7- Première journée en 78
{Pdv Drago}
Pff, les trois Maraudeurs étaient partis rejoindre le quatrième -à ce que j'avais pu deviner- et maintenant je me retrouvais seul, avec Potter.
Potter qui était sur son petit nuage et que je n'avais jamais vu si souriant. Pathétique.
Il avait beau passer du temps avec eux, même devenir leur ami, il n'arriverait jamais à combler ce manque qu'ils avaient tous laissé en mourant. Je le savais, mais ne savais pas quoi faire. Lui, il se voilait la face. Mais que pouvais-je faire ? Si je lui en parlais, il se braquerait, j'en étais sûr. Et c'était compréhensible, il pensait avoir tout ce qu'il avait toujours voulu avoir, sous ses yeux. Devant lui. Qu'est-ce qu'il était con... Comment fera-t-il, une fois qu'on sera retourné dans notre présent ? La seule boucle temporelle où tout restera et sera comme on l'a laissé en venant ici !
Je soupirai doucement, un peu en colère. Je savais, que je ne devrais peut-être pas m'en préoccuper de si tôt. Ça ne faisait pas 24h qu'on était arrivés. Pourtant, je savais également que quoi qu'il arrive, Potter sera dévasté quand on devra rentrer et qu'il devra tous les laisser derrière lui. Alors peut-être devrais-je l'empêcher, avant qu'il ne soit trop tard, de trop s'attacher à ses parents et toute leur clique.
Mais il est déjà trop tard, Drago. Me dit ma conscience. Il était déjà trop tard avant même d'arriver ici.
J'eus envie de lui dire de fermer sa gueule, mais malheureusement je ne le pouvais pas. Je n'allais tout de même pas m'insulter moi-même.
Le regard perdu dans le plat de poulet, je mis du temps avant de me rendre compte que Potter m'appelait avec insistance, debout à côté de moi. Quand je le regardai enfin d'un air perdu, il me lâcha, moqueur et avec la même voix que si il s'adressait à un gamin de 2 ans ou à un petit chiot.
-Bah alors mon petit Drago ? On faisait la sieste ? C'est bien, mais n'oublie pas le petit rot avant de sortir de table !
-Ferme ta gueule, je t'ai rien demandé.
Il rigola et j'eus envie de le taper. Mais je n'en fis rien. Non pas parce que j'étais clément avec lui, juste que je ne me risquerais pas à le toucher. Berk...
Et puis il m'énervait ! Pourquoi je m'étais inquiété pour lui déjà ?! Si il est trop con pour s'enfoncer dans le déni en croyant que tout va s'arranger bah grand bien lui fasse !
Si ça se trouve ce n'est même pas le cas, c'est toi qui t'es imaginé tout ça. Peut-être qu'il en est conscient, et qu'il compte faire attention.
Tss. Moi aussi je m'énerve moi-même.
Et c'est toi qui as accepté de rester à cette époque. Tu l'as fait en connaissance de cause et pour l'aider. T'avais qu'à dire non, si tu t'en faisais pour lui.
J'essayai d'ignorer la petite voix dans ma tête. Je verrai plus tard, je n'y étais pas encore. L'important, à présent, était de préparer au plus vite un plan avec Potter pour tuer Voldemort.
Je me rendis d'ailleurs compte qu'à force de penser, je n'avais pas fait attention mais j'avais suivi Potter hors de la Grande Salle, et à présent nous étions même devant la Grosse Dame, que je connaissais comme gardienne de la Tour des Gryffondor. Un frisson me parcourut quand soudain je réalisai : ça en était fini de moi. J'étais un Gryffondor, un rouge et or, ici, à cette époque, j'étais l'ennemi de ma maison, et l'ami de mes ennemis.
Eww... coup dur. Même si je savais que c'était juste des enfantillages, j'avais baigné dans cette mentalité toute ma scolarité et maintenant que j'étais de retour à Poudlard... bref. Arrêtons d'y penser. Maintenant j'étais à Gryffondor, un point c'est tout.
Au moment où je revenais sur Terre, je me rendis compte que que Potter était en grande discussion avec la Grosse Dame -elle a pas un prénom celle-là d'ailleurs ?- qui ne voulait pas nous laisser passer. Heureusement, quelqu'un sortit à ce moment là de la pièce derrière le tableau, et on en profita pour passer alors que la Grosse Dame criait.
Il n'y avait pas grand monde -pour ne pas dire personne- dans la Salle Commune, tout le monde étant en train de manger le petit-déjeuner ou en train de profiter du soleil dehors.
Mais la chose qui me frappa une fois entré, fut le rouge. Beaucoup trop de rouge. Pourquoi infliger ça à nos pauvres yeux ?! Ils sont timbrés ici !
-C'est donc à ça que ressemble la Salle Commune des Gryffondor...
Je vis Potter sourire, fier.
-Eh bah c'est affreux. Tu avais raison, on aurait dû aller à Serpentard.
Il me donna un coup de coude dans les côtes, et grogna.
-C'est bien plus beau ici que chez les Serpents ! T'as juste des goûts de merde, Malefoy.
-T'es jamais entré dans notre Salle Commune, comment tu peux savoir ?!
Il ne me répondit pas et retrouva son sourire, cette fois mesquin. Comprenant son silence, je m'exclamai, choqué :
-Oh mon dieu, mais quand est-ce que t'y as mis les pieds Potter !
-En deuxième année... et merci d'ailleurs pour ça... c'est toi qui nous as fait entrer !
Il me sourit, fier, et se foutant clairement de ma gueule. Moi, j'étais en colère. Je lui demandai des explications plus précises, et il me les fournit. Ça empira mon état, et je dus me retenir de toute réplique ou de tout coup de poing.
Il était vrai que j'étais un peu impressionné, au fond, de ce qu'ils avaient faits lui et ses amis. Mais jamais je ne l'avouerais à voix haute. Plutôt mourir. Je n'aimais pas qu'on se serve de moi et même si c'était plusieurs années auparavant, j'étais rancunier. Surtout quand ça concernait Potter.
Dans un silence un peu lourd, je suivis le balafré jusqu'aux dortoirs, après avoir monté un long escalier. Arrivés devant le dortoir des garçons de 7ème année, il ouvrit, un peu hésitant.
La porte déboucha sur un véritable capharnaüm, où vêtements et affaires de cours se mélangeaient partout par terre, sur le bureau et sur les lits. Seul un coin était en parfait état, rideaux tirés et rangés sur les côtés, livres et cours triés et posés esthétiquement sur une étagère et une table de nuit, ainsi qu'un lit fait à la perfection et sans plis. C'est en voyant une tablette de chocolat sur la table de chevet, que je compris que c'était le lit de Lupin. À Poudlard, il avait une fâcheuse manie de proposer du chocolat à tout le monde et à tout bout de champ. D'ailleurs, en y réfléchissant, ça allait être étrange, de dormir dans le dortoir de notre ancien (ou futur ?) professeur de DCFM. Enfin, heureusement, celui-ci ne savait pas que dans le futur d'où nous venions il avait été notre professeur.
C'est après cette inspection de la pièce, encore une fois bien trop rouge ça en était écœurant, que je me retournai vers Potter. Il était en train de s'installer sur un des deux lits qui avaient l'air totalement inocupés, tout à droite du dortoir.
-Tu t'installes avant même de me demander mon avis pour le lit choisi ?
-Oh fais pas chier, on s'en fout.
On se lança tous deux un regard noir, et je partis vers le deuxième lit. Du sac sans fond je récupérai mes habits que je rangeai dans ma petite armoire, et attrapai tout le reste de mes affaires. C'est au bout de plusieurs longues minutes de silence pesant, où Potter et moi aménagions le dortoir, que la porte s'ouvrît avec fracas, des rires fusants de partout.
En me retournant, je vis les Maraudeurs tous sourires, qui se turent en nous voyant.
-Que faites-vous ici ? Vous avez trouvé le chemin seuls ?! McGo nous avait demandé de vous y accueillir, on allait vous rejoindre pour ça, dit Potter père un peu étonné de nous trouver là.
Potter fils répliqua qu'on était venus guidés par les élèves et les tableaux, et Lupin vint se présenter à nous, un grand sourire mais quelque peu timide sur le visage. Évidemment, on savait qui c'était, mais on ne pouvait pas lui dire. C'était bizarre de le voir en jeune, qui plus est heureux. En cours, malgré son enthousiasme, il paraissait sans cesse déprimé. Bon, pas étonnant vu la vie qu'il avait vécue.
Il nous proposa ensuite de nous aider à rattraper cette première semaine de cours qu'on avait ratée, et Potter accepta tout sourire. Il était heureux d'avoir retrouvé Lupin. Ça se voyait. Moi je ne voulais pas rattraper, je m'en foutais j'avais déjà passé ma 7ème année à Poudlard... même si ce n'était peut-être pas dans les meilleures conditions. Mais face au regard tueur de Potter, je compris que je n'avais pas le choix. En soupirant, contrarié, j'acceptai à mon tour.
-Mais Moony, tu vas pas travailler un samedi quand même ! S'exclama Black, révolté.
-Il a raison, Lunard ! On verra ça un autre jour là faut se reposer.
Je devinai que si ils disaient ça, c'était en partie à cause de la pleine lune de la veille.
-Les garçons, laissez-moi faire ce dont j'ai envie, je ne vous ai pas forcé à venir à ce que je sache !
Potter père et Black se turent, visiblement ils n'osaient pas dire quelque chose. Certainement à cause de notre présence.
Content de lui, Lupin se retourna vers nous.
-Ça vous dit qu'on aille à la bibliothèque ?
-Peu importe, répondis-je de manière désinvolte.
Potter me frappa l'arrière de la tête, et reprit ma réponse en disant que la bibliothèque serait parfaite. Je râlai alors en marmonnant contre Potter, lui souhaitant une mort douloureuse.
Néanmoins, je remarquai que mon coeur s'était un peu emballé, mais pas comme d'habitude. Sûrement la colère, oui.
Lupin sourit face à nous, amusé, puis se reprit et alla chercher ses affaires de cours, nous disant de préparer du parchemin, et une plume avec de l'encre. Quelques minutes après nous étions prêts à partir du dortoir, quand Black, d'un air nonchalant et les mains dans les poches, nous arrêta.
-Attendez, je viens avec vous finalement.
Je vis en arrière plan, Potter père s'étouffer bruyamment.
-Sirius ?! Mon frère, ça va ?! (Il courut vers lui et prit sa tête entre ses mains pour le regarder sous toutes les coutures, un air faussement inquiet) Tu veux que je t'amène à l'infirmerie ?!
Black le repoussa en soupirant, avec le même air nonchalant.
-Arrête Cornedrue, je veux juste... en profiter pour revoir certaines leçons que je n'ai pas comprises.
-Dis plutôt que tu veux passer du temps avec ton Moony !
Potter père avait dit ça d'un air moqueur et plein de sous-entendu, et ne reçut de la part de Black qu'un regard noir.
-Crois ce que tu veux, mais je vais avec eux.
Sur ce il nous dépassa et sortit de la pièce sous le ricanement de Potter. On le suivit, et je vis sur le visage de mon ancien professeur, un sourire attendri.
C'est ainsi que se passa notre première journée en 1978, travaillant à la bibliothèque avec Lupin, Black dessinant à côté, et Potter et moi se disputant toutes les deux minutes (ce qui avait d'ailleurs l'air d'amuser les deux Maraudeurs qui étaient avec nous). À la fin du week-end, nous avions pu à peu près tout rattraper de la semaine ratée, et nous étions fin prêts pour débuter l'année.
~~
Voilà voilà, chapitre fini !
Je n'en suis pas très fier, j'avoue avoir un peu de mal à raccorder le début avec le véritable fond, tout ce qui va se passer etc...
J'espère néanmoins que ça vous a plu, et puis... passez une bonne journée/soirée ! ^^
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