Chapitre 17

Il fait beau, le printemps pointe le bout de son nez.

J'aime le printemps, c'est la saison des amours.

L'amour, en ce moment, je l'ai trouvé.

Charline est une fille incroyable, pleine de vie, malgré l'accident de sa meilleure amie. Elle est attentionnée, et j'en avait besoin.

Je l'aime vraiment, c'est la première fois que je ressens autant d'empathie et d'admiration pour quelqu'un.

Enfin... pas la première fois...

Je ne peux pas lui en parler, c'est trop douloureux...

Je l'aime.

On rend souvent visite à Eva, mais elle dort la plupart du temps.

Charline, elle, se met à écrire un livre.

Je crois bien que c'est un livre sur son enfance, revisitée.

Elle en est au seizième chapitre, et je suis content pour elle.

Moi, j'ai été embauché dans un café en tant que serveur.

Elle vient souvent travailler là-bas, elle trouve facilement l'inspiration dans un endroit cosy comme Le Comptoir.

Les parents d'Eva, eux, sont dévastés. Ils ne font rien de leur journée, sa mère pleure souvent et son père des qu'il voit la lettre E au début d'un mot.

Pour tout dire, je n'avais pas vu Eva depuis longtemps, et j'ai déménagé la veille de son accident. Étant dans ses contacts importants, la police m'a appelé pour avoir des infos.

J'étais amoureux d'elle, petit.
Elle m'aidait beaucoup car je n'étais pas très bon à l'école ( ça n'a pas vraiment changé ), donc on se voyait souvent, et on a direct accroché.

Son déménagement m'a dévasté, j'étais perdu, mes notes baissaient et je ne sortis plus pendant des semaines.

Puis, je me suis dis que j'avais passé un cap, grandi. Je l'ai oubliée, petit à petit.

Maintenant, la voir comme ça, presque morte, je trouve ça atroce.

Je m'imagine faire un discours à son enterrement, des fois.

Quand on la voit, elle n'est vraiment pas bien. Elle a un air cadavérique, pâle, les cernes énormes et noires.

Charline pleure souvent, elle m'appelle le soir pour parler d'Eva.

Comme à son habitude, elle ne me laisse pas en placer une, mais j'adore ça.

Mes parents comme à leur habitude sont absents pour cause de "travail", mais je crois surtout qu'ils prennent des vacances de leur enfant.

Pour mon père, je n'ai jamais été une satisfaction, pour ma mère, je suis une totale déception.

Mais je ne me plains pas, sachant ce qu'a vécu Charline.

Ses parents la battaient, elle a été placée en famille d'accueil.

Elle ne me raconte pas tous les détails, mais cela devait être horrible.

Bref, la vie est triste, mais on prends sur soi et on endure.

Et comme disait mon prof de sport, quand on tombe on se relève pour arriver encore plus haut.

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