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JOUR 7 | Tu serais vraiment partie ?

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Sixtine a dû repérer mon envie. Elle approche ses lèvres des miennes sans hésiter. Ses mains entourent mon visage tandis que je resserre son corps contre le mien.

— On devrait s'asseoir avant de déclencher une émeute.

— Toujours aussi modeste !

— Ça marche, puisque tu souris.

Sa démonstration de gaîté me réchauffe le cœur et me donne de l'espoir en cette discussion.

— Tu veux boire quelque chose ?

— Un café.

Je fais un signe à la serveuse qui depuis qu'on est entré dans l'établissement ne me quitte pas du regard. J'y suis habitué depuis des années et d'habitude je me sens flatté, mais, là, je n'en ai rien à foutre, car la seule qui compte se trouve devant moi.

— On voudrait deux cafés. Et de quoi prendre un petit-déjeuner.

— Je vous amène ça tout de suite.

— J'adore être transparente, grimace celle qui a réanimé mon cœur.

Je n'aime pas voir ce voile de tristesse gagner ses iris. Elle est tellement plus belle que cette blonde insignifiante. J'attire l'attention de la serveuse en levant à nouveau la main. À peine se trouve-t-elle à côté de notre table, elle me fixe tout comme tout à l'heure sans tenir compte de Sixtine.

— Ma petite amie désire...

Je me recule afin de m'adosser à ma chaise, je croise les bras sur mon torse et laisse ma belle brune prendre la place. La nana me regarde en écarquillant les yeux, puis elle se tourne vers Sixtine.

— Je voudrais des œufs brouillés et un jus d'orange fraîchement pressé.

— Ça sera tout, Madame ?

— Et aussi des toasts grillés.

La serveuse repart vers les cuisines et j'adore voir le sourire fleurir sur les lèvres pulpeuses de ma belle brune.

— Merci...

— C'est normal.

— Tu le penses ?

— Bien sûr, même si je ne sais plus où nous en sommes.

— Moi non plus...

— Tu serais vraiment partie ?

— Oui et je le veux encore.

La blonde dépose nos boissons ainsi que les assiettes du petit-déjeuner.

— Si vous avez besoin d'autres choses, n'hésitez pas à me demander.

Cette fois-ci, la serveuse nous regarde à tour de rôle, mais la tristesse que ressent Sixtine ne s'efface pas pour autant. Je la laisse piquer dans son assiette. Elle picore plus qu'elle ne mange.

— Tu n'as pas faim ?

— Non, je n'y arrive pas...

Je pose ma main sur la sienne. Elle ne la retire pas et j'en suis soulagé. C'est le moment, elle attend mes explications. Mon ventre se tord rien que de penser à ce que j'ai vécu ce soir-là. J'avale difficilement ma salive, même le café a du mal à passer. Je suis à deux doigts de me lever sans rien lui avouer, tant la peur me tenaille. Mais je plonge dans son regard à la fois triste en comprenant que je veux me casser et encourageant à la fois, alors qu'elle serre ma main. Je prends une grande inspiration, je dois lui avouer mon secret, que même Niels ne connaît pas. Un nouveau coup d'œil empli de bienveillance et je me lance.

— Tout a commencé il y a treize ans. Je n'avais que dix-sept ans et Brenda seize. Nous étions amoureux, mais pour tout le monde ce n'était qu'une passade parce que nous étions trop jeunes.

— Ce n'était pas le cas pour elle ?

— Ni pour moi. Elle était celle pour qui j'aurais tout donné à ce moment-là. Nous étions ensemble depuis un an, nous étions heureux, nous allions entrer dans la même université et la vie était trop belle, malgré le comportement de Pierce qui était toujours sur notre dos.

— Qu'est-ce qu'il avait à voir avec vous deux ? Il était jaloux qu'elle sorte avec toi ?

— Billy était le frère jumeau de Brenda, il était plutôt possessif et n'acceptait pas notre relation. Mais Brenda n'écoutait que son cœur et n'en avait rien à foutre de ce qu'il pouvait dire.

— Ils étaient frère et sœur, elle se répète pour intégrer l'information.

— Ce soir-là, on venait de fêter le titre de Hockey et j'avais beaucoup bu. Brenda voulait à tout prix me parler, alors on est sorti sur la terrasse de la maison de l'entraîneur.

Mes mains se mettent à trembler sans que j'arrive à les contrôler ni à les calmer. Mon souffle devient court et j'ai l'impression de me noyer, comme il y a treize ans...

— Reyn, regarde-moi.

Mes yeux plongent dans les siens. Je me connecte à elle et un truc bizarre se déclenche. Comme si elle venait de tisser un lien invisible entre nos deux cœurs. Elle est aussi surprise que moi. Mais sa main se serre, nos doigts se crispent alors que je n'arrive pas à quitter ses yeux. Cette couleur fauve me rend fou, mais ce qui m'attire là, c'est la teinte qu'a prise son éclair, c'est celui d'une mer déchaînée. À la fois obscur et tempétueux.

— Qu'est-ce que Brenda avait à te dire ?

— Elle était enceinte...

— Oh, ben merde !

— Je n'ai pas su comment réagir. C'était comme un coup de massue. Je n'avais que dix-sept ans, je ne pouvais pas devenir père. Et pourtant...

— ... Quoi ?

— Sans même avoir besoin d'y réfléchir plus, je l'ai prise dans mes bras. J'étais heureux. Je l'aimais comme un dingue et l'on allait fonder une famille. Peu m'importait notre âge, j'allais tout faire pour nous trois.

— Elle devait être aux anges d'entendre que tu voulais assumer.

— Pas vraiment, contrairement à ce que tu crois. Elle a éclaté en sanglots en me disant qu'elle ne désirait pas le garder et qu'elle souhaitait que je l'accompagne le lendemain matin...

— ... Elle tenait à ce que tu sois présent pour l'avortement ?

— Oui... Je ne trouvais pas juste qu'elle prenne cette décision toute seule. On devait en parler. Ce bébé était aussi le mien. J'avais mon mot à dire... J'ai essayé de lui faire comprendre que l'on devait en discuter.

— Elle n'a pas voulu t'écouter ?

— Non... Pierce est arrivé et il a commencé à m'incendier parce que sa sœur était en pleurs. Je ne sais pas ce qu'il a cru, mais il s'est mis à me frapper. Brenda a essayé de s'interposer quand j'ai voulu rendre coup pour coup. Son frère l'a repoussée et elle est tombée en arrière. Elle s'est mise à hurler tout de suite en se tenant le ventre. Je suis allé vite la voir et elle n'arrêtait pas de dire qu'elle était en train de perdre le bébé. Billy est devenu fou de rage. Il a commencé à lui gueuler dessus en disant qu'elle n'aurait pas dû m'en parler, qu'il allait régler ça...

— C'est lui qui l'a poussée à avorter ?

— Oui...

Je souffre parce que le calvaire n'est pas terminé. Parce que, ce que j'ai fait, personne ne le sait à part Pierce et il a emporté ce secret dans la tombe avec lui. Alors, pourquoi prendre le risque de lui avouer mon crime ?

∞ ∞∞ ∞

➥ Reyn révèle une partie de son secret, Billy Pierce avait une sœur jumelle, Brenda. Celle-ci était sa petite amie, mais en quoi cela concerne Sixtine ?

➥ Brenda était enceinte, mais sous les conseils de Billy, elle allait avorter sans en parler avec Reyn. Avait-elle le droit de prendre une telle décision sans lui demander son avis ?

➥ Même s'il n'avait que dix-sept ans, Reyn était prêt à assumer le bébé tant il était amoureux de Brenda. Bien loin du mec qu'il est devenu ensuite. On peut dire que cette histoire l'a poussé à ne plus s'engager, ça se comprend, non ?

➥ Reyn parle de crime. Pensez-vous que ça en soit un ? Doit-il l'avouer à Sixtine ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :

🎭 Quel était le chantage de Pierce ?

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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️