A lire en écoutant la musique en média si possible...

Lettre R

RETOUR

Définition : Fait d'être de nouveau quelque part après un congé, une absence : Il a beaucoup changé depuis son retour.

Zack

-" Les passagers du Vol DL 9369 en destination de CARDIFF sont priés de se présenter à la porte d'embarquement..."

Putain c'est pas trop tôt ! Ça fait plus d'une heure que j'attends, je fais les cents pas dans l'aéroport, sous le regard de Stef, qui a décidé de venir avec moi. J'ai réservé le premier vol que j'ai trouvé en direction de Cardiff et je n'arriverais que demain dans l'après midi. J'espère..., j'espère que je n'arriverais pas trop tard...

Qu'est ce qui a bien pu se passer ?! La dernière fois que je l'ai vu il était en super forme... Je ne comprends pas... Je suis perdu.

Je n'ai pas voulu attarder la conversation avec John, mais je n'arrive toujours pas à comprendre comment il a pu avoir l'information. Depuis le décès de ma mère, il n'a plus jamais eu aucun contact avec ma famille du côté de mon père, même si il s'est toujours très bien entendu avec mon grand-père... A moins qu'il se soit contacter sans m'en informer ? Mais ce n'est pas leur genre à tout les deux, de ne rien me dire, et pourtant...

Je passe enfin les portes d'embarquement, et nous nous dirigeons vers l'avion avec lequel nous allons faire le voyage. Une fois à l'intérieur de l'engin, je prends la précaution d'éteindre mon portable. Au moment où je déverrouille celui-ci, un message s'affiche de Brendan, je l'ouvre rapidos :

Brendan : Salut mec, désolé de pas t'avoir appelé, mais ton oncle John t'a t-il informé de l'état de ton grand-père...?

Hein ? Mais c'est quoi ce bordel ? Même Brendan est au courant ? Comment sait-il ça ? Putain, je pige quedal, et voilà que mon portable n'a déjà plus de réseau !

-" Excusez moi Monsieur, nous allons bientôt décoller, je vous prie d'éteindre votre mobile. " rabâche pour la cinquantième fois la steward avec sa voix d'automate.

Frustré, je m'exécute sous le regard interrogateur de Stef.

-" Putain mec, ça fait 40 jours que j'ai quitté mon bled, et il se passe des trucs que je comprends pas ! Que ce bolide se bouge d'atterrir, car j'ai des chose à régler ! " je lui dis en passant machinalement ma main dans mes cheveux.

***

L'avion touche enfin le tarmac après dix heures de vol, dix heures à stresser, à réfléchir, à me ressasser le passé, les bons souvenirs... Comme les fois où Philip, m'emmener avec lui sur son "Hisse et Ho", ou aussi les mauvais, comme le décès de ma mère. Il a toujours été là pour moi, pas comme mon connard de père, qui ne pense qu'à sa petite personne et sa bouteille de scotch.

Avec Stef, nous traversons le terminal, après avoir récupéré nos bagages. Je presse le pas, je dois arriver au plus vite au chevet de mon grand père. J'ai besoin de le voir et de lui parler. Arrivé sur le trottoir de l'aéroport je hèle le premier taxi que je vois.

Quand j'arrive sur le pas de la porte, je sens comme une boule de stress se former au milieu de mon estomac. Je marque un arrêt, la main sur la poignée, inspirant profondément.

-" Je peux rester dehors, et aller faire un tour si tu le souhaites..." me propose Stef.

-" Non. Non... Tu peux rester..." je le regarde, ne sachant pas quel air abordé avec lui. Compatissant, il m'offre un sourire et hoche la tête, m'encourageant à entrer.

Quand j'ouvre alors la porte, cet odeur familière de cendre chaudes, embaume mes narines. Je ferme les yeux quelques instant appréciant l'instant, puis un bruit retentit.

-" Il y a quelqu'un ? " je demande.

Un bruit sourd de casserole qui tombe, explose, puis des pas précipités se rapprochent, laissant apparaître Martha, la voisine. Elle a l'air fatiguée, avec de grosses cernes sous les yeux, puis ses cheveux grisonnants remontés en un chignon tiré, lui donne un air encore plus froid et tragique qu'elle abordé déjà. Je connais Martha depuis tout petit. Elle a toujours été la voisine de quartier de mon grand-père, et elle a perdu elle aussi, son mari l'année dernière. Depuis cette perte, elle a pris en charge mon grand-père. Aujourd'hui, je comprends pourquoi.

Depuis une bonne minute nous nous faisons face, sans rien dire, et un raclement de gorge de Stef, mal à l'aise, nous ramène à la réalité.

-" Oh Zack ! Te voilà enfin ! " me dit-elle en éclatant en sanglots, et en m'ouvrant les bras.

Je m'y réfugie alors, ne réalisant toujours pas l'ampleur de la chose.

Après nous être posés devant une tasse de thé, pendant une demi-heure, pour découvrir le secret que mon grand-père ne m'avait jamais dévoilé, je reste complètement abasourdi.

-" Physiquement, il est très faible. Psychologiquement, il est incapable d'accepter la situation... Socialement, il ne veut parler à personne, mis à part moi, et le Docteur Greyson. Il n'a plus aucune croyance Zack, il n'y croit plus, et il se laisse partir à petit feu..."

Voilà, ce qu'il en est réellement.

Mon grand-père, est souffrant d'un cancer du foie depuis 5 ans maintenant. Un cancer, qu'il a essayé tant bien que mal, de soigner, mais en vain. Plus les choses se faisaient, plus son état s'aggravait, et moi, je n'ai rien vu. Je viens d'apprendre aussi que ma mère était au courant de sa maladie, mais elle ne m'avait jamais rien dit, puis elle n'en a jamais eu l'occasion. Et aujourd'hui, je me retrouve fasse à la réalité, beaucoup trop tard. Je ne peux même pas essayer de recoller les morceaux, je ne peux même pas essayer de trouver d'autres solutions, d'autres traitements....

-" Il n'y a plus rien à faire, Monsieur Brett."

Rien. Ce sont les mots du Docteur Greyson. D'après lui, se sont ses derniers jours. Combien ? Il n'en a aucune idée. Il peut mourir aussi bien dans l'heure qui suit, que demain où après-demain.

Putain ! Que c'est dur ! Merde...

-" Tu devrais aller à son chevet..." me conseille doucement Stef.

J'avais oublié sa présence. Je lui inflige mes problèmes, et lui, il est là, à me soutenir. Je me rends compte, que c'est vraiment une belle rencontre. Je me lève de ma chaise, reniflant, et essuyant mes larmes. Stef me donne une tape encourageante dans le dos, tandis que Martha me serre dans ses bras au passage.

Face à cet escalier, je prends mon courage à deux mains, et monte jusqu'au premier. Dans le couloir, et face à cette porte, je peux me rendre compte à quel point je suis un homme faible. Oui, mon grand-père est l'une de mes cordes sensibles, après ma mère, et avant Hailey...

J'entre doucement dans cette chambre obscurcit par ses rideaux fermés. Un souffle difficile se fait entendre, puis j'entends enfin sa voix...

-" Martha... ? "

-" Non grand-père... C'est moi..." je m'approche, et m'assois sur la chaise qui trône à côté du lit.

-" Zack ! Que fais-tu ici, cette Martha n'a pas sa langue dans sa poche..."

-" Quoi ? Attend j'espère que tu rigoles grand-père... Ne crois pas que j'allais te laisser seul dans cette étape..." je lui attrape la main, et regarde enfin son visage, blême.

-" Tu as vécu trop de choses horribles Zack, tu ne devrais pas être là, mais avec ta copine... Comment s'appelle t-elle déjà...?"

Je rigole doucement. Malgré son état, il trouve encore le courage de me faire la leçon.

-" Elle s'appelle Hailey. Mais ce n'est pas ma copine, du moins, elle ne l'ai plus..."

Pendant les heures qui viennent, malgré sa faiblesse, mon grand-père me tanne pour que je lui raconte toute mon histoire avec la brune. Le docteur Greyson essaye de le persuader de dormir un peu mais les seuls mots de mon grand-père son : " Docteur, je vais mourir, alors laisser moi profiter de mon petit-fils ! ", et même mourant, Philip, à toujours le dernier mot. Le docteur m'a conseillé d'en profiter... Je déteste ses mots plein de sous entendus. Même si mon grand-père y est prêt, et le sais, moi, je ne le suis pas. Je ne veux pas le voir partir. Pas Lui...

Il a le souffle court, et des douleurs qui le tordent, mais il continue de me donner ses conseils :

-" Même si cette fille s'est servi de toi, c'est elle Zack. C'est cette femme qu'il te faut. Je ne t'ai jamais vu aussi expressif, depuis qu'il y a cette fille dans ta vie. Quelle que soient les préjugés, c'est toi qui construit ta vie Zack, et personne d'autre. Tu ramasseras toute ta vie, les pots cassés de ton abruti de père, alors passe au dessus, et fonce la rejoindre... Maintenant si tu veux bien, je n'ai plus la force de parler et je dois me résoudre à écouter les conseils de ce Docteur frigide. "

-" Oui, repose toi grand-père. Tu en as besoin..."

-" Écoute mes conseils Zack. " insiste t-il une nouvelle fois.

-" Oui... J'irais la rejoindre. Mais pour le moment, je suis avec toi. "

Je n'ai jamais fait ce geste avec lui, et pour la première fois de ma vie, je dépose un baiser sur le haut de crâne, et l'observe quelques secondes pendant qu'il s'endort...

Je ne suis vraiment pas prêt à affronter la perte d'un être cher une nouvelle fois. La vie est vraiment une pute.

***

Hailey

Dans le train pour Cardiff, je repasse en boucle les mêmes chansons tristes qui raisonnent dans mon mp3. C'est les vacances de février et je rentre voir Bobby, Ash, elle, est restée sur Oxford avec Brendan.

La voix de la bande sonore, annonce que la prochaine gare d'arrêt est la mienne. Je me lève et m'approche de la sortie. Dés que les portes s'ouvrent, je suis surprise de voir mon père, il m'avait dit qu'il travaillerait tard et que ce serait Sofia, notre voisine, qui viendrait me chercher.

-" Tu ne crois sérieusement pas que j'aurais loupé une fois de plus ton arrivée chérie ! " me lâche t-il en me serrant fort dans ses bras.

Il prend mes bagages et déclare en se rendant vers son vieux pick-up :

- " Ce soir nous faisons griller des chamallows jeune fille ! Et je veux que tu me raconte tout depuis noël ! "

Sa tentative de se rapprocher de moi, comme le ferait une mère avec sa fille, me touche profondément.

***

Je tourne et je vire dans mon lit, il est 7h du matin et je suis déjà réveillée depuis un bon bout de temps, par les lumières des réverbères qui reflètent sur mon plafond blanc. Je me lève pour prendre une douche vite fait, et pour aller au café du coin, très réputé pour ses bons croissants français. J'ai envie de faire plaisir à Bobby et de lui préparer un petit déjeuner digne de ce nom pour le remercier de notre soirée d'hier soir.

Un chignon vite fait et un gros pull sur le dos, je file trois rues plus loin, errant entre les personnes pressées se rendant très certainement sur leur lieu de travail. J'aperçois la devanture du café et des tonnes de bons souvenirs me reviennent... C'est ici que ma mère et moi, venions régulièrement après les cours, boire un bon chocolat chaud accompagné de macarons de toutes sortes.

En entrant, le bruit de la clochette de la porte me fait frissonner. Un grand bonhomme d'un cinquantaine d'année me sourit et prend ma commande. Tout en patientant, je sens un regard perçant dans mon dos. J'ai l'impression que quelqu'un me fixe, même si je me doute que mon imagination me joue des tours en cette heure si matinale.

Je me retourne lentement et aperçois derrière moi, assis à une petite table ronde, un café entre les mains, un gars plutôt baraqué, au cheveux châtains clair, coiffé en bataille, vêtu d'un simple survet noir et d'un t-shirt blanc, qui met abominablement ses abdos en valeur. A en juger par son apparence, ce mec vient de finir son jogging, et s'accorde sa pause déjeuner.

Je croise son regard et celui-ci m'offre immédiatement un clin d'œil. Je me retourne immédiatement choquée, vers le comptoir, ou le boulanger attend que je lui règle ma commande. Je me sens alors rougir. Pourquoi ? Je tremble comme une feuille, je ne sais pas quoi dire, quoi faire, et reste comme une imbécile cloué au comptoir mes sachets de croissants en mains.

-" Mademoiselle ! Des clients attendent ! " s'impatiente le grand homme.

J'inspire alors, m'excusant, et me retournant pour le percuter de plein fouet ! Surprise, j'en lâche mes sachets qui tombe au sol.

-" Merde ! dit le gars en s'abaissant pour ramasser. Excuse moi, je ne voulais pas te surprendre ! "

-" Ce... C'est pas grave."

-" Je m'appelle Stef ! " il me tend la main et m'offre un magnifique sourire.

-" Enchanté, moi c'est Hailey. " je lui réponds en serrant sa main en retour.

-" Hé bien Hailey, laisse moi te dire que tu es magnifique ! D'ailleurs c'est bizarre, j'ai l'impression de te connaître, on ne s'est pas déjà vu ? "

-" Euuh non, je ne crois pas..."

-" Tu es sûre ? Ton visage me dit quelque chose... "

-" Certaine. " je lui répond rapidement gênée, et sans réfléchir ni comprendre ce qu'il m'arrive, je laisse tomber cette conversation, et pars en courant du café.

-" Ravie de t'avoir rencontré Hailey ! " me crie t-il avant que je passe les portes de la boulangerie.

***

Zack

J'ai passé une nuit affreuse, assis aux côtés de mon grand-père à le regarder dormir, et à prendre le temps de réaliser la chose qui va se passer dans peu de temps...

Quand je me suis levé, Martha n'était pas encore arrivée et Stef déjà paré pour aller courir. Mais ma motivation est restée sous la couette, je n'ai pas eu la force de l'accompagner, alors que cela m'aurait fait un bien fou d'évacuer tout ce que j'accumule.

Le voilà qui rentre à l'instant, un sachet de croissant en main. Je lui fait glisser une tasse de café en sa direction tandis que lui me jette le sac que j'attrape en plein vol avant de dévorer un croissant à pleine dents.

-" T'aurais du m'accompagner mec, prendre l'air t'aurais fait un bien fou ! En plus, je sais pas si c'est le moment de parler de ça mais j'ai fait la rencontre d'une meuf sacrément charmante !"

Ouais, je ne sais pas si c'est le moment d'égarer mon esprit dans une conversation à nibards mais pourquoi pas, si ça peut me changer les idées 5 minutes !

-" Vas-y, raconte moi !" je l'encourage.

-" Ah ah je savais que tu me demanderais de tout te raconter... On est pareil mec ! Les nanas, c'est notre échappatoire, le moyen de nous évader !!"

Il a raison, elles ont toujours été pour moi un moyen de me distraire et d'oublier ma vie merdique le temps d'une partie de jambes en l'air... Mais ça c'était jusqu'à il y a 6 mois, puis j'ai changé quand je l'ai rencontré...

Je sors de mes pensées par les claquements de doigts de mon pote...

-" Et oh ! T'es toujours avec moi ?! "

Je lui fais signe de la tête pour qu'il continu son histoire.

-" Ouais donc j'te disais, elle était vraiment superbe ! Un corps de rêve, et un cul ! Pouaaah ! Des fesses mon pote, qui te donne envie de lui foutre une bonne grosse fessée ! Puis elle était grande et brune, avec des yeux couleurs noisette comme je les aime..! "

Un corps de rêve, grande et brune.... des yeux couleurs noisette... Des détails qui me rappellent ma jolie brune à moi...

-" Mais je l'ai senti pas à son aise avec moi, en même temps je lui ai rentré dedans.. Mais j'ai réussi à connaître son prénom !" me dit-il fier de lui.

-" Comment s'appelle ta jolie brune alors ? " je lui demande taquin.

-" Hailey ! "

J'ai eu un instant, où tout mon cerveau s'est déconnecté de mon corps, étant branché et programmé juste pour foutre mon poing dans la gueule de Stef. Putain ! Il a branché ma meuf quoi ! Il a maté son cul merde, et à même bandé dessus ! Rhaaaa je rage ! Et il ose s'en vanter, devant moi en plus ! En même temps... Je ne lui ai jamais vraiment parlé de ce que j'avais pu vivre sur Oxford et encore moins avec Hailey...

J'avale difficilement ma salive, je boue à l'intérieur.

-" Pète un coup mec, qu'est-ce que t'as ?! Je .... mais quel con ! Je viens de capter ou je l'avais déjà vu ! C'est la meuf de skype ! Mais sérieux mon pote, comment tu voulais que j'fasse le rapprochement, tu m'avais dit que tes amis étaient sur Oxford, et tu ne m'as pas dit son prénom ! D'ailleurs, je pige rien à ton histoire, je te croyais célibataire ! "

Ouais, il a pas tort. Faudra que je lui explique la situation un de ces quatre... Mais là, tout de suite, j'ai juste pas la tête à penser à ça. Il faut qu'il se trouve un plan cul vite fait pour pas tourner autour d'Hailey pendant notre séjour.

-" Tu devrais profiter de la ville, Stef. Je lui dis comme pour changer de sujet, et je rajoute l'air de rien : Ne te prive pas pour moi, j'apprécie ton soutien, vraiment, mais tu n'es pas obligé de rester avec moi tout le temps, sors, y'a pas mal de trucs sympas à faire dans le coin..."

Des trucs sympas, mais surtout éviter Hailey...!

***

Hailey

Ce soir, je suis de sortie en boite ! Je ne suis pas trop fan de ce genre de soirée mais Béa, la copine de Connor que j'ai rencontré ce midi et qui, soit dit en passant est super sympa, m'a proposé cette petite virée pour faire un peu plus connaissance.

Nous sommes donc tous les trois, assis sur une des banquettes du Mocka Lounge, un pub assez connu ici. Un groupe de rock est sur scène, des groupies se balancent de droite à gauche en se déhanchant sensuellement, et je me laisse porter par la musique. Mon verre de cosmo à la main, je discute avec Béa, qui m'explique être en licence d'arts du spectacle, lorsqu'une main me frôle l'épaule. En me retournant je reconnais le type du café, de ce matin. Je le regarde plus en détail, et remarque qu'il a un beau coquard et la lèvre un peu ouverte. Je n'avais pas remarqué ce matin, mais il faut dire que j'étais mal à l'aise, et que le sol était subitement très intéressant à regarder.

Voyant certainement que je le dévisage, il me sourit :

-" C'est ton prince qui m'a tabassé !"

Je ne comprends pas ce qu'il dit, je ne comprends pas de qui il parle. Comme si je le connaissais ! Sa technique de drague est complètement naze et à revoir !

-" Je m'appelle Stef, il me tend la main et je ne la prends pas pour lui serrer, sceptique de tout ce que ce type peut me dire.

- Mais ça je te l'ai déjà dit..." se rattrape t-il en fourrant ses mains dans ses poches.

-" Très bien Stef, écoute je suis ici avec des amis, et je ne suis pas intéressée."

Je suis un peu sèche mais après tout il est lourd ce gars ! Qu'il me lâche un peu bon sang !

Son regard est insistant, comme si il voulait me dire quelque chose par la pensée, mais bordel je suis pas télépathe moi !

-" Je m'appelle Stef... me répète l'inconnu baraqué avec de gros yeux comme si je devais comprendre quelque chose, je m'appelle Stef et y a trois jours, j'étais derrière un écran, à New York..." insiste t-il.

Et là j'ai le déclic ... Merde ! Je savais bien que sa tête ne m'était pas inconnue, mais j'étais à mille lieux de penser que ce type, si peu farouche et très rentre-dedans était le mec que j'avais aperçu l'autre jour chez Zack, pendant son skype avec Brend ! Que fait il là ? Le monde est petit, je veux bien le croire, mais quand même !

-" Il a pété les plombs quand je lui ai dit que je te trouvais bonne..." il me dit ça comme si il se justifier.

Ce mec est incroyable ! Je ne sais pas ce qu'il fout là et en plus il se permet de me dire, l'air de rien, qu'il me trouve bonne. Mais quelle enflure ! Je rêve !

Je ne réponds toujours pas, je suis à la fois sous le choc de voir ce type ici, et en même temps je ressens ce pincement au cœur lorsqu'il évoque Zack.

Je baisse la tête, j'ai envie de rentrer chez moi de suite, et de me coucher en pleurant toutes les larmes de mon corps.

-" Zack est mon pote, ne te méprends pas, et si j'avais réalisé ce matin qui tu étais, je n'aurais pas agi de la même manière avec toi... Je veux dire, je t'aurais pas fixé comme un chien !"

Ce mec est franc au moins ! J'esquive un sourire, ce qui l'encourage à continuer :

-" Écoute je vais être direct avec toi, ça tombe bien que tu sois là ce soir, je ne savais pas comment te joindre. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre toi et mon pote, je ne sais pas si vous êtes sorti ensemble ou quelque chose du genre... Mais le fait est que, dés qu'il prononce ton prénom ses yeux s'éclaircissent, et dieu sait qu'il a besoin de toi en ce moment..."

" L'amour ne se trouve pas, ne se prédit pas, il se construit jour après jour. "

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