9- Que l'aventure commence !
{Pdv Harry}
Dimanche 1er octobre 1978, aujourd'hui débutait notre plan.
Pour être tout à fait honnête, je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit, très inquiet et stressé par notre mission d'aujourd'hui. Pourtant, elle était assez simple, la plus simple de tout ce qu'on aurait à faire. Il nous suffisait de nous rendre dans la Salle sur Demande -Salle des Objets Cachés-, et de retrouver le Diadème de Serdaigle. Pas bien compliqué, quand on savait que une des prochaines étapes était d'infiltrer Gringotts.
Mais à vrai dire, c'était un peu plus compliqué que cela. Avec Malefoy nous avions convenu de réunir tous les Horcruxe, et de ne les détruire qu'au dernier moment, afin de ne pas alerter Voldemort. Ce qui serait assez con, puisqu'il tenterait alors de nous retrouver personnellement pour nous tuer. Et pour avoir connu ça toute ma scolarité, être poursuivi par un tueur en série n'est pas la plus géniale des expériences. Mais du coup, pour les réunir en toute sécurité -à priori- on avait créé une boîte pouvant tous les contenir, assez lambda d'apparence, mais indestructible et dont le seul moyen de l'ouvrir était de savoir ce qu'il y avait dedans, et de prononcer, baguette pointée sur elle, « Je jure solennellement que mes intentions sont bonnes ». En plus de cela, bien sûr, la boîte reconnaissait la baguette et si ce n'était ni celle de Malefoy ni la mienne, alors elle ne s'ouvrait pas.
Avec cette protection, nous espérions pouvoir les mettre en sécurité le temps de les détruire.
N'ayant pas beaucoup dormi, j'étais le premier du dortoir à être prêt. Douché et habillé, j'attendais que Malefoy daigne se lever. Certes, ce n'était pas pressé, nous avions toute la journée. Mais plus tôt c'était fait, plus tôt j'avais l'esprit tranquille. Malheureusement, à la place de la blondasse que j'attendais impatiemment, ce fut Remus qui se réveilla en deuxième.
Il me salua gentiment, et partit se doucher à son tour. Mais après de longues minutes à me rouler les pouces, je n'en pus plu. Je me levai de mon lit où je m'étais installé pour attendre, et me dirigeai vers Malefoy. En le voyant dormir comme un petit bébé, roulé en boule et serrant la couette contre lui, j'eus un sourire moqueur, et un pincement au coeur. Je devrais le prendre en photo, ça me ferait un dossier à vie. Mais je ne le fis pas. Une part de moi ne pouvant s'empêcher de culpabiliser à l'idée même de le faire. Il était mignon, vulnérable comme il était. Et il avait l'air... gentil !
C'est à cette pensée, que mon bon sens me revint. Malefoy, doux et gentil... la bonne blague ! C'était sûrement le stress qui me faisait penser de telles choses !
C'est donc sans aucune pitié de ma part, que je lui retirai la couette d'un coup sec en lui criant de se lever. Il sursauta immédiatement, l'air un peu perdu, avant de vite se reprendre et de poser son regard glacial sur moi. Un frisson me parcourut alors de la tête aux pieds. Il me faisait peur, mais je ne l'avouerais jamais à voix haute.
-Heu bon, dis-je en ayant perdu toute assurance. Je vais te laisser te réveiller à ton rythme, et puis moi je vais... descendre dans la Salle Commune, ouais, ça me semble être un bon plan !
Je m'apprêtai à accomplir mes paroles, m'éloignant d'un pas vif, terrifié par le blond. Mais soudain, je me fis plaquer au sol, allongé sur le dos.
Se trouvait à califourchon sur moi, un Drago Malefoy tout colère, en pyjama. Il n'avait plus du tout l'air endormi. Au moins, j'avais réussi ma mission de le réveiller. Enfin... ça c'était si je survivais, parce que là tout de suite je ne me sentais aucunement en sécurité, et pour cause : d'une main il tenait fermement mon col de chemise, et de l'autre il pointait sa baguette sous mon menton. Puis de son air dédaigneux, il me cracha :
-Tu me refais ça, Potter, et je te promets que tu ne verras plus jamais ce soleil que tu aimes tant.
Il enfonça un peu plus sa baguette dans ma chair, et j'essayai de le pousser loin de moi. Mais il m'immobilisait, et je ne pouvais même pas bouger mon petit doigt.
-C'est clair ?
Je murmurais un léger oui, et Malefoy me relâcha avant de se lever le plus dignement possible. Je me redressai alors en position assise, et laissai échapper un petit rire nerveux qui dégénéra assez vite en rire franc. La façon dont il m'avait maîtrisé en quelques secondes était terrifiante, mais la raison pour laquelle il l'avait fait était hilarante.
Malefoy se retourna à nouveau vers moi, très énervé de me voir amusé de la situation, mais je vis ses barrières faiblir lorsque nos regards se croisèrent. Il fit alors la chose la plus inattendue qui soit : il se mit à rire à son tour. Mais pas d'un rire hautain ou moqueur, non, il riait avec moi, de la situation. Un instant, je me surpris à le trouver magnifique, au naturel, comme ça. Mais ça ne dura pas bien longtemps. C'était Malefoy, tout de même.
C'est à ce moment là que Remus sortit de la douche, les cheveux trempés. Je vis sur son visage l'étonnement de nous retrouver ainsi morts de rire, avec moi qui m'étais réétallé par terre. Un petit sourire au coin des lèvres, il ne dit cependant rien et continua de préparer ses affaires. Doucement, on retrouva notre calme le coeur léger. Tout ça m'avait un peu détendu, et j'avais l'impression de moins stresser.
Je suivis alors du regard Malefoy récupérer ses habits et partir à la salle de bain, toujours un peu souriant. C'était si rare, de le voir sourire. Ça me réchauffait un peu le coeur. Au moins, la guerre ne lui aurait pas tout pris. Il restait un peu d'espoir.
J'attendis alors, patiemment cette fois, que Malefoy sorte de la douche, et pendant ce temps j'aidai Remus à sortir le reste des Maraudeurs de leur lit. Un vrai calvaire. James, enfin mon père, était impossible à réveiller, si bien qu'on aurait pu le croire mort (il est mort, je sais, mais pas à cette époque) si il ne ronflait pas si fort. Honnêtement, j'aurais préféré qu'il me transmette ses gènes de merveilleux-sommeil plutôt que de cheveux indomptables. Mais bon, il n'avait pas choisi, je suppose. Et puis je ne pouvais pas trop lui en vouloir, il m'avait au moins transmis le talent du Quidditch.
Quelques temps plus tard, le miracle s'était produit, et tous les Maraudeurs étaient réveillés. Ils se battaient pour savoir qui irait se doucher en premier. Heureusement, Malefoy sortit assez vite de la salle de bain, tout beau tout propre et on put vite s'éclipser, la boîte dissimulée sous la cape d'invisibilité.
Je n'oubliais pas de souhaiter bonne chance à Remus pour les trois tarés qu'il aurait à supporter, et une fois la porte du dortoir fermée derrière nous, j'entendis Malefoy me chuchoter :
-Que l'aventure commence !
Je ne pus m'empêcher de faire un sourire en coin, et on descendit les escaliers de pierre.
Une fois en bas, j'aperçus Lily lire sur un fauteuil au calme, et aussitôt mon petit moment de planage qui durait depuis le fou-rire disparut. Soudain gêné, je ne pus m'empêcher de rougir. Je n'avais pas encore pu lui parler, après trois semaines ici, et je ne savais pas comment l'aborder. Cette situation m'attristait un peu, car à vrai dire j'avais peur de juste... louper une opportunité. De rentrer chez moi à mon époque plein de regrets, parce que je n'aurais pas osé aborder ma mère.
-On ira la voir, un de ces jours, me dit soudainement Malefoy comme si il lisait dans mes pensées.
Je l'observai un instant, mais il ne laissa rien paraître. Alors, j'acquiesçai vaguement. Un de ces jours, ouais. Il faudra que je lui parle, c'est ma mère après tout. Même si elle ne le savait pas.
On sortit alors de la Salle Commune, et on partit sans plus attendre en direction de la Salle sur Demande. Le trajet fut plutôt paisible, pas d'engueulade avec Malefoy, voire même quelques mots adressés poliment. C'était rare, les moments comme ça. Alors j'en profitai.
On se retrouva assez rapidement au 7ème étage, tournant trois fois devant le mur pour que la porte apparaisse. Je reconnus immédiatement la salle dans laquelle je me trouvais, y étant allé deux fois. C'était toujours aussi... charmant ? Lugubre ? J'étais partagé. En tout cas, c'était assez fascinant de se retrouver face à tant d'objets ayant appartenu à tant de souvenirs d'époques si différentes. Malheureusement, le plus intense que moi j'ai d'ici, était l'incendie. Soudain un peu mal à l'aise suite à cette pensée, je décidai de me recentrer sur la mission.
Reconnaissant le chemin à prendre, et me faufilant parmi les tas d'objets, je menais Malefoy jusqu'à la cachette du diadème. Quand je le vis, je tendis la boîte à Malefoy, enfilant des gants.
-Je jure solennellement que mes intentions sont bonnes.
Ça avait été mon idée, en clin d'œil pour les Maraudeurs. Et puis de toute façon nous n'avions pas d'autre idée, alors bon...
Malefoy me tendit par la suite la boîte ouverte, et les mains protégées, j'attrapai le diadème pour l'y poser. Je fis ça vite, ne voulant pas m'attarder sur l'Horcruxe pourtant si beau et attrayant.
Et à peine quelques minutes plus tard, nous sortions de la Salle sur Demande, boîte en main. À nouveau devant le mur de pierre et le tableau de Barnabas le Follet et ses trolls dansants, c'était reparti pour tourner trois fois.
La porte réapparut, et une fois passée, une toute autre pièce était devant nos yeux. Un petit salon assez banal d'apparence, deux fauteuils de velours argentés et une table avec un service à thé. Mais qui regorgeait en réalité de mille et une cachettes. C'est donc après inspection du lieu, qu'avec Malefoy on se mit d'accord. Un abri simple, ferait l'affaire. Après tout, la probabilité pour que quelqu'un imagine exactement la même salle, tombe sur la cachette, la boîte, puis arrive à l'ouvrir, était assez faible.
Il nous suffit alors de toucher certaines briques dans un ordre précis, un peu comme au Chemin de Traverse, et un coffre y apparut. Malefoy y déposa la boîte, on referma le coffre, et on sortit de la Salle sur Demande pour la deuxième fois de la journée.
Simple, rapide, et efficace. En à peine une demie-heure, nous avions bouclé l'affaire. Oh, bien sûr, on ne se faisait pas d'illusion. Les prochaines fois ce sera bien plus compliqué d'accomplir nos missions sans que les autres ne remarquent notre absence. Mais aujourd'hui, on avait un Horcruxe. Ne nous en manquait plus que quatre.
On rejoignit donc assez vite les autres Gryffondor pour le petit-déjeuner, et quand Sirius demanda où on était passés, Malefoy répondit dans le plus grand des calmes que nous étions à la bibliothèque. Je ne réussis alors pas à comprendre le regard insistant et mi-moqueur que James posa sur nous, mais Malefoy, lui, apparemment le comprit puisqu'il lui répondit par un regard noir.
Le reste de la journée se passa à merveille. On accompagna les Maraudeurs dans une blague visant les Serpentard, et la tête renfrognée de Malefoy face à ça me faisait rire. On aurait dit un enfant qui faisait semblant de bouder, en cachette amusé de la situation.
C'est donc le coeur léger de me dire que notre mission avait véritablement commencé, et que tout se passait pour le mieux avec mon père, mon parrain, et Remus, que la journée se termina en douceur. Enfin, pour les Serpentard c'était une autre histoire. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais se retrouver en tenue de Gryffondor ne leur avait pas tellement plu...
Pour la première fois de ma vie, je me sentais comme un ado de mon âge, agissant avec insouciance et immaturité. Et ça faisait du bien, même si je me doutais que la réalité finirait par vite me rattraper...
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Hola la gente !
Un nouveau chapitre de fini, j'espère que ça vous aura plus et puis je vous dit à bientôt ! ^^
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