Chapitre 13 : tant de questions ...
Jeudi 22 Octobre :
Thomas est adossé à la porte, il me regarde fixement avec un air espiègle. « As-tu vraiment besoin d'explication ? » Puis avec une nonchalance agaçante, il se décala du chambranle et accompagné d'un geste théâtral et d'un demi-sourire insolent ajouta : « Et on ne peut s'expliquer que autour d'un café, ... ou d'un verre selon tes goûts » Je secoue la tête et lève les yeux au ciel : « Alors petit un ; arrête de prendre cet air et petit deux ; tu serais prêt à donner de l'alcool à une mineure ? » Il marque un temps d'arrêt, se frotte le menton et finalement me fixe à nouveau : « Ah oui, c'est vrai qu'il y a ça ! » Malgré moi je souris, je fais de mon mieux pour le cacher mais en voyant son visage s'illuminer je remarque que c'était peine perdue. J'essaye de retirer ce sourire insolent de son visage en lançant : « C'est toi qui invites ? » Il me répond avec un air peiné : « J'aurais plutôt pensé que tu me servirais quelque chose ... Surtout vu ce que tu vas apprendre ... Mais promis je te devrais un coup » dit-il en me faisant un clin d'œil. J'eus toute les peines du monde à ne pas rougir tout en baissant les yeux. Je grognais et lui passait devant pour entrer dans la cuisine. Il s'effaça son éternel sourire encore sur les lèvres pour me laisser passer ce qui me fit hausser les yeux au ciel. Je m'approchais du placard, prit 2 verres et sans me retourner lui demanda ce qu'il voulait il me répondit ce que j'avais dans le frigo. Je lui pose alors la question : « Plutôt chaud ou plutôt froid ? »
-« Chaud, s'il te plaît. »
-« Café c'est bon ? »
-« Parfait ! » Je repose alors les verres prends 2 tasses et lance la machine à café. Tandis que le ronronnement de la cafetière raisonnait dans la cuisine je lui dis : « Vas-y je t'en prie, explique moi ! » Il prend une grande inspiration et lance plus pour lui-même que pour moi : « Mais par ou commencer ? » Je réponds sarcastiquement : « Laisse moi t'aider ... par le début ? »
- « Ah.... Ah ... Ah Merci beaucoup, tu m'es d'une grande aide ... » Je me retourne pour faire couler le café chaud dans les tasses et m'adosse au comptoir les mains de chaque côtés. « Je t'en prie, tu dois bien commencer quelques part ... » Il secoue la tête et commence : « Bon et bien ... pour commencer, dans le parc ce n'était pas exactement la première fois que l'on se voyait ... » Légèrement décontenancée, je me retourne vers la cafetière, prends les 2 tasses et les pose sur la table, une devant lui et l'autre devant moi. Je bois une gorgée de café pendant qu'il continue : « Merci... Mais ça je pense que tu le savais non ? » Je baisse les yeux comme pour me noyer dans ma tasse : « En vérité je le supposais ... Mais comment peux-tu être au courant ? » Lorsque je relève les yeux, Thomas me regarde et ajoute « Je ... c'est un tout petit peu compliqué ... » Je pose ma tasse un peu trop violemment et des gouttes de café se répandent sur la table. Sur le coup, je n'y fais pas attention et hausse la voix : « Arrête de dire que tout est compliqué et de faire de longues phrases pour te faire gagner du temps ! » Mes joues se sont échauffées et en baissant les yeux pour contenir ma colère je me dirige vers l'évier. Mes yeux me piquent de rage, j'attrape l'éponge et tout en soulevant ma tasse, nettoie les gouttes de café. J'entends Thomas : « Nasha ... Je ... »
-« Non, c'est bon ! Franchement tu ne comprends pas ! Je me réveille sans savoir ce qu'il s'est passé, je suis soit morte de trouille, soit heureuse, je ne sais pas pourquoi, je suis tout le temps crevée et ... Je me fais attaquer en pleine nuit, je ne sais pas pourquoi ! Est ce que c'est réel ? Je pense que c'est faux et des marques apparaissent que suis-je censée faire ? »
Mes yeux me piquent d'autant plus, je finis mon café en une seule fois et pose tout dans l'évier. Je respire difficilement mais me concentre sur ma tasse. Je me retourne et je vois que Thomas s'est levé et est proche de moi. Il me dit doucement, en chuchotant presque : « Non, je ne peux pas comprendre. Je suis sincèrement désolé. » Il est maintenant beaucoup trop proche, il m'entoure de ses bras pour essayer de me calmer et il utilise des onomatopées. Je refuse de laisser mes larmes couler je le repousse : « On ne se connaît pas réellement, de quel droit tu es aussi tactile ? » Il baisse les yeux en se reculant, de manière presque inaudible il ajoute en me scrutant : « Tu ne te souviens donc de rien ? » Je le regarde, l'air interrogateur : « De quoi parles-tu ? » Il secoue la tête mais avant qu'il puisse ajouter quelque chose j'ajoute : « Oh pire, tu sais quoi ? Assieds-toi et continue de m'expliquer ! » Il va s'asseoir et lorsqu'il relève les yeux vers moi, ils ont repris leur air insolent. « Très bien. Comment te dire que lorsque tu as fais ce rêve, je le faisais aussi... A la différence que moi je m'en souviens presque en entier. » J'accuse cette information et l'enregistre tout en lui indiquant de continuer. « On ne sait pas exactement comment cela fonctionne ... On a fait pas mal de progrès depuis le temps mais ... » Je le coupe et le regarde sans comprendre : « Depuis le temps, ... c'est-à-dire ? Cela fait combien de temps ? » Il respire en secouant la tête et fermant les yeux : « Ça sera long, ne m'interromps pas s'il te plaît ... Je t'expliquerai tout en temps voulu ... » En temps voulu ? J'ouvre la bouche pour protester mais il me regarde avec insistance et je me tais en ruminant intérieurement. « Bref, on n'arrive toujours pas à remonter jusqu'au rêve qui démarre notre ... « pouvoir ». On remonte de plus en plus loin mais jamais au rêve originel jusque-là. Des scientifiques travaillant avec nous sont très motivés et veulent comprendre autant que nous, comment cela à commencé. » J'attends quelques minutes et après être sûre qu'il ne me dira rien de plus, je commence : « Nous ? »
-« Les gens comme toi et moi ... »
- « Ensuite, comment ça se fait que des scientifiques aident et aient connaissance de ce que nous pouvons faire ? »
- « Alors ... » Je lève le doigt et lui rétorque : « Je n'ai pas fini ! » Il me lance un regard provocateur mais ne dis rien et me laisse continuer : « Comment vous êtes vous repéré ? Combien êtes vous ... » Je soupire et pose ma tête dans mes mains : « J'ai tellement de questions ... » Je le vois du coin de l'œil se retenir de se lever pour venir me voir. Je prends une plusieurs inspirations pendant qu'il se penche en avant et pose ses coudes sur ses jambes. « Nasha .... Je suis vraiment, vraiment désolé, mais je ne peux pas vraiment t'en dire beaucoup plus pour le moment ... »
- « C'est toujours la même chose ... Tu ne veux pas aussi ajouter que je comprendrais quand je serais plus grande ? » Il me fait un sourire ironique mais une lueur plutôt désolée dans le regard. « S'il te plaît ... ne le prend pas mal, je te promets que je t'expliquerai tout en temps voulu ... »
- « Finis ton café. » Il ouvre la bouche, se ravise et finit de boire son café. J'attrape sa tasse, la pose dans l'évier et commence à faire la vaisselle. Un silence s'est installé entre nous, et je jette un coup d'œil à l'horloge du four. Il est 14h30, nous avons parlé pendant un certain temps, et j'ai faim. A contrecœur je lui demande s'il à un endroit où manger à midi. C'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour tout le monde. Il me dit que s'il ne me dérange pas il pourrait manger avec moi et essayer de répondre du mieux qu'il peut à mes questions. Je rétorque tout en faisant des pâtes : « Enfin, plutôt les questions d'on tu peux parler, en fait ... » Il me regarde, un air menaçant mais affectueux sur le visage. C'est un cocktail assez amusant et détonnant à voir sur n'importe quel visage. « Tu es toujours comme ça Nash ? »
- « Comme quoi ? » il secoue la tête un demi-sourire ironique sur le visage : « Tu vois bien n'est-ce pas ? Tu es ... ce que tu es. »
- « Wouah, c'est de la phrase toute faîte ça ! » Il ne peut s'empêcher de sourire et rétorque : « J'ai ma réponse, tu es toujours comme ça ! »Je souris en remuant les pâtes pour éviter qu'elles n'accrochent au fond de la casserole. « Ça te permet d'éviter les questions c'est ça? Tu apprends des phrases par cœur et tu les ressors au moment opportun ? »
- « Nasha ... Petite Nasha ... Tu es si agressive car tu obtiens toujours ce dont tu as envie, par ruse ou manipulation, c'est exact ? Ou alors c'est un moyen de protéger ton petit cœur des gens comme moi ? »
- « 1 partout, balle au centre. » dis-je en prenant un air suffisant et en égouttant les pâtes dans l'évier. En me retournant, je remarque qu'il a le même accroché au visage. Je sors 2 assiettes et les pose sur la table, toujours sans un bruit. Je sors fromage, sauce tomate et pose la casserole sur la table tandis que seul le bruit de la chaise frottant le parquet raisonne dans la cuisine. Je sers le repas et lui indique de rajouter ce qui lui chante. Il s'exécute et nous mangeons tranquillement en écoutant les bruits naturels de la maison. Une fois finit je m'occupe de faire la vaisselle, de tout ranger et de lui proposer un dessert. Il regarde l'heure sur sa montre et s'aperçoit qu'il est : 15h30. Il fronce les sourcils et commence : « Euh ... Nasha, Il va falloir que j'y aille... Mais je te promets de t'expliquer beaucoup plus de choses pendant la semaine. Cependant, je m'imaginais que tu aurais beaucoup plus de questions à me poser durant le repas . »
- « C'est parce que ... Non rien laisse ... »
- « Tu sais que tu peux me parler ... J'ai vécu la même chose que toi ... » puis, il penche la tête sur le côté et ajoute : « Enfin, pas exactement ... »
- « Pas exactement ? » Il me regarde peiné et ne dit pas un mot. Je le regarde dépitée : « Laisse-moi deviner ... tu ne peux pas m'expliquer c'est ça ? » Il s'excuse tant bien que mal mais je secoue la main tout en mettant fin à la discussion : « Tu sais quoi laisse tomber ... je vois bien que tu dois partir mais laisse moi un peu tranquille ... » Il me sourit à moitié et se dirige vers la porte. Il l'ouvre, sort, et ajoute avec un sourire espiègle : « Même dans tes rêves ? » Je suis beaucoup trop énervée pour relever quoi que ce soit malgré le fait que mon regard s'adoucit un petit peu. Il me fait un dernier sourire provocateur avant de fermer la porte. Je reste un moment au milieu de la cuisine, à me poser toutes sortes de questions, à assimiler tout ce qu'il a pu me dire. Enfin je relève la tête avec une sorte de conclusion que je me chuchote : « Il ne m'a apporté aucune réponse ... »
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