#BOSS | 45 ∞ REYN

JOUR 5 | Tu sais faire du vélo ?

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Non, mais qu'est-ce qu'il m'est passé par la tête pour lui balancer ça ? J'accomplis mon possible pour ne pas l'effrayer, pour me montrer le plus doux et attentionné que je puisse être. Tant et si bien que je ne me reconnais plus. Avec elle, je perds tous mes repères, toute ma spontanéité, ma fougue, j'ai tellement peur de commettre une erreur à nouveau. J'ai bien tenté de laisser tomber et de passer à une autre nana, ce n'est pas ce qui manque sur le paquebot. Mais Sixtine ne veut pas quitter mes pensées. Elle s'est infiltrée en moi, serpentant entre mes cellules pour atteindre le point névralgique de mon être.

Depuis que je lui ai annoncé qui j'étais vraiment, elle n'a pas bougé. Elle me fixe en restant assise sur le lit avec les jambes repliées sur son buste. Son corps nu est une véritable tentation, mais je dois songer à elle et à son bien-être. Je dois savoir ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent, et si elle va m'autoriser à m'approcher d'elle à nouveau.

Elle n'a pas l'air effrayée, juste sonnée on dirait. Je réalise les deux pas qui me séparent d'elle et me pose sur le bord du matelas pour lui octroyer un espace de sécurité.

— Sixtine... Parle-moi.

— Tu es un Dominant, j'ai bien compris ?

— Oui.

— Du genre... Christian Grey ?

— Comment ce mec a-t-il pu devenir une référence en tant que Dominant ?

— Il est arrivé à populariser cette façon de voir la sexualité, non ?

— Tu maîtrises sans doute plus que moi la manière qu'il a de pratiquer la dominance. Tu as lu ses livres ?

— Oui, elle m'avoue en rougissant.

— Et tu as visiblement aimé.

— C'était...

— ... Excitant ? Nouveau ?

— Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi forcément, vu mon manque de pratique.

Lui poser des questions me permet de mettre en veilleuse celui que je suis, mais surtout il me donne la possibilité de me rapprocher d'elle, de mieux la comprendre. Sixtine est moins repliée sur elle-même et accepte que je me couche à ses côtés.

— Tu veux bien me parler de ce qui t'a émoustillée ?

— Qui te dit que...

— ... Ton langage corporel m'en apprend autant que les mots que tu emploies ou que tu tentes de me cacher.

— Puisque tu es si fort, je t'écoute.

— Je suis sûr que tu as adoré quand il se sert de sa cravache pour lui fouetter les seins alors qu'elle est attachée avec les bras en l'air.

— Je croyais que tu ne connaissais rien au film.

— Je ne vis pas sur une autre planète et forcément j'ai vu des passages. Alors ?

— J'ai trouvé ça excitant, mais c'est impossible que j'accepte ce qu'il lui a prodigué. Comment la violence peut-elle engendrer du plaisir ?

— Tu pars avec des a priori en étant persuadée que tu ne vas pas aimer. Je t'assure que si un jour tu me laisses te faire une démonstration, tu vas adorer et en redemander.

Ses bras se resserrent sur sa poitrine pour se protéger. Pour se renfermer derrière ce geste. Mes doigts effleurent sa peau pour reprendre contact. Quel con je suis ! Cette merveilleuse femme a vécu la violence d'un viol. Forcément qu'elle ne peut pas imaginer que des coups de cravache, même bien administrés, peuvent apporter du plaisir.

— Je suis désolé, je n'ai pas réfléchi.

— Je ne serais jamais à la hauteur, elle secoue la tête de gauche à droite.

— Arrête avec ça, joli Pinson. Tu as été merveilleuse l'autre matin et tu le seras encore.

Ses grands yeux cherchent à voir si je le pense vraiment. Je dois lui démontrer que tout ce que je lui dis est réel, mais aussi que je n'ai nullement envie d'agir avec elle comme avec toutes ces autres femmes, qui ont partagé mon lit.

— Je ne ferais rien que tu n'auras pas approuvé. Tu as tellement de choses à découvrir. Laisse-moi être celui qui va te guider vers tout ce que le sexe peut apporter comme plaisir.

Sa paume se pose sur ma joue avec une douceur infinie. Elle la caresse avant de me confier d'une petite voix.

— Aide-moi à effacer ce qui reste inscrit dans mon corps, mais aussi dans ma tête.

Son pouce longe mon inférieure. Ses iris si spéciaux ne quittent pas les mouvements de ma langue qui vient flirter avec son doigt. Elle me laisse le lui lécher, l'aspirer, et même le capturer dans ma bouche. Bien loin de vouloir le lui mordre avec la force avec laquelle Sixtine l'avait effectué l'autre jour. Je le coince entre mes dents avant de le sucer.

Je ne quitte pas son regard fauve pour y lire ce qu'elle ressent en fonction de mes actions. Sentir mes dents le capturer déclenche des tressaillements dans tout son corps qui s'est rapproché du mien. Ma main se place sur sa hanche pour mieux l'attirer vers moi. Je veux qu'elle me chevauche. Qu'elle comprenne qu'elle peut être actrice de notre plaisir. Elle doit oublier ce que ce connard de Pierce et ses deux potes lui ont fait subir.

La volupté doit suppléer la douleur, la peur et la tristesse.

— Tu veux bien que je fasse pareil sur tes seins.

— Tu désires les mordre aussi ?

— Oui, mais aussi les caresser, les lécher, les sucer, aspirer ton mamelon tout comme je souhaite le réaliser sur ton clitoris.

Automatiquement, Sixtine serre ses jambes de chaque côté de mon bassin.

— Allonge-toi, joli Pinson.

Je la sens se crisper avant de venir m'embrasser. Son baiser est possessif et rempli de la peur qui siège en elle. Sa façon d'enrouler sa langue autour de la mienne déclenche un besoin, une envie irrépressible d'elle, qui me surprend. Qui abat certaines des barricades que j'ai érigées pour ne plus jamais rien ressentir.

Est-ce que je peux me le permettre ? Me laisser aller à ce que j'éprouve ? En ai-je le droit ?

Le poids du passé m'écrase et tente de m'attirer vers les ténèbres. Pourtant je sens certains muscles se mettre en action. Ils s'en foutent de mes états d'âme. Tout ce qu'ils souhaitent, c'est d'assouvir ce désir impérieux qui les anime.

Ma main droite se bloque entre ses omoplates quant à la gauche, elle se préoccupe de sa hanche afin de la renverser, dos au matelas. Mes lèvres ne lâchent pas les siennes pour l'empêcher de paniquer, mais aussi parce que ce besoin irrationnel d'elle me pousse à continuer en ce sens.

— Souviens-toi de l'orgasme que tu as ressenti l'autre matin. Ne les laisse pas gagner...

Je perçois ses tremblements incontrôlables se mettre en œuvre. Elle se tend pour essayer de les canaliser. Je ne supporte pas de la sentir lutter ainsi, là où la passion et le désir devraient être les seules sensations qu'elle devrait éprouver.

— Laisse-moi te donner à nouveau du plaisir...

Ses iris fauves s'illuminent de délice lorsque ma bouche entre en contact avec son mamelon. Son aréole se crispe et devient plus sombre, plus ferme. Elle se gorge de mes caresses sur son corps, sur sa poitrine, que je vénère de ma langue. Ma pointe se délecte de cette peau si douce, si réceptive. Si sensible que je n'aie qu'une envie, c'est que son épicentre se mette à vibrer avec la même ferveur.

Un coup d'œil vers son visage me renvoie l'intensité de son regard avant même que je la lèche. Pourtant, son corps se contracte.

— Détends-toi, joli Pinson.

Je suis dans mon élément, je sais comment conduire une femme à l'extase. C'est mon rôle de l'amener le plus loin possible, mais, dans son cas, je dois prendre en compte son manque d'expérience, et surtout son traumatisme, qui a laissé des traces indélébiles depuis neuf ans. Je scrute son regard fauve, dont je ne me lasse pas depuis qu'elle ne porte plus ses lentilles. Je veux pouvoir y lire la moindre incertitude, la moindre crainte ou la plus petite inquiétude.

Malgré notre première fois, malgré son orgasme, je sens sa respiration se bloquer. Son corps se crispe trop.

— Tu préfères que je t'annonce mes mouvements pour éviter que tu sois surprise et que ton angoisse ne prenne le dessus ?

Sa tête se relève. Étonnée, elle ne quitte pas mes iris.

— Tu es sérieux ?

— Bien sûr, surtout si ça te permet de mieux vivre le moment et d'être en osmose avec le plaisir que je vais t'offrir.

— Pourquoi es-tu ainsi avec moi ?

J'étais proche de son intimité, mais je sens qu'elle a besoin d'obtenir des réponses. Je dois la rassurer du mieux que je peux. J'espère juste en être capable. Depuis Brenda, je ne suis plus ce genre de mec et c'est sans doute ce qui la questionne. Je remonte le long de son corps en lui offrant une multitude de baisers sur son ventre et sa poitrine avant de continuer par son cou, sa mâchoire puis ses lèvres charnues et rougies d'être embrassée fougueusement.

Ses mains harponnent aussitôt mon visage et la façon dont elle me scrute est presque intimidante. Ses pouces redessinent ma bouche en attendant que je lui réponde.

— Je n'ai pas envie de brûler les étapes. Je sais que tu as des craintes et des incertitudes. Je ne veux pas que tu aies peur, ou que ce que tu as vécu prenne le dessus. Je ne suis peut-être pas le mec le mieux placé, mais ce que je peux t'assurer, c'est que la pratique du sexe quand il est partagé entre deux corps qui s'abandonnent, c'est merveilleux.

— Comme avec la blonde de l'autre matin ? Elle me demande en rougissant.

— C'est une variante de ce qu'il est possible de faire, mais...

— Tu ne tiens pas à le pratiquer avec moi !

— Au contraire, j'en ai terriblement envie.

— Alors pourquoi ? Réponds-moi, Reyn !

Je l'embrasse pour calmer son air rebelle, pour dompter ma respiration et trouver l'idée qui lui permettra de comprendre la façon dont je veux agir avec elle.

— Tu sais faire du vélo ?

— Quel rapport ? Elle monte au créneau.

— Tu as appris à pédaler avec les petites roues, puis tu les as retirées et l'on t'a tenue pour que tu progresses à ton rythme. Et quand tu t'es sentie en confiance, tu es partie toute seule parce qu'avant tu avais franchi des étapes qui t'ont été nécessaires.

— Tu compares ce que l'on était en train de vivre avec l'apprentissage du vélo ?

— Retiens juste l'image et dis-toi que l'initiation se déroule en plusieurs paliers.

— Donc tu tiens à m'enseigner les bases ? Pourtant l'autre matin ?

— Tu as mené les débats parce que je voulais que tu te sentes à l'aise d'aller au rythme qui te convenait.

Je suis encore ébahi par la rapidité de son geste. Elle vient de me retourner comme une crêpe, et de me chevaucher dans la foulée.

— Reprenons où nous nous sommes arrêtés dans ces cas-là. J'en ai marre que tu me voies seulement comme une femme fragile que tu dois préserver. Si c'est trop, je te le dirai.

— C'est dingue tout de même si je te baise comme les autres, je vais passer pour un salopard et parce que je veux bien faire les choses, tu m'accuses de te dévaluer !

— Je n'ai pas le temps de te donner un cours sur la psychologie féminine. Parce que j'ai terriblement envie de toi. Alors où tu me baises ou c'est moi qui le fait !

Sacré dilemme !

Et encore une fois, je me pose dix mille questions pour ne pas agir comme un connard. C'est tellement plus simple avec les autres nanas, mais voilà, elle est la seule que je désire. C'est cette femme amochée avec un caractère d'acier que je veux.

— C'est bon, j'ai capté Sixtine !

Aussitôt, je reprends le dessus et plaque son dos contre le matelas. Mes mains s'emparent de ses poignets et je place ses bras au-dessus de sa tête sans lâcher ses mains, le temps que je lui indique la suite.

— Agrippe chacun des côtés de ton oreiller et ne le lâche pas.

Son sourire franc m'assure que ce que je viens de lui proposer lui plait. Alors je continue. Je m'empare de ses jambes, que j'écarte avant de les remonter sur sa poitrine. Je me saisis d'un préservatif qui se trouve dans le tiroir de la table de chevet et je m'équipe dans la foulée. Mon Pinson ne me quitte pas des yeux. Le fauve de ses iris reflète son côté félin, qu'elle accentue par un merveilleux sourire. Le désir danse dans ses pupilles quand je commence à me branler.

Sixtine ne rate rien de mes va-et-vient, que j'effectue ensuite entre ses lèvres humides et gorgées de plaisir. Les gémissements qu'elle laisse s'échapper me rendent fou et je la pénètre avant de le devenir complètement.

— Oh... My... God... C'est...

Le reste de ses mots restent bloqués dans sa bouche, qui se maintient ouverte pour capter un maximum d'air. La tête enfoncée en arrière dans l'oreiller, elle accepte mes coups de reins sans que je lise la moindre peur ou angoisse sur son merveilleux visage. Je ressors et Sixtine me foudroie du regard.

— À quoi tu joues, j'allais presque jouir !

— Je veux t'accorder bien plus que ça, mon Pinson.

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NDA : Depuis quelques jours, je poste sur mon profil, un extrait du chapitre suivant. Est-ce que vous recevez la notification ? Est-ce que vous le lisez ? Est-ce que je dois continuer à en poster ?

Car l'idée était que l'on échange au travers des commentaires que vous m'auriez laissé, ce qui est très peu le cas pour le moment...

∞ ∞∞ ∞

Reyn lui apprend qu'il est dominant, ce qui n'a pas l'air de l'effrayer. Après la surprise, Sixtine avoue qu'elle a lu et vu les exploits de Christian Grey. Ce qui irrite quelque peu Reyn...

Reyn prend conscience de l'importance qu'est en train de prendre Sixtine bien qu'elle soit à l'opposé de ce qu'il attend d'une femme au niveau du sexe. Pourrait-il se contenter de pratique vanille ?

Reyn se montre prévoyant, à son écoute, mais Sixtine lui reproche de ne pas se comporter avec elle comme avec les autres. C'est compliqué pour Reyn de trouver la bonne mesure, non ?

Reyn souhaite l'initier étape par étape pour ne pas la brusquer afin qu'elle arrive à dominer ses peurs. Est-ce la bonne façon d'agir ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :

🎭 J'ai bien l'impression qu'une petite punition s'impose.

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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️

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