Chapitre 7 - Epilogue

La débâcle que fut cette tentative d'usurpation d'identité porta un coup terrible à la crédibilité de Lila.

Certes, dans l'école, il lui restait quelques fidèles éblouis par son charisme pour la croire et l'écouter religieusement. Mais, dans l'ensemble – et au sein de sa classe en particulier - tous prenaient désormais ce qu'elle disait avec énormément de prudence. Lorsqu'elle racontait une de ses extraordinaires histoires, ses interlocuteurs ne se pâmaient plus d'admiration. Ils l'écoutaient, poliment, avant de reprendre leurs activités comme si de rien n'était et d'oublier aussitôt cette conversation.

Le quotidien de Lila n'aurait pas plus être plus différent de celui qu'il était avant qu'elle tente de se faire passer pour Ladybug.

Son nom n'était plus prononcé avec émerveillement.

Ses aventures fantastiques n'étaient plus le principal sujet de conversation de l'école.

Ses professeurs ne lui accordaient plus de faveurs sans lui demander – enfin – un justificatif dûment signé par un médecin ou par sa mère.

Sa mère, sa propre mère, avait même été convoquée par le principal pour discuter de ses nombreuses absences dont la légitimé était désormais mise en doute.

(S'en était d'ailleurs suivit une punition spectaculaire, dont la liste exhaustive des détails restait encore inconnue mais qui comprenait entre autres de très nombreuses heures de colle, des devoirs supplémentaires, une interdiction de sortir à durée indéterminée, une confiscation de téléphone ainsi que des excuses devant toute la classe.)

Dire que Lila vivait mal sa chute de popularité était un doux euphémisme. Elle ne cessait de rejeter le blâme sur Ladybug, sur Marinette, sur Adrien, sur Jagged Stone, sur la Terre entière hormis elle-même. Même le semblant de courtoisie avec laquelle les autres élèves la traitaient désormais paraissait être pour elle la pire des insultes.

Le fait que ces égards soient le fait de l'impulsion de Marinette, déterminée à ne pas laisser la situation s'envenimer, ne faisait qu'ajouter du sel sur la plaie.

Lila ne décolérait pas.

Elle ne voulait pas qu'on la traite aimablement.

Elle voulait qu'on l'envie. Qu'on l'admire. Qu'on la vénère.

Elle voulait traîner Marinette et tous ses amis dans la boue, et regagner les sommets de popularité desquels ses ultimes mensonges l'avaient fait chuter.

Alors, elle racontait de nouvelles histoires fabuleuses, cherchait de nouveaux moyens de s'attirer la sympathie, lançait de nouvelles rumeurs. En désespoir de cause, elle essaya même de contacter Gabriel Agreste, dans l'espoir qu'une campagne de publicité aux côtés d'Adrien lui permette de retrouver sa gloire perdue. Mais à sa grande déconvenue, ses tentatives ne rencontrèrent rien d'autre qu'une froide fin de non-recevoir.

Si Lila refusait de reconnaître ses torts, il n'en était pas de même pour les autres élèves de sa classe.

Marinette eut droit à des excuses en bonne et due forme de la part de ses amis.

Tour à tour, tous mirent un point d'honneur à venir la voir discrètement pour lui demander pardon. Libre à elle d'accepter ensuite de les excuser ou non - ce qu'elle fit bien volontiers, mais non sans leur rappeler que leur attitude l'avait blessée et qu'elle attendait mieux de leur part à l'avenir.

La relation que Marinette entretenait avec ses camarades de classe n'en sortie que grandie, et leur amitié devint encore plus forte qu'avant l'arrivée de Lila.

Chloé ne s'excusa pas. Si elle offrit un après-midi dans un spa de luxe à Marinette, ce fut uniquement par pure coïncidence, parce qu'elle-même et toutes les personnes un tant soi peu importantes de son entourage avait tous quelque chose à faire à cet instant précis et qu'elle préférait faire don de sa réservation à des indigents plutôt que de gaspiller de l'argent pour rien. Rien de plus. Absolument rien de plus.




Quelques mois plus tard, Chat Noir et Ladybug commencèrent à refaire quelques timides apparitions dans Paris.

Sur le principe, tous deux auraient pu profiter d'une retraite bien méritée. Il n'y avait plus de super-vilains à combattre, plus de miraculous à récupérer, plus rien qui ne demande leur présence urgente.

Mais ils restaient des héros malgré tout. C'était leur vocation, chevillée à eux jusqu'au plus profond de leurs corps.

Menace magique ou non, ils pouvaient toujours utiliser leurs pouvoirs pour faire le bien autour d'eux.

Ils pouvaient empêcher des accidents, récupérer des chats coincés dans des arbres et, de façon générale, protéger les citoyens de Paris. Il fallait bien reconnaître que le taux de criminalité avait drastiquement diminué dans la capitale depuis leur apparition, et si un léger regain s'était fait ressentir depuis qu'ils avaient disparus, il ne faisait pas de doute que leur retour allait de nouveau calmer les choses.

Outre leurs devoirs, retrouver leurs masques leur permettait de renouer égoïstement avec quelques plaisirs que seuls leurs super-pouvoirs pouvaient leur offrir. À eux, de nouveau, les pique-niques sur les toits de Paris, les rendez-vous au sommet de la Tour Eiffel, ou encore ce pic d'adrénaline aussi grisant qu'inimitable qu'ils éprouvaient lorsqu'ils s'élançaient en chute libre depuis le haut des plus imposants bâtiments de la capitale.

Ainsi, dès qu'Adrien eut suffisamment récupéré du traumatisme causé par l'arrestation de son père et dès que se fut éloignée la crainte de trahir son identité à la moindre mention du Papillon, c'est avec une véritable sensation de se retrouver lui-même qu'il réendossa le masque de Chat Noir.

Le sentiment était largement partagé par Ladybug, ravie elle aussi de retrouver ses pouvoirs.

Un jour, peut-être, prendraient-ils définitivement leur retraite.

Mais ce temps n'était clairement pas venu.




Une véritable onde de choc secoua Paris lorsque la ville réalisa que ses héros étaient de retour.

La capitale fut en ébullition pendant des jours. Les noms de Chat Noir et Ladybug étaient sur toutes les lèvres. Chacun voulait les voir, chacun voulait tenter de leur parler.

S'ils conversaient volontiers avec leurs concitoyens, les deux héros refusaient de mentionner quoi que ce soit concernant le Papillon et Mayura – hormis pour confirmer qu'ils étaient bel et bien hors d'état de nuire. Finalement, tous deux se décidèrent à donner une conférence de presse pour répondre une bonne fois pour toute aux mille questions qu'on leur posait (ou pour lister celles, tout aussi nombreuses, pour lesquelles il était inutile d'attendre une quelconque explication de leur part).

Lors de cet événement, Alya se fit un plaisir de les interroger sur la rumeur selon laquelle Ladybug avait révélé publiquement son identité à tous ses camarades de classes et à un nombre conséquent de personnes de son école.

C'est avec une satisfaction identique que l'héroïne réfuta ces allégations, clamant haut et fort qu'elle n'avait définitivement jamais rien fait de tel.

Cette interview sonna le glas du peu de popularité qu'il restait à Lila.

De sa horde d'adorateurs, il ne restait désormais plus personne. Et si Lila pouvait désormais se targuer d'être célèbre (quoique de façon très relative), c'était plus pour sa propension à s'inventer une vie imaginaire que pour l'admiration qu'on lui portait.

Mais alors que Ladybug se trouvait tranquillement assise au sommet de la Tour Eiffel, baignée par la douce lueur de la lune, Lila et ses histoires absurdes n'auraient pas pu être plus loin de ses pensées.

Adossée à une poutrelle métallique, la jeune héroïne laissait son regard courir en contrebas.

À ses pieds s'étendait une mer de toits, qu'agitait seulement la lumière dansante des phares des quelques voitures encore en route à cette heure tardive. Un doux murmure montait sur le passage des véhicules, allant et venant comme le chant des vagues.

Bercée par cette mélodie familière, Ladybug sentit un profond sentiment de satisfaction monter en elle.

Ces derniers mois avaient certes été les plus éprouvants de toute sa vie, mais le pire était désormais derrière elle. Elle en avait la certitude. Et elle savait qu'avec sa détermination, son courage, et bien sûr le meilleur des partenaires, elle pouvait surmonter tous les obstacles.

Chat Noir et elle – Adrien et elle – formaient une équipe inarrêtable.

Ils avaient vaincu le Papillon, ils s'étaient remis de cette victoire au goût de défaite, et ils avançaient main dans la main vers le plus brillant des futurs.

Ensemble, rien ne pouvait leur résister.

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Ladybug à cette pensée. Ses doigts se posèrent machinalement sur son yo-yo alors que son regard balayait de nouveau les rues qui s'étalaient devant elle.

Paris dormait paisiblement sous sa veille attentive, libérée de la menace qui avait pesée sur elle pendant des années.

Et tant qu'elle serait là, elle se battrait pour que rien n'arrive à cette ville qu'elle avait juré de protéger.

Après tout, elle était Ladybug.







Note : 

...

... Alooooooooooooooors... Normalement, c'est le moment où je devrais écrire le mot « Fin ».

Vous savez, après vous avoir fièrement annoncé que cette fic ne ferait que 7 chapitres et pas un de plus ? Parce que, souvenez-vous, j'étais déjà suffisamment avancée dans la rédaction de l'histoire pour savoir que je ne dépasserai pas ce que j'avais prévu avec ma xième réestimation ?

...

Devinez qui a écrit un chapitre bonus ?

...

Voilà. Je suis irrécupérable.

Mais pour ma défense, cette fois ce n'est pas que je déborde au-delà de mes prévisions parce que je mets plus longtemps à écrire ce que je veux écrire. Là, c'est vraiment parce qu'après avoir fini cette histoire, j'ai eu envie d'ajouter une petite scène en plus. Je trouvais qu'il manquait d'un petit quelque chose jusque-là.

Je ne vous en dit pas plus, je vous laisserai découvrir tout ça au moment de la publication ^^ .

Bref, à la prochaine pour le petit chapitre bonus (et dernier chapitre tout court !)(vraiment !) de cette fic ! :D 

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