La blonde


Héloïse

- Héloïse Martin.

Lorsque j'entendais mon nom je me levai. J'étais en salle d'attente du cabinet psychologique. Il y avait plus d'un mois que je n'étais plus revenue. Et cela ne m'enchante pas vraiment de faire mon retour.

J'entrais dans la pièce, la psychologue derrière moi.

- Bonjour. Disais-je.

- Oh ! Bonjour Héloïse. Répondit-elle étonnée que je puisse dire ce mot. Je n'étais pas si impoli que ça quand même, elle exagère ! Je n'avais juste pas envie.

Je m'installais sur ce même fauteuil en cuir.

- Je pensais que vous aviez changer de psychologue, puisque vous ne voulez pas vous confier à moi.

- Eh bien, ce n'est pas le cas. Disais-je.

- Je vois du progrès. Dit-elle en notant sur son carnet. Avant, vous ne me parlez pas dès votre arrivée. Même le bonjour, je dois dire, ma fortement surprise. Elle marqua une pose et repris. Qu'avez-vous fait ce mois-ci ?

- Je suis restée avec mes amies. Emma, Léa et Victoire. Sauf quand elles étaient en cours. Mais lorsqu'elles étaient disponibles elles m'aidaient à m'ouvrir, à savoir, plutôt réapprendre à avoir une discussion normale...C'est à dire sans parler de tout ce qui est en lien avec ma disparition.

- Je peux noter qu'elles ont été d'une grande aide, surtout très efficaces. Et, niveau touché, une amélioration ?

Comme une enfant ayant fait une bêtise, je jouais avec mes doigts.

- Non. Avouais-je.

Ce n'est pas le fait de ne pas avoir peur qu'on me touche qui me dérange. C'est qu'elle me mets " non apte de reprendre ses études ". Je pense que c'est un besoin de les reprendre. Chacun à sa façon d'oublier, et surtout, à son rythme.

- Le fait que vous arriviez à tenir une conversation est déjà un bon début. Surtout d'avoir dis bonjour. Et niveau alimentation ?

- Je progresse. J'ai pris deux kilos.

- Oh c'est un bon début ! Il faut continuer ainsi et plus tard reprendre le sport ! Qu'aimerez-vous faire ?

- J'aimais la musculation mais je ne sais pas si je pourrai y retourner.

- C'est compréhensible. De toute façon on a encore un petit peu de temps sur ce qui est sport, vous avez le temps d'y réfléchir. Comment vous voyez-vous plus tard ?

Comment je me vois plus tard ? Une zombie ? Une femme à chat ? Je n'en sais rien. Mais ce que je sais à présent c'est pourquoi je détestais tant ces séances : Ses questions. Celles où je n'ai ni réponse où ni envie d'en parler. Un psychologue n'est-il pas sensé juste écouter et laisser son patient tout faire ? Parler tout seul et réfléchir ? Et on le remercie de nous avoir éclairé les yeux alors qu'il n'a strictement rien fait ? Payer des sommes pour finalement avoir un similaire de : parler à soit-même ? Et bien merci les clichés ! Quand on vous veut vous n'êtes plus là !

Alors que j'étais dans ma réflexion elle me regardait réfléchir. Pense-t-elle sûrement que je réfléchis sur sa question idiote ? Si elle savait ! Je m'en contre fou ! Tout cela est une perte de temps ! Moi tout ce que je veux c'est mon " APTE" !

C'est pour cela que j'arrêtais de râler dans mon intérieur et lui répondais.

- Je ne sais pas. Je ne suis pas voyante. Mais je sais que je veux être vétérinaire. Vous savez, l'année où je me suis faite kidnapper ? J'étais en première année d'école nationale vétérinaire à Lyon. Je pense reprendre.

- Est-ce possible ?

Que vais-je répondre ? Lui dire que j'y suis déjà allée et qu'il me faut un accord de sa part ? Elle va peut être penser que je me force et que c'est pour cela que je suis là.
Et elle n'a pas tout à fait tord.
Je suis bien ici avec elle pour cela. Et je me suis entraînée avec mes trois amies. Mais je n'ai pas menti sur un point ; elles m'ont bien aidé à savoir discuter, à savoir répondre, à ne pas avoir peur de dire certains mots pour ne pas être punis.
Je peux parler avec une personne mais pas très longtemps. Comme-ci je me rappelais que j'étais entrain de faire une bêtise. Ou même, trop me confier et que l'on me trahisse.

Pourquoi n'a-t-on pas pensé à cette question avec les filles...!

Bon, non, je ne vais pas lui dire que j'y suis déjà allée, elle va peut être se douter et se dire que je n'ai fait aucun effort en réalité.

- Je pense oui.Les Miss France reprennent après leur année, puisqu'elles sont dans l'obligation d'être disponible en plein temps. Pour ma part, ce n'est pas comme si j'étais partie de mon plein gré. Répondés-je.
Qui voudrait partir pour être avec lui ? Pour subir tous ça ? Même la personne qui aime se faire torturer de toutes les manières possibles ne voudrait pas, ne supporterait pas. C'est imaginable.

- Vous sentez-vous prête ? Ne serait-ce que se remettre dans les études ? Réavoir cette pression pour pouvoir réussir ?

- Oui.

- Et psychologiquement ? Comment appréhendez-vous la foule ?

Cette question avait de grande chance d'être posée, mais je n'avais pas eu le temps d'y réfléchir avec les filles, encore une fois...
Comment ferais-je ? Je ne le sais même pas. Rien qu'en voyant une trentaine de personnes devant le portail m'a mis dans un état de honte, de peur. Je ne sais pas, mais mon objectif est d'avoir 《 apte à reprendre ses études 》.

- L'habitude. Je pense m'y faire. J'y suis bien arrivée pendant ces deux années.

Elle ne répondit rien pour ma dernière remarque, elle nota juste sur son cahier.

- Le toucher ? Je veux dire, lors de la queue pour manger la cantine, en rentrant au portail, les bousculades aux couloirs... On est toujours collé à une personne à plusieurs reprise de la journée, et on ne les connaît pas forcément. Même le voisin de table.

Celle-là, je m'y attendais. Je vais simplement dire la vérité. Sans admettre que cela va être très difficile.

- C'est comme cela que je vais m'y faire, me réadapter. Je pense que cela va être bénéfique pour ma sociabilisation.

- Et être interrogée en classe ? Devant toute la classe ? Devoir parler à des personnes ? Certes vous avez fait une amélioration mais vous m'avez déjà vu entre 8 et 10 fois.

- Ça ne va rien changer à mes habitudes. Lorsque je changeais d'établissement en milieu d'année où je changeais car c'était le chemin d'un parcours scolaire, comme par exemple aller au lycée, je ne connaissais personne. Et pendant presque un mois je ne parlais pas vraiment, j'observais. Au final, ça sera mieux qu'avec vous.

- Vous n'avez pas tord. C'est vrai que si nous vous mettions dans le bain tous les jours ça serait plus efficace. Surtout que vous seriez obligée d'y aller pour réussir vos études, vous allez faire une meilleure amélioration. Cela peut-être mieux que certains exercices. Comme le fait d'apprendre une langue, au final.

- Voilà. Et en plus j'avancerai dans mes études. Je pense que cela peut m'aider à tourner la page, même si les débuts vont être durs.

Tout ce que j'ai dit est vrai. Pourquoi devrais-je mentir ? Si le principal voit qu'il'y a quelque chose qui ne va pas vis à vis de mon rapport et de la réalité, il pourra peut-être me virer. Sait-on jamais. Il vaut mieux avoir des précautions.
Puis, cela sert à rien de mentir, elle le verra. C'est une bonne psychologue.

- En tout cas, je vois que vous vous livrez un peu plus à moi. Je pensais que vous allez changer de psychologue étant donné que vous n'arrivez pas à vous confiez, et pour cela il faut avoir confiance.
D'ailleurs, je ne sais pas si c'est le cas avec vos amis mais vous devrez parler de ce qu'il s'est passé, peut être pas tout, du moins au début. Cela pourrait aussi vous aidez en extériorisant. Parler fait beaucoup de bien, vous savez ? Cela pourrait aussi vous faire avancer en plus de votre intégration dans votre école. Ça serait comme une délivrance psychologique, dire tous ce que l'on a sur le cœur, tout ce qui est lourd à porter. Normalement vous devriez le faire avec moi, c'est mon métier. Mais si vous n'y arrivez pas et vous ne faites rien pour, ça ne sert à rien. À part si ça vous fait quand même du bien d'être entre ces quatre murs.

- Effectivement, je ne me confie pas à vous. Je ne parle pas de ce qui m'est arrivée, même avec mes autres amies car elles m'aident à parler facilement d'autre chose que de ça et faire plus de cinq phrases. Alors, je ne leur en parle pas, et je ne veux pas, et je veux pas vous dire pourquoi. À part une partie ; je n'y arrive pas.

- C'est votre choix, mais avoir une confidente ou un confident serait bien pour vous. En tout cas, j'espère que vous pourriez reprendre vos études le plus tôt possible. Surtout si cela peut-être comme une thérapie pour vous. Autant faire une pierre deux coups.

Et là, pour une fois depuis mon arrivée à Lyon j'étais heureuse ; j'aurai plus de possibilité de reprendre des études, reprendre une vie normal, tout oublier, comme si j'avais dormi et subit des cauchemars depuis deux ans.

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1 260mots !

J'espère que ce chapitre vous a plu, même s'il n'est pas très intéressant, mais obligé.

* Héloïse a fait une amélioration grâce à ses amies. Sans parler qu'elles ont triché en essayant de savoir les questions possibles pour qu'héloise puisse avoir la " bonne " réponse et pour pouvoir reprendre ses études.

* Voyez-vous l'indice qui peut nous amener au déroulement de l'histoire ? Cette question est pour ceux qui ne regarde pas les mots clefs des histoires avant de les commencer x)

-> oui, pour moi une histoire sans ça... je m'ennuie x).

* Des idées pour la suite :) ?

Je suis généreuse à poster aussi vite. Mais il me tarde à moi aussi les moments que je veux, donc j'ai cette envie d'écrire, et je suis donc en avance sur les chapitres :)

Bonne journée 😉😚

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