|20| The unknown of the door.
Adel fut réveillée ou en tout cas, dérangée par des bruits dans le couloir. Elle se leva de son lit au matelas plus qu'inconfortable. Elle s'étira lentement tout en baillant. Elle n'avait pas réussit à fermer l'œil depuis qu'elle était rentré ici. Adel était sûr d'entendre des bestioles gratter dans les murs et elle avait peur de se retrouver à tout moment face à un énorme raton laveur.
Adélina enfila ses baskets sans ses chaussettes et s'avança vers la porte où les bruits se firent plus intenses. Elle ouvrit la porte et passa la tête à travers pour observer trois individus dans le couloir. Elle distingua le gérant du motel, l'inconnu de la porte et un autre qu'elle ne connaissait pas. Vu les timbres de voix et leurs volumes, elle devina rapidement que la discussion était plus qu'animée.
-Je veux pas de ça ici ! Je croyais m'être fait comprendre la dernière que je t'ai surprit ! hurla le gérant.
Adel savait que la curiosité n'avait rien de bon et qu'elle n'apportait que des ennuis mais même dans sa chambre, elle aurait entendu les trois hommes parler à cause des murs aussi fin que des feuilles de calques.
-Tu as rien à me dire ! Je paye ma chambre alors je fais ce que je veux à l'intérieur. Tu as rien à me dire vieux croûton.
-Tu peux faire ce que tu veux tant que ça reste légal. Je veux pas de drogue et encore moins de drogué ici !
Adel plissa les yeux et observa le bras de l'inconnu couvert de marque de piqûre ainsi qu'un garrot sur son biceps.
-Tu vas faire quoi me virer ? le menaça ce dernier.
Le gérant plaqua le drogué ce qui fit sursauter la brune qui lâcha un cri. Les trois individus se tournèrent vers elle alors qu'elle mit sa main devant sa bouche.
-Rentres dans ta chambre, petite brunette. Ça ne te concerne pas. lui conseilla l'inconnu de la porte.
Elle hocha rapidement la tête avant de s'enfermer dans sa chambre. Elle s'écroula au sol. Était-ce maintenant devenu son quotidien ? Louer des chambres miteuses alors que son voisin de chambre était en train de se droguer ?
Elle souffla. Il y a quelques semaines tout allait encore très bien et là, sa vie s'écroulait comme ses larmes au sol. Adam et Alex étaient venus et avaient changé sa vie positivement et négativement. Ils l'avaient amené à se poser des questions sur sa vie et sur ce qu'elle ressentait envers Théo. Quant à ce dernier, sa jalousie avait prit le dessus sur lui et l'avait fait dire des mots qu'il regrettait à présent. Adélina tira sur ses cheveux tout en sanglotant. Sa vie était un merdier sans fond, elle avait l'impression de se noyer dans cet océan de problème en essayant d'avoir pied. Peut être que ce motel était l'endroit parfait ? L'endroit où elle pourrait enfin sortir la tête de l'eau. Même si pour cela elle devait sacrifier ses études et son avenir. Elle ne voyait pas l'intérêt de continuer à vivre normalement alors que c'était tout le contraire.
Des bruits derrière sa porte la sortirent de ses pensées. Elle releva la tête et ouvrit légèrement sa porte, laissant seulement sa tête passer à travers. Elle observa l'inconnu de la porte qui la regarda avec inquiétude.
-J'imagines que ça va pas. devina-t-il en observant ses larmes.
La jeune femme se mit à rire légèrement tout en levant les yeux au ciel.
-Bravo Sherlock Holmes.
-Je peux rentrer ?
Elle se décala et le laissa rentrer dans sa chambre. L'homme regarda autour de lui et remarqua que la pièce était semblable à la sienne.
-Qu'est ce que tu fais ici ? demanda la brune en passant ses mains sur bras.
Le manque de radiateur se faisait terriblement ressentir. Seule la chaleur corporelle réchauffait la pièce.
-Je voulais savoir comment tu allais. répondit l'inconnu en se tournant vers elle.
-J'ai froid. déclara Adel.
L'homme se mit à sourire.
-C'est ce qui arrive les premiers jours. On s'habitue rapidement mais petit conseil, ne dors pas sans tes chaussettes. Un homme du premier étage à perdu un orteil pendant sa première nuit ici.
Adel plissa les yeux tout en grimaçant.
-Je rigole. avoua-t-il. Mais dors avec tes chaussettes, ça vaut mieux pour toi.
Elle hocha lentement la tête sans répondre. L'homme fit de même et continua d'observer la jeune femme qui semblait grelotter.
-C'était qui cet homme dans le couloir ? demanda finalement la jeune femme.
-Henri. Il vit ici depuis deux mois et comme tu as pu le remarquer, c'est un drogué fan d'héroïne. Mais je te déconseille d'aller te fournir chez lui. Je crois que sa drogue est louche.
-Je touche pas à ça de toute façon.
-Tu fais bien. Et puis je pense pas que tu es l'âge de toute façon. Tu es majeur au moins ?
Adélina déglutit, elle était ici pour faire une pose dans sa vie et pourtant cette dernière la rattrapait.
-Ouais. J'ai 19 ans.
-Tu fais moins.
-On me le dit souvent. Et toi tu as quel âge ?
L'homme la fixa en plissant les yeux, pas très convainque par ses paroles. Il lâcha finalement l'affaire pour le grand bonheur d'Adel.
-J'ai 20 ans. Et je m'appelle Enzo.
-Enzo ? répéta la jeune femme. Je trouve que ça sonne mieux que l'inconnu de la porte.
-Je trouve aussi, tu te rends compte, ça nous fait déjà des points communs !
Adel pensa à Alex. Ces mots furent ceux qu'avaient prononcé le garçon lors de leurs rencontres alors que le professeur leurs avaient demandé de se mettre à coté. Tout était encore si facile à cet époque.
-Et toi ?
-Lina. répondit-elle en souriant. Je m'appelle Lina.
Adélina, Lina, ça se ressemblait alors elle ne mentait pas réellement.
-Par contre je trouve que mystérieuse brunette sonnait mieux que Lina.
-Hey !
Enzo et elle se mirent à rire.
-Ça te dit d'aller manger un morceau ?
-Il est presque minuit.
-Presque. Le bar d'en bas est encore ouvert, on a qu'a prendre un truc rapide à manger. Je meurs de faim.
Elle leva les yeux au ciel tout en souriant.
-D'accord.
-Par contre, tu payes ta part. ria le garçon. Déjà que je dois faire les fonds de poche pour manger.
Les deux individus se retrouvèrent quelques minutes plus tard autour d'une assiette d'œufs brouillés avec quelques morceaux de bacon.
-Alors depuis combien de temps est ce que tu vis ici ? demanda la jeune femme en essuyant sa bouche.
-Ça va faire trois ans dans quelques mois.
-Trois ans ? surligna la brune en soupirant.
-Je sais, c'est minable.
-Non, au contraire je pense pas ça. Tu as du courage de rester ici.
-C'est pas du courage, c'est juste que j'en ai pas les moyens. Je peux même pas inviter une jolie fille au restaurant.
Adelina sourit doucement.
-J'ai coupé les ponts avec ma famille depuis que je leurs ai annoncé que je voulais pas suivre leurs chemins.
-C'est à dire ?
-Avocats. Mes parents sont de bons avocats et on un grand cabinet privé qui leurs rapporte des milliers chaque fin de mois. Ils voulaient que je reprenne leur boîte mais pas moi. Je voulais pas m'engager dans quelque chose que je n'aimais pas. Je sais que ça peut paraître stupide de ma part. Je pourrais sûrement être un des plus jeunes avocats du pays mais je n'en veux pas.
-Je ne trouve pas ça égoïste ou même stupide. C'est ta vie pas celle de tes parents. Tu veux leurs faire plaisir ? Tant mieux. Tu veux faire ta propre vie ? Alors tant pis pour eux.
Il la regarda sans rien dire. Rares étaient les personnes qui pensait de cette manière. Elle observa son regard sur elle et baissa les yeux tout en souriant gênée. Tout semblait si simple lorsqu'il suffisait de se confier à un inconnu et c'est ce que faisait Enzo en ce moment même.
-Et toi, qu'est ce que tu fais ici ?
Elle avala une bouchée de ses œufs essayant de retarder sa réponse mais Enzo ne compter pas la lâcher.
-Ça se voit que tu es nouvelle dans ce système.
-De quel système est ce que tu parles ?
-Celui dans lequel je vis, la pauvreté, le rejet et la dépression. Je sais que tu n'en fait pas partit.
-Comment est ce que tu peux savoir ça ?
-Tes vêtements sentent encore la lessive, tu as du noir sous les yeux signe que tu as pleuré et que tu as essayé de l'enlever mais ça ne part pas sans démaquillant. répondit Enzo sans la quitter des yeux ce qui déstabilisa la jeune femme. Alors ça veut dire que tu es partit précipitamment de chez toi ou en tout cas loin d'un endroit avec du démaquillant. Tu fais une grimace à chaque fois que tu manges ce qui signifie que tu n'as pas faim et que ta seule envie est de courir aux toilettes.
-Je pourrais simplement ne pas aimer les œufs brouillés.
-Mais si c'était vrai, tu n'en aurais pas commandé. Tu aurais préféré une salade ou quelque chose de plus léger.
Il l'avait percé à jour, elle déposa sa fourchette dans son assiette encore pleine alors qu'elle passa une main sous ses yeux où y traînaient des résidus de mascara.
-Alors quoi ? Tu es une sorte de personne analysant les autres juste avec ce qu'il porte ou ce qu'il mange ?
-Non, mais tu sais, après trois ans passé dans ce motel, on commence à remarquer les manières des autres et leurs manières de vivre les choses.
Elle souffla tout en s'enfonçant dans sa chaise.
-Et je sais aussi que tu es mineure. déclara-t-il.
Son souffle se coupa alors qu'elle sentit les larmes lui monter aux yeux.
-Parce que j'ai prit des œufs brouillés ? demanda-t-elle en levant les yeux au ciel.
-Non parce que j'ai vu le ticket de ton train dépasser de la poche de ta veste et j'ai remarqué que tu avais eu le tarif pour les mineurs.
-Je vois qu'on peut pas avoir de secret avec toi.
-Je me demande juste ce que tu peux faire ici. A mon avis, tu viens de fuguer mais à cause de quoi ? La famille ? Les cours ? Un petit copain ?
-Je crois que je vais remonter, je suis fatigué.
Adel commença à se lever laissant Enzo seul.
-Lina ! l'appela-t-il.
Elle ne réagit même pas à son faux prénom qu'elle avait donné au garçon. Elle récupéra sa veste avant de sortir du bar. Elle remonta rapidement dans sa chambre et s'enferma dans cette dernière. Quelques minutes plus tard, Enzo toqua à la porte.
-Lina ! Je m'excuse, j'aurais pas dû te demander ce genre de chose alors qu'on vient de se rencontrer.
-Dégages Enzo j'ai envie de dormir !
Elle s'en voulait d'être aussi froide avec lui mais elle savait qu'il ne partira sans y être forcé. Le garçon souffla mais reconnu sa bêtise. Il laissa sa main tomber le long de son corps avant de rejoindre sa chambre à quelques mètres de celle de la jeune femme. Cette dernière s'enfouit sous les draps et posa sa tête sur l'oreiller tout en fixant le plafond tout en se répétant les mêmes paroles.
Qu'est ce qu'elle faisait ici ?
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Vous avez aimez ?
Adel qui devient Lina ?
Son voisin toxico ?
Enzo ? Sa capacité d'analyse ?
Adel et Enzo ? Amis ou plus ?
Adel reviendra-t-elle chez elle et si oui, dans quel état ?
Des théories pour la suite ?
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