-Bonjour Malefoy. Dis-je sèche.

Je vis sa tête se décomposer à mesure que je me retournais et qu'il reconnaissait ma voix. Il resta surpris quelques secondes puis se reprit et dit d'un air narquois :

- Granger, la seule personne qui ne m'avait pas manqué de tout Poudlard ! Même Weasmoche m'avait plus manqué !

-Très drôle Malefoy, répliquai-je, toi aussi tu ne m'as pas manqué et arrête d'appeler Ron comme ça. Remarque il y a une chose qui n'a pas changé.

-Ah bon je peux savoir quoi ? Mon charme ? dit-il en prenant un air charmeur.

-Presque, toi. Tu n'as pas changé du tout depuis Poudlard, toujours aussi arrogant, prétentieux et imbu de ta personne, à ce que je vois.

-Tu ne me connaîs pas aussi bien que tu ne le penses Granger, les gens peuvent changer si on leur laisse une deuxième chance.

Il prit un air pensif et un peu triste ; où était passé le Drago que je connaissais avant ? Je changeai de sujet :

-Que fais-tu ici d'ailleurs ? dis-je. Tu ne devrais pas être à Azkaban?

Bon ok c'était très méchant de lui dire ça mais après toutes ces années de méchanceté envers moi, je pouvais me venger un peu non ?

Je vis que ma remarque le toucha, il commençait à tourner les talons et partir sans me répondre quand , poussée par un élan de sympathie, je le retins par le bras :

-Que veux-tu Hermione ? M'humilier encore une fois et prendre ta revanche sur toutes ces années où j'ai été méchant avec toi ?

-Tu m'as appelé Hermione ?! dis-je d'un air surpris

-Alors que veux-tu ?

-M'excuser Drago, je m'excuse. Je n'aurais pas dû te dire ça c'était vraiment méchant de ma part. Je ne sais pas ce qui m'as pris, désolée.

-Hermione Granger qui s'excuse, c'est incroyable ! dit-il en faisant une tête stupéfaite.

-Ne me fais pas regretter ma décision Drago, dis-je en esquissant un sourire.

Nous commençâmes ainsi à discuter, il avait beaucoup changé et était devenu un garçon assez sympathique. Ce fut très agréable de parler avec lui. Nous dansâmes aussi un peu en faisant des poses boissons de temps en temps. Je ne voyais pas le temps passer.

Un moment je l'abandonnais et partis discuter avec Luna. Mes amis m'avaient manqué. Poudlard m'avait manqué. Je commençai à me dire que ma décision avait été totalement immature et débile. Je discutais tranquillement avec Ron tout en buvant une Bièreaubeurre, ça devait être ma 4ème ou 5ème je ne sais plus, quand Mc Gonagall demanda le silence.

Je m'approchais pendant qu'elle commençait son discours mais je partis en courant. Je ne pouvais entendre ce qu'elle disait plus longtemps. Ne regardant pas ou j'allais, je réussis à me perdre. Je m'assis contre le rebord d'une fenêtre et me recroquevillais sur moi même. Je repensais aux paroles de Mc Gonagall. Elle avait reparlé de la bataille finale. Malheureusement cela raviva tous les souvenirs que je croyais enfouis au plus profond de moi. Je revécue la scène comme si elle se passait maintenant, je vis Fred Weasley, mon ami, mourir dans l'explosion provoquée par un mangemort. Fred. Il me manquait tellement. Lorsqu'il arrivait j'étais toujours sûre d'avoir le sourire lorsqu'il repartirait, il testait toujours ses blagues sur moi avant de les faire aux autres ; mais il faut dire que j'étais bon public. Quelques larmes coulèrent sur mes joues et atterrirent sur mon bras, ce qui enleva un peu le fond de teint qui cachait l'horrible séquelle que m'avait laissée Bellatrix Lestrange. Pas un jour n'était passé depuis dix ans où je n'avais pas caché cette cicatrice. Jack ne l'avait jamais vu. Il ne savait même pas que je l'avais. Comment aurait-il compris que des mots puissent être gravés dans ma chair ? Il m'aurait demandé ce que veut dire « Sang-de-Bourbe » d'un air perdu. Cette cicatrice me gâchait la vie, elle me rappelait tant de souvenirs horribles, j'entendais toujours le rire de Bellatrix dans mon oreille. Malheureusement je n'avais toujours pas trouvé de remède qui puisse l'enlever. J'étais condamnée à vivre avec.

J'étais perdue dans mes pensées, pleurant doucement, quand une main se posa sur mon épaule. Je me retournai vivement mais détournai le visage quand je vis Drago me dévisager.

-Hermione tu es là. Pourquoi pleures-tu ?

-Que fais-tu ici Malefoy ? Tu n'écoutes pas le discours de Mc Gonagall ?

-Alors maintenant c'est Malefoy ? Je croyais que l'on avait dépassé le stade des noms de familles, dit-il d'un air légèrement vexé. Tu es parti en courant et comme personne ne l'a remarqué et que je ne voulais pas que tu te perdes dans le château je suis parti à ta recherche, ajouta-t-il tout bas.

-C'est vrai désolée Drago. Et merci c'est gentil d'être parti à ma recherche.

-Pourquoi pleures-tu Hermione ?

En voyant que je ne répondais pas il continua :

-Tu sais que tu peux tout me dire je ne le répéterai à personne. Et puis de toute façon à qui le répéterai-je ? Personne ne me fait confiance ou n'est mon ami, déclara-t-il.

Devais-je tout lui raconter ? Après tout c'était toujours Drago même s'il avait changé. Bizarrement je ne me voyais en parler à personne d'autres, j'avais confiance en Drago

-D'accord mais que si tu ne fais pas de commentaires et ne m'interrompt pas, dis-je après un long silence.

-Je t'écoute, répondit-il doucement.

Je pris ma respiration et me lançais. Je lui racontais tout. Mon envie de ne plus avoir affaire à la magie, je lui racontais les cauchemars que je faisais chaque nuit où je revivais la bataille de Poudlard, où je revoyais Fred mourir devant mes yeux, je lui dis que depuis 10 ans je vivais remplie de remords. De ne pas avoir sauvé Fred alors que j'étais à côté de lui, d'avoir laissé mes amis se débrouiller tout seuls, pour essayer de remettre de l'ordre dans le monde magique, d'avoir laissé mes amis seuls au moment où ils avaient sûrement le plus besoin de moi.

Je me tus quelques instants et Drago murmura :

-Il y a autre chose, tu sais que tu peux tout me dire Hermione.

J'hésitais devais-je lui dire ? Personne ne le savait, même pas Harry, Ron ou Ginny.

-Regarde.

Je commençais à enlever le fond de teint qui recouvrait mon bras. Les mots « Sang-de-bourbe » apparurent de plus en plus. Lorsque tout fut enlevé, je tournais la tête vers Drago.

Il avait l'air choqué, mais aussi surpris.

Il bégaya :

-Mais mais...

-Comment j'ai eu ça ? Répondis-je d'un air amer.

Il me regarda et je commençai mon récit :

-Ça fait 10 ans. 10 ans que cette cicatrice me pourrit la vie. C'était lors de la bataille de Poudlard, Bellatrix Lestrange voulait s'amuser alors elle a gravé cette inscription dans mon bras avec son poignard. Depuis 10 ans je cherche une potion ou autres qui puisse l'effacer. Je ne l'ai jamais trouvée. Je devrais vivre avec toute ma vie. Je la cache depuis le début, personne n'est au courant. Enfin à part toi maintenant. La voir chaque jour me rappelle la bataille, Bellatrix Lestrange, et le moment où elle à gravé ça dans ma peau. Mais le pire c'est que cette cicatrice me fait souffrir chaque nuit, à chaque cauchemar que je fais sur la bataille, cette cicatrice se remet à me brûler. Elle me pourrit la vie.

Je repris mon souffle et pleurais. Cela faisait du bien de pleurer. Après cette confidence je me sentais plus légère ; comme si le fait que quelqu'un le sache m'enlevais un poids.

-Ne pleure pas Hermione, je ne savais pas, je suis désolée pour toi. Mais sèches tes larmes je n'aime pas voir une fille pleurer.

Je tournais ma tête vers lui et lui sourit.

-Merci Drago, tu ne peux pas savoir combien je me sens mieux d'en avoir enfin parler à quelqu'un.

Tout à coup il s'approcha de moi et me fit un câlin. Je restais abasourdi quelques instants mais je lui rendis son câlin car ça faisait vraiment du bien de se confier.

Il se détacha de moi dun air gêné et me dit :

-On retourne dans la salle ?

-Oui bien sûr je te suis. Dis-je.

Il me ramena dans la salle où nous discutâmes encore un peu. J'abusais légèrement sur la Bièreaubeurre, j'avais la tête qui tournait un peu et j'étais particulièrement joyeuse. Je décidais de sortir me rafraichir les idées surtout qu'il commençait à faire chaud.

Je montais finalement à la tour d'astronomie, j'avais toujours aimé cet endroit car personne n'y venait alors le calme régnait le plus souvent.

J'ouvris la fenêtre et me penchais pour voir la vue quand deux bras m'entourèrent doucement et j'entendis :

-De plus en plus intrépide Granger dis-donc !