○● S'enfuir ●○ 1
Héloïse
Je l'attends, il arrive.
Une fois de plus.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici. Je n'ai jamais changé d'endroit d'ailleurs. Cette pièce n'a pas de fenêtre, c'est une sorte de cellule. Je pense être dans un sous-sol. Je ne suis jamais sortie ici, mise à part quand je dois aller dans la pièce adjacente. Celle où il me fait subir des horreurs.
Que va-t-il me faire aujourd'hui ? Voilà la question que je me pose tous les jours. Ou tous les soirs, tous les matins ? Je ne sais pas, je ne pourrai pas dire. Le temps me file entre les doigts.
Clack
Clack
Le bruit des clefs qui tournent dans la serrure se fait entendre.
C'est la dernière fois que je me pose cette question. Demain - ou tout à l'heure, je m'enfuis.
Il entre dans la pièce.
Héloïse, c'est la dernière fois. Demain, tout ira bien. Demain sera un autre jour, un retour à la vie normale.
- Que vais-je te faire aujourd'hui ? Me dit-il en glissant sa clée le long de ma joue.
Je bouge d'un coup, tirant sur mes chaînes accrochées sur le mur poisseux. C'est ce mur que je côtoie depuis pas mal de temps et beaucoup trop à mon goût.
- Oh, du calme tigresse, moi aussi il me tarde de te baiser. Oh ! Et si je te prenais contre ce mur. Oh oui ! Tu te rappelles de la première fois que je t'avais niquée jusqu'à ce que tu t'évanouisses ? Ah ça rappelle de bons vieux souvenirs... c'est tellement nostalgique ! C'était tellement jouissant de te donner de bonnes fessées bien méritées. Surtout quand tu saignais. Putain rien qu'en y repensant je bande. Regarde !
Reste forte.
Ne flanche pas.
Il attend que ça.
Héloïse, non !
- Oh, on pleure ? Je vais arranger ça.
Et je pleurais encore plus, lorsqu'il enleva ma larme avec sa langue, la remontant tout le long de ma joue, jusqu'au coin de mon oeil.
- Aller, assez perdu de temps, lève-toi et retourne-toi si tu ne veux pas que je passe par la manière forte.
Il avança sa bouche près de mon oreille pour me susurrer :
" Et Dieu sait à qu'elle point j'aime ça... "
~~
COURS HÉLOÏSE COURS ! Crié-je dans ma tête pour aller le plus vite possible.
Le problème ; je n'ai pas pu courir depuis que je suis ici, même marcher, j'étais toujours assise contre ce mur à prier d'être retrouvée.
C'était douloureux de courir après avoir passer des moins en ayant à peine bougé .
Mais il le faut. Il faut que je cours, il faut que je me sauve, que je m'enfouis, loin d'ici, loin de lui.
Je réussis à trouver la sortie. J'étais bien dans un sous-sol, une cave même. Et lorsque j'ai vu l'intérieur de sa putain de maison ! Je vivais dans la moisissure, dans la poisse, me lavant avec un gant et de l'eau de la bassine, et lui il avait un salon moderne, avec tout dernier crie !
Héloïse ne t'occupes pas de ça ! FONCE !
Lorsque je sortis de la demeure, le soleil m'agressit les yeux, le vent soufflait contre mon corps, mes cheveux flottaient dans les airs.
Ça faisait tellement longtemps...
Assez appréciée ! FONCE
Vite ! Je dois partir ! Je regardais où était sa voiture. Et lorsque je la vis c'était peine perdu. Je n'avais pas les clefs.
Ce n'est pas grave, je vais courir ! On ne doit pas être bien loin d'une autre maison.
Mais lorsque je fus plus habituée à la luminosité - trop forte encore- je ne vis que des champs.
J'avais oublié ; il était agriculteur.
Je décidais donc de courir, chaque pas me donnait l'impression d'avoir des cotons-tiges à la place des jambes. C'était une sensation atroce, j'épuisais mes forces plus que j'avançais. J'avais fait tout cela pour rien ; il va se réveiller, il va m'attraper, il va me réenfermer, il va se servir de moi, il va me torturer, il va me tuer et me brûler.
Mais d'un seul coup, comme si une divinité avait pitié de moi s'était enfin mise de mon côté ; Il y avait un vélo près de son portail.
Le plus vite possible, je le pris et commençais à pédaler. Mais la dernière fois que j'en avais fait date d'au moins cinq ans. Sans compter le fait que j'avais très peu utilisé mes jambes depuis que je me suis faite enlevée, je tombais. Je n'avais plus d'équilibre sur le vélo.
HÉLOISE PUTAIN CONCENTRE TOI ! IL PEUT ARRIVER D'UN MOMENT À L'AUTRE !
Je me redressai et appuyais sur la première pédale, mais lorsque je mis mon deuxième pieds sur celle de gauche, je la ratais et je retombais.
Dépêche-toi !! Concentre-toi !
S'il te rattrape... tu mourras dans le meilleur des cas. Dans l'autre, tu seras son jouet pour toujours.
Au bout de quelques essaies j'avais enfin réussi, le problème restait toujours mes deux jambes. Mais je me concentrais pour ne plus y penser : la liberté. Oui, cette chose dont beaucoup de personnes sont éloignées de sa signification, dont moi. Oui, grâce à la pensée de ce nom féminin, j'ai pris le courage d'avancer et de souffrir pour l'avoir enfin à moi.
Prenant confiance, je pédalais de plus en plus vite. Mais je ne voyais jamais le bout. Ce n'est que des champs avec une ligne droite ! Et si depuis tout ce temps je n'ai fait qu'un kilomètre ? Et s'il est déjà en route ? Et s'il a pris un autre chemin et m'attend à cinq cent mètres ? Sadique comme il est.
PLUS VITE HÉLOISE !
J'ai mal, il faut que je m'arrête, juste deux minutes.
NON HÉLOISE ! PLUS VITE ! CONTINUE ! TU AS EU PIRE ! CENT FOIS PIRE ! MILE FOIS PIRE ! UN MILLION FOIS PIRE !Tu veux que ça recommence ? Alors vas-y, arrête-toi.
Non. Non, NON ! Je ne veux pas ! Allez plus vite ! Putain plus viiite ! Une maison s'il vous plaît putain ! Une maison !
Mais rien.
Que des champs.
Continue Héloïse, ta liberté est à portée de main. Tout effort est toujours récompensé.
Cela doit faire dix heures pour mon corps, mais sûrement une demi-heure que je pédale le plus vite possible. Enfin, je crois, je ne maîtrise plus le temps depuis bien trop longtemps. Cinq minutes peuvent m'en paraître dix comme une. Je ne sais plus, je ne sais pas, je ne sais rien.
Je ne sais même pas où je me trouve, et encore moins où je vais. Je pédale juste. Même si les champs ont laissés place à de petites prairies.
Et c'est après quelques pensées plus tard que je vis une maison, non deux, trois !
Je vais enfin pouvoir être libre.
Je jetai le vélo. Non ! Il ne faut pas, il va savoir où je me suis arrêtée.
Je le cache derrière des hautes herbes.
La nuit commença à tomber.
Vite, il faut que je cours, ça fait trop longtemps que je suis partie. Il est là, il va bientôt être là.
Je cours, je cours, je cours.
Je rentre dans le jardin de la deuxième maison.
J'y vais et je toque. Je toque de toutes mes forces, je toque de détresse ! Aucune réponse.
Non, non NOOON !!
- OUVREZ-MOI JE VOUS EN SUPPLIE !! Hurlé-je en tapant sur la porte ayant un œillet.
Je tapais comme une dingue et pleurais toutes les larmes de mon corps.
Je ne veux pas retourner à la case départ. Je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien
Vite, les autres !
Je courrais vers le portail pour aller dans une autre maison quand je le vis, entrain de rouler doucement avec sa voiture sur la route.
PUTAIN NOOON !
Je retourne à la porte d'entrée et sonne, cette fois-ci.
- S'il vous plaît ! Il va me tuer, s'il vous plaît. Dis-je en pleurant sur le palier, glissant jusqu'au sol en m'y appuyant.
Je voyais qu'il s'était garé. Il va demander si je suis venue.
La nuit vient tout juste de tomber.
Peut être que je peux me cacher grâce à la penombre ?
Je n'ai pas eu besoin de chercher un plan de secours que la porte s'ouvrit. Et je rentrais, bousculant l'âme bien vaillante, tout en refermant la porte à clef avec une rapidité qui ne s'était jamais affirmée auparavant.
- CACHEZ-MOI ! CACHEZ-MOI ! Hurlé-je.
- Que voulez vous !? Dit un homme à côté d'une femme armée d'un couteau.
- Écoutez, je me suis fait kidnapper il y a très longtemps. Je suis Héloïse Martin, je ne sais pas si on a parlé de moi . MAIS S'IL VOUS PLAIT NE DISCUTEZ PAS ET CACHEZ-MOIII ! IL ARRIVE, IL VA VENIR ME CHERCHER NE LUI DÎTES PAS QUE JE SUIS ICI ! S'IL VOUS PLAIT ! NE DITES RIEN! À PERSONNE. Une nuit, s'il vous plaît. Supplié-je en pleurant.
- Je te l'avais dit qu'elle me disait quelque chose. Souffla la femme à son mari, du moins je pense.
- La penderie de la chambre d'ami. Je m'occupe si quelqu'un tocque. Déclara l'homme.
La femme m'aida à me relève. Elle m'amena à l'étage en prenant son téléphone fixe au passage et elle me cacha dans une penderie
- Je vais appeler la police, d'accord ?
- Merci.
Elle me souria. Et c'est là que la porte sonna.
- Je ferme la porte. Ne fais pas de bruits.
Et elle partit, me laissant seule.
- CHÉRI C'EST QUI ? Crie-t-elle en sortant de la chambre.
- RIEN ! JUSTE UN HOMME QUI CHERCHE SA SOEUR QUI S'EST PERDUE.
Puis plus rien. Je n'attendais plus rien. Elle doit être au rez-de-chaussé.
Quelques minutes plus tard j'entendais des pas. Mon cœur battait encore plus fort. Est-ce lui ? Les a-t-il assommé ? Il en est capable, juste pour être sûre qu'ils disent la vérité. Il ferait tout pour que je ne passe pas entre les mailles du filet. J'entendais la porte de la chambre s'ouvrir, j'entendais une respiration, c'est peut-être la mienne. Très possible car je respirais plus fort. J'ai peur.
Alors que les pas se rapprochaient, je fermais les yeux. Je ne veux pas que mes anges gardiens échoues.
La porte s'ouvrait pendant que mes yeux se serraient.
Mais rien ne se passa, j'ouvrais donc mon œil droit puis celui de gauche. C'était ma sauveuse. Un soulagement extrême me détendait.
Alors que j'allais m'effondrer et lui remercier, elle s'empressa de m'en empêcher.
- Chuut. On ne sait jamais, on va attendre qu'il part voir les autres maisons. Je vais appeler la police et tout expliquerc. Ok ?
J'hochais la tête.
Libérée, délivrée.
Je ne serais jamais plus torturée.
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1474 mots
J'espère que ce flash back vous a plu. Il y en aura d'autres, certains plus révélateurs d'autres pour savoir un petit peu plus sur ce qu'elle subissait.
Bien-sûr je garde le comment elle s'est échappée pour plus tard :)
⚠️ questions importantes voir chiantes 😂 ⚠️
J'ai une question niveau conjugaison et l'emploie du temps des flashs backs ;
Étant donné que j'ai envie que le lecteur puisse s'imaginer la scène, mieux que lorsqu'elle a été retrouvée, fin bref 2 ans après.
J'ai remarqué en relisant un mélange de présent et d'imparfait.
La première question est ; est-ce que ça va?
La deuxième est ; du coup, j'hésitais entre ; hurlé-je , crié-je et hurlais-je et criais-je, sachant qu'à la première partie du flash back, elle dit " je l attends, il arrive "
Et au deuxième il y a + d'imparfait mais un moment j'ai mis " dis-je " et pas " disais-je "
➡️➡️ J'AI UNE QUESTION À LAQUELLE TOUS LE MONDE PEUT ME RÉPONDRE !⬅️⬅️
selon vous, comment va se passer l'histoire ?? :) y'aura-t-il que des flashs backs et ses ressenties après ? Son intégration etc ? Que vous inspire-t-elle pour l'instant ? Réfléchissais avant de dire rien svp 😂
Bisous😗
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