Chapitre 11
2:18
Quelqu'un toque à la porte de ma chambre. De plus en plus fort. Je me lève et allume la lumière, une vieille lampe placée à côté de mon vieux lit. Tout est vieux dans cette maison... En même temps, ça ne m'étonne pas.
J'ouvre la porte, et Eva se tient dans l'embrasure.
- Tu sais quelle heure il est ? dis-je, les yeux plissés par la lumière.
- Laisse moi rentrer ! dit-elle à voix basse, stressée.
Je la laisse passer et elle ferme la porte à clé.
- C'est Alexi. dit-elle. Il se balade avec un flingue dans la maison.
J'entends des pas devant ma porte. Eva éteint la lumière et me fait signe de faire le silence. On retient notre respiration. Le pallier grince. On l'entend s'éloigner. Je cherche doucement quelque chose, une arme, n'importe quoi, dans une étagère et trouve un pied de biche. On entend Alexi sortir de la maison et tirer sur quelque chose. Il s'échappe. Un cri strident retentit. Eva commence à pleurer en silence, sur mon lit. Je me sens démuni, je suis perdu, je ne sais pas quoi faire. Moi qui pensait qu'Alexi serait un bon ami... Mais pour tout dire on le connaissait à peine, tu m'étonnes qu'il n'ait pas parlé de la soirée.
- Tu pense qu'il vient aussi de l'hôpital ? me demande ma coéquipière.
- Ça pourrait... être un criminel blessé...
- Il va tuer tant de gens, pauvres innocents... Tu penses qu'on peut mourir ? Je veux dire, dans ce monde...
- Je ne sais pas.
Comme si je savais...
- Si on meurt, peut-être qu'on part... et qu'on revient dans le monde réel...
- Peut-être.
- D'ailleurs ça fait longtemps qu'on y est pas retournés...
- Oui.
- Je pense que le temps n'est pas le même...
- Peut-être.
- T'as des réponses plus développées ?? me demande Eva, énervée.
- Je sais pas là, Eva.
- De toute façon tu sais jamais. dit-elle en se levant et en retournant dans sa chambre.
Ça ne me fait aucun effet. J'ai beaucoup trop d'adrénaline pour penser à ça.
4:23.
Un coup de pistolet retentit dans la maison. Sonné et paniqué, je me dirige vers la chambre d'Eva avec mon arme pour lui dire de faire attention, et je la trouve tombée de son lit, dans une flaque de sang. Ma tête tourne. J'ai envie de vomir. A peine le temps de me retourner que j'aperçois la silhouette d'Alexi qui braque son flingue sur ma tête.
- Mec, dis-je, avec des tremblements dans la voix, on peut s'arranger.
- Mais oui bien sûr, je te laisse partir.
- Sérieux ? dis-je, avec une lueur d'espoir.
- Ben oui, au moins tu pourras bien alerter les flics !
- Quoi ? J...
- Laisse tomber...
Il appuie sur la gachette. Et j'ai l'impression d'avoir une grosse migraine, tandis que du sang me coule sur le visage. Je m'écroule sur le sol.
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