Mardi 13 Octobre :

Plus que 3 jours et une demi-journée avant les vacances ! Je me réveille et vais tranquillement en cours. Je prends le bus et me plonge dans mon livre sans faire attention à ce qui m'entoure. En arrivant au lycée je rejoins Cammie et Tristan dans l'aquarium. On arrive toujours les premiers car nos bus partent plus tôt étant à la périphérie de la ville. Tous les autres amis du groupe habitent proche du lycée dans le centre-ville et n'ont pas à faire 30 minutes de bus chaque matin. Tristan, Cammie et moi on arrive à 7h30 et nos amis arrivent les uns après les autres jusqu'à 8h, début de nos cours respectifs. La dernière à arriver est presque toujours Emma, qui vient au lycée tous les matins avec son père. Cammie et moi on est toujours réveillée dès que nous nous levons et discutons de tout et de rien en essayant d'inclure le zombie qu'est Tristan à cette heure là. Cela nous fais toujours bien rire, c'est un garçon plein d'énergie mais seulement à partir de 9h. Avant cela il à du mal à se réveiller et je m'amuse à le taquiner chaque matin là-dessus. Lorsque la cloche sonne nous nous dirigeons tous en cours.

Lorsque la matinée se termine, je reçois un message de Tristan m'invitant à le rejoindre de l'autre côté du bâtiment. Surprise je me dirige tout de même vers l'endroit où il m'a donné rendez-vous. En arrivant je ne le vois pas, je fronce les sourcils et regarde aux alentours où il peut être. J'entends des bruits de pas derrière moi, je me retourne et commence en esquissant un sourire : « J'ai failli attendre ! » Mais il n'y avait personne derrière moi. Je commence à angoisser mais respire profondément pour essayer de me calmer. Et tout d'un coup je sens quelque chose se fracasser violemment sur mon crâne et ... plus rien.

J'essaye petit à petit de reprendre conscience. J'entends des bruits de coups autour de moi. J'ai mal au crâne, vraiment mal au crâne. J'essaye doucement d'ouvrir les yeux mais ne parvient pas vraiment à voir ce qui m'entoure. J'entrouvre alors les yeux pour voir Thomas, cet inconnu que je vois partout qui se bat avec un homme très étrange. Il a la peau blanche avec des veines noires au niveau des bras. C'est la seule chose que je peux voir avant de repartir dans un état d'inconscience, toujours étalée sur le goudron.

« Nasha ! ... Eh oh Nasha !! Réveille toi bon sang ! » J'ouvre difficilement les yeux et vois Tristan qui me regarde franchement inquiet. Je me relève fébrilement en m'appuyant sur les coudes. Les jambes à demi-pliée je suis redressée et me frotte les yeux d'une seule main. J'ai vraiment mal à la tête. Je cligne plusieurs fois des yeux pour essayer de comprendre ce qu'il m'arrive. Tristan me regarde et me demande si je vais bien. Je hoche la tête, ce que je n'aurais jamais dû faire car cela n'a fait qu'aggraver mon mal de tête. Je passe alors ma main à l'arrière de ma tête pour essayer de faire passer ce mal. Cela me fait remarquer que je sens une brûlure juste sous mon oreille. Je passe ma main là où j'ai mal et je sens ma peau qui est toute boursouflée et j'esquisse une grimace. Tristan me prend par le bras et essaye de m'aider à me relever. Au bout de plusieurs tentatives il réussit tant bien que mal à me maintenir debout. Il repousse mes cheveux bruns d'une main, et je le vois prendre un air ébahis : « Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? » Il prend un air désolé et bégaye « Nasha ... Tu ... tu as ... » Fin du rêve. Je me réveille en sursaut dans mon lit tremblant de tous mon corps. Il est 4 heures et demi du matin et je peine à reprendre conscience. Je respire rapidement, me redresse et essaye de calmer ma respiration en inspirant et expirant en un rythme lent et régulier. J'ai encore mal au crâne, moins que dans mon rêve certes, mais j'ai tout de même mal. Ma peau sous mon oreille me brûle. Inquiète, je saute hors du lit et me dirige vers la salle de bain. Je soulève une mèche de derrière mon oreille et regarde dans le miroir de la salle de bain. Ma peau est toute rouge est légèrement gonflée mais je ne vois rien. Je me sens fébrile et retourne me mettre au lit. Je me glisse sous les couettes et me rendors rapidement.

6 heures du matin je me réveille, et je me souviens de mon rêve. Dommage de m'être réveillée en plein milieu ! En tous cas, quelle rêve étrange ! Je repasse le rêve dans ma tête pour ne perdre aucuns détails tout en m'habillant. Mes rêves n'ont ni queue ni tête, heureusement que ce ne sont que des rêves. Mais je n'aime pas me réveiller en sursaut, avec le cœur qui tape, le corps tout tremblant et la respiration haletante. Je reste fébrile durant tout le trajet en bus mais parvient à me calmer lorsque j'arrive vers Cammie et Tristan. Je leur souris et tous se passe normalement. A midi, j'attends tout le groupe dans la cour mais je ne vois personne. Quelqu'un pose sa main sur mon épaule ce qui me fait sursauter, je me retourne vivement et me prépare à me défendre : « Eh... doucement Nasha ! Ce n'est que moi ! » Je vois que c'est Tristan, il à l'air inquiet. Je cligne plusieurs fois de yeux, passe ma main gauche sur mon visage et lui souris. « Désolée, je... j'ai fais un rêve étrange cette nuit et je me sens bizarre ... ne t'inquiète pas ! » Il me sourit et me dit : « Bon ça ira alors ! » Il me fait un clin d'œil ce qui le rend encore plus craquant. Je baisse un peu la tête en rougissant. Les clins d'œil et les sourires en coins sont trop craquant sur un garçon. On entend alors une voix de fille : « Ba alors les amoureux, on vous attends pour aller manger ! » C'est Emma ... Je lui tire la langue et me dirige vers elle. On se positionne dans la file du self et patientons jusqu'à entrer dans la salle. Emma nous regarde en coin avec Tristan et ne cesse de nous envoyer des pics. Je lève mes yeux aux ciels, elle m'énerve ! Je la regarde avec un grand sourire et lui lance : « Tu m'a l'air jalouse Emma, je me trompe ? » Emma à un moment d'arrêt, elle baisse légèrement la tête, rougis et réponds « Je ... Je ...

-Oui ? Tu as quelques chose à ajouter ? » rajoutais-je le sourire aux lèvres. Elle hausse les épaules et lève les yeux au ciel avant de lancer : « Arrête de dire des bêtises enfin Nasha ! » Je rigole et n'ajoute rien, elle à l'air suffisamment gênée comme ça !

Mercredi 14 Octobre :

Je me réveille et m'étire tranquillement. En me levant, un flash-back du rêve de cette nuit me revient. Je revois alors la tête d'un homme que je ne connais pas. Il a un visage d'une blancheur de porcelaine, des yeux sombres qui semble froid, une bouche sans sourire et également des cheveux noirs. Il paraît inquiétant et ne devait pas être très loin de moi puisque je peux me souvenir ce matin de son visage. Je m'habille rapidement et vais petit déjeuner pour éviter de rater mon bus, je n'ai pas vraiment envie de marcher 30 minutes à pied alors que le soleil n'est pas encore levé. Donc, tranquillement installée dans le bus avec mes écouteurs dans les oreilles j'essaye de regarder le parc et les rues défiler malgré le manque de lumière. En passant devant le parc, je vois un chien se promenant seul, il semble perdu mais s'amuse à sauter dans les tas de feuilles comme si il jouait avec son maître. J'ai un pincement au cœur en le voyant comme ça. Il fait de plus en plus froid, j'espère qu'il n'a pas été abandonné !

En arrivant Tristan est plus réveillé que d'habitude, c'est tellement peu fréquent que Cammie et moi ne faisons aucuns commentaires et nous nous contentons alors de discuter avec lui. Lorsque Emma arrive elle s'installe à côté de Tristan et lui dit bonjour, elle lui fait les yeux doux lorsqu'elle lui demande si il a cours de 8h à 9h. Elle ne me fera pas croire que Tristan ne l'intéresse pas ! Je souris imperceptiblement et commence à me diriger en cours. J'entends Tristan se lever et marcher à grands pas derrière moi. Il me rejoint et dit : « Ne pars pas comme ça ! Comment est-ce que je sais en quel cours nous sommes si je te perds ? » Je lui fais un grand sourire et réponds : « Tu sais que tu peux sortir ton emploi du temps ?

-Oui mais c'est pas pratique ! » J'éclate franchement de rire accompagnée de Tristan. Nous arrivons devant la salle et nous nous installons chacun à notre place. Le professeur de mathématiques nous a fait entrer avant la sonnerie et commence son cours sans tarder.

Les cours finis et le repas pris avec tous le groupe, je reprends mon bus à 14h. Arrivée près du parc je scrute aux alentours pour voir si le chien est encore là. Le petit chiot est en train de se promener au milieu des feuilles tombant des arbres en regardant partout de ses yeux curieux. Je descends alors à l'arrêt du parc et me dirige vers le chien. Arrivé à sa hauteur, le chien se précipite vers moi en remuant la queue, et il me saute dessus. « Eh ! ... Doucement mon grand ! » Je m'accroupis et le caresse puis ajoute en regardant autour de moi : « Tu n'as pas de maître ? Tu t'es perdu ? » Bon, je sais très bien qu'il ne me répondra pas mais formuler à haute voix ce genre de chose permet de se rassurer et également de vérifier que son maître ne se trouve pas dans le parc. Je regarde à nouveau le petit chien qui semble tout joyeux de me voir puis relève les yeux. Je vois entre les arbres une ombre. Cela ressemble à un gros chien noir, mais je ne vois rien de très précis. Je fronce les sourcils et essaye de distinguer autre chose, mais je ne vois plus rien. Il a dû se réfugier sous le couvert des arbres et des buissons. Je caresse le chien, me relève et dis : « Bon ... tu vas venir avec moi. On cherchera ton maître plus tard d'accord dès demain ! » Je prends le chemin de la maison en sifflant et appelant le chien. Il me suit sans réticence et me suit jusqu'à la maison en trottinant. Je le fais entrer dans la maison, il se précipite dans le couloir en remuant la queue puis arrivé au milieu, il s'ébroue joyeusement. Je souris largement en le voyant ainsi, il est trop mignon ! Je vais chercher une corde dans l'atelier et l'attache au cou du chien sans trop serrer pour avoir un semblant de laisse. Il sautille tout content, et c'est toujours une petite boule d'énergie quand nous nous dirigeons vers le vétérinaire le plus proche. Sur le trottoir les passants sourient en le voyant regarder et sauter partout et moi non plus je ne peux m'empêcher de sourire lorsque je le vois ainsi. Arrivé devant la clinique vétérinaire, je me dirige vers l'accueil où une jeune femme aimable m'apostrophe en posant les yeux sur le chiot et en me souriant : « Bonjour ! En quoi puis-je vous aider ? » Je lui souris à mon tour et lui répond : « J'ai trouvé ce chien dans un parc ...Je voudrais savoir si il appartient à quelqu'un. » Elle me sourit d'autant plus tout en ajoutant : « Veuillez patienter un moment, le temps que la consultation se finissent. » Je vais m'asseoir sur une chaise, le petit chien me suivant puis il s'assoit devant moi tout fier de lui. Je souris de plus belle et lui caresse la tête.

Vingt ou trente minutes plus tard, je ressors de la clinique avec le chiot. La jeune femme à l'accueil me fait un signe de la main que je lui rends. Le chien n'a pas de puce, ni de tatouages alors le vétérinaire a effectué les vaccins au cas où. Lorsque j'arrive à la maison je détache difficilement la corde du cou du chiot qui saute partout, lâchant alors une véritable pile électrique dans la maison. J'envoie alors un message à mes parents pour les prévenir de cet invité quelque peu étonnant.

Puis voulant vérifier que le chien n'appartient bel et bien à personne, je le prends en photo et poste des annonces sur les réseaux sociaux. C'est étrange d'entendre autant de bruits dans une maison habituellement vide !