Orevwa

Farewell de Rihanna a été pour moi ce que beaucoup appellent un coup de cœur. Quand il sortait en deux mille onze, j’étais une adolescente encore plus renfermée que l’adulte qui a suivi, et alors la musique, mes ambitions et soutenir ma mère dans ses multiples batailles pour nous maintenir à l’abris du besoin, étaient ma seule préoccupation. Le monde se résumait à ça pour moi, les autres n’avaient pas besoin de moi de toute façon, pensais-je aussi (et je le pense toujours), et donc moi non plus je n’avais pas à avoir besoin d’eux. J’avais laissé la colère très lentement se muer en indifférence. Avec le recul, je comprends mieux que tout ça m’a toujours dépassée, que seul mon égo a bien voulu me faire croire que j’influais sur les réactions qui s’enchainaient en moi à ce moment-là.

La vérité est qu’on m’a imposé cette colère autant que l’incompréhension, la culpabilité et la déception qui ont précédés. Puis la lassitude est arrivée, a fait son temps (parce qu’il y a toujours un temps pour tout), puis je suis devenue une passoire et très vite ensuite, un immense trou sans fond. Tout au long de ce processus, je n’ai fait que suivre ce qui était prévu, je n’ai jamais eu le choix, voilà pourquoi il n’a jamais été question d’une vraie mort. Je n’ai jamais vraiment atteint le stade de décrépitude, je ne suis pas arrivée en fin de cycle, je n’ai rien pu enterrer non plus.

Non, moi on m’a seulement foutu en hibernation. Tel qu’on m’avait déjà imposé le reste, on a aussi bloqué mon cycle d’évolution, j’ai expérimenté pendant des années une fausse mort. Tout aurait été différent, si j’avais dit adieu, choisi de laisser partir en âme et conscience de ne pas pleurer et ne pas être l’obstacle à ce départ, tel que le chante la princesse barbadienne. C’est cette raison-là qui m’a toujours autant attachée à cette chanson.

Elle m’a souvent accompagné ces derniers mois, lorsque j’ai pigé après le départ ô combien douloureux de Dwayne… (argh, il va falloir faire quelque chose pour remettre la machine à jour ma grande) Addis, qu’une fois de plus j’avais raté le coche. Je n’ai pas appris de mes erreurs. Était-il prudent de s’éprendre d’un homme sur le départ quand un père vous a par le passé lâché la main ? On était très loin de mes certitudes. Les monstres sortaient de leur sommeil, tout ce temps ils dormaient, ils n’étaient pas passés de l’autre côté. J’avais pourtant tout pour anticiper. Tout pour l’éviter, me maintenir à l’abris… c’est à croire que j’étais poussée par un ennemi intérieur, une cruelle envie de me pousser moi-même vers la déchéance. Je comprends incontestablement à cet instant que mon subconscient avait simplement réussi à détecter le traquenard. Il fallait me sortir de cette dormance, me pousser vers le bord, car il n’y a pas de naissance s’il n’y a pas de mort.

Alors ce soir je fais le deuil de mes espoirs ––les maigres qu’il me restait. Les faibles étincelles troubles ayant résisté jusque-là, je les laisse s’en aller. Encore une fois, je n’ai aucune autre option que celle-là, mais ce soir j’en fais le serment : désormais tout sera différent…

Le soufflet du vent ébranle avec beaucoup plus de violence tout à coup, l’environnement autour de moi, une feuille morte provenant assurément d’un des deux arbres qui encadrent le dôme géodésique à l’intérieur duquel je me suis réfugiée, vient s’incruster dans le bassin d’eau chaude pour pieds où baignent les miens. Celui-ci étant deux ou trois plus grands que la normale, la morte se voit aisément accorder un dernier plaisir avant la grande putréfaction. Amusée, je la laisse voguer sur les autres claires et relaxantes, dans cet espace qui l’est tout autant, avec sa décoration cocooning, toute en blancheur et en bois.
Malheureusement pour elle, la balade ne dure pas bien longtemps, trois autres de ses comparses font irruption à travers la même fenêtre, avant que cette dernière ne fasse violenter par le vent, et moi, mordre par le froid.

Il faut se lever et tout fermer, alors je le fais, non sans emmener avec moi les petites feuilles. Ce faisant, une chose attire mon attention. Plusieurs en réalité. Le ciel arrose la terre, mais pas d’eau, il neige. J’ai lu pendant mes recherches que ça pouvait arriver sur un jour ou deux en novembre, ––la prévision n’est ni gravée dans la pierre, ni figée dans le temps–– mais qu’elle ne se fixait jamais sur le sol. Il n’y a donc pas meilleure raison que celle-là pour en profiter sur le moment. Tant pis pour mes os, je sors. Je n’en ai jamais vu, il ne neige pas à Nova. Là-bas on est très proche du climat tropical, c’est pluvieux, c’est chaud. De quoi exciter les esprits, rendre les gens plus vivants, très différents de moi. J’aime mieux la glace, elle me décrit mieux.

Peut-être devrais-je appeler ma mère… Plus tard, je n’ai pas mon portable avec moi. Je l’ai abandonné sur une commode en quittant la fête, je trouvais ma pochette trop encombrante, ce que ma longue et volumineuse robe soirée était suffisamment déjà. J’avais besoin d’air, d’eau, pour éteindre les flammes sataniques qui se sont allumées en moi lorsque je les ai vu tous les deux, tous heureux. Ils sont si beaux en plus… Impossible de ne pas le reconnaître, et c’est affligeant !

Elle tombe, elle tombe. Sur ma main tendue, sur ma tête et quand je la fais basculer en arrière, sur mes dents en l’air. Émerveillement, quiétude, gaieté, et j’embrasse la glace comme si j’embrassais le monde, comme si je voulais la garder intacte, précieuse au fond de moi en qualité de renfort. Elle temporisera mes inflammations, elle gèlera toutes mes mauvaises actions. Ce serait tellement génial, j’aimerais tant que ce soit possible. Seulement il y a cet éternel train entre moi et tout, une voiture, un avion, une route, et contre cette armada, elle ne peut rien. Contre cette équipe-là, il faut du feu. Du feu pour faire fondre l’acier et compagnie, quand eux-mêmes, en bouillie, auront réduit le macadam.

Elle tombe, elle tombe, sur les feuilles, les herbes ; sur la cabane de Clara perchée sur l’arbre à ma droite, et relié à la bulle en matériaux de construction, par un pont artisanal en bois et en cordes d’attaches tressées. Elle est de toute beauté, gracieuse dans sa simplicité, envahissante dans la légitimité et agressive lorsque comme moi on joue l’insensée.

En plus de grelotter, le claquement de mes dents commence à me donner mal à la tête. Pourtant je persiste dans mon entêtement, c’est un inédit, il n’est pas écrit que je le revivrais de sitôt. Et puis, comme on dit « à évènement exceptionnel, réaction exceptionnelle ». Alors je reste, je me soignerai plus tard. Pour une fois que je peux en décider, pourquoi m’en priver ?

J’ai mal aux jambes, dans le dos aussi et je respire pour six, c’est pénible. Je tousse souvent très fort, et constamment à de faibles intensités. Mon nez coule et je renifle. C’est l’horreur en moi, la splendeur en face et dans un cas comme dans l’autre, je trouve une satisfaction malsaine, bercée par la bourrasque devenue plus barbare qu’elle ne l’était il y a quelques minutes à peine.

Puis comme on reçoit l’annonce de la naissance d’un bébé en temps de vache maigre, déchiré en même temps par l’envie de pleurer et celle de la célébrer, sur moi, ce n’est plus la neige que je sens tomber. Je lui ai souvent trouvé cette manie agaçante. Il avance sur un pas de guerre, exception faite de quand il s’agit d’une balade. Je lui ai dit une fois après une nuit folle, il revenait de la réception où il avait été convoqué pour un petit souci « mais mon gars, toi tu ne peux surprendre personne en te déplaçant de la sorte. Tu es grillé d’avance » et lui m’a répondu avec cette lueur intense, légèrement triste et démesurément belle qui faisait de lui, l’homme le plus adorable que je n’avais jamais vue « Tu ne t’es as dit que c’était peut mon souhait ? J’ai l’habitude d’aplanir toutes les montagnes que je croise sur mon chemin. Les montagnes je les aplanis, mais qu’en est-il des autres ? (Son visage s’est métamorphosé sans préavis, j’ai en un claquement de doigt eu une bête blessée en face de moi) Considère que je leur laisse simplement le temps de prendre la clé des champs. ».

J’aurais dû voir le danger à cette heure-là, et non m’embraser d’admiration devant son assurance et toute l’estime qu’il avait pour lui-même. Même qu’à partir de ce matin-là, l’angle sous lequel j’appréciais son pas a changé. Je l’ai davantage évalué en terme de cadence, de rythme, de musique, de chiffres ––mes passions. Son pas est une grossière mesure à quatre temps ; et parce qu’à chaque fois, au bout de deux enchainements consécutifs, s’intercale un soupir, je le reconnaîtrais entre mille. C’était ma mélodie du bonheur, ça l’est relativement toujours à l’instant et ça le sera peut-être encore pendant un certain temps…

Il est là, c’est pour cela qu’elle ne semble plus me tomber dessus la neige, et que lui, oui.
Encore et encore, il tombe sur mon cœur. À mesure qu’il se rapproche, les à-coups se densifient, le débit accroit et en toute logique elle s’alourdit, ma croix. Comme la pluie s’abat sur un vêtement et le délave, son avancée me brise le cœur en mille morceaux givrés et ensanglantés. La distance entre nous était un pansement, mais cette proximité restera un paravent. Le fossé invisible creusé par ses mensonges et mes problèmes émotionnels, demeure. À découvert, il est d’autant plus effrayant, et je crains qu’à cela il n’y est plus de médicaments. Le ciel dans sa lugubre grandeur m’en est témoin, avec la même ardeur que j’ai adorée et prier pour chacune de ses étreintes, à présent j’en ai peur.

Ne me touche pas, ne me touche pas, ne me brise pas…

C’est le chant de mon cœur alors que sans ma permission, il me ramène à l’intérieur.

–– Tu veux te tuer ou quoi ?

Mes bras restés autour de ma poitrine pendant le trajet y reste, lorsqu’il retire les siens sous mes genoux et mon buste. J’accepte volontiers la couette parce que c’est presque la mienne, si on prend en compte que Shela a, et emménagé le lieu, et nettoyé ce matin comme tous les autres à ma demande. Sa main pour m’aider m’installer sans risque près du mini jacuzzi, non par contre.

Je suis tombée sur le charme du dôme dès la première seconde. Billy, sa femme et sa fille y campent à ce qu’il paraît, en été, et la cabane est la parfaite solution au problème d’intimité des adultes. Shela m’a expliqué qu’ils y trainent quand arrive l’heure, des lits adaptables et les disposent au-dessus du petit bassin d’eau chaude, après l’avoir fermé à l’aide d’une télécommande. Ça n’aurait pas été possible sinon, parce que l’espace est assez réduit, avec la couronne de banc douillets collées aux parois de la sphère. Je ne pouvais que me sentir à mon aise ici : c’est loin de la résidence principale, c’est assez étriqué et c’est sécurisant.
Je pousse un soupir de soulagement, lorsque je peux à nouveau sentir mes membres, puis plaque mes paumes contre mes joues en inspirant tellement fort que j’en tremble. La crispation est délicieuse.

–– Tu vas mieux ?


Pour toute réponse, je me hisse sur mes deux jambes, marche en direction du banc où reposent mon journal intime dissimulé entre de gros livres sur la finance que m’a offert Ashin le mari de Phaung, lors de ma dernière visite, mon béret, et mon enceinte Bluetooth portable, de couleur grise. J’appuie le bouton adéquat, et Rihanna cesse de romancer cet instant des plus catastrophiques.

–– Je comprends mieux ton attachement pour cette chanson. Tu ne m’avais pas dit que ton père t’avait…

Abandonné, aimerais-je compléter, mais l’étonnement cogne plus fort encore dans mon esprit. Donc Billy a au moins été honnête avec lui. À la presse il a affirmé le contraire, d’après ma lecture, il ignorait mon existence. J’ouvre la bouche pour essayer d’en savoir plus, et là encore, je me refroidie. Je n’ai plus rien à lui dire, constaté-je avec de pénibles frémissements dans le ventre. L’amertume m’amène à froncer les sourcils, pincer, puis allonger la bouche, et rapetisser les prunelles, jusqu’à ce qu’il soit temps de lui faire face à nouveau.

–– On t’a demandé me chercher ?

Je lutte pour conserver mes yeux grands ouverts, mon menton relevé et ma respiration stable. Ça me coûte énormément, mais je maintiens le cap. Je l’ai décidé, tout va changer à partir de maintenant.

–– Non, je voulais te parler. Je…

Mon cœur frémis, il l’aime, même s’il ne sait plus s’il le connait. L’a-t-il seulement connu ? Qu’importe… Moi je n’en veux plus. Je vois ses iris et refuse de penser à mon fils. Ça me fait l’effet d’une amputation sans anesthésie à chaque fois. J’hume son odeur, et me revois en train de la chercher partout… ça n’a plus rien de romantique. Ce qui a été extase un jour s’est transformé en torture. J’ai été juste démente durant ces derniers mois.

–– Je suis surpris de te voir là. Agréablement hein, s’empresse-t-il de compléter, pour ne pas m’offenser se dit-il, alors qu’il ne fait que s’enfoncer.


Quel culot ! Hypocrite, sale menteur !

Je devrais le gifler, le bombarder de coups de poings, lui cracher à la figure… cependant, cela reviendrait également à lui avouer qu’il m’a blessé, que ça a compté, et compte encore pour moi. De ça non plus, je n’en veux plus. Alors je reste de marbre, stoïque, formée dans le sang et les larmes.

Je me surprends à en éprouver une certaine fierté. Je ne l’ai jamais vu aussi mal dans sa peau. Ou si peut-être, le jour de son départ. J’accuse un remord tardif et aussi vain que la sympathie qu’il se fatigue à incarner sur le moment.


–– Tu dois m’en vouloir, minaude ce dernier, le regard vagabond et la voix chevrotante. Je n’ai pas tenu ma promesse. Mais…


–– Tu ne m’as rien promis. J’ai cherché à transgresser les règles de départ, l’erreur était mienne. Et puis ç’aurait été stupide de croire sur paroles quelqu’un que je venais de croiser et qui vivait aussi loin. Je crois que je me sentais seule. Je ne te l’avais pas dit, mais je venais de rompre avec mon copain.

–– Ton copain ?

J’ai les yeux ronds devant l’éclair de déception dans l’œil du traitre. J’en rirais bien, cependant mes objectifs me tiennent à cœur. Il doit en être persuadé, lui non plus n’a pas compté pour moi. Il n’empêche qu’on continue à nager en plein dans le domaine de l’incroyable hein… Ça trompe effrontément, et ça a le culot de s’offusquer quand on lui rend la pareille. Sacré égo ! Vraiment, chapeau !

Pour ce qui est de mes affirmations en eux-mêmes, évidemment ils sont faux. Quand je l’ai rencontré, je venais de dépasser mon treizième mois de célibat, après avoir rompu avec Glenn Walch, l’assistant de mon professeur de comptabilité, tout simplement parce que ça manquait de passion entre nous. C’était atrocement fade à vrai dire.

La vérité par contre, c’est que j’ai perdu Réné, mon meilleur ami… enfin le seul, parce que voisins, parce qu’entêté à forcer les barrières de ma précieuse solitude, et parce que malheureusement, amoureux de moi dans le silence le plus respectueux du monde. Ma grossesse l’a poussé à sortir de son placard, mais sa démarche je l’ai plus prise pour de la charité qu’autre chose. Il s’agissait surtout des espoirs que j’entretenais de voir Dwayne (merde, Addis !) revenir… me revenir. Il l’a compris, mal vécu et étudie maintenant à New-York, la ville de ses rêves.

–– C’est ça, mon petit ami Renée.

–– Ok, déglutit mon ex amour ––une utopie en réalité–– avant de me tourner le dos quelques instants.

Je me sens lasse, si vide et donc inapte à quoique ce soit. Mon petit doigt me dit même que je vais dormir ici. Je le sens, Morphée n’est pas bien loin. À mon avis il serait déjà actif si cupidon n’avait pas exagéré le dosage de ce truc magique dont il a imbibé la flèche qu’il m’a réservé ––une belle erreur de sa part. Suis-je donc tant que ça haïe des dieux ? Pourquoi il a fallu qu’il oublie de répéter le geste sur cet Apollon d’ébène ? Pourquoi suis la seule à souffrir à chaque fois ?
Mes sentiments me dominent encore, je regrette toujours autant ces minutes où j’étais plantée contre ce dos, agrippée à ces épaules larges, à embrasser ce cou massif, à le respirer comme une damnée.

Où avais-tu la tête Rock, où ?

Mes mains me brûlent de cette stupide envie de récidiver. Apparemment toute ma tête, je ne l’ai toujours pas retrouvée, il me la fait encore et toujours tourner. Ce même avec le dos tourné. Ça pourrait-être beau, parce que même si de manière nuancée, je n’y crois que depuis peu, c’est bon d’aimer et de l’être en retour, mais à l’instant ça me tue. Beaucoup plus que cela n’a été le cas, tous ces mois quand il n’était pas là. La distance a beau être négligeable aujourd’hui, jamais avant je ne l’ai senti si loin de moi.

–– Tout à l’heure, revient-il à la charge en virevoltant sur lui, je ne voulais pas t’ignorer, j’étais juste abasourdi… Euh… tout ça est à peine croyable pour moi. Tu comprends ?

–– Oui, et tu as bien fait. Ta fiancée ni personne d’autre d’ailleurs n’a besoin de savoir que… enfin, que tous les deux on a passé quelques nuits sans importance. Blair m’a un peu parlé de tout le monde, me dépêché-je de l’éclairer lorsqu’il incline la tête. Tu peux partir tranquille, il n’y a pas de malaise entre nous. Mais ce serait plus juste de garder une certaine distance malgré tout. Par respect pour ta fiancée.

Il n’en revient pas. De quoi ? Je ne saurais le dire. Sa fierté je suppose. Il paraît qu’il en fascine un nombre incalculable, je dois être en train d’ébranler cette conviction, jeter du doute sur quelques-unes de ses opinions. Ce n’est toujours pas le dixième de ce qu’il m’a volé, mais dans ma situation, tout est à prendre. Pour autant son trouble ne dure pas très longtemps, il inspire de tout son être, comme s’il revenait d’un long séjour dans les profondeurs, puis acquiesce frénétiquement avant de conclure.

–– Ravi de t’avoir revu. Je vais… euh… je vais y aller.

–– C’est ça, bonsoir.

Sa bouche s’étire laconiquement, il opine du chef à nouveau et prend enfin le chemin de la porte ––me soulage en d’autres termes de cette pression oppressante autour de mon cœur, que je comparerais sans hésiter à celle qu’applique un poing vengeur sur une gorge.

Une fois Addis hors de la sphère, je me sens défaillir. Je perds du souffle, je perds de l’eau, et bien que cela ne soit pas visible, le cœur déchiré et l’estomac ouvert, je perds du sang.

Jamais plus, personne ne m’abandonnera. Aussi difficile que s’avère tout ceci, dorénavant ce sera ainsi, et pas autrement.

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