❉ VI ❉

Radioactive - Imagine Dragons

Angelina Blake

Regardant une dernière fois mon reflet dans le miroir, j'expirais un bon coup. Je m'apprêtai à commencer mon programme d'entrainement pour devenir une tueuse, comme Mitch Rapp. Dire que je n'étais pas angoissée serait un mensonge, mon coeur battant à une vitesse relevant du surhumain. Mais j'en étais capable, je le savais.

Je regardais ma montre, constatant qu'il me restait bien dix minutes avant d'avoir à retrouver mon tuteur au gymnase. Je pris place sur le lit, croisant mes jambes. Je n'arrivais pas à croire que je me retrouvais face à lui. J'aurais pu avoir à faire à n'importe qui, mais il avait fallut que ce soit lui, qui m'avait sauvée deux ans plus tôt.

Le revoir me renvoyait au jour où ma vie avait basculé, au jour où tout s'était effondré comme un vulgaire château de cartes. Il avait été ma bonne étoile, mais je savais qu'à chaque fois que je verrais son visage, je reverrai automatiquement le chaos, l'agitation, et le reste des conditions de notre première rencontre. C'était inévitable.

J'aurais pu demander à madame Kennedy de changer de tuteur, mais j'avais comme l'impression que Mitch Rapp avait beaucoup à m'apprendre. Il n'y avait pas de place pour les faibles ici, j'allais me servir de ma colère et de ma tristesse comme une force, les transformant en une arme de destruction massive. Cet homme m'avait sauvée ce jour là, et j'espérais pouvoir agir comme lui, lorsque je serais un assassin.

J'avais peur, mais cette peur n'était rien comparé à tout ce que j'avais traversé les mois après l'attentat. Je préférais vivre dans la peur et le danger que de ne pas agir, attendant que les choses se fassent seules. C'était bien connu, il n'y avait pas de fumée sans feu. Je m'étais promis de les venger, et Dieu savait à quel point je tenais mes promesses. Si je devais mourir, je mourrais, mais non sans avoir essayé.

Enfilant mon gilet par dessus ma brassière, je fermais la porte, arrivant dans le grand couloir de l'étage 4. Je voyais des gens rentrer et sortir, d'autre en sueur, d'autres en train de passer des coups de fil. Ce n'était pas une rumeur, il n'y avait vraiment pas beaucoup de femmes ici.

Je traversais le couloir, ignorant les regards insistants et les sifflements de certaines recrues. Non pas que j'étais mal à l'aise, mais il ne fallait mieux pas que je tue quelqu'un dès mon premier jour. Rendue à l'ascenseur, j'appuyais sur le bouton menant au rez-de-chaussée, bien contente que personne ne soit monté dans le petit habitacle avec moi.

Enfin rendue au rez de chaussée, mon badge en main, je marchais jusqu'au gymnase, tentant de me souvenir du chemin que Mitch m'avait montré tout à l'heure. La forte odeur de transpiration et les cris me confirmèrent que j'étais arrivée à destination.

Plaçant mon badge sur la borne, un voyant vert m'indiqua que je pouvais entrer, les portes se dévérouillant pour me laisser passer. Je n'y étais pas rentré tout à l'heure avec Mitch, il m'avait expliqué qu'un des autres professeur avait réunit quelques recrues pour une démonstration d'arts martiaux. J'aurais vraiment voulu y assister.

Je pénétrais dans le grand complexe, ne sachant pas où donner de la tête. Des rings, des sacs de frappe, des machines de musculation et plusieurs terrains sportifs étaient renfermés par ces deux grandes portes, un vrai trésor pour les plus grands sportifs. Je regardais les recrues se battre, encouragées par leurs professeurs, d'autres faisant des pompes tandis que certains courraient, faisant le tour du gymnase.

Je laissais mon regard vagabonder lorsque quelqu'un prononça mon prénom. Evidemment, ce n'était personne d'autre que Mitch Rapp.

- Prête pour ton premier entrainement ? demanda t-il en attrapant deux bouteilles d'eau de son sac à dos.

- Oui monsieur.

Il hocha la tête avant de me faire signe de le suivre. Nous traversions le gymnase, me permettant d'observer de plus près les groupes et de me faire une rapide idée du type d'entrainement pratiqué ici. Une chose était sure, j'allais souffrir.

Mitch posa son sac sur un tapis libre, commençant à resserrer ses lacets avant de retirer son t-shirt. Je tournais la tête instinctivement, ne voulant pas passer pour une fille étrange, si jamais je venais à rester trop longtemps fixée sur son torse.

- Avant que j'oublie, dit-il en se penchant pour fouiller dans ton sac, prend ça.

Il me tendit un boitier, noir, sur lequel se trouvait un unique bouton et un voyant. Je relevais les yeux vers lui, attendant plus de précisions.

- Ceci est ce qu'on appelle un biper, expliqua t-il en tenant un autre boitier, cela sert à se contacter, rapidement, juste en appuyant sur ce bouton.

Il appuya sur le bouton de son boitier, ce qui fit sonner le mien, le voyant rouge dessus clignotant. Le bruit fit retourner plusieurs personnes, attirant leur attention sur nous.

- J'ai demandé à ce qu'on m'en fournisse, au cas où. On ne s'en servira qu'en cas d'extrême urgence, c'est bien d'accord ?

Je hochais la tête, une question me brûlant les lèvres.

- Si tu sonnes ce biper, je viendrais jusqu'à ta chambre. Si je le sonne, pareil, tu ne bouges pas, je serais là.

- Mais..

- On ne s'en sert vraiment qu'en cas d'extrême urgence, insista t-il, suis-je bien clair ?

Je hochais une nouvelle fois la tête, avant de lui poser ma question.

- Pourquoi ne pas s'envoyer un texto, plus simplement ?

Il me regarda comme si je venais de dire la chose la plus stupide qu'il ai jamais entendu, quoique, c'était peut-être le cas.

- Tout simplement parce que, mademoiselle Blake, les téléphones ne marchent pas toujours, le réseau n'est pas toujours de bonne qualité et les messages ou appels ne passent pas partout dans la base. De plus, je ne pense pas qu'en cas d'extrême urgence, tu aies le temps d'écrire un message. Ça, dit-il en levant son boitier, ça ne se décharge pas, et ça marche toujours, pas besoin de réseau ou quoi que ce soit. Tu appuies, ça sonne, je viens.

J'acquiesçai, résistant à une folle envie de lever les yeux au ciel face à son ton condescendant. Si il y avait une chose que je détestais, c'était qu'on me prenne de haut.

- Bien, range moi ça et on se met au travail.

Je posais le boitier au sol, à côté de nos bouteilles d'eau avant de me tourner vers lui.

- Attaque moi, ordonna t-il.

Je le regardais, attendant de savoir si il me faisait une blague ou non. Son visage calme et stoïque me confirma que ce n'en était pas une.

- Tu attends quoi ?

Je m'empressai de lancer mon poing en direction de son visage, rapidement intercepté par la main de mon tuteur.

- Prévisible.

Je me remis à frapper, réussissant quelques fois à le toucher du bout de mes poings. Cela n'avait rien à voir avec la rapidité, mes mouvements fluides étaient rapides. Cependant, mes coups étaient redondants, mes attaques se ressemblaient, comme si je ne faisais que de jouer un cycle qui se répétait sans cesses, permettant à mon adversaire de facilement deviner mon attaque.

Un coup mal placé permit à Mitch d'entourer son bras autour de moi, sa main se positionnant sous ma gorge.

- Un couteau et je t'égorge, grogna t-il avant de me repousser.

Essoufflée, et à bout de forces, mon corps s'écrasa au sol. Je tentais de retrouver un rythme normal, sous le regard comme amusé de mon tuteur. Il me mettait la rage, je voulais lui montrer ce que je savais faire, je devais lui montrer que ces deux ans d'arts martiaux et de sports de combat avaient payé.

Je me relevais, déterminée à ne pas m'arrêter maintenant. Je n'avais pas fait tout ça pour rien, je devais lui montrer ce dont j'étais capable, réellement. Baissant la fermeture éclaire de ma veste, je laissais le vêtement tomber à mes pieds, ajustant ma brassière de sport. Déjà moins à l'étroit, je comptais bien lui faire voir ce que j'avais dans le ventre.

Le regard de Mitch en disait long, il attendait ce qui s'apprêtait à venir, ses yeux ayant eu le temps de scanner mon corps de la tête aux pieds. Pensant pouvoir l'attaquer lorsqu'il était distrait, je lui bondis dessus.

J'enchaînais les coups, tous contrés par Mitch, et au moment où je m'apprêtais à lui asséner un coup de pied d'une force monumentale, ce dernier attrapa ma jambe, me faisant tomber une nouvelle fois à même le sol, mon visage s'écrasant contre le tissus froid du tapis. Je soupirais, sentant de plus en plus la fatigue dans mes muscles et le manque de souffle dans mes poumons.

- Bienvenue à la CIA, mademoiselle Blake.

⁂ 

  « I feel it in my bones to make my systems blow »

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