille chercher Jason à l'école ?

— Oui, bien sûr, si ton boulot te le permet.

— Je vais m'organiser en fonction de ses horaires. À partir de maintenant, mes journées de travail termineront à 16 heures. Comme ça, je serai libre pour m'occuper de notre fils.

— Ça me convient.

Elle colle sa tête contre mon épaule et j'entoure les siennes de mon bras pour l'attirer tout contre moi. Nous restons silencieux et regardons Jason s'amuser. Heureux d'avoir trouvé un terrain d'entente pour cette fois-ci. Il n'empêche que ce Térence va devoir comprendre qu'il n'a plus sa place auprès des miens.

— Tu dirais quoi, si je cherchais une maison pour qu'on y habite tous les trois ?

— Tu veux qu'on vive ensemble ?

— Ben, c'est généralement ce que font les familles, non ?

— Oui, je sais bien, mais...

— Je ne compte pas rester à l'hôtel pendant des mois.

— Tu pourrais commencer à venir vivre chez Sienna.

— C'est vrai que je dois y aller en douceur.

Pourtant, je sors le portable de ma poche pour lui montrer l'annonce que j'ai trouvée ce matin. Je suis trop impatient qu'elle me donne son avis.

— Donc, je laisse tomber l'achat de cette maison ?

Elle regarde les photos fournies par l'agence. Je remarque bien que, comme à moi, elle lui plaît.

— Elle se trouve à deux rues d'ici, on pourrait aller voir à quoi elle ressemble.

— De quoi tu parles, papa ?

Il s'assoit sur les genoux de Sixtine pour regarder lui aussi mon portable.

— C'est ta maison ?

— Pas encore, ça te dit de la voir ?

— Maman, on peut y aller ?

Je suis déjà debout et leur tends les mains. Je sais que je la presse, que je ne lui laisse pas le temps nécessaire pour analyser l'information, mais cette maison serait idéale pour nous.

— Allez, maman, lève-toi.

— On dirait bien que je n'ai pas le choix.

— C'est juste une balade.

Après cinq minutes de marche, j'aperçois la façade moderne qui dénote de celles qui l'entourent.

— D'après ce qu'a mentionné l'agence, elle a été rénovée par un architecte.

— Ça a été réalisé avec goût, on dirait.

Je me colle contre son dos en entourant sa taille de mes bras, je pose ma tête sur son épaule et nous scrutons la maison ensemble.

— Avoue que, même de l'extérieur, elle te plaît.

— On ne peut pas dire le contraire.

— Et regarde Jason, il a déjà gravi les marches du perron.

— Elle doit être hors de prix, vu le quartier.

— On s'en fout de ça ! J'ai bien assez d'argent pour en acheter dix. Alors la seule question est, est-ce que tu te vois vivre ici ?

— Tu en as les moyens, mais, moi, non. Je ne peux pas accepter...

Je la retourne et relève son menton de mon index sans la lâcher. Les yeux dans les yeux, je veux qu'elle se connecte à nous.

— Regarde-moi, mon Pinson. Tu m'as donné le plus inestimable des cadeaux.

Elle m'inspecte avec ses grands iris fauves sans comprendre de quoi je parle.

— Je ne t'ai rien offert...

— Tu m'as donné un fils. Rien de ce que je pourrai acheter ne pourra rivaliser. Sans parler de ta première fois, je lui chuchote à l'oreille en même temps que je jette un œil à Jason qui joue sur la terrasse.

Elle me frappe le bras tout en se retenant de m'incendier sans pour autant contenir son sourire timide.

— Tu n'es qu'un...

— Connard, je sais, mais heureusement pour moi, tu m'aimes.

— N'en abuse pas.

— Bien, Miss Épines. Allez, viens... Allons voir de plus près notre future maison.

∞ ∞∞ ∞

On peut dire que leur point de vue diverge dans la façon d'éduquer Jason. Ils vont devoir y mettre du leur s'ils veulent que cela fonctionne entre eux. Cela pourrait-il être un obstacle à leur bonheur ?

Reyn ne supporte pas que Térence ait assuré un rôle important dans la vie de Jason. Pensant sans doute qu'il a tenu sa place. À juste raison d'après vous ?

Reyn grille les étapes dans sa façon de voir les choses pour son fils et Sixtine lui en fait la remarque. A-t-elle raison ?

Sixtine freine des quatre fers pour aller visiter cette maison. Ça va trop vite pour elle, qui n'a pas le temps d'analyser ce qu'il se passe, non ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :

🎭 Non, je suis nulle. Et toi ?

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😍 Bonne journée, mes amours, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️

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