Chapitre 15 : Dur dur le réveil !
Vendredi 23 octobre :
Le soleil entre à flots dans le salon. La plupart sont déjà réveillés, seul Matt dort encore. La tête de Tristan apparaît dans mon champ de vision : « Alors petite marmotte, on se réveille ! » Je grogne et attrape un coussin pour lui écraser dessus. « Eh ! C'est pas gentil Nash ! » Il s'étale de tout son long sur le sol. Je me retourne en tirant la couette pour me moquer de lui. Ils sont tous installés sur le canapé à rigoler et Cammie me regarde inquiète, en ce moment je trouve qu'elle a toujours cette tête. « Ça va ? Tu dors rarement aussi longtemps ! »
-« Oui oui, t'en fais pas ! »
Je me lève et lance à la cantonade « Je suppose que vous n'avez pas encore déjeunez ? Vous voulez quoi ? »
Cammie répond en levant la main : « team chocolat » Tristan et Margot lève la main. Esteban ajoute : « Suis-je le seul team café ? » Matt lève la main et grogne quelque chose qui ressemble à : « Moi aussi ... » On éclate tous de rire et je lance : « Je comprends pourquoi ... Je vous fais tout ça ! » La machine à café émet un doux ronronnement lorsque l'eau chauffe. Je pose la casserole de lait sur les plaques chauffantes et me retourne vers mes amis en amenant des pains au lait et de la pâte à tartiner : « Voilà le petit dèj ! » Ils se précipitent dessus comme les monstres affamés qu'ils sont. Je souris en les regardant dévorer tout ça. J'amène les chocolats chauds et les cafés et les pose sur la table. Je ramène la pâte à tartiner dans la cuisine, suivie d'Esteban. Je lui souris et je remarque son air inquiet : « Ça va allez Nasha ?
-Oui pourquoi ?
-Je t'ai vus hier ... hier soir. Enfin ... plutôt dans la nuit. Tu revenais de l'étage et tu n'avais vraiment pas l'air bien ! »
Je souris : « Désolée de t'avoir inquiété mais tout va bien ! Je ne voulais réveiller personne en descendant. Je me suis pris un mur dans le noir. Donc je devais pas avoir l'air très vive je suppose ! » Je vois bien qu'Esteban hésite à me croire. Mon histoire ne semble pas lui convenir, pourtant il sourit, toujours inquiet, et ajoute : « Très bien ... mais si tu as besoin d'aide, promets moi de venir me voir ! Même si on ne se connaît pas forcément plus que cela ... »
-« C'est vraiment adorable Esteban, merci ! »
Il sourit, un peu mal à l'aise, puis nous retournons dans le salon avec notre bande d'amis.
L'après midi est passé sans autres soucis et ils sont tous rentrés chez eux au fur et à mesure. Quand le dernier part, je m'appuie la tête contre la porte et respire. Enfin un peu de calme ! J'ai la tête lourde d'avoir si peu et si mal dormi ! Je m'attelle à ranger la vaisselle, les coussins, les couvertures etc. Je fais tout ça très rapidement pour profiter de mon lit et pour rattraper mon sommeil. Je ferme la porte, monte jusqu'à ma chambre et me met en pyjamas. Je m'allonge dans mon lit mais avant de m'endormir, j'attrape un foulard et accroche un de mes bras au pied de lit, à l'aide de ce dernier. « Comme ça, cette fois je ne bougerai pas ! » Je ferme les yeux et m'endors très rapidement.
J'entends du bruit et ouvre doucement les yeux, il fait noir et je bat plusieurs fois des paupières pour m'habituer à cette sombre atmosphère. Je plisse les yeux et remarque quelqu'un au bout de mon lit j'entends alors : « Et bien, tu t'attaches souvent à ton lit ? »
-« Thomas ... » Je ferme les yeux et me relève en m'appuyant sur mes coudes. Il lève un sourcil : « Quoi ? » Je lève les yeux au ciel : « Premièrement non, c'est par pure sécurité et ensuite je t'avais dis que j'avais besoin de temps. »
-« Ah oui ? Je ne m'en rappelle pas ! »
Je détache mon bras du pied du lit et remonte ma couverture jusqu'à mon ventre : « Sérieux ? Qu'est ce que tu fais là ? Et comment tu es rentré ? »
- « En fait, je ne suis pas vraiment là ... »
- « J'aurais dû y penser ! »
- « Nasha ... Je suis désolé, mais j'ai une bonne nouvelle, je vais pouvoir t'expliquer 2-3 trucs »
- « Enfin ! J'ai failli attendre » répondis-je, ironique. Il respire et ajoute : « Mais pas ici. Et demain matin ! » Je souffle : « Et tu viens m'ennuyer quand je dors pour ça ? J'en ai vraiment ras-le-bol ! Allez va-t'en ! »
- « Non attends ... » Je ferme les yeux et avant qu'il n'ai eu le temps de réagir je me réveille à nouveau dans mon propre lit, mon foulard n'a pas bougé. Pourquoi cette fois rien ne s'est passé dans la réalité ? C'est incompréhensible ! Ce n'est jamais pareil, comment je suis censée expliquer ce qu'il se passe ? En tout cas il est 2h du matin et il vaudrait mieux que je dorme un peu. Je me vide l'esprit, ainsi j'espère réellement dormir !
Samedi 24 Octobre :
J'ouvre les yeux et les lumières rouges de mon réveil affichent 5h00 du matin, ce qui n'a rien d'étonnant étant donné que je me suis couchée très tôt hier. Mon ventre hurle son mécontentement de se faire maltraiter ainsi. Je me frotte le visage et descend au rez-de chaussée prendre mon petit-déjeuner. Je laisse le café s'écouler dans la tasse et m'appuie sur le comptoir en fermant les yeux. J'ai vraiment envie de me détendre ... un bon bain me ferait tellement du bien ! J'ai les muscles encore raidis de la nuit dernière en plus ... J'attrape alors un plateau dans le placard, y place un bol de céréales avec du lait et pose ma tasse de café. Je monte le tout dans la salle de bain et dépose le plateau sur un tabouret à côté de la baignoire. Je fais couler l'eau, mets du bain moussant et des boules de bains avant de me diriger dans ma chambre pour y prendre mon téléphone et mon livre. Je mets de la musique douce sur mon téléphone et le pose sur la commode. Je prends mon livre et le pose à côté avant de m'immerger dans la baignoire. Je ressors la tête de l'eau , frotte mon visage et m'essuies les mains pour pouvoir me plonger dans mon livre et petit déjeuner tranquille.
Ce bain a eu l'effet escompté, je suis maintenant détendue. Je m'habille tranquillement au rythme d'une musique plus entraînante et j'entends quelqu'un frapper à la porte d'entrée. Je descends en chantonnant avant d'ouvrir la porte. Sans grande surprise Thomas est debout, devant la porte.
- « J'ai l'impression que tu es scotché au palier de ma maison. Je ne fais que t'y croiser ! »
Thomas sourit et secoue la tête. « Qu'est ce que tu peux dire comme bêtises de bon matin Nasha ! »
Je lève les yeux au ciel : « Donc tu t'es décidé à me dire autre choses que de vagues réponses ? » Thomas ouvre la bouche pour répondre mais avant qu'il ne commence, Raider se manifeste en jappant derrière moi. « Oh mon pauvre, je ne me suis pas occupé de toi ! Oui bien sûr que l'on va aller se promener ! » Je rentre dans la maison, attrape un manteau et la laisse et retourne à la porte d'entrée. « Tu m'accompagnes Thomas ? »
-« Je te suis ! » Je ferme la porte à clefs et descend la rue suivie de Thomas. Un long silence nous accompagna tout le long et je me refuse à le briser. Il me doit des explications, il se débrouille pour trouver une manière de me parler de tout ça.
« Tourne à gauche. »
-« Quoi ? »
- « Tourne à gauche ! »
- « Tu m'emmènes où ? »
- « Tu verras ... »
- « Pfff. »
Je jette un œil à Thomas, il me sourit et secoue la tête en réponse à ma remarque. Je tourne alors à gauche, continue dans la rue jusqu'à ce qu'il ajoute : « Tourne encore une fois à gauche. » Je m'exécute et il continue à m'indiquer le chemin à suivre jusqu'à une gigantesque maison en brique rouge. Il y a de hautes fenêtres en bois noirs avec des pots de fleurs en dessous de certaines. La porte d'entrée est du même bois, elle est majestueuse et possède un heurtoir en forme de tête de lion avec un anneau dans la bouche. Il à l'air en laiton, je me tourne vers Thomas et lève un sourcil : « Sérieux ? Tu pouvais pas faire plus cliché ? Le vieux manoir perdu dans la ville entouré de secrets ? »
- « Tu n'es jamais contente et tu critiques toujours tout ! »
- « Je crois bien que j'ai le droit de critiquer non ? »
Thomas fait la moue et il monte les escaliers qui mène à la porte avant qu'il ajoute quoi que ce soit je demande : « Raider peut rentrer dans le manoir du Monsieur vieux et solitaire caché dans sa vieille maison triste ? »
Thomas sourit et ajoute : « Quand tu fais des descriptions tu n'y va pas de main morte ? »
-« Quoi ? Je suis seulement légèrement sarcastique ... »
- « Seulement légèrement ? »
Je lui tire la langue et monte les marches avec Raider. Il sautille en me suivant et Thomas ouvre l'un des battant de la porte pour nous laisser passer. On entre alors dans un long couloir avec un tapis rouge, un parquet en bois plutôt foncé mais moins que les boiseries qui arrive au tiers du mur et le reste du mur est couvert d'un papier peint rouge et doré. Il y a deux portes à ma gauche assez espacées et trois à ma droite. Après la première porte à droite, il y a un escalier d'un bois plus clair qui mène à l'étage et en continuant dans le couloir on peut voir deux autres portes à droite en passant cet escalier. Le couloir tourne à gauche tout au bout, mais il y a également une porte entrouverte que l'on voit dès que l'on entre. J'entends quelqu'un qui dévale l'escalier, j'aperçois un jeune garçon qui doit être plus jeune que moi de deux ou trois ans, il est brun et semble pressé. Il jette un coup d'œil vers nous il se concentre sur moi lance un : « Bonjour Thomas ... et ... bonjour ! » Il ne prend même pas le temps de s'arrêter, et s'engouffre dans la première porte à ma gauche, celle qui est presque en face de l'escalier. J'essaye de m'empêcher de sourire et je me tourne vers Thomas : « Je me suis trompée ... en fait tu m'as emmené dans le manoir du professeur et des enfants « particuliers » ? »dis-je en accentuant le mot particulier. Une voix résonne dans la salle où la porte est entrouverte « A la différence que je ne suis pas chauve ! »
Je rougis légèrement et me mord la lèvre tandis que Thomas étouffe du mieux qu'il peut son rire. Une fois calmé, il continue d'avancer dans le couloir et ouvre totalement la porte et m'indique de le suivre. J'entre avec mon chien dans la pièce d'où venait la voix et je remarque un homme qui doit avoir entre 40 et 50 ans, des cheveux entièrement blanc, des yeux bleus, un sourire éblouissant et une gentillesse dans le regard. Il porte une chemise blanche, un veston gris foncée et un pantalon de la même couleur avec des chaussures en cuir noires parfaitement cirées.
« Bonjour Monsieur. »
- « Enchanté mademoiselle, c'est Nasha c'est ça ? »
- « Oui. Et vous ? »
- « Je suis le colonel Brand. »
Je fronce les sourcils. Il m'indique de poser la question qui me tracasse : « Je ... Colonel ? Mais vous n'êtes pas habillé en militaire ? »
Le colonel Brand prend une grande inspiration : « Ce n'est pas vraiment une branche connue de l'armée, mais je ne peux pas t'en dire plus pour le moment. Je te propose de t'asseoir dans le fauteuil près de la cheminée et d'en discuter autour d'un café. »
Je hoche la tête, cela n'a pas l'air d'être une proposition de tout manière. Il sort du bureau pour aller sûrement chercher le café. Avant de partir il se retourne et demande : « Thomas, tu m'accompagnes ? » Thomas le suit sans dire un mot tandis que je m'assoies sur le fauteuil. Raider pose ses pattes sur mes genoux et je le flatte tout en détaillant la pièce. Nous sommes dans un bureau avec la porte au centre, il y a un grand bureau à droite, tout la pièce est envahie de bibliothèques, pleine à craquer de livres, anciens pour la plupart. Ils ont décidés d'aller dans le cliché en fait ... Mais j'avoue que j'adore ce genre de bureau. Je suis assise dans le coin salon de thé, avec une petite table aux pieds dorés et au plateau en marbre blanc. Les fauteuils et canapé sont assortis à la table et sont plus confortables qu'ils en ont l'air. Cet ensemble est disposé devant une cheminée blanche qui ressort grâce aux bois brun des bibliothèques. Et au-dessus de cette dernière, il y a un grand miroir aux contours noirs et dorés. Je souris légèrement en observant toute la pièce et en continuant de caresser mon petit chiot. La porte s'ouvre sur Thomas et le colonel Brand et un jeune homme portant un plateau avec une cafetière encore fumante et des tasses. Il pose le plateau sur la table et Thomas et le colonel s'installe sur les fauteuils en face de moi. Le jeune homme repart et Thomas remplit les trois tasses de cafés et m'en tend une. Les deux me regardent sérieusement, avec leur tasse dans les mains et un silence gênant s'ensuit, je décide de le briser : « Ah je vois, je comprends tout ! » Thomas manque de s'étouffer avec son café et le colonel Brand me regarde avec des yeux ronds avant de reprendre contenance, un léger sourire aux lèvres. « Je vois que vous n'avez pas votre langue dans votre poche ! » Je me retiens de lui faire un sourire condescendant et boit une tasse de café à la place. Il pose sa tasse de café, se lève et continue : « Cependant je comprends tout à fait que l'état dans lequel vous devez être doit être assez incommodant. » Il se dirige calmement vers son bureau et ouvre le tiroir de gauche et en sort une pile de papier, il prend aussi un stylo au dessus de son bureau et se redirige vers nous. Il me tend le tout avant de s'asseoir à sa place. Je jette un œil à l'ensemble des papiers et interroge le colonel du regard. Il reprend avec un sourire : « Vous partirez avec le reste des papiers et les lirez chez vous, mais la première page, c'est à signer maintenant. » J'attends quelques temps pour avoir plus de précision qui ne viennent pas.
- « Excuse-moi, mais je ne signe pas quelque chose sans savoir ce que je signe. »
- « Et c'est tout à votre honneur. Cela comporte simplement une clause de confidentialité qui vous empêche de divulguer les informations que nous partageront ici. »
Cela va bien plus loin que je ne le pensais, et je reste quelques temps interdite face à cette feuille de papier. Le colonel semble remarquer mon trouble et ajoute : « Vous avez tout votre temps Mademoiselle ne vous en faîtes pas. » Il se tourne vers Thomas : « Prenons congé, et laissons là quelques temps. » Ils sortirent de la pièce, me laissant seule pour comprendre toute l'importance de ce papier à signer.
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