♫ New Americana - Halsey ♫

✗ Mitch Rapp ✗

Je regardais mon groupe arriver sur les tapis, tous prêts pour un nouvel entrainement. Aujourd'hui j'allais les faire travailler sur leurs attaques, que je jugeai trop lentes et pas assez aggressives. Les attaques étaient l'essentiel d'un bon assassin en cas de combat ou danger imminent.

- Bonjour à tous, j'aimerais que vous vous mettiez par deux, et pendant que quelques binômes s'entraîneront à la frappe sur sacs, je veux que les autres enchaînent des combats, sans armes. Le but aujourd'hui et de rendre vos attaques plus agressives, et retravailler votre défense et vos contres. C'est compris ?

Le groupe devant moi hocha la tête, trop concentrés pour répondre par des mots.

- Très bien, alors au boulot.

Tout le monde vaqua à ses occupations tandis que je passais dans les rangs, donnant des conseils ou faisant des démonstrations à reproduire. Je voyais l'acharnement et le travail de chacun, ils avaient tous fait beaucoup de progrès depuis leur arrivée et j'étais persuadé qu'ils pourraient en faire encore bien plus.

Je me dirigeai vers les groupes frappant dans les sacs, constatant quelques techniques manquantes pour certains, et une baisse d'énergie et de motivation pour d'autres.

- Plus fort, hurlai-je, tu crois vraiment que c'est avec cette force là que tu vas mettre quelqu'un au sol ?

Le garçon devant moi redoublait d'efforts, la sueur perlant à son front. En vérité, cette force n'était pas si minable, c'était juste une manière de le motiver.

- Agent Rapp, m'appela un des nombreux techniciens de la CIA, Kennedy demande à vous voir dans son bureau, maintenant.

Exaspéré de devoir quitter l'entrainement, j'enfilais rapidement un t-shirt avant d'ordonner aux autres recrues de continuer leurs exercices.
Quittant le gymnase, je trottinais jusqu'au bâtiment C, appelant l'ascenseur pour me rendre au dernier étage.

Je me demandais bien ce que Irène voulait, il était rare qu'elle intervienne durant mes entrainements, sauf en cas d'extrême urgence, bien évidemment.
Je quittai l'ascenseur, marchant jusqu'à la sombre porte avant d'y donner deux coups.

- Entre.

Je pénétrais dans son bureau, fermant immédiatement la porte derrière moi.

- Irène, tu voulais me voir ?

- Mitch assieds toi, ordonna t-elle en désignant les sièges devant son bureau, je dois te parler de quelque chose.

Fronçant les sourcils, je m'exécutai, quelque peu impatient de découvrir ce qu'elle avait de si important à me dire.

- Je sais que nous n'acceptions plus de nouvelles recrues à cause de notre effectif trop important, et du manque de place dans les locaux, mais j'ai du faire une exception.

Je relevais un peu la tête, l'incitant à continuer.

- Le dossier qui m'a été présenté est très prometteur, et je voulais que tu prennes personnellement en charge cette recrue. Votre histoire est assez similaire.

- Je.. Je réfléchissais aux mots que j'allais employer. Irène, je ne peux pas former de nouvelles recrues, mon groupe est déjà complet et je ne suis pas capable de m'occuper de quelqu'un sachant que j'ai une équipe derrière.

- Je vais m'occuper de redistribuer ton groupe aux autres agents Mitch, je tiens à ce que tu prennes en charge cette recrue et que tu l'entraines à devenir un assassin, comme toi.

Je hochai la tête, bien que je savais que la suite allait s'avérer compliquée. Cependant, je n'avais pas le choix.

- Bien, sourit Irène, Angelina vous pouvez entrer !

C'était une fille.
La porte de la petite salle d'attente à côté de son bureau s'ouvrit, laissant apparaitre une jeune fille de petite taille, les cheveux d'une teinte orangée et surtout, un visage très familier.
Le choc se voyait aussi bien sur mon visage que sur le sien. Néanmoins, Irène ne sembla pas y prêter attention.

- Angelina, commença Irène, voici Mitch Rapp, l'agent qui va vous prendre en charge.

La blonde vénitienne hocha doucement la tête, ses yeux toujours plantés dans les miens.

- Mitch, voici Angelina Blake, elle a..

J'étais parfaitement capable de terminer sa phrase sans qu'elle ait besoin d'en dire plus.

- Elle a assisté à l'attentat de San Francisco.

Le regard d'Irène alterna entre la fille et moi, ne comprenant pas vraiment la situation.

- Vous.. vous vous connaissez ?

Nos regards ne s'étaient pas quittés tandis que je hochai la tête, m'apprêtant à répondre.

- Le groupe et moi étions présents le jour de l'attentat, et j'ai aidé cette jeune fille à rentrer chez elle. Avant qu'elle ne se fasse tuer.

Elle hocha la tête.

- C'est exact madame.

Irène nous regarda, avant de retourner à son bureau.

- C'est très bien, vous n'êtes pas des inconnus l'un pour l'autre dans ces cas là, tout devrait bien se passer.

Nous hochions tous les deux la tête, nos regards ne s'étant toujours pas quittés.

- J'ai des appels à passer, déclara Irène, Mitch, tu lui montreras sa chambre, tu lui feras faire un tour du gymnase et des nombreux équipements dont elle pourra bénéficier. Et bien sur, tu l'emmèneras aux espaces communs et à la cafétéria, pour qu'elle récupère son badge d'accès.

Je hochais la tête, me dirigeant vers la sortie, suivi par la nouvelle. Le trajet se passa en silence, jusqu'à ce qu'elle se décide à prendre la parole.

- Vous faisiez donc partie de la CIA, déclara t-elle, le jour où vous m'avez sauvée.

J'acquiesçais.

- Pourquoi n'avez vous pas voulu me donner votre nom ?

- Tu comprendras, si tu continues ici, qu'il est formellement interdit de donner son nom lors d'une mission, répondis-je simplement, n'ayant pas tourné mon visage vers elle, question de sécurité, tout simplement.

Ma réponse ne sembla pas lui satisfaire.

- Moi qui pensait ne jamais pouvoir vous revoir, avoua t-elle, je n'ai pas arrêté de penser à vous.

Je m'arrêtai, me tournant finalement vers elle, un regard curieux.

- Du calme, pas dans un sens étrange du terme, se défendit-elle, ce que vous avez fait ce jour là, c'était super courageux, et c'est ça qui m'a en partie poussé à venir ici.

- Je n'ai fait que mon travail.

- Oui mais peut-être que sans ça, plus de gens seraient morts. Je sais qu'il y a eu un tas de victimes, mais vous en avez surement évité d'autres.. elle se tut. Dont moi.

- C'est normal.

Elle ne répondit rien, se contentant de me suivre dans les nombreuses allées du jardin, écoutant mes nombreuses informations sur la situation des locaux, les règles à respecter en public et notamment le port d'arme dans les locaux.  Je l'emmenais faire le tour du gymnase, puis récupérer son badge à la cafétéria, avant de nous diriger vers les bâtiments où résidaient les recrues.

- Quel est ton numéro de chambre ? demandai-je en tapant le code pour passer dans l'ascenseur du personnel, celui des recrues étant bondé.

- Chambre 183, répondit elle en regardant son dossier, étage 4.

Nous nous y rendions en silence, marchant dans les couloirs, de nombreuses recrues me saluant, d'autres me détaillant, surement intrigués par la jeune fille à mes côtés. Les femmes dans le camp étaient très rares, seulement une dizaine pour plus de deux cent hommes.

Nous arrivions devant sa porte, qu'elle déverrouilla avec la clé qui lui avait été fournie. Je connaissais les chambres des recrues, qui étaient assez petites, équipées du strict minimum et faiblement éclairées. Souvent, elles faisaient l'affaire.

Elle déposa son sac sur son lit, visitant la petite pièce.

- As tu un autre sac ? demandais-je curieusement, constatant qu'elle ne possédait qu'un léger sac à main.

- Oui, répondit elle en s'asseyant sur le lit, dans ma voiture. J'irais le chercher tout à l'heure.

- On va y aller dès maintenant, je te veux au gymnase dans une heure, en tenue.

Elle me regarda, haussant les sourcils, surement surprise d'être d'emblée prise en entrainement. C'était comme ça pour tous, à peine arrivés, il fallait les entraîner. Ils devaient être prêts à affronter n'importe quelle mission le plus vite possible.

- Très bien, allons y.

Elle m'emmena jusqu'à sa voiture où nous récupérions son bagage que je me proposais de porter, ce qu'elle refusa catégoriquement. Elle le ramena dans sa chambre où je l'abandonnais pour la laisser se familiariser avec l'endroit, et se préparer pour son entrainement.

Je comptais bien voir ce qu'elle avait dans le ventre.

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  « We know very well who we are, so we hold it down when summer starts »