Réunion au Parc
Le message de Sophia avait déclenché une vague de panique parmi ses amis. Ils se connaissaient depuis assez longtemps pour comprendre que si Sophia disait que c'était "urgent", c'était vraiment sérieux. Emma, Liam, et Aiden laissèrent tomber ce qu'ils faisaient et se précipitèrent vers le parc où ils se réunissaient habituellement.
Le parc, baigné dans la lumière tamisée du soir, était presque désert lorsque les trois amis arrivèrent, chacun venant d'une direction différente. Emma, la première à arriver, scrutait l'horizon avec anxiété. Quelques instants plus tard, Liam apparut, suivi de près par Aiden, qui semblait particulièrement inquiet.
"Elle est là-bas," dit Emma en pointant vers un banc à l'ombre des arbres, où Sophia était assise, les épaules affaissées.
Tous trois s'approchèrent d'elle en silence. Sophia leva les yeux et les vit arriver. Son visage était une toile de fatigue et de tristesse. Elle essaya de sourire, mais c'était un effort visible.
"Sophia, qu'est-ce qui se passe ?" demanda Emma, la voix tremblante d'inquiétude, en s'asseyant à côté d'elle.
"Oui, tu nous as tous fait une peur bleue," ajouta Liam, s'agenouillant devant elle pour la regarder dans les yeux.
Aiden se tenait debout, les mains tremblantes, n'osant pas parler, mais son regard disait tout : il était terrifié pour elle.
Sophia prit une profonde inspiration, essayant de rassembler ses pensées. "J'ai eu une grosse dispute avec mes parents," commença-t-elle. "Ils veulent que je me fasse interner et que je prenne des médicaments pour mon trouble bipolaire. Ils ne comprennent pas que je veux essayer de trouver un équilibre par moi-même."
Emma posa une main réconfortante sur le bras de Sophia. "Oh Sophia, je suis tellement désolée. C'est tellement difficile quand les gens ne comprennent pas."
Liam serra les poings, sa colère visible. "C'est tellement injuste. Ils devraient te soutenir, pas te pousser dans une direction que tu ne veux pas prendre."
Aiden, enfin trouvant sa voix, s'assit à côté de Sophia et la regarda avec une intensité chaleureuse. "Tu n'es pas seule dans ça, Sophia. Nous sommes tous là pour toi. Et nous te soutiendrons, peu importe ce que tu décides de faire."
Sophia sentit les larmes monter, mais cette fois, ce n'était pas seulement de la tristesse. C'était aussi de la gratitude. "Merci. Je ne sais pas ce que je ferais sans vous."
Emma prit la main de Sophia et la serra doucement. "Nous sommes une équipe. Nous traversons tout ça ensemble."
Liam hocha la tête avec détermination. "Exactement. Et tu n'as pas à te faire interner si ce n'est pas ce que tu veux. Il y a d'autres moyens de gérer ton trouble bipolaire, et nous t'aiderons à les trouver."
"J'ai l'impression que mes parents m'écoutent quand je parle de mon trouble bipolaire, mais ils n'entendent pas vraiment ce que je dis. Ils semblent uniquement se concentrer sur leurs propres solutions, comme si c'était la seule manière de m'aider."
Emma hocha la tête, comprenant parfaitement la frustration de Sophia. "C'est tellement difficile quand les gens pensent qu'ils savent ce qui est mieux pour nous, sans vraiment essayer de comprendre notre point de vue."
Sophia soupira. "Ils ne voient pas que leur insistance sur les médicaments et l'internement me fait sentir encore plus isolée et incomprise. Je ne veux pas être vue comme une malade à enfermer."
Emma posa une main réconfortante sur celle de Sophia. "Pourquoi ne pas venir dormir chez moi pendant quelques jours ? Ça te donnera un peu d'espace pour respirer et réfléchir. Mes parents ne poseront pas de questions et tu pourras te sentir plus tranquille."
Sophia sembla hésiter, mais un sourire timide apparut sur son visage. "Ce serait vraiment gentil, Emma. Je pense que j'en ai vraiment besoin."
Pendant ce temps, Aiden avait sorti son téléphone et faisait des recherches frénétiques. "Sophia, écoute ça," dit-il après quelques minutes. "Il y a des thérapies alternatives pour le trouble bipolaire qui ne nécessitent pas forcément des médicaments ou l'internement. Par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale, les routines de sommeil strictes, et certaines approches nutritionnelles. On peut aussi envisager des techniques de gestion du stress comme la méditation ou le yoga."
Sophia écouta attentivement, son intérêt piqué. "Vraiment ? Je savais qu'il y avait des thérapies, mais je ne pensais pas que ce serait une alternative viable aux médicaments."
Aiden hocha la tête avec enthousiasme. "Oui, et regarde ici," ajouta-t-il en montrant son écran. "Il y a aussi des groupes de soutien spécifiquement pour les personnes atteintes de trouble bipolaire, où tu pourrais parler à des gens qui comprennent exactement ce que tu vis."
Sophia sentit une lueur d'espoir grandir en elle. "Merci, Aiden. C'est exactement ce que j'avais besoin d'entendre. Je me sens tellement mieux en sachant qu'il y a d'autres options."
Liam, qui avait écouté attentivement, ajouta : "Nous sommes là pour t'aider à explorer toutes ces options. Tu n'as pas à faire ça seule."
Emma se tourna vers Sophia, un sourire chaleureux sur le visage. "Alors, c'est décidé. Tu viens chez moi ce soir. On peut parler de tout ça plus en détail et commencer à mettre en place un plan."
Sophia acquiesça, se sentant entourée par l'amour et le soutien de ses amis. "Merci, vraiment. Vous ne savez pas à quel point ça compte pour moi."
Aiden prit une profonde inspiration. "J'ai parlé à mes parents de mes TOC aujourd'hui. Ils m'ont demandé quelles solutions je voulais envisager. Peut-être que nous pouvons trouver une approche similaire pour toi, Sophia. Quelque chose qui te convient vraiment."
Après un moment de discussions générales, Liam prit une profonde inspiration et décida de partager ce qui le troublait.
"J'ai parlé à mes parents de mes crises d'anxiété," commença-t-il, la voix hésitante. "Je leur ai expliqué comment je me sentais avant chaque match, chaque examen, et même dans des interactions sociales simples."
Tous les regards se tournèrent vers lui, emplis de sollicitude et d'intérêt. Emma, Sophia, et Aiden savaient que ce sujet était sensible pour lui.
"Et qu'ont-ils dit ?" demanda Emma doucement, redoutant déjà la réponse.
Liam serra les poings, son visage exprimant un mélange de frustration et de tristesse. "Ils m'ont dit que mes crises d'anxiété ne sont rien, que c'est normal de se sentir stressé parfois, et que je dois apprendre à les gérer parce que... parce que je suis un homme."
Un silence pesant tomba sur le groupe. Chacun prenait la mesure de l'impact que de telles paroles pouvaient avoir sur Liam. Sophia, encore secouée par ses propres révélations, ressentait profondément la douleur de Liam. Emma se rapprocha instinctivement de lui, posant une main réconfortante sur son bras.
"Je suis tellement désolée, Liam," dit-elle, la voix empreinte de compassion. "C'est tellement injuste de minimiser ce que tu ressens comme ça."
Liam haussa les épaules, essayant de masquer la douleur par un sourire forcé. "Ils pensent qu'en étant plus dur, je vais réussir à surmonter ça. Mais ce n'est pas si simple. C'est comme si je me battais contre un ennemi invisible à chaque instant."
Aiden, se sentant profondément touché, prit la parole. "Liam, les crises d'anxiété sont réelles et elles peuvent être dévastatrices. Ce n'est pas une question de force ou de faiblesse. Nous le savons tous ici. Tu n'as pas à porter ce poids tout seul."
Sophia, retrouvant sa propre voix après les événements de la veille, ajouta : "Mes parents veulent aussi imposer leurs solutions sans vraiment m'écouter. C'est difficile, mais nous devons trouver des moyens de gérer nos situations à notre manière."
Liam acquiesça, reconnaissant pour leur soutien. "Je sais que vous comprenez. Ça m'aide tellement de pouvoir en parler avec vous. Mais ça fait mal de savoir que mes propres parents ne voient pas la gravité de la situation."
Emma prit une profonde inspiration. "Tu es fort, Liam, mais pas à cause de ce que tes parents pensent. Tu es fort parce que tu fais face à tes peurs et tu continues d'avancer malgré tout. Et nous sommes là pour t'aider à trouver des moyens de gérer ton anxiété, des moyens qui te conviennent vraiment."
Aiden, toujours pragmatique, sortit son téléphone. "Il existe des techniques spécifiques pour gérer l'anxiété. La thérapie cognitivo-comportementale, la méditation, la respiration profonde, et même certaines applications qui peuvent t'aider à surveiller et à gérer ton niveau de stress."
Liam sembla intéressé. "Tu penses que ça pourrait m'aider ?"
"Absolument," répondit Aiden avec assurance. "Nous pouvons même essayer certaines de ces techniques ensemble. Et si tu veux, je peux te montrer quelques-unes des applications que j'ai trouvées."
Liam sourit, pour la première fois ce soir-là, un sourire sincère. "Merci, les amis. Vous ne savez pas combien ça compte pour moi."
Emma prit une profonde inspiration, se préparant à parler de sa propre confrontation.
"J'ai parlé à mes parents de ma dépression," commença-t-elle, sa voix tremblant légèrement. Les regards de ses amis se tournèrent vers elle, emplis d'attention et de soutien. "Je leur ai enfin dit à quel point je me sentais submergée depuis la mort de mon frère."
Sophia, Liam, et Aiden restèrent silencieux, attendant qu'elle continue. Ils savaient que ce moment était important pour Emma.
"Au début, ils ont pris ma dépression à la légère, en disant que c'était normal d'être triste après une perte," poursuivit-elle, ses yeux brillant de larmes retenues. "Mais quand je leur ai dit que je prenais des médicaments, ils ont réalisé que c'était plus sérieux qu'ils ne le pensaient."
Emma fit une pause, cherchant les mots justes. "Ils m'ont proposé de faire une thérapie familiale. Ils pensent que cela pourrait nous aider à mieux comprendre ce que chacun traverse et à nous soutenir mutuellement."
Liam hocha la tête, reconnaissant le courage d'Emma. "C'est bien qu'ils veuillent participer et comprendre mieux ce que tu vis."
Sophia ajouta doucement : "La thérapie familiale pourrait être une bonne chose. Si tes parents sont prêts à s'engager, cela pourrait vraiment aider à améliorer votre communication et votre soutien mutuel."
Aiden, toujours pragmatique, ajouta : "La thérapie familiale peut aussi les éduquer sur ce que tu traverses, afin qu'ils puissent te soutenir de manière plus adéquate."
Emma sourit, reconnaissante pour les encouragements de ses amis. "Oui, je pense que ça pourrait être une bonne chose. Même si c'est effrayant de devoir tout partager devant un thérapeute, je suis prête à essayer. Je veux vraiment que les choses s'améliorent."
Liam prit une profonde inspiration, se sentant inspiré par le courage de ses amis. "Nous faisons tous face à nos propres démons, et c'est incroyablement difficile. Mais je pense que parler de nos luttes est la première étape pour aller mieux."
Sophia acquiesça. "Parler est difficile, mais c'est aussi libérateur. Nous ne devons pas affronter ces batailles seuls."
Aiden, après avoir trouvé des informations sur les solutions alternatives pour Sophia, se tourna vers Emma. "Si jamais tu as besoin de parler ou si la thérapie familiale devient trop intense, nous sommes là pour toi, Emma. Tu peux toujours compter sur nous."
Emma sentit une vague de chaleur l'envahir. "Merci, les amis. Votre soutien signifie beaucoup pour moi. Nous allons traverser tout cela ensemble, comme toujours."
Cette soirée-là, Sophia fit ses valises et se rendit chez Emma. Les parents d'Emma, accueillants et compréhensifs, lui offrirent un refuge sans poser de questions. Les deux amies passèrent la soirée à discuter, à explorer les options proposées par Aiden, et à planifier des étapes concrètes pour aider Sophia à gérer son trouble bipolaire.
Alors qu'ils quittaient le parc cette nuit-là, une nouvelle résolution les animait. Ensemble, ils affrontaient leurs peurs et trouvaient des moyens de surmonter les obstacles. Leur amitié, bâtie sur la compréhension et le soutien mutuel, était leur plus grande force. Et peu importe les défis qui se présenteraient, ils savaient qu'ils pouvaient compter les uns sur les autres pour les surmonter.
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