#BOSS | 15 ∞ REYN

JOUR 3 | Si tu savais de qui je rêve, Houdini...

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La blonde à mes côtés dort encore. Sans la réveiller, je me lève pour aller fumer une clope sur mon balcon. Le jour perce à peine et j'aime ce moment de solitude face à la mer et au soleil qui émerge de sa nuit, lui aussi. Il n'a sans doute pas passé ces heures, que l'on consacre normalement au sommeil à s'envoyer en l'air. Il y avait longtemps que je n'avais pas vécu un si bon moment charnel avec une femme. À croire que les Françaises sont loin d'être aussi prudes que mes compatriotes.

Alors pourquoi, au réveil, est-ce le corps de Lizzy que je rêvais de voir ?

Certes, Chloé a su combler mes envies de sexe, mais mon esprit est bien loin du compte. Houdini me réclame une caresse que je lui accorde sans vraiment la regarder.

— Tu viens dormir dans ma cabine ? Il faut dire que tu as eu une soirée palpitante. Bon, peut-être pas aussi folle que la mienne...

La chatte miaule et se frotte contre mon torse nu avant de placer sa tête dans mon cou.

— Si tu savais de qui je rêve, Houdini...

L'animal se met à ronronner, étant bercé par ces doux bruits, je me laisse aller à la confidence.

— Tu as vu la robe qu'elle portait ? C'était un appel à la luxure. Entre le rouge flamboyant et la façon dont elle moulait ses formes. Je peux te dire que j'en ai la queue qui frétille. Et ça n'a rien à voir avec la gaule matinale. Je rêve qu'elle pose ses lèvres indécentes sur mon érection. Qu'elle me pompe le dard, je suis sûr qu'elle m'enverrait en orbite sur Saturne au moins.

— Ça peut s'arranger...

Voilà que tu parles maintenant ? Je te savais unique, Houdini, mais pas à ce point. Je la caresse et je me traite de tous les noms pour avoir pensé à une idée aussi conne. Pourtant, je ne dois pas perdre la face et continuer à jouer le jeu que l'on a commencé hier avec Lizzy.

— Je savais bien que tu étais là !

— Tu penses que je vais te croire !

— Ton parfum t'a trahie.

Lizzy ne s'attendait pas à cette réplique et laisse passer quelques secondes avant d'attaquer à nouveau.

— Au moins, moi, je sens bon.

— Tu insinues quoi ?

— Que ce n'est pas ton cas !

Lizzy pensait me déstabiliser avec sa remarque, mais c'est tout le contraire qui va se produire. Je ne vais pas me gêner pour la pousser un peu plus.

— Et quelle senteur dérange ton odorat si précieux ?

— Celui qui recouvre ton épiderme laissé à nu.

— Tu n'aimes pas la transpiration post-coït ?

— Ne te montre pas odieux !

— Je ne fais que dénoncer la vérité. J'ai baisé toute la nuit...

— Il aurait fallu que je sois sourde pour ne pas le savoir ! Tu ne pouvais pas dire à cette truie de se taire ?

Je me marre ouvertement en comprenant pourquoi elle est de si mauvaise humeur ce matin. Hier soir, je n'ai pas pensé à fermer les fenêtres du balcon.

— Au moins, tu sais que je l'ai rendue heureuse.

— Pour ce que j'en ai à foutre !

— Je compte la baiser à son réveil. Alors un conseil, mets des boules Quies.

— Espèce de connard !

— À ton service, Miss Épines.

Elle rentre dans sa suite en jurant comme une charretière. Sans avoir prémédité ce qu'elle a entendu, je ne suis pas peu fier de l'impact que cette nuit torride avec la blonde a eu sur ma voisine de cabine.

— Reyn ?

— J'arrive !

Bien évidemment, je laisse les fenêtres ouvertes, je ne voudrais pas priver Lizzy d'un tel chant matinal. Et je ne vais pas plaindre mes coups de reins pour faire couiner la blonde qui m'offre sa croupe. Elle possède tout ce que j'apprécie là où il faut. Mais pourquoi je ne ressens pas ce petit plus ?

J'agrippe ses cheveux et entoure mon poing avec ses mèches pour tirer son buste vers l'arrière. Pas question que je laisse Lizzy polluer mon esprit. Elle se redresse, colle son dos à mes pectoraux et m'offre la possibilité de m'enfoncer plus profondément dans ses chairs.

— Tu aimes ça. Hein ?

— Oh, oui, Reyn ! Encore.

Cette nana est vraiment ce dont j'ai besoin. Elle réalise son maximum pour m'être agréable. Elle prend même l'initiative de s'occuper de son plaisir et commence à se peloter les seins. À tirer sur ses pointes, puis en sentant qu'elle m'excite, elle descend une de ses mains vers son intimité.

— C'est ça, cajole ta chatte. Enflamme mes sens, mes reins. Donne-moi en plus, je veux ressentir tes contractions.

Lui parler crûment ne la gêne pas, au contraire, pourtant au premier abord, elle avait tout d'une fille sage. Je relâche ses cheveux, repousse vigoureusement son buste sur le matelas. Sa poitrine s'écrase sans douceur dans un couinement qu'elle ne peut réprimer. Je relève son bassin pour qu'elle se mette à genoux et n'attend pas pour reprendre mes coups de reins puissants. Brutaux. Sauvages.

— Encore !

— Tu aimes que je te malmène ?

— Oui.

Je caresse ses fesses avant de lui infliger une série de tapes. Plus je la frappe avec ma paume bien à plat, plus elle crie mon nom avec plaisir. Je ne peux m'empêcher de sourire en pensant que Lizzy doit bien l'entendre. Je perçois du bruit venant du balcon et j'imagine que ça doit être Houdini. Pris par le plaisir, je n'y prête pas plus d'attentions.

Jusqu'à ce que je reçoive une bonne quantité d'eau froide sur mon dos et mon cul. Je sursaute. Je relâche le corps de la blonde et lui dis de se couvrir, ne sachant pas à qui nous avons affaire. Quelle n'est pas ma surprise quand j'aperçois Lizzy.

— Il paraît que c'est comme ça que l'on sépare un chien et une chienne en train de copuler.

— Mais tu es complètement cinglée.

— Tu as voulu me provoquer, alors payes-en les conséquences maintenant !

Je suis tellement abasourdi que je n'ai pas le temps de rétorquer qu'elle est déjà repartie vers sa cabine. Je n'y crois pas mes yeux, elle a enjambé le balcon – au risque de finir dans l'océan. Tout ça pour quoi ? Pour que j'arrête de baiser ?

— Elle est dingue !

— Jalouse, tout au plus.

— Tu la défends ?

— Non, je tente de comprendre son geste. Rhabille-toi.

— Tu me vires ?

— L'envie n'est plus là et, discuter autour d'un café après la baise, ce n'est pas mon truc. Alors, retourne à ta cabine.

Tout en râlant, elle récupère son string et sa robe et, en moins d'une minute, elle se casse. Je passe commande auprès du room service pour qu'on me monte mon petit-déjeuner et qu'il soit livré dans la suite de Lizzy. J'ai le temps de prendre une douche rapide pour retirer l'odeur de baise sur ma peau et la remplacer par mon parfum.

Je sors dans le couloir pour me rendre dans la cabine de la chieuse quand le petit-déjeuner arrive. Je laisse l'employé frapper à la porte. Je compte me faufiler derrière lui. Elle n'osera pas faire d'esclandre et me renvoyer face à ce jeune homme. Lizzy ouvre et, surprise, elle se demande pourquoi on lui livre le petit-déjeuner. Du temps qu'il s'explique, il avance dans la chambre en poussant le chariot où trônent deux cloches.

Comme prévu, j'en profite pour le suivre à l'intérieur. Lizzy me fusille du regard en me voyant arborant un sourire lumineux.

— Bien le bonjour chère voisine !

Je pousse même le jeu en lui octroyant un baisemain. Elle se soustrait aussitôt à ma prise avant que j'aie pu poser mes lèvres sur sa peau fine et délicate. Sans me décontenancer pour autant, je donne un pourboire à l'employé et attends qu'il soit sorti pour m'installer sur le canapé deux places. Je soulève les cloches et demande à cette brune qui ne décolère pas.

— Je te sers quoi ?

— Je n'ai pas envie de manger !

— Contrairement à moi. J'ai une faim de loup.

— Besoin de reprendre des forces ?

— C'est peu de le dire. Joins-toi à moi, on doit parler.

— Et de quoi ?

D'un signe de la main, je lui intime de s'asseoir à côté de moi. Mais, forcément, pour me démontrer qu'elle ne fait que ce dont elle a envie, elle s'installe sur le fauteuil en face de moi.

— Café ?

— Thé.

Le contraire aurait été étonnant. Je vais donc lui proposer une assiette avec ce qu'elle a mangé hier pour voir si là aussi, elle va la refuser.

— Des œufs avec des toasts comme tu aimes.

Je la lui tends, mais elle se saisit d'un bol et le remplit de fruits frais et découpés.

— Tu es une véritable chieuse ? Ou bien j'ai droit à un traitement de faveur ?

— Les deux !

Lizzy continue de manger et je dois trouver une approche pour lancer la conversation sans qu'elle se braque.

— Alors comme ça, tu es jalouse.

— N'importe quoi ! Elle s'insurge.

— Si ce n'est pas le cas, pourquoi avoir débarqué dans ma chambre ? Une envie de jouer les voyeuses ?

— Là, c'est toi qui te fais des films. Je n'avais aucunement la tentation de regarder.

Elle dépose son bol pour pouvoir récupérer sa tasse de thé. J'ai compris sa technique à force de l'étudier. Chaque fois qu'elle se sent en état de faiblesse ou qu'elle est déstabilisée, elle change de posture ou de sujet. C'est exactement ce qu'elle vient d'exécuter à l'instant. Je dois continuer à la tenir sur le fil quitte à inventer des choses.

— Ah, oui ? C'est pourtant ce que tu as fait.

— Alors là tu rêves. Tu crois que j'avais envie de te voir lui cingler les fesses ou de l'entendre beugler ton nom ?

Je me recule pour me poser contre le dossier du canapé en affichant un sourire satisfait tandis que Lizzy fulmine en constatant sa bévue. Elle s'est laissée emporter et, moi, j'ai eu raison de la pousser.

— Ça t'a émoustillée ?

— Pas le moins du monde !

— Alors pourquoi serres-tu tes cuisses ?

— Je ne fais pas...

— Arrête de te mentir et de me mentir par la même occasion. Avoue que tu as envie de moi et ça depuis que l'on s'est rencontré.

— C'est peut-être ton cas, mais pas le mien.

— Donc ce n'est pas l'excitation qui oblige tes tétons à pointer outrageusement dans ma direction ?

Automatiquement, elle croise ses bras sur sa poitrine pour les cacher.

— Pourquoi ne veux-tu pas admettre que je te plais et te fais de l'effet ?

— Parce que ce n'est pas le cas.

Je me lève pour contourner la table basse et avaler le peu de distance qui nous sépare. Je peux discerner un bref instant de panique dans ses iris, alors que je m'accroupis devant elle. Mais il est vite remplacé par cette façon bien à elle de me fusiller du regard pour me démontrer qu'elle est forte.

— Je ne force jamais les nanas à coucher avec moi.

— Heureuse de l'apprendre ! Tu peux donc te relever, car je ne compte pas écarter les cuisses pour toi.

Je vais me montrer patient, car je sais qu'elle le fera et ça d'elle-même avant que la croisière soit terminée, j'en suis certain, sinon je ne m'appelle plus Reyn Johnson.

∞ ∞∞ ∞

Reyn se confie à Houdini. Pensez-vous que Sixtine a entendu leur conversation ?

Sixtine a-t-elle agi par jalousie comme l'avance Reyn en lui jetant le seau d'eau ?

Sixtine se perd par la langue et avoue l'avoir regardé baiser avec la blonde. Par envie ou juste le temps d'armer son seau d'eau ?

Reyn a-t-il raison de penser que Sixtine succombera à son charme avant la fin du séjour sur le paquebot ?

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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera SIXTINE

🎭 Tu mens terriblement mal, Miss Épines.

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😍 Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

✨️ Kty.Edcall.Romance 🌸


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