Retour à la réalité - Liam
Liam ferma la porte derrière lui avec précaution, comme s'il craignait de déclencher une explosion. Chaque pas résonnait dans le hall d'entrée, un écho sourd de tension accumulée. Il posa son sac à dos près de la porte, sentant le poids du stress s'ajouter à celui des livres et des dossiers qu'il transportait chaque jour.
La maison semblait plongée dans un silence oppressant, souligné par l'absence des sons familiers qui rendaient autrefois ce foyer si accueillant. Liam avait grandi dans cette maison, mais ces derniers temps, il avait l'impression d'être un étranger dans son propre chez-soi.
Il se dirigea vers la cuisine, où son père était assis à la table, plongé dans son journal. À la vue de Liam, il releva à peine les yeux, ses traits tirés par une journée de travail qui semblait ne jamais se terminer.
« Salut, papa », dit Liam d'une voix hésitante, essayant de cacher la tension qui serrait sa gorge.
Son père marqua un temps avant de répondre d'un ton distant. « Salut. »
Liam se servit une tasse de café, essayant de trouver un semblant de normalité dans cette atmosphère tendue. Mais chaque mouvement semblait amplifié dans le silence pesant qui régnait entre eux. Il savait que les choses avaient changé depuis quelque temps, depuis que son père avait du mal à comprendre les défis qu'il affrontait au quotidien.
Le stress de l'école, les attentes écrasantes des professeurs, les projets à rendre dans des délais impossibles – tout cela pesait lourdement sur Liam. Il avait essayé de partager ses préoccupations avec son père, mais leurs conversations se transformaient souvent en disputes, en incompréhensions mutuelles qui semblaient creuser un fossé de plus en plus profond entre eux.
« Comment s'est passée ta journée ? » demanda son père, essayant de paraître intéressé malgré l'épaisseur du journal qu'il tenait devant lui.
Liam hésita un instant, choisissant soigneusement ses mots. « C'était... bien. »
Son père hocha distraitement la tête, semblant plus absorbé par les nouvelles à l'encre noire qui couvraient les pages du journal que par ce que son fils pouvait ressentir.
Liam savait que son père n'était pas insensible, mais il avait du mal à se connecter avec lui ces derniers temps. Il avait besoin de soutien, de compréhension, de quelqu'un qui écoute réellement ses préoccupations plutôt que de simplement les balayer du revers de la main.
Il se sentit soudain submergé par un mélange complexe de frustration et de tristesse. Il avait grandi en admirant son père, en cherchant à suivre ses pas, mais maintenant, il se sentait souvent seul face à ses propres défis.
« Papa, je... » commença-t-il, mais il fut interrompu par le bruit strident du téléphone portable de son père qui sonnait.
Son père soupira, décrochant rapidement et s'absorbant dans la conversation qui suivit. Liam se sentit encore plus isolé, comme si même ses tentatives timides de communication étaient destinées à l'échec.
Il posa sa tasse de café à moitié pleine sur le comptoir, abandonnant l'idée de trouver du réconfort dans la chaleur du breuvage. Il avait besoin d'espace, de calme, de se retrouver loin de cette atmosphère étouffante.
Sans un mot de plus, Liam retourna dans le hall d'entrée, récupéra son sac à dos et monta lentement à l'étage. Il se dirigea vers sa chambre, un sanctuaire où il pouvait au moins échapper temporairement aux tensions de la maison. Il verrouilla doucement la porte derrière lui, se laissant tomber sur son lit avec un soupir de soulagement.
À travers la fenêtre, il voyait les lumières de la ville qui s'allumaient lentement à mesure que la nuit tombait. Il savait qu'il devait trouver un moyen de gérer le stress, de se recentrer sur ce qui était vraiment important pour lui. Mais ce soir-là, tout ce qu'il pouvait faire était de se laisser porter par le silence de sa chambre, en espérant que demain apporterait un peu plus de compréhension et de connexion dans ce foyer autrefois si chaleureux, maintenant si fragile et instable.
Liam était assis à la table de la cuisine, fixant distraitement son bol de céréales presque vide. Sa mère s'activait autour de lui, préparant le petit-déjeuner pour la famille. L'atmosphère était calme mais chargée d'une tension sous-jacente, semblable à une tempête qui menace d'éclater à tout moment.
Elle avait remarqué le changement d'humeur de Liam depuis quelques jours maintenant. Son habituel sourire confiant s'était effacé pour laisser place à une expression plus renfermée, ses gestes étaient devenus plus hésitants. Elle savait que quelque chose le préoccupait, mais ses tentatives pour en discuter avec lui avaient souvent été accueillies par des réponses évasives ou par un retrait dans un silence réservé.
Ce matin-là, alors qu'elle posait une tasse de café devant lui, elle décida de briser le silence qui pesait sur la maison.
« Liam, il faut qu'on parle », commença-t-elle d'une voix douce mais ferme.
Liam leva les yeux, surpris par la gravité dans le ton de sa mère. Il savait que cette conversation était inévitable, mais cela ne l'empêchait pas de craindre ce qui allait suivre.
« Je sais que tu as eu une crise pendant le tournoi de basketball », dit-elle, ses yeux plongés dans les siens, cherchant à établir un contact qui semblait se dérober.
Liam baissa les yeux vers son bol, une boule d'anxiété nouant sa gorge. Il avait espéré pouvoir garder cet incident pour lui-même, ne voulant pas inquiéter sa famille davantage. Mais il savait que sa mère voyait à travers ses tentatives de dissimulation.
« Je... je ne sais pas ce qui m'est arrivé », murmura-t-il finalement, laissant échapper un soupir de frustration.
Sa mère s'assit en face de lui, ses traits empreints de préoccupation maternelle. « Tu étais tellement nerveux avant ce match. Je t'ai vu, Liam. »
Il hocha lentement la tête, les souvenirs de cette journée tumultueuse remontant à la surface. Le match avait été crucial pour l'équipe, une opportunité de se qualifier pour les championnats régionaux. Mais à mesure que l'heure du match approchait, Liam avait senti une anxiété grandissante le submerger, une peur incontrôlable de décevoir ses coéquipiers, ses amis, sa famille.
« J'ai essayé... J'ai vraiment essayé », murmura-t-il, se sentant submergé par l'émotion alors qu'il se remémorait les moments de panique sur le terrain.
Sa mère posa doucement sa main sur la sienne, un geste de réconfort qui le fit fondre légèrement. « Liam, tu n'as pas à porter tout ça tout seul. Je suis là pour toi. »
Il déglutit difficilement, les mots qu'il gardait enfouis au fond de lui-même menaçaient de déborder. « Mais... mais tu ne comprends pas. Personne ne comprend... »
Sa mère le regarda fixement, cherchant à saisir ce que Liam n'arrivait pas à exprimer. « Que veux-tu dire, Liam ? »
Il hésita, cherchant comment expliquer cette spirale de peur et d'incompréhension qui l'avait envahi. « C'était comme si... comme si tout devenait flou autour de moi. Comme si... »
Il se stoppa, incapable de mettre des mots sur cette sensation de perte de contrôle, de cette peur irrationnelle qui l'avait submergé ce jour-là.
Sa mère prit une profonde inspiration, ses yeux emplis d'une détermination maternelle. « Liam, tu sais que tu peux me parler. Peu importe ce que c'est, nous pouvons traverser ça ensemble. »
Il sentit une bouffée d'émotion lui serrer la poitrine. Sa mère était là, offrant son soutien inconditionnel comme elle l'avait toujours fait, mais il craignait toujours qu'elle ne comprenne pas vraiment la profondeur de ses luttes intérieures.
« Je... J'ai juste eu tellement peur », avoua-t-il enfin, ses yeux brillant de larmes qu'il avait retenues trop longtemps.
Sa mère prit sa main dans la sienne, la serrant doucement. « Je suis désolée, Liam. Je ne savais pas que tu traversais ça tout seul. »
Il secoua la tête lentement, sentant le poids de ses secrets se dissiper légèrement. « Ce n'est pas de ta faute. C'est juste... difficile. »
Elle lui sourit doucement, une lueur de fierté mêlée de tristesse dans ses yeux. « On va trouver une solution, surtout qu'il y aura un sélectionneur et je veux que tu ailles à la meilleure des université.»
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