Retour à la vie normal, ou presque.


Héloïse

Cela fait maintenant deux semaines que j'ai été " retrouvée ". Deux semaines que mon calvaire est terminé, enfin presque. Les journalistes qui m'harcèlent pour leur accorder ma première interview depuis mon retour, et le regard des gens que je croise, qui me juge ou ont un regard peiné, me mets mal à l'aise. Ce n'est pas tous les jours que l'on croise une fille kidnappée et classée morte, revenir deux années plus tard.

Cela fait deux ans que je n'étais pas sortie prendre l'air,  deux ans que je n'avais pas vu d'autres visages que le sien.  Deux ans que je n'ai pas vu le ciel, le soleil, la terre, la nature. Deux ans  que je n'avais pas revu ma famille et mes amis.  Deux ans que je suis morte. Mais ça fait deux semaines que je me suis réincarnée. Enfin...

- Héloïse ?

Je regardais ma psy, une des choses que l'on m'a prescrits depuis mon retour. Pour mon bien m'ont-ils dit. Mais pour moi ça ne l'est pas. Je veux une vie normale, comme mon ancienne vie : J'étais une simple étudiante en première année d'école vétérinaire.

- Héloïse ? Es-tu avec moi ?

Je sortais de mes pensées et me tournais vers la jolie blonde.

- Oui.

- Veux-tu te confier sur ce qu'il s'est passé ?

- Vous m'avez déjà posé la question. La réponse est toujours non. Je tournais ma tête et regardais devant moi. Je voyais les poissons nager dans leur aquarium.
Ils sont enfermés, comme je l'étais... Mais peut-être sont-ils heureux, eux ? Ils ne subissent pas ce que j'ai pu subir, donc je le suppose.

- Bien. Tu me le diras quand tu le désireras. Fais-tu des cauchemars ?

- Pourquoi cette question ?

- C'est une possibilité. Tu as dû vivre des choses affreuses, tu as dû avoir quelques séquelles.

- J'en ai en effet, mais je ne fais pas de cauchemars. Je fais des rêves.

- Des rêves ? Dit-elle étonnée. Quels genre de rêves ?

- Des rêves impossibles. Enfin si, mais il y aurait des conséquences. Vous ne voulez pas savoir.

- Si, tu peux me le dire.

Je me retournais pour la énième fois vers elle et regardais ses yeux émeraudes.

- Sa mort.

- La mort à qui ? Dit-elle en écrivant sur son carnet.

- Ne faites pas comme si vous ne le savez pas. Réfléchissez deux secondes. À moins que le fait  que vous soyez blonde affecte votre cerveau.

Elle ne répond pas à mon pique, comme ceux des jours précédents.
Je ne veux pas être ici, je lui ai déjà dit et je lui répète de cette façon.

- Et comment meurt-il ?

- J'ai déjà fait un rêve qu'il mourrait grâce à la justice, avec tous ce qu'il m'a fait. Mais c'est impossible. La peine de mort ne se pratique plus en France.

- Qu'est-ce qu'il vous a fait?

  Des choses, des choses que vous ne pouvez pas imaginer. Mon cerveau commençait à me remontrer les scènes, pour la millième fois.
Non, il ne faut pas, je vais pleurer, et je pleure devant personne. Non, je suis héloïse, héloïse la revenante, héloïse la femme forte, héloïse la femme réincarnée.

J'ai l'impression qu'ils attendent tous qu'une chose ; savoir ce qu'il m'a fait. Comme si c'était des petits potins de collégiens.

- Il y a que ça qui vous intéresse ! je me redressais de façon à être assise devant elle, sur mon fauteuil long.
À VOTRE AVIS !? QU'EST CE QU'IL A PU ME FAIRE ? HEIN !? TOUT LE MONDE S'EN DOUTE ! TOUT LE MONDE LE SAIT ! C'EST QUOI VOTRE PUTAIN DE BUT !? QUE JE LE DISE !? VOUS LE SAVEZ, PAS BESOIN QUE JE VOUS LE DISE PUTAIN ! C'ÉTAIT L'UNE DE SES OCCUPATIONS FAVORITES !!

Je m'étais levée, les larmes de rage commençaient à faire surface.

Je me dirigeai vers la porte.

- Héloïse, la séan...

- MAIS TA GUEULE ! QU'EST CE QUE JE M'ENFOU DE VOS SÉANCES DE MERDE ! JE VEUX UNE VIE NOR.MAL ! VOUS COMPRENEZ !? JE VEUX UN SEMBLABLE DE MON ANCIENNE VIE ! ET À CE QUE JE SACHE, JE N'ÉTAIS PAS SUIVIE PAR UN PSY !

Et je partais. J'avais l'impression que les murs s'affalaient sur moi, que j'étais emprisonnée. J'essayais de me contrôler, de ne pas être toujours sur la défensive, mais cela m'étais impossible.

D'ailleurs, à la salle d'attente tous les regards étaient sur moi. Et je restais là, comme collée au sol. Je les regardais tous, comme prise aux faits.

Je reussis que quelques secondes plus tard à sortir et me retrouvais dans la rue.

L'air frais me fit face, mes cheveux volés à la brise du vent. Je regardais à droite, puis à gauche. Personne doit m'approcher, sinon ça va recommencer.

Je voyais quelques personnes me regarder en marchant, et alerter leurs amis avec un coup de tête dans ma direction.
Je suis devenue une bête de foire.

Ignore-les.

J'avançai, je devais rejoindre la voiture ou Léa, une amie, m'attendait.
Lorsque j'arrivais - en marchant rapidement- à la voiture. Je la voyais à travers la vitre regarder son téléphone. Je tocquais donc pour qu'elle puisse m'ouvrir. Lorsqu'elle tourna la tête, et me vit, elle appuya sur le bouton pour déverrouiller les portes.
Lorsque je fus à l'intérieur elle regarda l'heure sur son téléphone.

- Il te reste encore quarante minutes. Pourquoi-

- Je suis partie. La coupé-je.

Elle me regarda, décida de ne rien demander et démarra la voiture.

Léa est une de mes amies faites à la prépa argo-véto au lycée Le Parc au sixième arrondissement de Lyon. On était toutes internes. Lorsque nous fûmes acceptés à l'école national vétérinaire, Léa, Victoire, Emma et moi avons décidés de faire une colocation.  Nous étions toutes les quatre très proches. Bien évidemment, j'étais toujours en contact avec mes amis du collège et du lycée. Mais avant d'être à Lyon, j'habitais à Clermont-Ferrand.
Et aujourd'hui, je réhabite quelques temps avec elle.
Bien-sûr, j'ai revu ma famille. Mais pas comme je l'aurais souhaité, avec tout ce que j'ai appris.

Après ma disparition, mes parents avaient divorcés, mon père qui ne touchait jamais à l'alcool allait tous les soirs dans des bars pour se saoulait la gueule.

Ma mère essayait de ne pas prendre le même chemin que mon paternel, et travaillait nuits et jours, oubliant ma petite soeur. Et elle, qu'est elle devenue ? Lorsque je l'ai vu, j'ai su. Elle était devenue la petite peste des films américains, elle n'était plus la même. Mais ce n'est pas de sa faute. À ses quatorze ans, lorsqu'une mère doit être là pour sa fille, la notre n'était pas présente.
Tout cela est de MA faute.
Je me dis même si tout ce qu'ils ont vécu n'ai rien comparé à tout ce que j'ai dû endurer.

  Mais surtout : c'était à cause de mon imprudence que je me suis faite kidnappée, j'aurais dû me méfier. Car oui, je le connaissais.

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1083 mots

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En espérant que cette histoire vous plaira.

  N'hésitez pas à me signaler les fautes d'orthographe, ponctuation, formulations de phrases etc.

Et il me tarde d'arriver au moment où je veux pour pimenter héhé !!

Ah oui, il peut y avoir des flashs backs avec peu de mots, dans ces cas là j'essaierai de publier aussi un chapitre.

-> Oui, beaucoup de flash back ne seront pas dans des chapitres.

Ils seront signalé par  ○● ( nom du flash back》 ) ○●

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