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Donna se figea, les yeux écarquillés. Elle jeta un rapide coup d'oeil dans la pièce, mais ne remarqua personne d'autre qu'elle. Suspicieuse, elle s'avança lentement vers la table basse. Avant de l'ouvrir, elle devait s'assurer qu'il n'y avait pas d'intrus chez elle. Elle inspira profondément avant de carrer ses épaules. Le meilleur moyen de s'en assurer était de faire peur à cet invité mystère.

— Qui est là ? Un cadeau ne se donne pas en disparaissant comme ça ! Sortez de votre cachette avant que j'appelle la police !, cria-t-elle à tue-tête dans la pièce.

L'écrivaine se doutait que les forces de l'ordre fêtaient Noël de leur côté et que les effectifs étaient réduits, aussi avait-elle peu de chance qu'ils arrivent à temps si cette histoire tournait mal. Toutefois, un silence accueillit ses paroles. Pas un bruit, même pas d'un petit malin qui se serait caché et aurait bougé sous l'effet de surprise. Rien. Serrant les dents, elle attrapa son téléphone qui était resté sur le bureau. Puisque cet individu voulait jouer à cache-cache, elle allait lui montrer !

Elle commença aussitôt par fouiller les placards de chez elle. Tous vides. Rien sous le lit, personne qui se planquerait sous le canapé, rien derrière les meubles, Gorgonzola n'essaye même pas de lui faire une blague en se terrant derrière les rideaux. Son investigation aboutissait sur le néant. Dépitée, Donna vérifia au cas où les toilettes et la salle de bain, mais rien du tout. Impossible de savoir comment ce cadeau était arrivé là. La porte d'entrée était verrouillée, et les fenêtres bien évidemment fermées car il était hors de question de laisser le froid d'hiver entrer.

Dans un soupir, l'écrivaine s'effondra sur son canapé. La boule de poils dormait paisiblement, roulée en boule, un air d'absolue innocence sur le museau.

— Franchement, t'aurais pu m'aider, bougonna-t-elle. T'avais une nouvelle personne à terroriser, mais toi tu fais comme s'il ne s'était rien passé.

Elle se pencha vers le cadeau rouge, toujours posé sur la table basse. Elle savait pertinemment qu'un objet n'arrivait pas comme ça tout seul sur ses petites pattes. Pourtant elle était bien incapable de déterminer comment il avait atterri ici. Frustrée, elle se leva pour retourner à son ordinateur. Hors de question d'ouvrir cette chose. Et si c'était dangereux ? Elle ne pouvait pas savoir. De toute façon, il n'était pas encore l'heure d'ouvrir les cadeaux et elle avait un livre à écrire. S'il pouvait lui aussi apparaître tout seul sur son écran, ça l'arrangerait bien, tiens.

Donna arriva face à son écran et commença à trembler. De nouveaux mots étaient inscrits sur le fichier ouvert. "Ouvrez-le". Son téléphone manqua de lui échapper des mains. Terrorisée, elle n'osait plus bouger.

— Ce n'est plus la saison des fantômes, vous êtes en retard, il fallait venir il y a un mois et demi !, lâcha-t-elle à la cantonnade.

Elle s'accrochait désespérément à ce dialogue à sens unique pour reprendre ses esprits. Elle foudroya Gorgonzola du regard. Elle devinait sans mal le plaisir de son chat à la voir aussi effrayée. Toutefois, elle se doutait bien qu'il n'aurait jamais pu emballer ce cadeau avec ses petites pattes, encore moins écrire sur le clavier de son ordinateur.

— On dirait bien que je n'ai pas le choix, marmonna-t-elle.

L'écrivaine retourna face au cadeau. Celui-ci avait la forme d'un pavé parfait. Sûrement une boite. Elle ne comprenait pas l'utilité d'emballer un emballage. Haussant les épaules, elle attrapa l'objet. Il n'était ni lourd ni léger, un parfait compromis entre les deux. En le secouant, elle pouvait entendre quelque chose bouger, dans un bruit de frou-frou qu'elle reconnaitraît entre mille. Celui du papier.

La curiosité de Donna était désormais piquée. Elle ouvrit délicatement le papier. Elle était de ces personnes qui détestent déchirer les emballages cadeaux et souhaitaient les garder le plus intact possible. La feuille rouge finit par se déplier et révéler un petit coffret en bois, tout simple. Un petit loquet la fermait, mais il n'était pas verrouillé, aussi put-elle l'ouvrir sans peine. Comme elle s'y attendait, elle trouva plusieurs morceaux de papier à l'intérieur. Inutile de déplacer celui du dessus. Une inscription y figurait déjà.

"Si vous voulez recevoir votre véritable cadeau, il faudra vous lancer en quête de celui-ci."

La carte avait été écrite sur ordinateur, impossible de tirer une quelconque information sur son auteur. Elle la sortit de la boîte pour passer à la suite. En dessous, elle découvrit une carte de la ville. L'écrivaine la déplia délicatement, se demandant à quoi elle pourrait bien lui servir. Elle vivait ici depuis des années, elle connaissait ces rues par coeur ! Elle remarqua quelques petits cercles dessinés au feutre rouge. Ils indiquaient différents points en ville. Des indices menant au fameux cadeau ?

Donna ne put réprimer un rire. Une chasse au trésor, en plein hiver ! La personne qui a organisé ça n'a pas froid aux yeux ! Puisque de toute façon elle était incapable d'écrire la moindre phrase, autant sortir un peu. Cette histoire finira peut-être par lui donner une idée de roman. L'écrivaine se leva toute en repliant la carte. Attrapant à la va-vite son téléphone et ses clés, elle s'empresse d'enfiler son manteau. La main sur la poignée, elle s'arrête. En pleine nuit et avec les récentes températures, elle oubliait presque l'essentiel.

Elle changea de chaussures pour prendre ses bottes fourrées bien chaudes, s'emmitoufla dans une grosse écharpe, et termina le tout par un gros bonnet à pompons et des mitaines. Elle trouvait ces dernières bien plus chaudes que leurs confrères les gants. Cette fois-ci, elle était prête et armée pour cette enquête. Elle ouvrit la porte et sortit de chez elle, direction la place de la Fontaine, le point le plus proche de son chalet.

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