Retour à L'antiquité.
Ce matin, j'ouvre les yeux en me disant ''Mince, je n'ai pas entendu mon réveil sonner! Je vais être en retard au collège!''. Puis, je remarque la couleur inhabituelle du plafond qui, blanche autrefois, est devenue d'un rose qui tire sur le violet.
Je me lève rapidement en me demandant où je suis. Hier, je me suis endormie dans ma chambre bleue et blanche aux meubles modernes, et aujourd'hui, je me réveille dans une chambre rose et violette. Cette chambre est meublée d'un lit rectangulaire avec des pieds en bronze, d'une sorte de tabouret au tissu violet, de deux tables en marbre et d'une armoire en bois sombre.
Je suis paniquée, je ne comprends absolument pas par quel moyen j'ai pu me retrouver là. Serait-ce un enlèvement? C'est la seule explication logique à ma présence ici. Pourtant, je chasse cette idée de ma tête quand je remarque que je ne suis pas enfermée, la chambre ayant pour sortie une simple ouverture, sans porte.
Je décide de trouver quelqu'un qui puisse m'expliquer ce qui m'arrive. Mais lorsque je sors dans la chambre, j'arrive dans... Un Atrium romain! J'en avait déjà vu de tels dans des villa romaines que j'avais visitées à Pompéi, mais celui ci est en parfait état!
La salle est vaste est comporte un vaste bassin nommé Impluvium au dessus duquel se trouve une ouverture, le Compluvium. Cette installation servait aux Romains de récupérer les eaux de pluie, dont une partie était stockée sous l'Impluvium. L'Atrium est entouré de colonnes au style romain, qui supportent le plafond.
Celui ou celle qui habite dans cette maison doit être un passionné de l'Antiquité!
Je commence à visiter toute la maison, ne me souciant pas que se soit impoli, car ce qui est vraiment impoli, c'est qu'on m'aie emmenée ici sans mon consentement!
J'entre dans toutes les salles: les chambres, la cuisine, le jardin... Je visite une énième salle quand on m'apostrophe:
-Gnaea, par Zeus! Que faites vous ainsi vêtue et non maquillée alors que vous risqueriez de croiser votre mari, dit une femme en tunique brune.
- Quel mari, je ne comprends pas. Où suis-je? Et qui êtes vous? Demandé-je, estomaquée.
- Que... La femme s'approche et prend mon visage entre se mains. Les dieux vous aurez-t-ils punie?
- Punie?
- En vous prenant la mémoire!
La femme lâche mon visage et reprend:
- Je vais user de ma journée pour tenter de vous rendre vos souvenirs.
Une fois de retour dans ''ma chambre'', Caesula, c'est ainsi qu'elle s'appelle, me fait asseoir sur le tabouret, et commence à s'activer autour de moi. Elle enlève la tunique que je portais pour dormir. Je n'avais pas remarqué que j'en portais une... Ensuite, elle procède à mon rhabillage. Elle m'amène tout d'abord une sorte de culotte qu'elle nomme subligaculum.
Je remarque qu'elle utilise des mots étranges alors je demande:
- Où sommes nous?
- Eh bien, dans l'Empire Romain chère petite!
Je reste bouche bée alors qu'elle me met une robe bleue pâle et des sandales de cuir. Je ne comprends pas. L'Empire Romain? Mon esprit aurait-il, par je ne sais quel moyen, réussi à remonter dans le temps? Aurait-il aussi réussi à y emmener mon corps? Je reste sans voix et me laisse coiffer par Caesula.
Elle m'amène un petit miroir en argent grâce auquel je peux regarder se qu'elle fait. Elle commence par ramener mes cheveux en un chignon, puis me fait des boucles. Le résultat est superbe. Pensant qu'elle a fini, je me lève quand Caesula me détrompe:
- Je dois encore te maquiller!
Je me rassied donc et laisse Caesula me maquiller.
À la fin, je me regarde dans le miroir et me vois changée. J'ai maintenant la peau encore plus pâle qu'avant et les joues roses. Mon regard est comme agrandi grâce à la cendre noire fine avec laquelle Caesula a entouré mes yeux. Maintenant, Je ressemble à une vraie Romaine. Mon anxiété s'évapore d'un coup lorsque je me rend compte qu'il m'est aujourd'hui possible d'apprendre à connaitre une époque que je connais très peu.
Je ne pensais pas que les femmes se maquillent depuis l'antiquité... Je pensais que c'étais beaucoup moins vieux que ça, que c'étais une invention moderne et idiote. Mais finalement, ça montre à quel point il est de la nature de la femme de vouloir paraitre mieux que ce qu'elle est.
Je commence à avoir un peu faim, alors je demande:
- Y a-t-il un petit déjeuner?
- Un Jentaculum vous voulez dire? Oui, suivez moi!
Une fois arrivée dans la cuisine, Caesula se met à s'activer. Alors qu'elle est occupée, je commence à lui poser des questions.
- Qui est ce mari dont tu m'a parlé tout à l'heure?
- Lucius Tibetus Statilius. Il a maintenantdix-neuf ans. Plus tard, il dit qu'il deviendra consul, répond-elle, admirative.
- Mais je suis trop jeune pour me marier! Je n'ai que quinze ans!
- Non. Tu es en âge pour faire des enfants, et c'est le devoir de chaque matrone qui se respecte.
À mon époque, les filles attendent d'avoir dix-huit ans pour se marier, et heureusement!
Caesula m'apporte un plateau remplis de pains, d'olives et de fruits secs que je mange rapidement. J'ai hâte de découvrir la ville.
Je me dirige vers l'entrée, met une palla, une sorte d'écharpe, rouge, sur mes épaules et ouvre la porte qui donne sur la rue. Elle est bondée de personnes vêtues à la Romaine. Des Tabernae (des commerces) ouvertes sur la grande rue regorgent d'objets passionnants. Il fait chaud, le soleil d'été me brûle le visage, alors je mets ma palla sur la tête pour me faire un peu d'ombre, tout en marchant dans la rue, guidée par Caesula.
J'observe les passants. Il y a beaucoup de matrones vêtues elles aussi de la stola, même sorte de robe que la mienne. Mais certaines ont l'air bien plus riches que d'autres. Il y a une matrone tenant un enfant par la main qui porte des boucles d'oreille en or, des bagues aux doigts, et des perles cousues sur sa stola rose aux motifs rappelant des plumes. Son élégance attire les regards. L'enfant qu'elle tient par la main, en toge prétexte blanche et pourpre doit avoir six ou sept ans.
Les hommes portent pour la plupart la toge virile, qui est blanche. Ils ont tous une démarche souple et assurée. Moi, en revanche, je n'arrive pas à bien avancer avec cette robe! Je préfère largement mes jeans... Avec que peux courir!
Tout à coup, le silence tombe là où, un instant plus tôt, le bruit était presque assourdissant, et tous les regards se braquent sur un homme en toge prétexte brodée d'épaisses bandes pourpres.
- C'est l'Auguste Néron! Chuchotent les gens autour de moi.
Il a le visage rond et un assez gros nez. Sa barbe et ses cheveux bouclés sont bien peignés. Ioest empreint de dignité. Je suis si chanceuse de pouvoir voir Néron en chair et en os! Les gens le suivent du regard lorsqu'il passe devant nous, accompagné d'une dizaine de conseillers. C'est seulement quand on ne peut plus le voir qu'on continue notre route.
À midi, lorsque le soleil est à son zénith, Caesula et moi nous arrêtons prendre notre déjeuner dans une taberna à l'intérieur lumineux et frais.
Devant le menu, je ne sais pas quoi commander. Tout est si différent de se que j'ai l'habitude de manger à midi! C'est donc Caesula qui choisit pour moi. Le repas arrive enfin. Il est constitué de pain trempé dans l'huile d'olive, de fruits et de fromage. Pendant qu'on mange, je regarde les tableaux accrochés aux murs de la taberna. Ils représentent chacun le portrait d'une personne mal peignée, et mal habillée.
Je m'interroge sur ces personnes aux allures d'incultes. Pourquoi ne faire aucun effort pour être bien perçu dans une société? C'est triste, mais souvent, pour être accepté par les autres, il faut avoir l'air de quelqu'un de respectable. Le cas échéant, personne ne voudra nous approcher!
Un peu plus tard, après avoir fini de manger, nous nous dirigeons vers les thermes. Caesula dit que c'est indispensable d'y aller. Elle dit que c'est là-bà que les Romains se rencontrent le plus souvent pour discuter de philosophie et des prochains grands banquets où ils sont invités.
Je suis subjuguée par la beauté des lieux! Le plafond est haut et est orné de tableau de tous genres et de fresques. Le sol est couvert de mosaïque, qui rappèle les couleurs de l'eau. Quelques statues longent les murs.
Caesula me guide vers les vestiaires où j'enlève ma stoppa et mes sandales. Caesula enroule une sorte d'écharpe autours de ma poitrine, l'ancêtre du soutient-gorge, j'imagine. Je suis maintenant en sous vêtements. On se dirige enfin vers la cour où Caesula me recommande de faire du sport. Il y a déjà plusieurs jeunes femmes qui font des exercices dans la même tenue que moi.
- Pourquoi dois-je faire du sport? Je vais transpirer! Je croyais qu'on étais venues ici pour nous laver? Demandé-je, surprise.
- Ça évacue la crasse du corps! Me répond-elle. Allez-y courez et suez!
Je sais évidemment que ses croyances sont fausses, mais qui suis-je pour le lui faire remarquer? Je n'ai aucune preuve! Alors, je cours, je saute, et fait tous ces mouvements qu'on nous fait faire en cours d'EPS. Bientôt, je n'en peux plus, je suis essoufflée, et je transpire comme une vache.
Caesula m'emmène dans le bain chaud. J'enlève mes sous-vêtements et je rentre dans l'eau, nue, comme Caesula m'a dit de le faire. Là je me gratte la peau avec un strigile en ivoire. Je n'ai maintenant plus un goutte de transpiration dessus.
Je m'entoure d'une serviette on se rend dans le bain tiède pour éviter d'avoir une hydrocution en allant directement au bain froid.
Une fois arrivées au bain froid, je ne veux plus me baigner. L'eau à l'air glaciale! Mais Caesula me persuade en disant:
- L'eau froide va raffermir votre peau.
Je rentre donc en faisant un effort pour ne pas m'enfuir et retourner au bain chaud. Une fois dedans, je reste une seule courte minute avant de sortir en grelottant.
Maintenant, je me promène dans les thermes. Les décors sont merveilleux. Dans une salle où se trouve une large piscine rectangulaire, il y a une énorme fresque bleue, grise et belge, représentant Scylla gigantesque. Ce monstre est représenté avec le haut du corps d'une femme hideuse, et ayant des serpents à la place des jambes. Elle tient un bateau au dessus de sa bouche aux dents aiguisées. Dans ses mains, le bateau à l'air d'un vulgaire jouet.
De retour chez "moi" après cette longue journée, on m'apprend que mes amies Romaines et leurs maris viennent participer au banquet de ce soir.
Je m'installe donc à leur côté sur l'un des lits de la salle à manger et mange des dizaines de plats avec mes doigts à la manière Romaine. Les discussions tournent autour de nombreux sujets, la soirée passe vite. Le repas est presque essentiellement composé de poisson grillé et de légume au miel.
Le soir je m'endors dans chambre de Gnaea, avec laquelle on m'a confondue pendant toute cette incroyable journée. Et je me réveille... Dans ma chambre de simple lycéenne Française.
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