❉ XVIII ❉
♫ Say you won't let go - James Arthur ♫
✗ Angelina Blake ✗
Lorsque mes lèvres entrèrent en contact avec les siennes, ce fut tout un océan d'émotions et de sentiments que j'étais incapable de décrire. Cette fois ci, Mitch ne m'avait pas repoussée, bien au contraire. Ses mains avaient élu domicile sur mes joues, approfondissant notre baiser, nos lèvres dansant ensemble.
Toute cette foutue tension accumulée depuis notre rencontre avait enfin trouvé son paroxysme, et c'était comme un poids qui se retirait. J'attendais ce moment depuis tellement de temps, bien plus que je ne voulais l'admettre.
A bout de souffle, nos lèvres se séparèrent, et je sentais déjà le sang affluer dans ses dernières tant ce baiser avait été intense et violent. Son front reposa sur le mien tandis que nous retrouvions une respiration régulière.
- Il est tard, tu devrais retourner dans ta chambre.
J'en étais incapable. Comment voulait il que je le quitte après un moment comme ça ? Regrettait -il déjà ce baiser ?
- laisse moi rester, essayai-je, laisse moi passer la nuit dans tes bras.
Le corps de Mitch se figea, tandis que je réalisais que j'avais peut-être franchi une limite. Puis il s'éloigna, sa chaleur me manquant automatiquement. Ses mains défirent rapidement les boutons de sa chemise, laissant son torse musclé se découvrir au fil des secondes. Son pantalon tomba ensuite, le laissant simplement vêtu de son boxer.
Ce dernier ne m'adressa pas un regard tandis qu'il montait dans son lit, relevant les couvertures pour s'y glisser. Un non aurait été plus clair, si c'était ce qu'il voulait.
Il se retourna enfin vers moi, un sourcil arqué.
- Tu comptes rester là toute la nuit ou..?
Réalisant ce qu'il me disait, je sortis de mon monde parallèle, me dirigeant vers le lit pour le rejoindre. Je trouvais immédiatement place dans ses bras, une sensation immédiate de sécurité s'empara de moi. Puis au fil des secondes, l'épuisement procuré par cette soirée riche en émotion eut raison de moi.
Je n'avais jamais aussi bien dormi depuis la veille de l'attentat qui avait tué mon frère et mon père.
⁂
Le soleil s'était levé, éclairant la pièce d'une fine lumière, tandis que je trouvais la place à mes côtés vide, les draps froids, et aucun signe de Mitch à l'horizon. Me levant, je le cherchais dans la chambre, le silence me prouvant qu'il n'était pas dans la pièce. Son t-shirt et pantalon à côté de du lit me rassuraient sur sa présence de cette nuit, retirant la possibilité que j'ai rêvé d'avoir passé la nuit à ses côtés. J'enfilais son t-shirt, quittant ma chambre pour rejoindre le couloir. En ouvrant la porte, je tombais nez à nez avec lui, une assiette et un verre dans la main.
- Je voulais t'apporter le petit déjeuner.
Je souriais, pressant mes lèvres instantanément sur les siennes avant de le libérer de l'assiette et du verre, les posant sur la table de chevet. Ce dernier se pencha vers sa valise, au milieu de la chambre, que je n'avais même pas remarquée en me réveillant.
- Que fais tu ? demandai-je en grimpant sur son lit pour le regarder lutter avec la valise.
- Hurley a appelé, on prend un vol pour rentrer, déclara t-il sans relever les yeux vers moi, on part dans une heure, tu ferais mieux de rassembler tes affaires après avoir déjeuné.
Mon sourire disparut, réalisant que nous allions retourner à la base, mettant fin à ce minuscule petit moment où nous n'étions que tous les deux. J'appréhendais le retour, sachant bien que tout entre nous allait changer dès que nous aurions remis les pieds à la base.
Mon inquiétude sembla alerter Mitch puisque celui ci releva mon menton avec ses doigts, plongeant ses yeux dans les miens.
- Ce qui s'est passé hier.. et ce matin.. commença t-il, ça voulait dire quelque chose pour moi.. Mais je vais avoir besoin de temps pour mettre au clair certaines choses.. Il déposa un chaste baiser sur mes lèvres, un baiser qui aurait pu durer bien plus longtemps.
Je hochai la tête, tentant de sourire pour le rassurer bien que moi même ne l'était pas. Je ne savais pas combien de temps il lui faudrait et à vrai dire, avec les événements d'hier, j'avais bien compris que le temps n'était pas quelque chose dont nous bénéficions.
- Allez, va me boucler cette valise et sois dans ma chambre dans une demi heure.
Je me levai, me dirigeant vers la sortie quand une main atterrit sur mon postérieur, me faisant couiner de surprise.
- Plus vite mademoiselle.
Je levais les yeux au ciel avant de sourire faussement.
- Bien sur, monsieur Rapp.
Et je quittai la pièce, sachant que nous nous apprêtions à passer nos derniers moments seuls tous les deux. Et je ne savais pas ce que ça faisait de nous, lui non plus.
⁂
Nous aurions pu nous qualifier de couple. Les baisers volés avant de partir pour l'aéroport, où les légers contacts dans la voiture auraient pu témoigner de ce type de relation. Mais en présence d'autres personnes, nous n'étions que Mitch et Angelina, un professeur et son élève.
J'avais juste envie d'enrouler mes bras autour de son cou, presser mes lèvres sur les siennes, tenir sa main en public. Mais nous ne pouvions pas.
Je ne pouvais également pas sauter sur cette hôtesse de l'air qui s'occupait particulièrement bien de Mitch dans l'avion, plus que son travail ne l'autorisait. Ses allers retours incessants, ses blagues de mauvais goût et ses mains posées sur sa cuisse avaient le don de me faire bouillir. Je ne pouvais seulement me contenter de prendre mon mal en patience, la regardant discrètement en me retenant de lui arracher les cheveux.
Ce qui était pire dans tout ça, c'était que Mitch semblait totalement ailleurs, il ne remarquait pas ses avances, pensant surement que tout cela faisait partie de son métier. Pourtant, Mitch étant un très bel homme, il devait savoir qu'il plaisait aux femmes, à beaucoup de femmes.
Mon coeur s'était apaisé lorsqu'il avait glissé sa main sur la mienne sous ma couverture, liant nos doigts. Son sourire sincère m'avait rassurée, réalisant que je me faisais trop de films pour rien. Et le délicat baiser déposé sur mes lèvres pendant que tout le monde dormait avait provoqué une éruption de papillons dans mon ventre, une sensation inconnue pour moi.
J'étais une adolescente à son contact, vivant sa première amourette de lycée. Je n'avais pas connu ce genre de choses, mes relations étant tout sauf romantiques. Dire qu'il avait fallut que je rencontre un homme de sept ans mon aîné pour comprendre ce que c'était.
⁂
Nous sortions du bureau d'Irène, ayant expliqué la situation à notre supérieure. J'avais été surprise de constater que Mitch avait menti, pour me protéger. L'histoire qu'il avait racontée était en partie vraie, mais il s'était tenu de garder quelques détails ou de les modifier. Irène avait simplement hoché la tête, expliquant qu'elle préférait que Mitch ait abattu la cible plutôt que nous ne soyons blessés. Mitch s'était empressé de remettre les documents trouvés à Irène, qui allait les examiner.
Nous marchions tous deux côtes à côtes tandis que les couloirs étaient vides, il était bien trop tard pour que des gens traînent à cette heure là.
Mitch avait insisté pour me raccompagner dans ma chambre, prétextant qu'il souhaitait m'aider à monter ma valise. Je n'avais pas bronché, je n'étais toujours pas prête à le quitter.
Je déverrouillais ma chambre, retrouvant le petit espace auquel je m'étais habitué depuis mon arrivée ici. Mitch déposa ma valise dans un coin de la chambre avant de tourner les talons, se tenant auprès de la porte, prêt à partir.
- Tu as réellement cru que tu pourrais t'en tirer comme ça ? demandai-je, croisant mes bras sur ma poitrine.
Ce dernier se retourna, sa mine fatiguée mais son sourire joueur sur les lèvres. Je franchissais les quelques mètres nous séparant, enroulant mes bras autour de son cou pour sceller mes lèvres aux siennes. Ses mains se déposèrent sur mes hanches, et à partir de ce moment là je savais que le laisser partir serait difficile.
Après quelques minutes lovés l'un dans les bras de l'autre, Mitch décréta qu'il était l'heure de partir. Je me tenais à la porte, le regardant reprendre sa valise laissée devant ma chambre.
- On se voit demain à l'entrainement ?
Il hocha la tête, vérifiant à droite à gauche que personne ne nous observait avant de déposer un baiser sur mon front, tournant les talons pour partir, définitivement.
Je fermais la porte, me laissant retomber contre cette dernière. Était-ce un rêve ? Était-ce réel ?
Si Mitch comptait agir de la sorte alors qu'il souhaitait prendre son temps, j'étais partante pour qu'il agisse ainsi.
Je me laissais retomber sur le matelas, observant le plafond avec un sourire niais aux lèvres, pensant à une seule et unique personne : Mitch Rapp.
⁂
« I'll wake you up with some breakfast in bed, I'll bring you coffee with a kiss on your head »
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