Retour à la réalité - Sophia
Sophia posa doucement son crayon, respirant profondément alors qu'elle contemplait les pages remplies de son carnet, chacune racontant visuellement son voyage à travers la tempête émotionnelle. Elle sentait une lourde fatigue l'envahir, mêlée d'un soulagement indescriptible après avoir laissé libre cours à ses tourments intérieurs à travers l'art.
Cependant, à peine eut-elle fini de reprendre son souffle qu'une nouvelle vague d'émotion la submergea. Les cris qu'elle avait contenu si soigneusement éclatèrent soudainement de sa poitrine, un cri primal de douleur et de libération qui résonna à travers sa chambre.
Ses parents, alertés par le son déchirant, se précipitèrent à sa porte, inquiets et confus. Sa mère ouvrit la porte en grand, son visage exprimant à la fois la peur et l'urgence. « Sophia, que se passe-t-il ? »
Sophia était assise sur le sol près de son bureau, ses mains serrées contre sa poitrine, son regard perdu dans le vide. Les larmes roulaient sur ses joues, une marée de détresse et de soulagement qui déferlait en elle.
Son père entra à son tour, son expression se durcissant d'inquiétude en voyant sa fille dans cet état de détresse. « Sophia, ma chérie, que s'est-il passé ? »
Elle essaya de répondre, mais les mots se coincèrent dans sa gorge. À la place, elle tendit le carnet ouvert à ses parents, les dessins chaotiques et émotionnels étalés sur les pages comme des preuves visuelles de son tumulte intérieur.
Sa mère s'agenouilla à côté d'elle, prenant doucement ses mains tremblantes dans les siennes. « Sophia, tu as eu une journée difficile. Je suis là, nous sommes là pour toi. »
Son père s'approcha également, posant une main réconfortante sur son épaule. « Tu ne dois pas porter ça seule, ma chérie. Parle-nous de ce que tu ressens. »
Sophia ferma les yeux, laissant les larmes couler librement maintenant qu'elle était entourée par l'amour et le soutien de ses parents. Elle leur parla de la montagne russe émotionnelle qu'elle avait vécue depuis qu'ils étaient rentrés du parc d'attractions, de l'incertitude et des tourments qui l'avaient assaillie même au milieu des moments de joie avec ses amis.
Sophia, encore bouleversée par la crise émotionnelle qu'elle venait de traverser, sentait le regard inquiet et scrutateur de ses parents posé sur elle. Ils échangeaient des regards empreints de préoccupation, cherchant à comprendre ce qui pouvait bien la tourmenter de manière si intense.
Sa mère, caressant doucement son épaule, brisa finalement le silence pesant. « Sophia, ma chérie, est-ce que tout cela a un rapport avec tes dessins ? »
Sophia leva les yeux vers sa mère, surprise par la question. « Mes dessins ? »
Son père prit la parole, sa voix empreinte d'une inquiétude maternelle palpable. « Ce que tu as montré dans ton carnet, c'est très... intense, Sophia. Nous savons à quel point tu es passionnée par l'art, mais parfois... »
Il hésita, cherchant ses mots avec précaution. « Parfois, les artistes ont des émotions très fortes, et ils les expriment de façon très intense. C'est quelque chose qu'on appelle parfois le syndrome de l'artiste. »
Sophia fronça les sourcils, essayant de comprendre ce que ses parents voulaient dire. « Le syndrome de l'artiste ? »
Sa mère acquiesça doucement. « Oui, c'est quand les artistes ressentent les choses très profondément et les expriment à travers leur art de manière très intense. »
Sophia réfléchit un instant, ses pensées encore embrumées par les émotions de tout à l'heure. « Vous pensez que c'est ça ? Que je... que je suis juste trop émotive et que je l'exprime à travers mes dessins ? »
Son père lui adressa un sourire compréhensif. « C'est possible, ma chérie. Nous voulons juste être sûrs que tu vas bien. »
Sa mère ajouta avec douceur : « Parfois, parler à quelqu'un qui comprendra comment canaliser toutes ces émotions pourrait être utile, comme un thérapeute spécialisé dans l'art. »
Sophia réfléchit à leurs paroles. Elle savait qu'elle avait toujours ressenti les choses intensément, que son art était souvent le reflet de ses émotions les plus profondes. Peut-être que ses parents avaient raison. Peut-être avait-elle besoin d'une aide spécialisée pour comprendre et gérer cette intensité émotionnelle qui la bouleversait parfois.
Elle acquiesça lentement, sentant une lueur d'acceptation briller au fond d'elle-même. « Peut-être que c'est une bonne idée. »
Ses parents échangèrent un regard de soulagement mêlé d'affection. « Nous sommes là pour toi, Sophia », assura son père.
Sa mère lui caressa la joue doucement. « Nous trouverons quelqu'un pour t'aider à traverser tout ça, d'accord ? »
Sophia hocha la tête, encore plongée dans ses réflexions. « C'est vrai, le dessin m'aide énormément, mais je ne suis pas sûre d'aimer cette idée du syndrome de l'artiste. Ça me semble un peu réducteur, comme si on me collait une étiquette. »
Sa mère la regarda avec douceur, ses yeux emplis de compréhension. « Je comprends, ma chérie. Peut-être que le terme "syndrome de l'artiste" te dérange, mais il y a quelque chose de vrai dans ce que ton père essaie de dire. »
Sophia fronça les sourcils, curieuse et attentive. « Qu'est-ce que tu veux dire, maman ? »
Sa mère prit une profonde inspiration, cherchant les mots justes. « Tu sais, le dessin est ton médicament, Sophia. C'est là que tu trouves la paix, que tu arrives à calmer ton esprit. Mais c'est aussi ta maladie, parce que ça te plonge dans des émotions très profondes, parfois douloureuses. C'est comme si tu étais en équilibre sur un fil, et ton art te donne la force de rester debout, même quand ça devient difficile. »
Sophia sentit une émotion nouvelle l'envahir. « Donc, tu veux dire que c'est à la fois mon refuge et mon défi ? »
« Exactement, ma chérie », répondit sa mère en lui prenant la main. « Ton art est ton espace de guérison, mais il est aussi le miroir de tes batailles intérieures. C'est ce qui fait de toi une artiste unique, avec une sensibilité que peu de gens peuvent comprendre. »
Sophia se sentit apaisée par ces mots. « Je comprends mieux maintenant. Peut-être que j'avais besoin d'entendre ça pour réaliser que je dois continuer à dessiner, pas seulement pour exprimer mes émotions, mais aussi pour me soigner. »
Son père sourit, heureux de la voir accepter cette perspective. « Tu es une artiste, Sophia, et ton art est ton chemin. On est là pour te soutenir, peu importe où ce chemin te mènera. »
Sophia, sentant un nouveau courage en elle, hocha la tête avec détermination. « Merci, maman, papa. Vous avez raison. Le dessin est ma façon de vivre, de guérir et de comprendre le monde. Je vais continuer à m'en servir, même quand ce sera difficile. »
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