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JOUR 1 | Tu vas lui céder avant la fin du séjour.

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Tenir cette réunion dans ma chambre était une sombre connerie. D'ailleurs, dès qu'elle sera terminée, je vais en toucher deux mots à mon associé. Niels doit arrêter de se laisser mener par le bout du nez par son assistant.

Depuis qu'il l'a embauché, Niels n'arrive plus à prendre une décision sans en discuter avec Logan, le meilleur ami de Lizzy. C'est d'ailleurs sur les conseils de son assistant que Niels m'a présenté cette wedding planner.

Je me demande à quel point cette rencontre est une coïncidence.

Il y a quelque chose qui me dérange chez cette femme sans que j'arrive à mettre le doigt dessus.

« Enfin... Tes doigts se trouvaient plutôt en dessous quand tu as voulu vérifier si elle ne portait pas de petite culotte. » Me rappelle ma conscience.

Cette femme joue les ingénues, les candides avec son visage, qui reflète dans ces moments-là quelques traits juvéniles. Pourtant elle est tout autre quand elle laisse tomber le masque.

Elle a osé me provoquer dès son premier jour de travail. Je n'ai jamais vu ça. Aucune de nos assistantes ne se serait permis de se balader sans sous-vêtement sans être virée sur-le-champ.

« Ça tombe bien, Lizzy n'est pas ton assistante. »

Il n'empêche qu'elle bosse pour moi ! Enfin avec nous ce serait plus juste.

Je la détaille sans vraiment la regarder grâce à son reflet dans la baie vitrée. Elle s'amuse à croiser et décroiser ses jambes comme le pratiquait Sharon Stone dans Basic Instinct. Instinctivement, je me retourne vers elle à la recherche d'un pic à glace qu'elle aurait dissimulée sous sa robe.

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. C'est du grand n'importe quoi Johnson. Allez, reprends-toi mon vieux. Pourtant, il me suffit de croiser son regard pour m'assurer qu'elle en serait bien capable.

Lizzy a capté mes pensées. J'en suis sûr. Elle m'offre un merveilleux sourire qui se mue en un rictus machiavélique. Sa réaction me conforte dans mon idée et, pour bien me le prouver, elle plie et déplie à nouveau ses longues jambes. Putain ! Elle sait s'y prendre cette vipère.

Mi-ange, mi-démon. Mi-charmeuse, mi-sorcière. Mi-tentatrice, mi-mante religieuse.

J'arrive à harponner son regard et je peux lire dans ses prunelles bleues toute la détermination dont elle fait preuve en me lançant un nouveau défi. Cette belle brune est tout en provocation. Elle veut que je réponde. Mais pas question que je tombe dans son piège. Du moins pas ici. Pas en public. Je me contente d'un flamboyant sourire et d'un merci accordé par un hochement de tête pour le spectacle que Lizzy vient de m'offrir.

L'espace d'une seconde, je la sens fulminer avant de se reprendre. Elle a effacé son ressentiment en un claquement de langue. Petit son qu'elle crée pour la deuxième fois en ma présence. C'est une habitude que l'on partage. Cela me paraît bizarre, car je n'avais jamais rencontré une personne employant ce mode de communication.

Pour bien lui prouver que je l'ai entendue, je l'effectue à mon tour. La surprise se lit sur son visage. Ses grands yeux bleus s'étirent tandis qu'elle me fixe. Mais Lizzy se reprend rapidement quand Logan lui demande son avis sur un futur couple, qui serait compatible à plus de 80 % selon ses calculs.

Comme si de rien n'était, elle redevient professionnelle, et répond à son ami. Je réalise que cette nana est un vrai caméléon. Le déguisement idéal pour se camoufler et s'adapter à toutes les situations.

— Pour le moment, c'est le duo qui remporte le score le plus élevé. On verra si avec les activités que nous avons prévues si cette alchimie mathématique se révèle aussi importante.

Voilà qui me plaît mieux. Laissons la place à l'humain et à sa faculté de discernement. Testons leur niveau de résistance face à un obstacle, à une décision à prendre pour le binôme. C'est dans ces cas-là que l'être humain se découvre. La vulnérabilité permet de sublimer l'instant, mais peut aussi plomber une union.

Son téléphone sonne et elle s'excuse en sortant de la pièce, car c'est un fournisseur auquel elle doit répondre. Espérons qu'il n'y ait aucun retard.

— Je vais y aller moi aussi, nous informe l'assistant.

— On se retrouve à 19 h 00 pour la présentation des candidats, lui rappelle Niels.

— Boss ! Tu as oublié que c'est moi qui ai aménagé les plannings ?

— Non, bien sûr. C'était manière de parler.

Logan lui octroie un sourire franc avant de sortir. Les joues de mon ami ont légèrement rosi. Je nous sers un whisky et lui tends son verre. Niels en boit une bonne gorgée avant de rejoindre la terrasse. Je m'accoude à la rambarde et regarde dans la même direction que lui.

— Si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que ce mec te plaît.

Niels secoue la tête de gauche à droite sans me répondre. Je le sens tout autant paumé que moi. Ce duo maléfique est en train de nous rendre complètement cinglés.

— Tu as déjà ressenti ce genre d'attirance ?

— Non, jamais, il me confirme dépité.

— C'est ça qui te fout la trouille ?

— Je te rappelle que je ne suis pas gay. Je suis juste bien avec lui. J'apprécie sa personnalité. Son charisme. Son visage doux, ses yeux gris, son timbre suave. Et son rire...

— Bon ben on tient notre premier couple, je clame d'une voix faussement enjouée en levant mon verre. La croisière Love Boat a encore frappé.

— Ne dis pas de connerie. Nous ne sortons pas ensemble et je t'assure que ça n'arrivera pas.

Je me tourne vers mon ami et lui clame.

— On parie ?

— Sur quoi ?

— Tu vas lui céder avant la fin du séjour.

— Tu craqueras avant moi, il me rétorque.

— De quoi parles-tu ?

— De ton intérêt pour Lizzy.

— N'importe quoi. Elle représente tout ce que je déteste.

— Alors c'était quoi son jeu de jambes, tes regards insistants, ainsi que ces joutes visuelles ? Je continue ?

— Elle me défie, c'est tout ! Je...

Un bruit survient sur ma droite et me coupe. Je tourne la tête pour tenter de voir de quoi il s'agit. La terrasse à côté est vide. Heureusement. Il n'aurait plus manqué que Lizzy entende notre conversation. Un chat roux saute sur la rambarde et vient se frotter contre ma main.

— Houdini ! Comment vas-tu, ma belle ?

Je caresse son dos et elle se niche entre mes bras tout en ronronnant.

— Dégage-la, râle Niels après avoir éternué à plusieurs reprises.

— Pauvre bête...

— C'est moi le plus impacté des deux, je te rappelle que je suis allergique au poil de chat. Je me casse.

— Bon vent ! Et surveille ton cul ! J'ajoute en me marrant.

La brise marine s'est levée et me transporte un parfum que je reconnais rapidement. Je ferme les yeux et je hume cette fragrance fleurie et légèrement épicée. Je sais qu'elle est là.

— Un chat sur un paquebot, ce n'est pas commun. C'est le tien ?

— Non, c'est celui du Capitaine.

— Il a l'air de t'apprécier.

— Normal ! Aucune femelle ne me résiste.

— C'est une chatte ? Pourtant, tu l'as appelé Houdini.

— Tu m'espionnes ?

— Pas du tout. J'ai perçu du bruit sur la terrasse et j'ai vu passer ce chat. Ça m'a intriguée et j'ai voulu constater si je n'avais pas rêvé, et c'est là que je t'ai entendu.

Je tente de lire dans ses iris bleus si elle me ment. Mais rien ne transparaît. Elle a l'air sincère dans son explication. Je vais essayer de croire en sa version.

— L'appel, ce n'était rien d'important ?

— Un souci de ravitaillement que je suis en train de régler. Je devais récupérer du matériel à la première escale et la commande n'est pas complète.

— Si tu as besoin d'aide...

Lizzy me scrute pour tenter de voir si je la mène en bateau.

— Je suis sérieux.

— C'est bien ce qu'il m'a semblé, et c'est déroutant.

— Je sais faire la part des choses.

— Moi aussi.

— Très bien, montre-moi en quoi consiste cette commande.

Elle disparaît dans sa suite et revient avec son ordinateur, qu'elle pose sur la rambarde qui nous sépare.

— On serait mieux dans ta chambre. Tu m'invites ?

Nouveau regard surpris. Elle n'arrive toujours pas à savoir si c'est du lard ou du cochon et je m'en félicite.

— Ce n'est pas très professionnel...

J'avais anticipé sa réponse. Ni une ni deux, je me saisis de son laptop et ajoute.

— Tu n'as pas le choix, maintenant. Je t'attends.

Je l'entends fulminer, mais ne m'attarde pas sur la terrasse et entre dans la cabine. Je fais appel au room service pour commander plusieurs plats. On verra bien si ses goûts correspondent aux miens.

J'ai juste le temps de m'installer dans le fauteuil avec son ordinateur sur mes jambes, qu'elle frappe à ma porte. Je suis tenté de la faire attendre pour consulter ce que contient son laptop, mais elle insiste vraiment en réitérant ses coups sur le panneau de bois.

À contrecœur, je me lève. J'entrouvre le battant de quelques centimètres pour voir à quel point elle peut enrager. Lizzy tente de forcer le passage, mais elle a beau y mettre tout son cœur, je ne relâche pas la pression.

— Johnson ! Laisse-moi entrer !

— Tu as oublié le mot magique.

— Tu te fous de ma gueule ?

— Même pas. La politesse, c'est la base.

Lizzy souffle exagérément. Je la laisse croire que je vais fermer le battant pour la pousser à s'exécuter. J'ai besoin de retrouver ce pouvoir sur elle.

— C'est bon, Reyn, ouvre-moi s'il te plaît.

— Tu vois quand tu veux. Ce n'était pas si difficile de te plier à ma demande.

— Je me soumets à rien du tout, Reyn. Je tiens juste à récupérer mon ordinateur.

— Hum... Ton insistance attise ma curiosité.

— Je voudrais pouvoir travailler. Rien ne sert de te créer des nœuds au cerveau, Johnson.

— Plus tu tentes de te dédouaner, et plus tu me donnes envie de l'ouvrir.

Je lâche la porte et me dépêche de revenir à l'intérieur pour me saisir de son laptop, qui se trouve sur la table du salon. J'entends les pas rapides de Lizzy, qui tente d'arriver avant moi pour récupérer son bien.

— Reyn, rends-le-moi.

Elle essaye de me l'arracher des mains, mais encore une fois, elle n'a pas assez de force. Je le lève au-dessus de ma tête pour l'empêcher d'y avoir accès. Elle ne se démonte pas et tente de tirer sur mes bras pour l'atteindre. J'inspecte sa tenue pour voir jusqu'où elle est prête à aller sans pour autant mettre ses fesses à nues.

Lizzy croise mon regard intense.

— C'est pour mater mon cul que tu agis ainsi ?

— Entre autres, oui !

— Tu n'es qu'un pervers, doublé d'un connard !

Je souris face à sa description, que je lui inspire, et je dois dire que je n'ai pas pu anticiper le geste, car je ne l'aurais pas cru capable de se comporter de la sorte. Pourtant, son rictus machiavélique aurait dû m'alerter.

Son coup de genoux dans mon service trois-pièces me plie en deux. J'en lâche l'ordinateur bien sûr. Elle le rattrape sans souci. Elle s'accroupit face à moi tandis que je suis pelotonné, alors que mes mains se placent sur ma bite douloureuse. Mes couilles me font mal. Elles sont recroquevillées. Dures. Elles me lancent comme ma queue, que je maintiens fermement au creux de mes paumes.

Le souffle me manque. Il est bloqué dans mes poumons face à cette douleur qui irradie depuis le creux de mes reins. C'est affreux, ce que je ressens. Et pourtant, Lizzy sourit.

— Ça t'apprendra à me prendre pour une femme faible. Tu n'as que ce que tu mérites.

— Aide-moi, j'arrive à prononcer dans un effort surhumain.

— Dans tes rêves, Reyn. Réfléchis à ton attitude tant que tu te trouves au sol, et à la façon dont tu me traites.

Elle se relève, me toise. Elle me surplombe et m'offre une vue imprenable sur son sexe nu de toute lingerie en écartant suffisamment les jambes pour que je puisse me rincer l'œil.

— C'est bien pour arriver à ce résultat-là que tu as agi ainsi ?

— Pas que ça...

— Sache que je décide de ce que je fais de mon corps. Je le montre si JE le veux. Et à qui JE le veux. Quant à tes ordres, tu peux te les foutre là où je pense. À bon entendeur, salut !

Elle sort de mon champ de vision, quand j'entends le groom lui demander où il doit déposer le plateau.

— Dans ma chambre, elle lui répond sans gêne.

Non, mais elle est sérieuse ?

∞ ∞∞ ∞

➥ Reyn discute avec Niels sur son ressenti envers Logan. On dirait bien que son ami pourrait craquer pour son assistant, non ?

➥ Reyn perçoit du bruit venant de la terrasse, mais ce n'est que Houdini, la chatte du Capitaine. Cependant, il a des doutes et pense que Lizzy aurait pu entendre leur conversation. A-t-il raison de s'en faire ?

➥ Pourquoi Sixtine ne veut-elle pas que Reyn regarde ce qui se trouve dans son ordinateur ?

➥ Sixtine ne compte pas se laisser marcher sur les pieds, face à un Reyn autoritaire, qui souhaite lui imposer ce qu'il désire. Qu'en pensez-vous ?

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📍 Vendredi, on se retrouve pour lire le chapitre de SIXTINE

🎭 Tu fous quoi ? Tu prends ton pied ?

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✨ Bonne journée, mes #Love Boat, gros bisous 💋

🌸 Kty.Edcall.Romance 🚢