|23| What the hell did you do ?!
Adel observa une dernière fois les lignes devant ses yeux avant de lancer un regard sur la table, là où elle avait préparé son plan. La boite entière d'antalgique était étalée sur la table ronde à coté d'une bouteille de whisky à moitié vide qu'elle avait trouvé sous le lit. Elle s'assit sur la chaise et prit une grande inspiration.
C'était la pire idée du monde, pensa-t-elle. Mais malheureusement pour Adélina, c'était la seule chose à portée de main.
Elle attrapa un verre et le remplit presque à ras-bord de whisky. Elle déposa plusieurs aspirines dans sa main. Elle lança un regard vers le carnet et sur la fameuse phrase l'ayant convainque que ce qu'elle faisait était juste. Elle déposa les médicaments dans sa bouche et les avala à l'aide du whisky. Elle se mit à grimacer, n'ayant jamais bu un alcool aussi fort. Elle recommença et avala plus d'une dizaine d'antalgique. Elle sentit son cœur ralentir alors que sa respiration se fit plus rapide. Elle lâcha le verre qui éclata en mille morceau au sol pour poser ses mains autour de sa gorge, essayant de faire rentrer de l'air à l'intérieur de ses poumons. Adélina se mit à haleter, elle regrettait presque ce qu'elle venait de faire mais elle le devait. C'était le seul moyen d'avancer.
Soudain, ses muscles refusèrent de répondre à ses commandes et elle tomba au sol, essayant de se rattraper à la table sans grande réussite. Son faible corps s'étala sur le parquet alors que sa tête percuta les pieds du lit.
Le carnet ouvert à ses cotés laissa apparaître les fameuses lignes que la jeune femme n'avait cessé de lire durant ses dernières minutes.
« La malédiction ne peut être brisée, notre seule échappatoire, c'est la mort. »
***
Enzo toqua à la porte, tout souriant en tenant une boite en plastique transparent contenant quelques restes de pâtes aux lardons.
-Lina ?
Il tapa plusieurs fois sans avoir de réponse. Il posa sa main sur la poignet et l'abaissa lentement alors que la porte s'ouvrit. Il passa sa tête à l'intérieur de la pièce. Il lâcha le tupperware de ses mains lorsqu'il aperçu le corps de la jeune femme au sol. Il accouru vers elle et mit ses mains sur son visage tout en la secouant, essayant de la réveiller.
-Lina !
Il se mit à hurler, essayant d'attirer son attention mais la jeune femme était déjà partit pour un très grand voyage. Enzo tapota ses joues avec un peu plus de force à chaque tape.
-Non !
Marcus, le gérant, accouru dans la chambre en entendant les bruits. Il aperçu le corps de Adel dans les bras de Enzo ainsi que la boite d'aspirine vide renversée sur la table. Il s'approcha rapidement du corps.
-Elle se réveille pas...trembla Enzo.
-J'appelle l'hôpital, elle a avalé une boite de médoc entier !
Il sortit son téléphone.
-Je fais quoi moi ?!
Marcus jeta un regard vers Enzo le suppliant de l'aider.
-Met la sous la douche et essayes de la faire vomir, c'est le seul moyen pour essayer de la sauver en attendant l'ambulance.
Enzo obéit alors que Marcus réussit à joindre l'hôpital le plus près. Enzo ouvrit la cabine de douche et se glissa à l'intérieur tout en y transportant le corps de la jeune femme. L'eau froide tombèrent sur eux alors que Enzo frissonna sous ce contact. Il ouvrit la bouche de la jeune femme et retenu un grimace avant de plonger ses doigts à l'intérieur. Adel se mit à tousser tout en reprenant légèrement conscience.
-Lina, restes avec moi. Tu dois rester avec moi.
Malgré les toussotement de la jeune femme, cette dernière ne réussit pas à cracher les médicaments ayant déjà traversé sa trachée.
-Fais-pas ça s'il te plait. murmura Enzo en serrant son corps contre elle.
Il ne voulait pas qu'elle meurt dans ses bras, il s'était attachée à cette petite chose perdu qu'était la jeune femme.
-Marcus ! J'y arrive pas !
Ce dernier rentra dans la pièce toujours le téléphone dans la main.
-Vous devez vous dépêchez ! On arrive pas la maintenir éveillée.
En effet, Adel était déjà en train de refermer les yeux, n'ayant plus la force de se battre. Serte, elle n'avait plus mal, vu la boite entière d'aspirine qu'elle venait d'avaler, elle était certaine de voir son mal de tête disparaître.
-L'ambulance arrive dans cinq minutes.
-Elle tiendra pas cinq minute.
***
-Est ce qu'elle va s'en sortir ?
Enzo observa le médecin en face de lui, attendant une réponse de sa part. Ce dernier baissa la tête pour observer le dossier médical de Adélina, endormi dans la pièce d'à coté. Enzo remarqua plusieurs infirmières courir dans tout les coins de l'hôpital alors qu'une de ces personnes entra dans la chambre de son amie.
-Je ne peux rien vous dire. Vous n'êtes pas de la famille.
-Sa famille n'est pas là non plus. Je suis le seul qu'elle est dans l'Indiana.
Le médecin souffla avant de lancer un regard vers la porte de la chambre.
-On ne sait pas encore comment est ce que son état va évoluer.
Enzo soupira bruyamment tout en prenant sa tête dans ses mains alors qu'il s'asseya sur la chaise la plus proche.
-Elle a prit une boite entière d'antalgique puissant, mélangé à de l'alcool, les conséquences sont dévastatrices.
-Mais il y a des possibilités qu'elle s'en sorte ?
-Bien sûr. Nous faisons tout pour ça, nous procéderons d'abord par un lavage d'estomac puis nous aviserons en temps et en heure.
-D'accord. souffla le jeune homme. Vous me tiendrez informer de son état ?
-Je le ferais.
Enzo hocha la tête. Elle était ici à cause de lui, pensa-t-il. Il était celui qui lui avait donné cette boite d'aspirine. Mais il était loin de la vérité, Adel avait voulu ça après avoir reçu les médicaments.
-Est ce que vous savez comment est ce qu'elle s'appelle ? Nous devons retrouver ses parents et les avertir de son état.
-Aucune idée. Je sais juste qu'elle s'appelle Lina.
Le médecin souffla, sachant déjà cette seule et unique information que le garçon avait fourni à son arrivée. Et pourtant, cette information n'était même pas vraie.
-Mais elle a dut laisser des papiers dans sa chambre ou une carte d'identité, je pourrais peut être y retourner.
-Non, comme vous l'avez si bien dit, elle n'a que vous ici. Quand elle se réveillera, elle aura peur et sera déstabilisée. Vous devrez être là pour elle. Asseyez-vous et prenez un café, je vous préviendrais quand il y aura du changement.
Enzo n'osa pas rétorquer qu'il n'avait sûrement pas quelques centimes sur lui et préféra simplement s'asseoir. Il ferma les yeux et posa sa tête contre le mur derrière lui.
***
Plusieurs heures plus tard, alors que le garçon commençait seulement à somnoler. Il fut réveillé par une voix l'appelant.
-Monsieur Makarley ?
Il se releva à l'entente de son nom et fit face au médecin de tout à l'heure. Il passa ses mains sur ses yeux.
-Nous avons du nouveau. Nous avons réussit à laver son estomac en entier. Nous devons encore procéder à un bilan sanguin pour voir ses constantes mais cela est un bon signe.
-Elle va s'en sortir ?
-Il y a de nombreuses chances que ce soit le cas.
Enzo se mit à sourire depuis la première fois qu'il était ici. La pression quitta enfin ses épaules alors qu'il souffla de soulagement.
-Elle est consciente pour le moment et nous lui avons demandé son nom mais elle refuse de nous le donner. Peut être pourriez vous essayer à notre place ?
-Je ne sais pas si elle me le donnera.
-Vous lui avez sauvé la vie, elle vous en sera sûrement reconnaissante.
Enzo souffla alors que le médecin lui ouvrit la porte de la chambre de la jeune femme. Le brun rentra à l'intérieur en observant les murs blancs et le manque de décoration. Il déposa enfin son regard dans celui de Adel, allongée sur le lit d'hôpital.
-Salut. murmura doucement le garçon en s'approchant d'elle.
Adélina tourna les yeux pour éviter de le regarder. Enzo plissa les yeux avant de s'asseoir sur la chaise près du lit.
-Tu as pas à avoir honte. déclara Enzo.
En effet, le garçon pensait que la jeune femme avait tout simplement honte que quelqu'un lui ai porté secours.
-Je n'ai pas honte.
Adel croisa enfin les beaux yeux bleus du garçon. Enzo discerna de la tristesse dans ses yeux.
-T'aurais pas du me sauver.
-Quoi ? Lina, je t'ai sauvé la vie.
-C'est ce que je dis, tu aurais pas dû faire ça.
-J'allais pas te laisser mourir.
La jeune brune souffla alors que les larmes coulèrent le long de ses yeux sombres, peut être moins clair que la veille.
-Tu voulais mourir ? demanda soudainement Enzo.
Adel esquiva son regard, elle ne voulait pas l'avouer à haute voix, car cela rendrait encore la chose plus réelle.
-J'ai pas envie d'en parler.
-Je sais que t'es pas suicidaire.
-Tu ne me connais pas. cracha-t-elle en faisant face au garçon.
-Non mais je sais reconnaître quelqu'un de suicidaire.
Adel fronça les sourcils tout en remontant la couverture sur son corps. Enzo prit une grande inspiration.
-Ma soeur l'était. Sa meilleure amie est morte lorsqu'elle avait 16 ans et moi seulement 12. Elle était déprimée mais pas comme tout les adolescents, c'était différent. Ses notes dégringolaient selon mes parents et je l'entendais pleurer le soir lorsque je passais près de sa porte. Un jour, je suis rentré plus tôt de l'école et j'ai entendu l'eau couler dans la salle de bain, je suis rentré et je l'ai vu tenant une lame de rasoir entre les mains. J'ai hurlé et elle m'a regardé, je me souviens que je pouvais voir son regard vide, comme si elle ne ressentait plus rien.
-Qu'est ce qui est arrivé ensuite ?
Adel était terriblement intéressée par son histoire et surtout par la réaction de Enzo alors qu'il n'était encore qu'un gamin pré-pubère.
-Elle a décidé de se battre pour moi. Je crois que d'avoir réalisé que j'aurais pu trouver son cadavre dans la baignoire l'a forçait à essayer de se sauver. Elle en a parlé à nos parents et elle a consulté une psy pendant plusieurs mois. Maintenant, elle est à son tour psychologue, elle a un fiancé et elle attend son premier enfant.
Enzo termina son récit en riant doucement. Sa soeur n'était pas au courant de sa situation précaire et il ne voulait pas l'avertir, cela ne ferrait que gâcher son bonheur, pensa-t-il. Quant à Adel, ses sanglots dévalèrent son visage.
-Si mes parents apprennent que j'ai tenté de mettre fin à mes jours alors je crois que c'est eux qui vont me tuer. avoua la jeune en essayant de sourire.
Enzo la regarda tristement.
-Tu devrais leur dire que tu es ici, et enfin rentrer chez toi. Ce n'est pas ta place ici. Tu as des amis, de la famille, profites-en pendant qu'ils sont encore là et qu'ils veuillent encore de toi.
Adel baissa la tête vers ses mains alors qu'elle tritura ses doigts entre eux.
-Les médecins ont besoin de ton nom. Il faut que tu leurs donnes.
-Je ne peux pas. Il faut que je trouve les réponses à mes questions avant de rentrer.
-Tu peux obtenir ces réponses chez toi. Je suis sûr que tu es pas venue jusqu'ici pour te suicider avec de l'aspirine premier prix.
-Tu as raison. souffla la brune.
Les deux amis cessèrent de parler alors que Enzo se releva finalement de sa chaise. Il se dirigea vers la porte dans l'intention de partir mais elle le retenu. Il se tourna vers elle.
-Je m'appelle Adélina Davies et je viens de Caroline du Nord.
Enzo sourit avant de sortir de la chambre et le médecin l'attendit avec impatiente.
-Avez vous réussit à obtenir quelque chose ?
-Adélina Davies, elle est de la Caroline du Nord. répondit Enzo.
Le médecin se mit à sourire. Soudain, un long bip incessant émana de la chambre de Adel. Plusieurs infirmières rentrèrent dans la pièce laissant la porte ouverte ainsi que la vue du corps de la jeune femme. Le médecin perdit son sourire puis quitta Enzo avant de rentrer précipitamment dans la chambre. Enzo ne rentra pas à l'intérieur mais observa la scène de l'extérieur de la pièce.
-On a plus de pouls ! déclara une première infirmière.
Contrairement au cœur de Adel déjà arrêté, celui de Enzo se mit à battre à tout rompre. La peur s'empara de lui alors que ses épaules se mirent à trembler.
-Faut la réanimer ! Maintenant !
La porte de la chambre se ferma devant le nez du garçon et ce dernier sentit l'air lui manquer à l'intérieur de sa gorge. Il n'avait plus assez de voix pour hurler le nom de le jeune femme.
Le cœur de Adélina refusa de redémarrer et pendant un instant, elle était morte.
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Vous avez aimé ?
Pourquoi Adélina a-t-elle tenté de se tuer ?
Que voulez dire la phrase dans son carnet ? : « La malédiction ne peut être brisée, notre seule échappatoire, c'est la mort. »
Vous avez tilté au nom de famille de Enzo ? Makarley ?
La relation entre Enzo et Adélina ?
Adel qui fait un arrêt ?
Adel se réveillera-t-elle, et si oui, comment ?
Comment vous imaginez la fin de ce livre ?
Des théories pour la suite ?
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