#BOSS | 25 ∞ REYN

JOUR 3 | Loin de moi, l'envie de me vanter !

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À quel moment a-t-elle imaginé que j'étais l'homme idéal pour endosser le rôle du pigeon ?

Alors qu'elle lance les dés comme si c'était naturel. Simple. J'entame une réflexion en me disant que Miss Épines doit avoir une opinion bien basse de moi pour penser qu'elle peut m'enfumer aussi facilement. Plus question que je l'appelle Lizzy. Cette femme n'est en rien la fille des Monroe. J'en ai maintenant la certitude et la preuve. Avant de descendre pour la rejoindre, internet a livré son verdict.

Miss Épines est une usurpatrice.

Certes, elle lui ressemble physiquement et c'est à se demander si elle n'est pas allée jusqu'à accomplir quelques actes de chirurgie plastique pour y arriver. Mais la similitude s'arrête là. La vraie Lizzy Monroe est professeur des écoles dans un institut pour sourd et malentendant. Elle enseigne la langue des signes. Elle-même est atteinte de surdité. Décidément, internet est véritablement précieux quand on met les moyens pour obtenir des renseignements.

Avec Niels, nous avons eu du mal à le croire.

Totalement sonnés, nous avons continué à fouiller pour être certains de ne pas commettre d'erreurs sur la personne. C'est l'article d'un journal déniché par notre contact, qui nous a permis d'être sûrs à 100 %. Il y est noté la mort du couple Monroe. Ils ont laissé derrière eux un empire dont la seule bénéficiaire n'est autre que la vraie Lizzy. Fille unique, elle est devenue une des jeunes femmes les plus riches du pays et donc des plus convoitées.

C'est son oncle, William Prescott, qui a été désigné pour gérer l'entreprise familiale vu qu'il en était le vice-directeur. Il est aussi chargé de chapeauter Lizzy et de l'aider à régir cet empire. Situation à laquelle elle ne devait pas être préparée encore. L'accident des Monroe l'ayant propulsé à la tête de cette fortune.

Ça ne doit pas être simple pour cette jeune femme, qui d'après l'article ne sort plus de chez elle, à part pour dispenser ses cours. Une vie bien triste...

Loin de moi l'envie de me vanter, mais je peux dire que j'avais prévenu Niels. J'avais bien senti qu'un truc ne collait pas avec cette nana. Mais qui est-elle ?

Voilà la question que je n'arrête pas de me poser alors que je regarde cette belle brune lancer les dés avec une troublante aisance. Il est évident que ce n'est pas une novice contrairement à ce qu'elle veut me laisser croire.

La seule chose dont je suis certain, c'est que je ne la laisse pas indifférente. Les réactions de son corps ne peuvent pas me mentir, contrairement à elle.

Alors je vais tester ma théorie tandis qu'elle vient de lancer à nouveau les dés et qu'elle a – bien évidemment – encore gagné. Mon buste se rapproche de son dos pendant que ma tête s'incline pour atteindre son cou. La réplique de son épiderme est immédiate. Elle frissonne et pourtant je ne l'ai même pas touchée. Effleurée tout au plus avec mon souffle. Tout comme mes mots, qui balayent sa nuque.

— Tu es incroyable. Tu as encore gagné, mon Pinson.

— Je suis trop contente. Tu es mon porte-bonheur.

Tout en me répondant, elle pivote dans l'enceinte de mes bras et la tête à l'air de lui tourner sans doute à cause des quelques coupes de champagne qu'elle a bu pour fêter ses victoires. Sa prise de contact visuel me sidère tant elle me semble déterminée. Dans la seconde qui suit, ses lèvres épousent les miennes. Son baiser est torride, possessif et envahissant. Ses mains enserrent ma nuque pour assurer sa capture tandis que les miennes ceinturent sa taille pour la garder au plus près.

Si elle croit être la seule à vouloir imposer son désir, elle ne me connaît pas. Elle tente de se reculer, mais je n'en ai pas fini avec elle. Je ne sais pas son nom ni qui elle est. Cependant, j'en ai appris assez sur les femmes pour lire ce que son corps veut me délivrer comme message.

À bout de souffle, elle tente de se reprendre.

— Je croyais que tu n'embrassais personne ?

— C'était dans l'euphorie du moment. Pour te remercier...

— On va mettre ça sur un surplus d'adrénaline dû à tes nombreuses victoires.

Mes yeux plongés dans les siens ne me fournissent toujours pas de réponse probante. Même pas un début d'indice. Pourtant je suis persuadé que la clé du mystère réside dans ses pupilles, un peu plus dilatées que tout à l'heure. Sinon, elle ne tenterait pas de les cacher.

— Suis-moi !

— Mais je n'ai pas terminé...

Je récupère ses jetons et l'entraîne vers une allée qui nous mènera aux tables de poker. Je tiens à la défier et à me confronter à elle.

— Où m'emmènes-tu ?

— On va jouer aux cartes.

— Je n'y connais rien...

— Justement, c'est le moment d'apprendre, ma Jolie.

Elle croit vraiment que je vais gober son excuse ? Je vois clair dans son jeu et il n'est pas question que je la laisse agir à sa guise.

— Je voudrais passer aux toilettes avant.

Ok ! Ça, je ne peux pas le lui refuser. Je plaque ma paume contre ses reins pour lui indiquer le chemin à prendre. Ce geste est certes possessif, mais il me permet aussi d'entrer en contact avec sa peau si douce, que j'ai envie de toucher encore et encore.

— Je n'ai pas besoin de toi pour m'y rendre !

— Tu pensais que j'allais te laisser y aller seule ?

La voilà, la diversion qu'elle cherchait pour éviter qu'on se retrouve à la même table de poker. Que me caches-tu encore ?

— Avance, ma Jolie.

— Arrête de m'appeler ainsi !

— Pourtant, tu es belle, et, ça, tu acceptes que je te le dise.

— Justement, c'est ton « ma Jolie » qui a ce côté dégradant et que je n'apprécie pas !

Cette nana a un sacré caractère et cela me donne d'autant plus l'envie de la titiller. Arrivé devant les toilettes, je pousse la porte et demande.

— As-tu besoin de moi ? Ma Jolie...

— Va te faire foutre, Johnson.

Mon rire éclate en même temps qu'elle s'engouffre dans la pièce réservée aux dames. J'en profite pour passer du côté des mecs pour me soulager. Me tenant face à l'entrée des toilettes, j'attends, appuyé contre le mur. Au bout d'une minute, je m'impatiente et pousse la porte de celles des femmes. Trois cabines fermées se trouvent devant moi. Je n'ai plus qu'un choix qui s'offre à moi, je dois employer son faux prénom.

— Lizzy ?

Le silence me répond. Je réitère mon appel, mais toujours rien, donc je la préviens.

— Il n'y a aucune autre nana que toi dans les chiottes, alors je vais regarder sous les portes ! Ouvre tout de suite, on gagnera du temps.

Toujours rien. Et je suis en train de me dire que je me suis fait berner. Avant d'accepter ce revers et qu'elle se soit jouée de moi, je dois en être sûr. Je me penche pour chercher à voir si j'y découvre des pieds. Rien. Je fulmine et commence à sortir des toilettes, quand je perçois un léger bruit. Un tintement serait plus juste. Je reviens sur mes pas sans effectuer le moindre bruit et attends qu'elle ouvre sa cabine. Ce qui ne tarde pas. Dès que le battant s'entrebâille, je me poste devant. Son cri aigu me perce les tympans.

— Tu pensais m'avoir aussi facilement ?

— Je ne sais pas de quoi tu parles.

— Pourquoi tiens-tu à me fuir ?

— Je voulais juste pisser tranquille. C'est trop te demander ?

J'avance vers elle, ce qui l'oblige à reculer dans la cabine. L'arrière de ses jambes entrant en contact avec le chiotte, elle ne peut pas m'échapper.

— Alors ?

— Alors, quoi ?

— Pourquoi ne veux-tu pas jouer au poker ?

Elle tente de me pousser pour passer sans me livrer le fond de sa pensée. Je la bloque aussitôt en entourant mes bras autour de son corps tremblant de colère.

— Tu n'iras nulle part.

Ma voix soufflée dans son cou la stoppe immédiatement. Je profite de l'attraction que j'ai sur elle pour la troubler. C'est déloyal, mais tous les coups sont permis dans cette partie de poker menteur.

— Tu ne peux pas m'obliger...

— Je ne ferais jamais ça, ce n'est pas mon genre. Je n'arrête pas de te le dire !

Son rire glacial me percute. Ce n'est pas la première fois qu'elle insinue que je pourrais être un mec qui ne respecte pas les femmes.

— Explique-moi !

— Quoi ?

— Pourquoi crois-tu que je serais capable de t'obliger à réaliser une chose que tu ne souhaites pas ?

— Parce que je connais les hommes comme toi !

Elle tente de me pousser à nouveau. Mon corps bien ancré dans le sol ne bouge pas d'un iota.

— Et de quels mecs parles-tu ?

— Ceux qui ont le pouvoir, la gloire, et l'argent pensent qu'ils peuvent tout obtenir.

C'est un uppercut que je reçois en plein bide. Je ne suis pas comme ça. Je ne l'ai jamais été. Enfin, si, quand j'étais plus jeune, alors que j'étais une star de hockey...

— C'est ainsi que tu me vois ?

— Oui !

— Et si je te dis que tu te trompes ?

Sans même m'en rendre compte, j'avance mon corps, qui est comme aimanté par le sien. Même si elle déteste le genre de gars que je lui rappelle, elle n'arrive pas à retenir l'effet que je produis sur elle. Sa respiration devient difficile. Saccadée. Sa bouche s'entrouvre pour s'accorder plus d'air. Elle m'aspire vers ses lèvres tentatrices. Nos palpitants battent tellement fort qu'ils se répondent en écho. À quelques millimètres de son visage, je lui conseille à demi-voix.

— Repousse-moi.

Ses grands yeux se relèvent vers moi et il me semble y lire tout le mécanisme de défense qu'elle tente de mettre en place pour lui accorder la force de m'envoyer sur les roses.

— Je vais prendre ton silence pour un oui. Alors si ce n'est pas le cas, formule-le Miss Épines.

— Je ne veux pas que...

— Termine ta phrase et, quel que soit ton choix, je le suivrai.

— Reyn...

Sa voix est suppliante. Mais je ne ferai rien sans entendre son approbation ou son refus.

— Oui ou non ? À toi de choisir s'il va se passer quelque chose entre nous. En as-tu envie ?

Sa tête acquiesce aussitôt. Ses paumes remontent sur mon torse. C'est une putain de traînée brûlante qui zèbre mon épiderme. J'en ferme les yeux, l'instant d'une seconde. Temps qui est suffisant à cette belle brune pour se rapprocher de mes lèvres afin d'y déposer les siennes.

— J'ai envie de toi...

Je l'embrasse en retour. C'est bestial. Urgent. Incontrôlable. Ma main longe sa cuisse le long de la fente de sa robe moulante. Je progresse sans qu'elle émette une quelconque opposition. Au contraire, son souffle devient erratique quand mes doigts cheminent vers sa hanche.

— Tu me rends fou.

Son sourire étire ses lèvres rougies par nos baisers, alors que je ne rencontre aucun sous-vêtement.

— C'est impossible d'en porter avec cette robe, elle se justifie.

— Viens !

Je tire sur sa main pour nous extraire de cette cabine.

— Où m'emmènes-tu ?

— Dans ma chambre. Je veux te baiser dans un lieu plus select que celui-ci. Et sans que l'on ait des spectateurs.

— Ce n'est pas ce qui te dérange d'habitude !

Sa réflexion me stoppe net. Saurait-elle qui je suis vraiment ?

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Reyn sait que cette belle brune, qui travaille en collaboration avec lui, n'est pas celle qu'elle prétend être. Comment compte-t-il agir pour la démasquer ?

Est-ce que Sixtine a tenu à se rendre aux toilettes pour filer à l'anglaise comme le pense Reyn ?

Sixtine a beau en vouloir à Reyn, avoir ce plan de vengeance en tête, elle n'arrive plus à lui résister. Ou le lui laisse-t-elle croire ?

D'après vous, Sixtine sait-elle qui est vraiment devenu Reyn ou tente-t-elle un coup de poker encore une fois ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE :

🎭 Tu n'es qu'un connard !

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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance ✨️

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