10- Scroutt à Pétard !

{Pdv Drago}

« Tu es vraiment le pire idiot que j'ai jamais vu, Potter. »

Renfrogné par la connerie monumentale que l'autre idiot venait de faire, je l'insultai encore une fois. Non mais sérieusement, qui pouvait être assez con pour mélanger des feuilles de Bliscus séché à une potion avec de la peau de Glarics ?! Potter fils apparemment... et maintenant, il fallait nettoyer toute la mousse qui s'écoulait du chaudron. Et en bonus, l'odeur était une infection. Mais cela ne semblait pas déranger Potter fils puisqu'il rigola et me répondit :

« Mais tu m'aimes ! »

Outré par cette insinuation, je me retournai vers lui et m'apprêtai à lui répondre sèchement quand Potter père intervint à son tour :

« Mais tu l'aimes ! »

Je n'étais plus seulement outré. J'étais choqué. Une alliance venait de s'être créée contre moi.

« Eh bien puisque c'est comme ça, je vous en prie ! Faites cette potion sans moi et on verra le résultat ! Entre l'idiot qui mélange des feuilles de Bliscus séchées avec de la peau de Glarics et le second idiot qui ne fait jamais rien des cours on verra ! »

Je me rassis sur mon tabouret, et croisai les bras comme un enfant en les regardant dédaigneusement. Je vis ensuite Potter fils lever les yeux au ciel tandis que James rigolait toujours, passant son regard de son fils à moi comme si il assistait au meilleur spectacle de l'année.

« Allez, fais pas ta diva Mawl tu sais très bien que je suis une brèle en potion, c'est tout.

-Tu m'étonnes ! Ce sont des notions de Deuxième Année !

-Et alors ? Toi tu sais toujours pas attraper de vif d'or et j'te dis rien. »

Je reposai alors tout ce que je tenais dans mes mains, et le pointais du doigt dans ce que j'espérais être un geste menaçant.

« Alors ÇA c'est bâtard Potter ! Je sais attraper un vif d'or c'est juste face à toi que... je perds... mais sinon je suis le meilleur et tu le sais !

-Tu laisses entendre que je suis meilleur que toi ? »

Le sourire narquois et le jeu de sourcils qu'il fit ne me plut pas. Pourquoi étais-je là, au juste, pourquoi existais-je ? Je passai ma main sur mon visage, exaspéré, et soufflai.

« Espèce de Scroutt à Pétard c'est pas ça du tout et tu le sais ! »

Mais alors que je m'apprêtai à bouder encore une fois -oui, je suis un gamin, et alors ?!-, une voix me stoppa... Slughorn.

« Mawl, est-ce vraiment une façon de parler à ses camarades ? »

Je me fis soudain plus calme, et grimaçai intérieurement. Puis je me tournai vers le professeur qui me regardait sévèrement.

« 5 points en moins pour Gryffondor. Maintenant nettoyez-moi ça, vous devriez savoir, à votre âge, que les feuilles de Bliscus séchées et la peau de Glarics sont incompatibles tout de même ! »

Il repartit ensuite en marmonnant, tandis que les deux Potter rigolaient comme des baleines, fiers d'eux.

« Potter nettoie ta merde, j'y touche pas je te préviens. »

Il leva les yeux au ciel pour la deuxième fois en cinq minutes, mais ne rétorqua rien et se mit au travail. Pendant ce temps, je préparai un second chaudron, dictant James pour qu'il aille chercher les bons ingrédients. On se remit ensuite au travail, et cette fois tout se passa pour le mieux.

Enfin, si on taisait les regards remplis de sous-entendus de Potter père lorsque je me chamaillais avec Harry. Mais ça, je préférai l'ignorer. Tant que ce dernier ne se rendait compte de rien, ça irait. Et vu les deux pauvres neurones qui se battaient en duel dans son crâne, ça ne risquait pas d'arriver de sitôt.

Un cours de Potions catastrophique plus tard, la journée était terminée. Au diable notre pseudo trêve avec Potter, je ne risquais pas d'être doux avec lui avant plusieurs jours. Que dis-je, avant jamais. Et de toute façon nous avions convenu pour aujourd'hui de nous reposer. Il restait quatre Horcruxes à trouver, dont je ne savais pas tout n'aillant pas été du bon... côté pendant la guerre de notre temps. Lors de nos entraînements avec Potter, Weasley et Granger, j'avais appris certaines choses sur leurs quêtes et ce qu'ils avaient accompli. Puis il y avait eu ce que Potter m'en avait appris depuis que l'on était de retour à Poudlard dans cette époque inconnue pour nous. Mais je savais qu'il ne me disait pas tout. Le Journal de Jedusor par exemple ; Potter refusait de m'en parler. Il me disait que tant que l'on ne s'en occupait pas, il n'en était pas nécessaire. Et je devais avouer que ça m'intriguais.

Arrivé à destination, j'ouvris les grandes portes de la bibliothèque et saluai Mme. Pince, qui avec 20 ans de moins me perturbait toujours par sa jeunesse. J'allai alors à la table la plus proche, sortis toutes mes affaires pour m'installer, et décidai de faire mes devoirs. Il fallait bien les faire de toute façon, et au moins ça me changerait les idées. Parce que depuis que Potter m'avait provoqué, je ne rêvais que d'une chose ; monter sur mon balais et filer à toute allure après un vif d'or.

Mais seulement après quelques minutes passées sur mon devoir de Botanique, à devoir énumérer toutes les caractéristiques de la Plante de Belgard, Lupin arriva et me salua. Je ne m'y attendais pas vraiment honnêtement, mais souriant timidement, il me demanda de se mettre à mes côtés.

« J'essaie d'échapper aux garçons, ils ont en horreur la bibliothèque. » pouffa-t-il.

Je me forçais à lui sourire, refoulant la gêne que j'avais à être seul en tête à tête avec lui. Je pressentais quelque chose que je n'arrivais pas encore à nommer. Je me remis alors au travail, tentant d'ignorer sa présence pour me concentrer. Mais il ne lui fallut que cinq minutes avant d'ouvrir la bouche à nouveau, hésitant. Je levai la tête vers lui, et le vis triturer ses doigts les joues roses. Il avait vraiment changé en devenant adulte. Le Lupin que j'avais connu avait perdu toute cette timidité, cette légèreté que je voyais au quotidien, et son innocence qui le portait avec ses amis. Le Lupin de mon époque était détruit. Mon estomac se noua à cette pensée.

« Que se passe-t-il Lupin ? »

Il releva les yeux vers moi et essaya de se redresser un peu.

« Pour commencer, pourquoi nous appelles-tu avec nos noms de famille ? »

Je le regardai une seconde, déstabilisé.

« Heu je sais pas. Habitude je suppose ? »

Il hocha la tête, signe qu'il avait entendu ma réponse, et continua, comme si maintenant que le dialogue avait été entamé il perdait sa timidité.

« Pourquoi toi et Harry êtes venus à Poudlard ? »

Mon cœur s'accéléra. Je savais Lupin très intelligent, et je craignais la raison de sa question.

« Pourquoi cette question maintenant ? Ça fait un mois que nous sommes là maintenant.

-Mais c'est étrange, dans l'histoire de Poudlard ce n'était jamais arrivé et j'ai beau réfléchir je ne comprends pas pourquoi vous vous êtes les premiers à être acceptés.

-Il n'y a pourtant rien à comprendre... »

Il me jaugea sur regard plusieurs secondes, tandis que je cachais du mieux possible mon anxiété, construisant ma réponse en tête. Honnêtement, ça pourrait marcher.

« Bon ok... » fis-je semblant de capituler, comme si j'allais lui avouer quelque chose. « Je n'ai jamais aimé Ilvermorny. J'ai le rêve depuis quelques années d'habiter en Grande Bretagne et de travailler en haut poste au ministère, seulement tu sais aussi bien que moi que c'est inaccessible sans avoir été diplômé de Poudlard. Par chance, mes parents connaissent Dumbledore et de fil en aiguille tout s'est concrétisé. Potter avait des rêves différents mais le même objectif. Dumbledore a fini par nous accepter sous certaines conditions que nous avons remplies, et ainsi on aura nos BUSES américaines, mais nos ASPICs britanniques. »

Je pris un instant pour respirer, fier de mon talent d'acteur. Depuis le début du mois Potter et moi avions discuté de ce point, se préparant à l'éventualité de tout interrogatoire. Seulement pour être honnête, on s'était attendu à ce qu'il arrive plus vite que ce qui se passait. Ce n'était pas rassurant, ça voulait dire que depuis un mois Lupin nous surveillait et se méfiait.

« Dumbledore n'est pas du genre à faire du favoritisme pourtant, ni à enfreindre des règles qui ne l'ont jamais été depuis des siècles. »

Je souris de façon narquoise, me retenant de rire. J'avais encore la victoire de Gryffondor à la Coupe des Quatre Maisons de notre première année coincée entre la gorge. Mais ça, je ne pouvais pas le lui raconter.

« Tu te fous de moi, Dumbledore ? Ne pas faire de favoritisme ? J'aimerais te rappeler Lupin que la seule raison pour laquelle tes amis et toi n'êtes toujours pas renvoyés pour tout ce que vous avez fait est que justement Dumbledore vous favorise. N'importe quel élève qu'il n'aurait pas apprécié aurait déjà été renvoyé. C'est parce qu'il vous aime bien que vous êtes encore là. »

Il baissa les yeux une seconde avant de me re regarder fixement.

« Sur ce point tu as raison. »

Et encore, pensais-je. Il était mieux placé que quiconque pour savoir que Dumbledore ne se privait pas pour enfreindre des règles qui ne l'ont jamais été depuis des siècles. Jamais un loup-garou n'aurait pu entrer à Poudlard sans Dumbledore.

« Bon, maintenant dis-moi pourquoi toutes ces questions maintenant ? »

Lupin prit une seconde pour soupirer avant de me répondre :

« C'est James... curieux d'en apprendre plus sur son "cousin", il a envoyé une lettre à ses parents. Et il y a trois jours sa mère lui a répondu qu'il n'avait jamais eu de cousin qui s'appelait Harry, même aussi lointain que possible. »

Je blanchis légèrement, mais espérai que Lupin n'en remarque rien. Le cerveau réfléchissant à mille à l'heure, je débitai la première chose qui me vint.

« Je ne connais pas tout de Potter, mais j'ai cru comprendre quelques trucs, et je ne suis pas sûr qu'il connaisse une autre famille que ses parents... et maintenant James. Comme si tu sais sa famille avait coupé les ponts. Il ne mentionne jamais de grands-parents, d'oncles, ou qui que ce soit. Peut-être que ça date d'avant sa naissance, et que le reste de la famille n'a juste jamais eu connaissance d'Harry. »

Lupin haussa les épaules, comme à moitié convaincu. Évidemment qu'il trouvait ça bizarre, mes explications étaient plus que douteuses !

Je voulus à cet instant précis m'étrangler pour avoir touché au Portotemps. Si seulement je n'en avais pour une fois pas fait qu'à ma tête, nous serions actuellement en 1937, loins de tous soupçons des Maraudeurs...

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Heyyo
Après plus d'un an sans rien écrire me revoilà !
Ça m'a pété et j'ai tout relu puis je me suis dit "oh c'est pas mal finalement, tiens écrivons la suite !" T-T
Donc voilà, profitez-en avant que j'ai de nouveau la flemme d'écrire et que vous attendiez encore un an pour la suite XD

Des bisous et à bientôt !

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