JOUR 4 | Elle m'a pris pour son boy ?

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Elle est sérieuse ? Elle croit vraiment que je vais être à ses petits soins toute la journée ? Que je vais obéir à ses ordres sans rechigner ? Non, mais elle a rêvé. Elle a complètement craqué.

Et pourtant, si j'y réfléchis deux secondes, je dois me comporter en un fin stratège sur ce coup-là. Avancer mes pions pour ravir la Reine et m'octroyer la victoire.

Alors je suis les deux femmes dans le couloir menant aux loges en portant dans mes bras quatre serviettes moelleuses. Je sens que la journée va être longue. L'hôtesse lui souhaite de passer de bons moments et nous abandonne. Je connais l'endroit pour y être venu régulièrement lors de mes croisières successives.

Ce n'est pas le cas de Miss Dragibus qui regarde tout ce qui se trouve autour d'elle.

— Tu as bon goût. Tu as choisi un des plus beaux espaces.

Et forcément, c'est celui que je privatise chaque fois. Simple coïncidence ? Logan a-t-il demandé l'information à Niels ? D'après lui, nous détenons, Miss Dragibus et moi, pas mal de points communs.

— Où se trouve le jacuzzi ?

— Si mademoiselle veut bien se donner la peine de me suivre.

Elle tient à ce que je sois à son service ? Très bien. Je vais jouer le jeu pour tenter de l'amadouer. Je dois obtenir ses aveux et savoir si ce que l'on a découvert avec Niels correspond à son histoire. Je dois acquérir la certitude qu'elle est bien Sixtine avant de savoir comment je vais devoir me comporter avec elle.

— Tu as un paravent sur le côté pour te changer.

Elle récupère le kit de bain et, au lieu de suivre mes indications, elle le dépose sur la table de massage. Pas du tout gênée, elle commence à retirer ses fringues, qu'elle laisse tomber au sol. Elle veut jouer apparemment, on va être deux. Je ne compte pas détourner le regard et, au contraire, je suis le moindre de ses gestes.

— Récupère mes affaires et plie-les sur la chaise.

— Tu ne crois pas que je vais...

Elle lève sa main en l'air pour que j'arrête de parler. La belle brune est dans son rôle et l'on dirait bien que cela l'excite.

— Tu as accepté d'être à mes ordres.

— Tu ne m'as pas laissé le choix et il n'est pas question que je devienne ton larbin.

Elle sort un sachet de dragibus de sa pochette rose et l'ouvre en découpant l'emballage plastique entre ses dents. Elle ne compte quand même pas me récompenser en bonbons ?

— Si tu obéis, je te donne un noir pour te motiver.

Son sourire narquois me donne envie de le lui effacer aussitôt en l'embrassant.

— Tu peux te le fourrer là où je pense.

— Et tu penses à quel endroit précisément ?

— Là où un jour j'enfoncerai ma queue.

Elle s'approche de moi, entièrement nue, elle me défie avant de mentionner ses iris plantés dans les miens.

— Cet endroit est vierge et il le restera.

Je déglutis en apprenant cette information inattendue, qui balance des décharges dans mon manche qui durcit bien plus vite que d'habitude. Je dois garder le contrôle pour ne pas lui donner la satisfaction d'apercevoir que mon érection tend la toile de mon jean.

— On se sent à l'étroit « BP » ?

— Tu veux vérifier, Miss Épines ?

— J'ai une assez bonne vue pour juger de l'expansion de ton manche.

— Tu n'as que de la gueule ! Tu as peur de me céder ?

— J'ai testé par deux fois et il n'y en aura pas de troisième.

— Tu sais ce que l'on dit. Jamais deux sans trois !

— J'ai envie de te répondre. Je suis l'exception qui confirme la règle.

Fière de sa répartie, elle se dirige vers le jacuzzi. Elle grimpe les deux marches et se laisse glisser dans l'eau chaude en abandonnant un gémissement de bien-être qui s'exprime entre ses lèvres entrouvertes. Et ce n'est que maintenant que je réalise ce qu'elle m'a répondu.

D'après elle, on a couché ensemble par deux fois, et il n'y aura pas de troisième occasion.

Pourtant nous n'avons eu de relation que ce matin. Donc elle parle forcément d'une première fois qui a eu lieu dans le passé. Ce qui correspondrait à ce que l'on a découvert avec Niels.

— Reyn ramène tes fesses.

Putain de voix. D'ordre. Depuis quand j'obéis à une nana ? Depuis que je veux obtenir des réponses.

Et c'est la seule raison ? Ta gueule, conscience. Ce n'est pas le moment de la ramener.

— Mademoiselle a besoin de moi ?

— Oui. Je désire un massage des pieds.

Ok ! Ça aussi, ça va être une première. Mais pas question qu'elle s'en doute. Je m'approche et commence à déboutonner ma chemise.

— Tu fous quoi là ?

— Je vire mes fringues pour te rejoindre.

— Je ne te l'ai pas demandé.

— Tu veux que...

— Je désire, elle me reprend avec un large sourire.

La situation l'amuse.

Profites-en, ça ne va pas durer, ma jolie.

— Que tu me masses les pieds en restant à l'extérieur.

Aussitôt sa précision ajoutée, elle déploie sa longue jambe. Son mollet en appuie sur le bord du jacuzzi, elle le laisse dépasser de la structure. Je regarde où je peux m'installer, mais je n'ai pas d'autre choix que de rester debout pour effectuer ce satané massage. Elle ne se départit pas de son petit sourire en coin en voyant mon agacement.

— Satisfaite ?

— Très.

Ses iris fixent les miens sans aucune retenue. Avec tout ce que j'ai découvert ce matin et maintenant cette connerie de devoir être à son service, je n'ai pas pensé à contrôler si elle portait des lentilles. Je les scrute avec un peu plus d'attention et ils sont tout aussi noisette que les miens. Donc ce n'est pas aujourd'hui que j'aurais accès à ses vraies pupilles. Et puis à quoi bon ? J'ai beau chercher dans ma mémoire, je ne me souviens pas de la couleur des yeux de Sixtine. Enfin si c'est bien elle...

— Montre-moi à quel point le grand Reyn Johnson est doué en réflexologie plantaire.

Voilà autre chose. Je n'y connais rien. Mais la chance est avec moi apparemment. Sur le mur, de l'espace bien-être se trouve un croquis des pieds et les emplacements à masser en fonction des organes à soulager ou des zones à stimuler. Je récupère le cadre et le pose sur la petite table.

— Tu as besoin que je m'attarde sur un endroit en particulier ?

— Celui qui gère le stress. Mais avant, occupe-toi de me masser le pied dans son intégralité. J'ai envie de me détendre.

Elle ferme les yeux et laisse les bulles ainsi que l'eau chaude agir sur ses muscles. Malgré les bouillonnements, je peux distinguer ses formes sensuelles au travers du liquide transparent. J'ai beau vouloir la tenir à distance, cela n'empêche pas mon corps de réagir à cette charmante créature. À cette tentatrice qui n'hésite pas à rester nue devant moi. Certes, je l'ai vu sous le plus simple appareil ce matin, mais je pensais qu'après ce qu'elle a vécu avec cette agression elle serait plus pudique ou réservée. À part qu'elle ne soit pas Sixtine...

— Mes pieds ont assez trempé dans l'eau chaude, tu peux appliquer l'huile de coco.

— Je la trouve où ?

— J'ai bien une petite idée, mais pas sûre qu'elle te plaise !

— Très drôle !

Je me lève et je suppose que ça doit se cacher dans le meuble bas. Bingo ! Je suis trop fort ! Je ferais bien une danse de la joie, mais le regard de la Wedding Planner ne me quitte pas et se marre en me voyant galérer.

— Tu dois essuyer mon pied avant d'appliquer l'huile.

— Tu n'as pas l'impression d'abuser de la situation ?

— Si ! Mais c'est tellement agréable, que je ne vais pas bouder mon plaisir.

Je la masse à l'instinct et apparemment ça à l'air de lui plaire. Elle se détend, repose sa tête sur le coussin, ferme les yeux et j'en profite pour glisser vers sa cheville, pour grappiller petit à petit la peau de son mollet.

— Reyn, ça ne sert à rien. Il ne se passera plus rien entre nous.

— Qui te dis que je voulais te tenter ?

— Je ne suis pas conne au point d'imaginer que tu ne cherches pas à remettre ça !

— Ça, c'est ce que tu crois, Chloé m'attend. Alors tu vois, niveau sexe, j'ai ce qu'il me faut.

Ses iris braquent les miens et ne me cachent pas la fureur qu'elle ressent. Miss Épines a beau s'en défendre, elle ne rêve que d'une chose, c'est que l'on recommence. Tout comme moi, car j'ai beau brandir la blonde comme un bouclier, ça n'empêche que la seule à me faire autant d'effet, c'est cette brune.

— Tout est clair alors.

— Presque...

Elle se redresse un peu plus pour tenter de voir de quoi je parle.

— Comment ça ?

— Je ne sais toujours pas qui tu es, Miss Epine.

— Et je ne compte pas te le dire.

Elle vient de se refermer comme une huître. Son visage n'exprime plus rien de positif. Et elle tire sur son pied pour l'arracher de ma prise glissante due à l'huile de massage.

— Passe-moi le peignoir.

— J'ai compris qu'on se connaissait, qu'on avait même couché ensemble...

Je termine mes mots en rapprochant mon buste du bord du jacuzzi.

— Mais je ne t'ai laissé aucun souvenir. Et après ça, tu veux que je te rende la tâche facile ?

— J'ai vraiment dû agir comme un connard avec toi pour que tu sois à ce point amère.

— Tu as été même plus que ça. Tu m'as traitée comme...

— Toutes les autres. Je ne suis pas un mec qui s'attache. Mais jeune, c'était pire encore. Je n'en avais rien à foutre de savoir le nom de la nana. Je n'en avais pas besoin. Les gonzesses me tombaient dans les bras sans que j'aie quoi que ce soit à accomplir.

— Le charme du fameux « BP » !

Nous voilà au point de départ. Voyons si j'ai raison.

— C'est à cette époque que l'on s'est rencontré, c'est ça ?

— Oui, j'avais assisté à l'un de tes matchs avec Logan.

— Le soir de la Saint-Valentin ?

Elle marque un temps d'arrêt avant de se reprendre et de replacer son masque.

— Il me semble... Quand tu es célibataire, ce n'est pas le genre de date que tu gardes en mémoire.

— Donc ton tatouage n'a rien à voir avec moi ou bien avec cette soirée.

— Le monde ne tourne pas autour de toi.

— J'espère bien...

Contrariée par la teneur de la conversation, elle se relève et sort de l'eau. Je lui présente aussitôt son peignoir. Ce n'est pas que je sois pressé de recouvrir son corps nu, mais je veux renouer avec le sien. Lui prouver à quel point c'est bon entre nous.

Je dépose le vêtement en éponge moelleuse sur ses épaules et frôle volontairement sa peau. Celle-ci frémit et se recouvre de chair de poule.

— Ton corps a compris que ce matin ce n'était pas la dernière fois entre nous.

— Ce n'est pas lui qui décide ! Tu n'es pas le seul à savoir comment garder le contrôle.

Putain ! C'était quoi, cette nouvelle allusion sur celui que je suis vraiment ? Aurait-elle assisté à une séance du donjon ?

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➥ Reyn obéit aux ordres de Sixtine juste parce qu'elle le lui demande. Ou bien tient-il à lui faire plaisir ?

➥ Sixtine enflamme Reyn quand cette dernière se met à nu devant lui avant de glisser dans l'eau du jacuzzi. Pourquoi le défie-t-elle autant ?

➥ Reyn obtient la certitude que leur rencontre a bien eu lieu neuf ans plus tôt. Alors pourquoi ne reconnaît-il pas la nana des photos ?

➥ Pensez-vous que Sixtine a déjà assisté aux soirées du Donjon ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :

🎭 Tu veux rester seule avec lui ?

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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️