#BOSS | 43 ∞ REYN


JOUR 5 | Tu réalises ce que ça implique ?

∞ ∞∞ ∞

Tout comme je l'ai annoncé à Sixtine, je ne regrette rien, même si je me sens étrange. Partagé entre deux émotions qui se répondent comme dans un ping-pong incontrôlable. Je n'aurais pas dû céder à mon envie d'elle et d'un autre côté, la tenir dans mes bras a éveillé en moi des sensations que j'ai très peu ressenties dans ma vie. Plus depuis Brenda...

Est-ce que j'ai le droit d'ouvrir mon cœur à nouveau ? Est-ce que je souhaite renouer avec le bonheur ? Est-ce que je le mérite ? C'est bien ça, le problème...

Combien d'années dois-je encore vivre avec cette culpabilité qui me ronge ? Toute ma vie, voilà la réponse. Je n'ai pas le droit d'être heureux. De ressentir des émotions comme celles que me procure Sixtine. Je lui en ai fait la promesse...

Pourtant malgré tout, j'ai ce désir au fond de moi d'oublier le passé et de me tourner vers l'avenir que m'apporte chaque jour un peu plus cette merveilleuse femme. Miss Dragibus...

— Prêt pour le quiz ? Elle s'enthousiasme.

— Ce sont nos croisiéristes qui doivent l'être, pas nous.

Le regard que me décoche Sixtine me prouve le contraire. Elle me tend une tablette et garde la seconde pour elle.

— Que veux-tu que je fasse avec ça ? Tu sais que je ne suis pas très friand de tous vos pourcentages et autres donnés.

— Justement, regarde au lieu de râler.

Je déverrouille l'écran et vois apparaître une fiche comprenant les questions que Niels et Logan vont poser à nos candidats à la recherche de l'amour.

— J'ai pensé que l'on pourrait apprendre à mieux se connaître ?

— Tu es sérieuse ? Tu veux que je participe à cette connerie ?

— Ça peut être amusant. Et si l'on ne tient pas à répondre, on ne sera pas obligé contrairement à eux !

— Arrête de me regarder ainsi !

— De quelle façon ?

— Comme si je pouvais résister à tes iris.

— Hum... C'est bon à savoir !

— N'en abuse pas non plus.

Son sourire flamboyant m'assure qu'au contraire, elle va s'en servir souvent.

— Quelle est ma boisson préférée ?

— C'est facile, ça. Tu aimes le jus de fruits exotiques avec une pointe de cannelle ou de gingembre en fonction de la personne avec qui tu le savoures. J'ai bon ?

— Je suis étonnée de voir que tu as retenu cette subtilité. À toi de poser ta question.

— Qu'est-ce que je mange quand je suis stressé ?

— C'est trop facile, là ! Des Dragibus, bien sûr !

— Il fallait bien commencer par quelque chose pour nous échauffer.

On écoute les nouvelles propositions qu'énumère Logan. Je le fixe sans savoir ce qui me dérange le plus chez ce mec. J'ai beau réfléchir, je ne me souviens pas l'avoir croisé avant qu'il débarque dans les bureaux de Riviera ou avant qu'on l'identifie sur les photos avec Sixtine.

— Qu'est-ce que tu aimes le plus chez moi ?

— Hein ? Quoi ? Je feins de ne pas avoir entendu.

— C'est la nouvelle question que vient de poser Niels. Tu es devenu sourd ou bien tu le fais exprès pour ne pas répondre ?

— Ce que j'apprécie le plus chez toi ? Hum..., je la regarde intensément.

Je prends mon temps pour la laisser mariner un peu. Elle me fixe et attend en se tordant les doigts. Je me penche vers elle et chuchote à son oreille.

— Tu es sûre de vouloir le savoir ?

— Oui, me répond Miss Timide.

Ses joues érubescentes n'en finissent pas de prendre une belle couleur rouge.

— En premier, je dirais tes seins ensuite ta bouche pulpeuse et enfin tes yeux si particuliers.

— Je vois...

Sixtine boude tout en croisant ses bras sur sa fabuleuse poitrine, qui se retrouve propulsée en avant.

— Je t'ai demandé si tu étais sûre de vouloir savoir.

— Je ne pensais pas que tu allais énumérer que des trucs physiques. J'aurais dû me douter qu'il n'y avait rien d'autre entre nous.

— Je ne t'ai pas menti sur ce qui m'attire chez toi.

— Je sais, c'est moi qui suis trop conne.

Elle sort son paquet de Dragibus et en attrape un au hasard qu'elle porte à sa bouche sans même le regarder. Elle enchaîne ainsi avec les deux autres.

— Tu m'en donnes un ?

— Non. Tu ne les mérites pas.

Elle en dévore deux nouveaux tout aussi vite en tentant de se concentrer sur les croisiéristes qui contrairement à moi ne se basent pas que sur le physique. Je dois me rattraper...

— Où est-ce qu'on s'est embrassé la première fois en public ? Je répète la question posée par Logan à nos duos.

— Ça n'est jamais arrivé en présence d'autres personnes.

— En effet, mais si tu y tiens on peut y remédier.

— Tu me proposes quoi là ?

Sixtine se tourne entièrement vers moi pour constater si je me fiche d'elle ou si je suis sérieux.

— Je désire t'embrasser...

— Ici ?

— Oui.

— On bosse au cas où tu l'aurais oublié.

— Et ?

— On ne peut pas se le permettre. Nous devons...

— ... Arrête de te chercher des excuses. En as-tu envie ? C'est tout ce qui compte, ne crois-tu pas ?

— Si je te dis oui, tu es prêt à m'embrasser devant les croisiéristes et surtout face à nos meilleurs amis.

— J'attends juste ton assentiment.

Et pour terminer de la convaincre, je m'approche d'elle pour replacer une mèche derrière son oreille et en profiter pour caresser sa joue au passage.

— Tu réalises ce que ça implique ?

— Nous sommes des adultes, libres et consentants. Pour ma part, je me fous du regard des autres. Mais apparemment, ce n'est pas ton cas.

— Qu'est-ce qu'on va répondre si l'on nous demande ce que nous sommes ?

— La vérité.

— C'est-à-dire, quoi ? Des sexfriends ? Elle tente sans grande conviction.

— Cette étiquette te convient ?

— Nous avons couché ensemble et nous sommes...

— ... Des collègues de travail ayant un passé commun. Est-ce suffisant pour se considérer comme des amis ?

— Pas vraiment.

— Alors, pourquoi s'embêter en nous plaçant dans une case ?

Nous ne suivons plus le jeu de questions-réponses bien trop englué dans cette image, que Sixtine veut que nous renvoyons aux autres.

— Tu te préoccupes trop de ce qu'ils vont penser de nous, alors qu'ils s'en tapent de ce que nous sommes. Ils ont bien assez à fournir comme efforts pour composer de leur côté un duo qui tient la route.

— Tu as sans doute raison.

— Laisse-toi vivre et porter par l'instant présent. Nous venons à peine de nous retrouver, accorde-nous ce temps de la découverte.

— C'est exactement ce que nous sommes en train de faire avec le jeu.

— Très bien. Alors, continuons.

Sixtine n'est pas prête à assumer aux yeux des autres ce que nous partageons et je le respecte. Pendant une dizaine de minutes, nous restons focalisés sur la façon dont les participants réagissent face à certaines questions plus ou moins intimes. Je suis bien content que Sixtine ait besoin d'un laps de temps pour digérer ce que nous nous sommes avoué. Car j'aurais été confronté à quelques problèmes afin de répondre à cette série de questions.

« Est-ce que je veux des enfants ? Et combien ? ». Aucun.

« Qu'est-ce qu'elle portait lors de notre première rencontre ? ». Je me souviens juste que c'était une robe.

« Si je pouvais effacer une chose de mon passé, ça serait quoi ? ». J'aurais forcément choisi que Brenda ne meure pas dans l'accident de voiture que j'ai causé. Réalisant au passage de la peine à Sixtine en n'essayant pas de modifier notre rendez-vous au cinéma afin qu'elle ne se fasse pas violer.

Comme si Sixtine avait capté mon désarroi, elle a attendu qu'une question plus générique revienne pour me la poser.

— C'est quoi, ton meilleur souvenir d'enfance ?

— Le jour où ma mère m'a offert ma première paire de patins.

— Ce ne sont pas les pères qui font ce genre de cadeau ?

— Chez les autres peut-être, mais pas pour moi. Je ne connais pas mon géniteur.

Sixtine se crispe, puis elle vient poser sa main sur la mienne. Peu de gens disposent de cette information. Pourtant, je n'ai même pas réfléchi avant de la lui confier.

— Je n'en ai pas souffert. Ma mère est une femme exceptionnelle qui a su m'élever seule.

— Tu n'as jamais essayé de le rechercher ?

— Pour quoi faire ? Il n'a pas assumé ma venue au monde. Alors non, je n'en ai jamais ressenti le besoin.

— Tu sais pourquoi ils se sont séparés ?

— Il tenait à ce que ma mère avorte alors qu'elle voulait me garder même si elle était jeune. Elle a toujours tout accompli pour que je ne manque de rien, et surtout pas d'amour.

— Elle peut être fière de l'homme que tu es devenu.

Je relève mon regard pour plonger dans le sien. Il est criant de vérité.

— Tu le penses vraiment ?

— Oui. Tu es un mec bien, Reyn Johnson.

Si elle connaissait mon secret...

— Revenons à nos candidats.

Niels leur demande leur couleur préférée. On se regarde et tout en souriant on répond ensemble.

— Noir.

Elle cherche dans son sac les fameux bonbons et elle m'en offre un de noir et en prend un pour elle aussi. Et avant qu'elle ne l'engouffre entre ses si belles lèvres, je lui demande à voix basse.

— Ouvre la bouche.

— J'allais t'adresser la même requête, elle me confie un brin gênée de partager cet acte en public.

— En même temps ?

— Oui.

Taquine, elle me tire volontairement la langue sur laquelle je dépose le précieux sésame. Elle m'imite et c'est ensemble que nous le dégustons. Je me surprends à aimer de plus en plus ces moments simples que nous partageons. Et ce n'est pas le regard tendre que pose Niels sur nous qui va me convaincre du contraire.

— Ton plat préféré.

Je dirige mon attention vers Sixtine, qui ne sait pas quoi répondre.

— Il y en a trop.

— Donne-moi en trois, alors.

— Des lasagnes, du poulet rôti, et une dorade avec une sauce à l'orange et toi ?

— Pour moi, ce sont les lasagnes sans hésiter. Ma mère les cuisine comme personne.

— J'aurais dit pareil avec la mienne.

— Hum... Un concours s'impose. Et si à notre retour sur terre on organisait un repas pour les départager, je m'emballe en sachant que personne ne peut battre Emma Johnson.

Sixtine me regarde avec des yeux tout ronds, elle ouvre la bouche pour parler, mais aucun son ne sort. C'est là que je prends la pleine mesure de ma proposition. Je me suis laissé embarquer par cet échange. Est-ce que je regrette de le lui avoir suggéré ? Non.

— Tu comptes qu'on se revoit après la croisière ?

— Tu n'en as pas envie, Sixtine ?

— Là n'est pas la question. Réponds-moi d'abord.

— Tu m'aurais demandé ça, hier encore, je t'aurais dit non.

— Ça a le mérite d'être clair, elle grimace en feignant l'indifférence.

— Mais, je ne peux plus te donner la même réponse.

— Pourquoi as-tu changé d'avis ?

— Pour qui ? Plutôt...

Son regard si particulier me teste et tente de lire en moi pour savoir si je me moque d'elle ou pas.

— J'ai du mal à croire que quelques baisers ont pu te pousser à changer d'avis.

Elle a raison, il y a bien plus que ça...

∞ ∞∞ ∞

Sixtine propose à Reyn de répondre à un quiz en même temps que les croisiéristes. Bonne idée pour apprendre à se connaître...

Ce jeu de questions-réponses leur permet d'en apprendre plus sur l'autre. C'est important s'ils veulent continuer à se voir à leur retour sur terre ?

Reyn vient de proposer un repas de famille pour départager leurs deux mamans. Sixtine n'en revient pas. Sa réaction est normale, non ?

Pensez-vous, comme Sixtine, que Reyn n'a pas pu changer d'avis en voulant la revoir à l'extérieur juste en l'embrassant ? Alors pourquoi ce revirement de situation ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :

🎭 Je ne comptais pas m'enfuir.

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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️

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