Chapitre 1

— Mon fils, hâte-toi, il est impératif que nous ne tardions pas à la cérémonie, implora la mère d'une voix étrangement suave

Le fils souffla légèrement avant de se tourner lentement vers sa mère.

— Mère, je ne souhaite guère m'y rendre, murmura son fils d'une voix frémissante.

La mère soupira tendrement et caressa doucement la chevelure soyeuse de son fils.

— Les caprices de la jeunesse, toujours à nous chahuter. Cependant, ce n'est point l'instant, répliqua-t-elle d'une douceur inaltérée.

Le fils ne comprenait pas pourquoi sa mère acceptait ce qui les attendait. Pour lui, c'était tout simplement inconcevable.

— Mère, une humiliation publique nous attend, je ne saurais endurer cela, confessa-t-il.

— La disgrâce sera d'autant plus cuisante si nous arrivons en retard. Et puis, mon cher, ton père subira l'humiliation, même si sa chute entraîne la nôtre...

Le jeune garçon prit délicatement les mains de sa mère dans les siennes pour exprimer sa détresse.

— Mère, je vous en supplie, n'allons point là-bas, fit-il avec une douleur palpable.

— Non, non. As-tu oublié la raison pour laquelle ton père est là-bas ? Veux-tu partager son destin ? Récite la prière, ordonna-t-elle d'une voix angélique, accentuant encore davantage son aura d'illuminé.

Le fils prit position pour la prière et récita les mots qu'il connaissait par cœur.

— Bénis et obéis à Dieu, que la récompense divine suive mon obéissance, récita-t-il.

— Bien, bien...

La mère s'avança vers sa voiture, son fils à sa suite, résigné à suivre ses pas. Installé à l'intérieur du véhicule, il contemplait avec indifférence le paysage d'une précision millimétrique qui s'étendait devant lui. Les routes parfaitement dessinées, mesurant avec une rigueur implacable six mètres de large, étaient bordées par des trottoirs d'une longueur exacte, où les chênes étaient alignés à des distances minutieusement calculées.

Les maisons se ressemblaient toutes, avec leur jardin identique. La structure était régulière, avec deux étages bien agencés : au premier, une cuisine ouverte donnant sur une salle à manger et un salon, une salle de bain et un bureau. Au deuxième étage se trouvaient la chambre parentale avec sa salle de bain attenante, deux chambres pour les enfants, une chambre d'amis et une salle de bain commune.

Le jardin était composé d'une petite terrasse dotée d'une table pour les repas en plein air, d'une balançoire et de plusieurs chênes. Chaque élément était disposé avec méticulosité, toujours à la même place, créant une uniformité qui rendait le tout fade.

La mère gara sa voiture sur le parking, parmi une multitude de véhicules identiques. Le fils fixa son regard sur une imposante bâtisse, désignée comme « la maison de Dieu ». Cette demeure était l'incarnation du luxe, avec son allure majestueuse et ses matériaux précieux et rares qui ornaient chaque centimètre carré. Elle se détachait des autres résidences, s'élevant fièrement sur au moins dix étages.

Pourtant, même cette construction se perdait dans la monotonie à cause de sa perfection écrasante. Chaque détail était symétrique à la perfection, les couleurs et les matériaux s'harmonisaient de manière impeccable, et aucune poussière ne pouvait être détectée, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur. Cette recherche excessive de perfection conférait à l'ensemble une esthétique qui, de manière ironique, rendait tout désespérément sans saveur.

Elle emmena son fils à l'intérieur, franchissant la porte d'un des ascenseurs d'une propreté éclatante. Le fils réprima une sensation de malaise alors que cette fragrance immaculée suscitait une nausée récurrente à chaque inspiration.

— Mère...

— Non et nullement, tu ne resteras point dans l'automobile à nous attendre. Nous sommes à présent dans l'ascenseur qui nous hisse vers le cinquième étage, nulle possibilité de rétrogradation, murmura sa mère en précédant son fils.

— Fort bien, mère, acquiesça-t-il, résigné une fois de plus.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, dévoilant la salle de la cérémonie où toute la ville était présente. Tous les regards convergèrent vers les deux nouveaux venus, leur retard évident ne passant pas inaperçu. La mère rougit de honte, une gêne palpable s'emparant d'elle.

Au cœur de la salle, le père était là, enchaîné au sol, dépouillé de tout honneur, telle une vulgaire créature. Derrière lui, sur une petite estrade, se tenait la Prêtresse, rayonnant de toute sa splendeur. Vêtue d'un ensemble noir élégant, composé d'un pantalon et d'une chemise aux manches bouffantes, elle était un symbole de puissance. Pour couronner sa tenue, une longue cape à capuche d'un rouge profond était drapée sur elle, ornée du symbole divin en fils d'or. Une parure magnifique, parfaitement adaptée à la solennité de cette cérémonie exceptionnelle.

La Prêtresse, d'une voix angélique, ordonna aux deux retardataires de s'approcher afin qu'elle puisse les accueillir dignement. Une fois les transgresseurs devant elle, elle les enveloppa d'un baiser empreint d'une infinie douceur, apaisant ainsi la mère, bien que le fils semblât de plus en plus mal à l'aise. L'étreinte terminée, elle les invita à prendre place à ses côtés, une invitation qu'ils acceptèrent.

La cérémonie continua, hypnotisant la foule qui observait le pécheur, forcé d'accepter son destin à contrecœur. D'un geste de la Prêtresse, un liquide d'une couleur troublante s'abattit du plafond sur le pécheur, provoquant un cri strident qui glaça l'assistance. Les propriétés destructrices de cet acide se révélèrent au grand jour.

L'acide, d'une texture insidieuse, s'attaqua voracement à la chair du pécheur. Au contact de sa peau, il provoqua des brûlures instantanées, dévorant les tissus avec une voracité déconcertante. Des lambeaux de chair se détachèrent, révélant la chair crue et rougeâtre en dessous. Les cris du pécheur, témoignage poignant de la douleur qu'il endurait, résonnaient dans la salle, emplissant l'air d'une symphonie de détresse.

Les membres du pécheur furent les premiers à succomber, l'acide rongeant la peau et les muscles avec une cruauté implacable. Les convulsions de douleur agitaient son corps, rendant chaque instant de cette épreuve insupportable à regarder. Les yeux de la foule étaient rivés sur cette agonie.

Pendant que la Prêtresse restait impassible, son visage impénétrable, une tension presque palpable flottait dans l'air. Comme si elle attendait une transformation ou une révélation, dans le silence oppressant, le supplice du pécheur se poursuivit, seulement interrompu par ses gémissements déchirants, scindant cette scène macabre.

Pour protéger leurs enfants de traumatismes durables, les parents couvrirent leurs yeux.

— Non, ils doivent voir, déclara la Prêtresse d'une voix douce.

À contrecœur, les parents cédèrent à cet ordre, redoutant les conséquences que cela pourrait avoir sur leurs jeunes esprits. Les enfants regardaient alors cette scène avec une fascination innocente, encore trop jeunes pour comprendre pleinement le sens de ce qui se déroulait devant eux. Cependant, au fil du temps, à mesure que les années passeraient, cette image surgira dans leurs souvenirs, et la compréhension s'installera, laissant place à une révélation troublante.

La mère, submergée par la tristesse et la douleur, enfouit ses sanglots derrière ses mains jointes. Si elle le pouvait, elle se jetterait sur son mari, désespérée de le protéger de la douleur de l'acide. Elle ferait tout pour briser ses chaînes, mais elle ne pouvait pas, elle ne devait pas. Son mari avait désobéi à la première prière, et selon les préceptes, cette punition était juste et nécessaire.

Peu à peu, elle réprima ses pleurs et sa douleur, les cachant au plus profond d'elle-même jusqu'à ce qu'ils deviennent indiscernables. Retirant ses mains de sa bouche, elle les posa sur ses cuisses, fixant le spectacle avec une résignation presque surhumaine. Un étrange sourire se dessina sur ses lèvres, une joie indéfinissable s'empara de son être. Elle était étrangement satisfaite de voir le pécheur subir sa punition, comme si cette justice imposée apportait une félicité étrange à son âme en détresse.

Le fils était saisi de stupeur, confronté pour la première fois à une cérémonie des plus macabres. Son instinct le pressait de fuir, de s'éloigner de cet endroit sinistre et de ne jamais y revenir. Cependant, une paralysie de la peur l'empêchait de bouger ; son corps tout entier refusait de répondre à son désir de fuite. Il se sentait prisonnier, captif de l'horreur qui se déroulait devant ses yeux.

Un cri involontaire échappa à ses lèvres alors qu'il assistait à une nouvelle chute du liquide corrosif sur son père, attirant l'attention de la Prêtresse vers lui.

— Tu dois observer, c'est impératif. Manifeste ton dévouement à Dieu, murmura-t-elle.

Elle saisit délicatement le visage du fils avec une lenteur presque surnaturelle, son souffle glacial rencontrant le visage du jeune homme avec une intensité troublante. Un sourire malicieux se dessina sur le visage de la Prêtresse lorsqu'elle contempla la couleur des yeux de celui-ci. Ils étaient d'un magenta profond, oscillant presque entre l'obscurité intense et le noir. C'était une teinte qui témoignait de son statut au sein de l'élite, une marque distinctive qui ne passait pas inaperçue.

— Quel est ton nom, mon enfant ? demanda-t-elle.

— J-Jeon Jungkook...

La terreur s'empara de lui, car devant ses yeux, elle se révélait terrifiante. Elle incarnait une beauté parfaite, dénuée du moindre défaut apparent sur sa peau. D'une pâleur presque irréelle, sa fragilité apparente ne faisait que rehausser sa splendeur. Ses traits délicats et sa carnation d'une blancheur éthérée contribuaient à son charme mystérieux et envoûtant.

Pourtant, c'était cette perfection qui suscitait la peur. Elle était si délicieusement effrayante. Ses yeux semblaient vitreux, capables de percer l'âme de quiconque les croisait, envoyant des frissons glaçants le long de l'échine. Malgré cette intensité, son regard demeurait magnifique, portant en lui une puissance hypnotique.

Ainsi, elle demeurait une femme d'une beauté saisissante, un paradoxe fascinant qui la rendait d'autant plus terrifiante.

— Tu n'as guère le droit de te permettre de détourner le regard, tu fais partie de l'élite, choisi par Dieu. Contemple, scrute attentivement, mon enfant.

Elle se positionna derrière lui avec une grâce délibérée, l'incitant à se redresser fièrement. Ses mains, délicatement posées sur son dos, le poussèrent en direction de son père. Son père, qui se débattait dans les affres d'un sommeil éternel, englouti par une douleur insoutenable causée par le liquide brûlant. La vision de son géniteur en train de succomber à la combustion était insupportable.

Le fils, confronté à cette scène déchirante empreinte d'honneur, ne put endurer le spectacle. Fermant les yeux, il chercha à échapper ne serait-ce qu'un instant à cette réalité poignante qui s'imposait à lui.

— Contemple-le, mon enfant. Et que tous ceux qui osent défier Dieu, qui osent désobéir aux prières, subissent ce genre de châtiment, s'exclama-t-elle.

Il obéit, comme tous, empreint d'une crainte viscérale de subir un châtiment des plus atroces. À mesure qu'il réfléchissait davantage, il se persuadait que son père méritait son sort. Après tout, il avait osé affirmer que Dieu n'existait pas, remettant en question la vérité même de l'existence. Aux yeux de l'obéissant, il semblait logique, absolument logique que son père endure ce châtiment. Celui-ci avait défié Dieu, désobéi à ses préceptes sacrés, et maintenant, la justice divine exigeait son tribut.

Jungkook ne ressentait plus la peur qui l'avait autrefois paralysé. Toutes les pensées impures et infidèles à Dieu qui avaient nagé dans son esprit avaient disparu. Il se tenait là, à sa place au sein de l'élite, conscient que son rôle constituait l'avenir de l'humanité. Il ne pouvait se permettre d'être distrait par des doutes, des angoisses ou des peurs. La confiance et l'assurance devaient être ses compagnons constants, conformément à la foi qu'il professait en tant que fidèle de Dieu.

La Prêtresse arborait de nouveau ce sourire sinistre, révélant la satisfaction d'avoir accompli son dessein.

À travers cette cérémonie, elle avait réussi à enraciner la foi au plus profond de chacun d'entre eux. Cette cérémonie ne se limitait pas à infliger des châtiments, elle servait également à fortifier la conviction envers Dieu chez chaque participant. Pour parachever méticuleusement son œuvre, elle récita les prières tout en faisant signe à un groupe de femmes vêtues de longues capes bleues, dissimulant entièrement leur apparence, à l'exception de leurs mains nues. Leurs crânes rasés exhibaient fièrement les quatre prières tatouées, et un masque blanc enveloppait complètement leurs visages.

Ces femmes s'approchèrent pour récupérer respectueusement le cadavre, le transportant avec solennité vers une salle réservée au personnel. Cet acte marqua la conclusion de la cérémonie, un rituel à la fois sacré et austère, où la discipline et la foi étaient renforcées au sein de la communauté dévouée.

Tel un troupeau discipliné de moutons, les participants se dirigèrent vers les ascenseurs, prêts à regagner leur foyer. Jungkook et sa mère choisirent d'être les derniers à monter, afin de se retrouver seuls dans cet espace qui n'accueillait que cinq personnes à la fois.

Ils attendirent patiemment que les autres membres du groupe s'engouffrent dans les premiers ascenseurs, créant ainsi un moment de silence. Une fois seuls, Jungkook et sa mère entrèrent dans l'ascenseur, la porte se refermant derrière eux avec un murmure discret. C'était un instant de tranquillité après la cérémonie, où le calme des parois métalliques contrastait avec l'intensité des événements précédents.

— Mère, puis-je solliciter une faveur ? demanda-t-il timidement.

— Je t'écoute.

— Sois bonne, je t'en prie. J'ai besoin de toi, mère, chuchota-t-il avec timidité.

— Je te promets d'être toujours présente, éternellement, bien différent de ton père. Ah, comment ai-je pu épouser un sot pareil...

— La cérémonie fut brève.

— Heureusement. Elle était assez humiliante. Je vais devoir trouver un nouveau mari, comme si c'était ma principale préoccupation. Quelle existence monotone, soupira-t-elle.

Jungkook resta silencieux, même s'il avait envie de s'exprimer. Son père venait de mourir sous ses yeux, pourtant, aucune once tristesse ne semblait l'atteindre. Il était plongé dans une tempête de sentiments intérieurs. La mort horrible de son père s'était déroulée devant lui, mais, en repensant à la scène, il la trouvait terriblement banale, ennuyeuse.

Voir les chaînes et la peau de son père disparaître n'était ni divertissant ni captivant. La scène se déroulait simplement de manière bruyante, semblant interminable, rendant la cérémonie incroyablement fastidieuse. C'est précisément pour cette raison qu'il avait résisté depuis le début à y participer. Il savait qu'il allait s'y ennuyer profondément.

Ils rentrèrent dans la voiture. La fin des vacances scolaires signifiait inévitablement le retour au dortoir. Du collège au lycée, tous les élèves étaient contraints de résider dans le dortoir. Seul un court répit était accordé, un week-end tous les deux mois, pour des motifs valables, permettant aux élèves de rentrer chez eux. Cette mesure visait à assurer une concentration maximale dans leurs études et leur dévotion envers Dieu.

La valise de Jungkook était déjà soigneusement placée dans le coffre, et sa mère prit immédiatement la route en direction de l'établissement. Ce dernier était stratégiquement situé au cœur de la ville pour faciliter l'accès, et combinait collège et lycée dans un même imposant bâtiment. L'établissement ressemblait davantage à deux villas, sans compter le gymnase et l'Infirmerie pour l'Élite, plus connue sous le nom d'IPE. Il se composait de quatre bâtiments reliés autour d'une cour centrale. Chacun de ces bâtiments avait trois étages et un rez-de-chaussée.

Le bâtiment A abritait les installations administratives, le dortoir, la bibliothèque, la salle de détente, la salle des clubs et l'infirmerie du collège. Le bâtiment B était dédié au collège, tandis que le bâtiment D était réservé au lycée. Quant au bâtiment C, il accueillait le club de jardinage ainsi que les dortoirs, la bibliothèque, la salle de détente, la salle des clubs et l'infirmerie du lycée. L'ensemble formait un impressionnant complexe éducatif.

Dans cette organisation d'une perfection sans faille émergeait une excellence absolue : la classe des huit élèves appelée « L'ÉLITE ». Ces huit enfants, tous dotés d'un don divin, étaient de la même génération, celle de 1962, une année bénie par Dieu, une année sainte. La mère de Jungkook pouvait être fière de son fils, qui faisait partie de cette élite, génératrice d'une immense satisfaction. Grâce à cela, elle pouvait se vanter et bénéficier de privilèges devant ses amies moins fortunées. N'était-ce pas une existence extraordinaire, un rêve que chacun pourrait envier ?

Cependant, cette vie merveilleuse n'était ressentie que par la mère, qui savourait le bonheur et la fierté qu'elle lui procurait. Son fils, quant à lui, s'ennuyait profondément. Sa vie était monotone, sans aucune exaltation, une réalité immuable. Elle se résumait en trois mots : étudier, prendre la pilule, IPE. N'était-ce pas un constat triste ?

— Nous avons atteint notre destination, mon fils, veuille bien garder ta mère à l'esprit, d'accord ? murmura-t-elle doucement.

— Promis maman, répondit-il automatiquement.

Ils s'étreignirent quelques instants, puis le fils prit sa valise et entra dans l'établissement, attirant tous les regards, comme à son habitude, en tant que membre de « L'ÉLITE ». N'était-ce pas le rêve de tous de faire partie de cette élite ? Il monta les centaines, voire les milliers de marches, traversa les couloirs jusqu'à atteindre finalement son dortoir. En entrant dans sa chambre, partagée avec Dong-Yul, son ami d'enfance, une amitié inévitable grâce à leurs mères qui étaient aussi amies d'enfances.

Dong-Yul était un jeune homme à la peau claire, arborant une silhouette athlétique qui mettait en valeur sa stature élégante. Ses yeux en forme d'oblique ajoutaient une touche de mystère à son expression. Les traits de son visage étaient nets et carrés, témoignant d'une précision remarquable. Ses cheveux châtains, lisses et soigneusement entretenus, tombaient régulièrement au-dessus de ses oreilles, ajoutant une note de sophistication à son allure générale, témoignant du soin qu'il apportait à son apparence.

— Je m'excuse pour cette humiliation que tu as subie en public. J'espère sincèrement que ta mère pourra trouver rapidement un nouveau mari, exprima-t-il avec empathie.

— Merci.

***

Il était maintenant temps pour les membres de l'Élite de prendre leur pilule quotidienne avant de se coucher. Heureusement, l'établissement simplifiait cette procédure en faisant livrer les médicaments directement aux adolescents, évitant ainsi les déplacements jusqu'à l'IPE, situé assez loin et strictement interdit la nuit. Une infirmière dévouée passa dans chaque chambre du dortoir, vérifiant que chaque pilule était correctement ingérée par tous, tout en mentionnant l'arrivée prochaine d'un scientifique renommé, dont les compétences dans le domaine de la science étaient exceptionnelles.

Jungkook observa sa chambre dans le dortoir. Malgré le changement de chambre chaque année et le passage au lycée avec un changement de bâtiment, les chambres semblaient figés dans la même configuration éternelle. Deux lits simples, chacun avec une table de chevet partagée, accompagnée d'un réveil impossible à régler, programmée invariablement selon les normes établies. Le parquet froid et craquèlement émettait un son régulier à chaque pas.

La pièce était éclairée par une seule fenêtre de taille moyenne pour un être humain, mais son ouverture était inexistante, tout comme l'absence de rideaux ou de volets. Une unique lampe pendait du plafond, diffusant une faible lumière. Deux portes se faisaient face, l'une menant aux toilettes et l'autre à la salle de bain, avec une douche simple et un lavabo modeste.

Les chambres étaient parfaites, sans la moindre imperfection. Aucune poussière n'osait s'installer, le parquet ne portait aucune rayure, les murs étaient immaculés, les draps d'une blancheur irréprochable. Aucun défaut ne troublait l'harmonie de l'espace. Cette perfection était si méticuleuse que Jungkook en ressentait une nausée grandissante.

Une fois que l'infirmière eut quitté la pièce, Jungkook se précipita vers les toilettes, ressentant un malaise persistant. C'est là qu'il réalisa que la pilule qu'il avait ingérée était ressortie de son organisme. Il observa la pilule encore intacte, flottant dans son vomi, hésitant à la reprendre. Cependant, une idée audacieuse germa dans son esprit, une idée qui pourrait briser la monotonie de sa vie parfaitement réglée et exempte de soucis.

Un sourire énigmatique se dessina sur son visage tandis qu'il tirait la chasse d'eau, regardant la pilule s'éloigner dans le tourbillon d'eau. Il se demandait avec une pointe d'excitation ce que cela allait entraîner sur son corps en refusant de prendre ce comprimé.

Il regagna son lit, le regard fixé sur le plafond, tandis que son estomac se tordait de façon inconfortable. Un sentiment de culpabilité l'envahit, comme s'il venait de commettre un acte de rébellion. La crainte de représailles divines s'empara de lui, laissant présager une punition imminente de la part de Dieu, similaire à celle qu'avait subie son père. L'excitation initiale se mua en une angoisse palpable.

La peur grandissante le submergea, et il prit brusquement conscience de son erreur, de sa faute. Pris de panique, il quitta précipitamment sa chambre pour se précipiter dans le couloir, où il tira frénétiquement la cloche. Une infirmière de garde arriva rapidement à sa rencontre. Affolé, Jungkook expliqua rapidement qu'il avait vomi, entraînant la perte de la pilule. L'infirmière le rassura avec bienveillance et lui remplaça immédiatement la pilule, qu'il avala rapidement pour apaiser ses craintes croissantes.

Il regagna sa chambre, le cœur plus léger, se faisant la promesse intérieure de ne plus jamais succomber à cette erreur. Il décida de solennellement demander pardon à Dieu lors de ses prières du lendemain matin, cherchant à apaiser sa conscience troublée par ce moment de rébellion.


À suivre....








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Bonjour !
Bienvenue dans ma nouvelle histoire !

Alors qu'en pensez-vous ?
On rentre directement dans l'action...

À mardi prochain ~

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