08 : 33
Changbin grogna et se retourna pour enfouir son visage dans son oreiller afin d'éviter les rayons du soleil qui passaient au travers des volets. Il pesta intérieurement et dans une pensée décousue se dit que ses rideaux occultants n'occultaient pas grand-chose. Puis il se souvint qu'il n'avait pas fermé ses rideaux la veille au soir. Essayant de replonger dans le sommeil une vague partie de son cerveau essayait néanmoins de se souvenir de pourquoi il n'avait pas fermé ses rideaux. Le visage de son petit-ami s'imposa à son esprit. Cette bouille le réveilla un peu. Son copain ne pouvait pas dormir dans le noir complet contrairement à lui. C'était pour cela que Changbin n'avait pas fermé les rideaux.
Son cerveau, satisfait d'avoir trouvé une réponse, lui permit de se rendormir quelques dix minutes. Avant qu'il ne comprenne que cela impliquait que son petit-ami dormait avec lui. Après une petite réflexion il se souvint avoir fait la route de chez lui jusque chez son copain la veille au soir. Il releva lentement la tête et força ses yeux à s'ouvrir. Le spectacle qui s'offrit à sa vue lui valut bien cet effort matinal.
Seungmin, encore endormi, était tourné vers lui. Le plus vieux sourit face à ces cheveux en batailles et cette bouche qui s'était transformée en moue durant le sommeil sans que personne ne le veuille. On ne pouvait pas dire que Seungmin était beau à cet instant précis, objectivement parlant on avait déjà vu de plus beaux dormeurs mais Changbin pensait le contraire, parce que c'était son petit-ami. Parce qu'il était amoureux, son petit-ami était le plus beau. Même avec sa tête du matin.
Avec précaution il releva le bras de l'endormi pour se glisser entre ces bras et se rendormir contre son torse resté à nu après leur amour matinal. A peine eut-il reposé le bras contre sa hanche que Seungmin le rapprocha de lui dans une étreinte plus étroite.
-Tu es réveillé ? Chuchota-t-il prit d'un doute.
Il regarda le visage endormi face à lui mais aucune réponse ne lui fut donné. Alors une agréable sensation prit possession de son corps quand il se réalisa que ce geste avait été fait inconsciemment.
-Ne fait ça pour personne d'autre, murmura-t-il le sourire aux lèvres.
Puis il enfoui sa tête dans le torse de son copain pour ne plus être embêté par les rayons du soleil et se rendormi le cœur en liesse.
Quand Seungmin se réveilla quelques heures plus tard, ce fut avec la douce chaleur d'un corps contre le sien. Il en profita quelques minutes avant d'ouvrir les yeux pour voir Changbin endormi dans ses bras. Le visage caché contre son torse, Seungmin pouvait surtout admirer les cheveux du noiraud. Il se pencha pour plonger son nez dans ces mèches et humer cette odeur unique de son copain qui lui avait tant manqué. Il en profita pour déposer quelques baisers dans ses cheveux. Quand il arrêta il entendit une complainte étouffée de la part de son copain.
-Hum ?
-Continue, répéta Changbin en s'écartant juste assez pour être comprit.
Pourtant Seungmin s'écarta mais seulement un instant, le temps de dégager son bras coincé entre son propre corps et le matelas. Ce bras libéré lui permit de passer sa main dans les cheveux de Changbin à l'arrière de sa tête alors qu'à l'avant il le couvrait de baiser.
Ils restèrent longtemps ainsi dans le calme du petit studio, seul la bouche et la main de Seungmin se mouvaient. Les longues inspirations et expirations qu'il entendait firent penser au plus jeune que Changbin s'était rendormi. Ce n'était pas tout à fait vrai, il n'était pas des plus réveillé mais ne se rendormit toutefois pas.
L'esprit assez vide il se disait que les réveils auprès de son amour étaient les meilleurs réveils qu'il pouvait y avoir et de loin. Il sourit si fortement en se disant qu'un jour peut-être il y aurait quotidiennement des réveils comme celui-là, que Seungmin le sentit.
-Qu'est-ce qui te fait sourire ?
Il s'écarta pour voir le visage de son petit-ami non sans continuer ses caresses dans les cheveux. Changbin releva la tête et, grâce aux rideaux non-tirés, Seungmin put voir le bonheur matinal qui transportait son copain.
-Toi. Je t'aime.
Et il ponctua sa phrase d'un chaste baiser.
-Comme ça, de bon matin ? S'étonna Seungmin alors qu'un sourire s'épanouissait sur son visage.
-De bon matin, de bon après-midi, de bon soir, de bonne nuit, lui dit Changbin en ponctuant chaque ajout d'un baiser.
Le rire de Seungmin fit s'accélérer son rythme cardiaque. Il le regarda rire, les étoiles plein les yeux. Quand le rire s'atténua pour finir par disparaitre complétement, Changbin fit la moue et lui dit de sa voix spéciale aegyo :
-Tu ne me dit pas je t'aime en retour ?
Seungmin leva les yeux au ciel mais il souriait toujours.
-Je vais laisser passer pour cette fois, dit-il en parlant de l'aegyo. Je t'aime bébé.
-Je sais que tu aimes mes aegyos, arrête de mentir, s'exclama joyeusement Changbin, content d'avoir entendu son copain lui dire qu'il l'aimait.
Ils restèrent de longues minutes encore à se prélasser silencieusement dans le canapé-lit. Aucun des deux n'avait envie de se lever. Ils n'avaient rien de prévu alors ils voulaient profiter de ce bonheur si simple et accessible qu'offre ce genre de matin auprès de l'être aimé.
A un moment donné, Seungmin se contorsionna pour prendre son portable derrière lui sans quitter l'étreinte.
-Il est quelle heure ?
La question fut bien inutile car Changbin redressa son buste et se pencha pour regarder l'heure de lui-même sur le portable de Seungmin. Comme l'étreinte fut brisé, Seungmin se mit sur le dos, dans une position beaucoup plus confortable. Changbin en profita, il s'allongea sur le ventre du plus grand et lui prit le portable des mains. Il était onze heures vingt.
-Hyung ! protesta Seungmin en essayant de le dégager, une expression de douleur sur le visage.
Il aimait seulement le corps musclé de son copain quand celui-ci ne tentait pas de l'asphyxier avec. Ce qui arrivait plus souvent qu'on ne pouvait le croire. Changbin finit par s'asseoir en tailleur sur le lit, permettant à Seungmin de faire de même.
-Je crois que c'est râpé pour le petit-déjeuner...
C'était juste une constatation, il se fichait bien de louper le petit-déjeuner, le déjeuner ou le diner, le temps qu'il était avec Seungmin et qu'il pouvait profiter de chaque instant avec lui.
-Tu as bien dormi ? Demanda le plus jeune en s'approchant pour offrir un long et chaste baiser en guise de bonjour.
-A part la lumière qui m'a réveillé ça a été et toi ?
-ça a été aussi mais je n'ai pas envie que mon premier repas de la journée soit un vrai repas.
-Brunch ?
Comme Seungmin acquiesçait, le plus vieux se redressa prêt à se lever pour aller préparer un brunch mais Seungmin le retint en passant son bras sur son ventre.
-Reste-là du dois être fatigué de la route d'hier, je vais m'en charger.
Il força Changbin à se rallonger mais au lieu de se lever il se rallongea lui aussi, faisant reposer sa tête sur le torse musclé où un cœur battait pour lui.
-Pas sûr qu'on prépare un brunch comme ça, le taquina Changbin en lui caressant le bras.
-Chut, laisse-moi profiter un peu de toi, d'accord ?
Changbin faillit dire qu'ils avaient encore un peu de temps avant qu'il ait à repartir mais il s'arrêta juste avant de parler, se rendant compte qu'il plomberait l'ambiance.
-Pourquoi tu es venu ? Demanda Seungmin comme s'il avait lu dans ses pensées.
Ses doigts vinrent créer des formes imaginaires sur le ventre découvert de son copain. Changbin frissonna. Il le fit arrêter en lui prenant la main qu'il porta à sa bouche pour y déposer un tendre baiser.
-Parce que j'ai bien vu que tu n'allais pas bien. Et ça me rendait malade que la raison de ta déprime soit le manque de moi.
Cela faisait plusieurs appels vidéo que Seungmin lui faisait part de sa souffrance de ne plus pouvoir le toucher, d'oublier le goût de ses baisers et de ne plus le sentir à côté de lui quand il s'endormait. De plus il portait de plus en plus régulièrement les deux pulls que Changbin lui avait laissé avant qu'ils ne se séparent. Changbin direction le sud pour son travail et Seungmin direction le nord pour ses études. Mais ce qui l'avait véritablement décidé étaient les paroles de Seungmin prononcé lors de leur appel vidéo de la veille.
Parfois je pleure de peur qu'un jour je me fasse à ce manque de toi.
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