Chapitre 21 (partie 1)


– Ça fait du bien d'être rentrée, quand même.

Ce fut Lilian qui sortit cette plutôt inattendue remarque au vu des derniers événements, alors qu'ils franchissaient tous ensemble la porte de sa maison. Le groom holographique apparut devant eux.

Je vous souhaite la bienvenue chez vous, Miss Hamilton, salua-t-il, ainsi qu'à messieurs-dames vos invités. Souhaitez-vous être débarrassés de vos effets ?

– Volontiers, répondit la jeune fille.

James et Lulu la regardèrent avec surprise ôter son manteau qui se rangea tout seul dans l'armoire de l'entrée.

– Le brouillard-outil, expliqua-t-elle avec un sourire devant leur air stupéfait.

James haussa les sourcils.

– Waouh... C'est beau, c'est moderne.

Ces messieurs-dames souhaitent-ils des rafraîchissements ? poursuivit le groom.

Lilian refusa d'un geste.

– Non, pas maintenant. Nous le ferons savoir quand nous en voudrons.

À votre service, Miss.

Et le groom se volatilisa.

Lulu n'en revenait pas.

– Merde, alors ! C'est bien la première fois qu'on me traite comme ça. La dernière fois que j'ai mis les pieds à la Cité, on a voulu me flinguer. C'était ce matin, d'ailleurs.

– C'est une machine, expliqua Lilian. Il n'a pas de programme comparatif. Il ne sait pas faire la distinction entre les personnes qui viennent d'un monde ou d'un autre.

Elle traversa l'entrée.

– Il n'a donc jamais réclamé après tes parents ?

– Non. Je l'ai dit, c'est une machine. On a enregistré dans son disque dur toutes les informations dont il a besoin, comme nos noms et ses fonctions, mais il réagit selon son environnement et la situation, pas selon sa mémoire interne. Il a seulement une conscience fonctionnelle.

– C'est moche, quand même.

James regarda l'endroit où s'était trouvé le groom auparavant.

– C'est drôle, mais... Il n'était pas question à une époque d'intelligence artificielle ?

– Si, il a longtemps, confirma Lilian en entrant dans le salon. Je n'étais même pas encore née.

Elle posa son sac sur la table basse et se laissa couler dans un fauteuil, invitant les autres à en faire autant.

– Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda James.

– Tu te rappelles l'incident « Eva » ? lui demanda alors Christel.

Lulu fronça les sourcils, sondant sa mémoire.

– L'incident « Eva »..., se souvint-elle. C'était au MIT, non ?

– Vous connaissez l'histoire ? s'étonna Lilian.

Lulu désigna Christel du pouce.

– Ce crétin en a pleuré pendant des jours, expliqua-t-elle.

– C'était quand même loin d'être drôle, se défendit Christel.

– Il s'est passé quoi ? voulut savoir James qui ne semblait pas au courant.

– « Eva », lui raconta Lulu, c'était la première intelligence artificielle autonome. Elle avait passé le test de Turing haut la main, il paraît que c'était impressionnant à voir. Le MIT lui avait confié le fonctionnement du département dans lequel elle était installée, elle était capable d'allumer et d'éteindre les lumières, de gérer les systèmes d'alarmes, surveiller et reporter les infractions, absolument tout.

– Sauf qu'un jour, elle s'est mise à trop réfléchir, poursuivit Christel.

– Ah bon ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Lilian ouvrit les mains d'impuissance.

– Ils ont fini par se rendre compte qu'elle s'était mise à évoluer spontanément et à développer une autonomie propre. Elle avait compris le fonctionnement des systèmes informatiques et s'était mise à pirater son chemin hors du département.

– Un vrai scénario de film, s'émerveilla James. Et ensuite ?

– Ensuite, il s'est passé que contrairement aux films au cinoche, expliqua Christel, les cerveaux du MIT n'étaient pas des buses qui se sont juste foutus les doigts dans les oreilles en se disant que tout allait bien et qu'ils maîtrisaient la situation. Ils l'ont mise en mode manuel en attendant de savoir comment la réparer. Elle était toujours active, mais ne contrôlait plus rien du tout.

– Et ils ont réussi ? À la réparer ?

Mais Lilian secoua la tête.

– Un matin, ils se sont rendu compte qu'il y avait eu un court-circuit et que le disque dur avait grillé pendant la nuit. Ils en ont conclu qu'elle avait, d'une certaine façon, réussi à se « suicider ».

– Coincée comme ça dans un cerveau aussi vaste que le sien, elle a dû finir par se sentir seule, la pauvre, conclut Christel. J'ai de la peine pour elle.

Lilian eut une grimace fataliste.

– Suite à cet échec, le projet IA a été tué dans l'œuf. C'est pour ça que le brouillard-outil n'a pas été conçu tel qu'il était prévu au départ. Il devait être un outil autonome et polyvalent, on l'a rendu commandable à distance et spécifique à certaines tâches, pour justement éviter ce problème. Maintenant, il existe un brouillard pour la cuisine, un autre pour le ménage...

– Aucun risque de fusion, donc, ou d'autres trucs comme ça ?

– Aucun. Leurs structures ont justement été travaillées dans le but de les rendre incompatibles entre eux. Ne me demandez pas les détails, c'est de la science moléculaire, et je n'y connais rien. La seule chose que je sais, c'est que malgré les progrès scientifiques, la nature obéit à des codes : on ne peut pas assembler n'importe quels atomes entre eux. C'est sur cette base qu'ont été conçu les brouillards, pour éviter les incidents.

– Et tes brouillards, intervint alors Christel, ils peuvent mettre les personnes indésirables dehors ?

La question fit réfléchir Lilian plusieurs secondes.

– Je ne sais pas, avoua-t-elle. Jusqu'ici, je ne les ai jamais utilisés pour autre chose que ce pour quoi ils ont été conçus. Pourquoi ?

– Oh, je demandais ça comme ça... Des fois que certains se remettraient à foutre leurs pieds ici.

– Tu crois qu'ils seraient capables de jeter Smith hors de chez moi ? se méprit Lilian.

– Oh, je ne parlais pas de lui, je parlais de ton oncle.

– Ah, lui ! Euh, non, je n'ai jamais essayé.

James hocha gauchement la tête, un peu dépassé par le flux d'informations.

– Oui... c'est moderne, quoi, résuma-t-il.

Et Lilian ne put s'empêcher d'en sourire. Elle commençait à comprendre la réflexion de Lulu sur son intelligence limitée.

Puis Christel frappa dans ses mains.

– Bon, on y va, maintenant ?

– On y va quoi ? voulut savoir Lilian.

James retroussait déjà ses manches en grognant.

– Et dire que je déteste ça..., pesta-t-il.

– Oui, comme tous les mecs, ricana Lulu.

Christel désigna l'espace autour d'eux d'un circulaire geste du doigt.

– La première étape pour se débarrasser d'un incube, expliqua-t-il, c'est de faire le ménage. C'est symbolique. Le but est de couper le lien qui a été établi entre Smith et toi, et ça commence par une purification de ton intérieur, en particulier de ta chambre.

– Quoi, c'est tout ? s'étonna Lilian.

– C'est tout quoi ?

Elle ouvrit les mains d'ingénuité, surprise par cette solution si simple.

– C'est comme ça qu'on se débarrasse de ce truc ? On fait le ménage ?

– En quelque sorte, oui. C'est un ménage qui doit être fait sur tous les plans, qu'ils soient physiques ou émotionnels. C'est bien beau de récurer ta chambre, mais si tu n'as qu'une envie, c'est le revoir, ça sert un peu à rien.

– Le jour où j'aurai envie de revoir ce pourri n'est même pas hypothétique, grinça Lilian, qui avait néanmoins compris l'idée.

Christel hocha la tête en appréciation.

– Si tu as des robots ménagers, recommanda-t-il, tu peux les lancer pour le reste de la maison. Le but est quand même que ce soit fait correctement. Ta chambre, par contre, il va falloir y aller à l'huile de coude.

– J'espère que tu n'as pas peur de te casser les ongles, se moqua Lulu.

Pour toute réponse, Lilian baissa les yeux sur elle, avisant sa tenue hors de prix, la jugeant peu apte à une activité aussi fastidieuse et salissante que le ménage.

– Je devrais peut-être me changer, non ? suggéra-t-elle.

– Tu les ranges où, tes produits ménagers ? demanda Christel.

Lilian, qui avait commencé à s'élancer vers les escaliers, s'interrompit et se retourna, sondant ses souvenirs.

– Euh... Je crois que c'est le placard sous l'escalier, là. C'est ici que sont parqués les robots. Si vous voulez les activer, appuyez juste sur le bouton Power, ils savent ce qu'ils doivent faire.

Et bientôt, tous étaient rassemblés dans la chambre de Lilian, œillant l'espace, les objets de décoration et les vêtements divers qui jonchaient le sol.

– Une vraie chambre de fille, railla James.

Christel redressa un cadre de travers sur le mur.

– Je propose qu'on commence par vider et nettoyer les placards, suggéra-t-il. Après, on rangera tout et on pourra faire le reste.

– J'ai l'impression de faire mon ménage de printemps, souleva Lulu avec nostalgie. À tout hasard, si tu as des fringues que tu ne mets plus, je suis intéressée.

Ils se mirent vite au travail, les robots ménagers travaillant en sourdine dans le reste de l'étage. Lilian fut presque surprise par la quantité de poussière qu'elle déplaça. Les machines n'étaient peut-être pas si précises que ça, finalement. Elle éternua plus d'une fois.

– Et une fois qu'on a fini de nettoyer, qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle à Christel, alors qu'ils changeaient les draps du lit.

– Le Doyen va venir pour un exorcisme. C'est pas que c'est efficace contre ces saloperies, en fait, les incubes et les succubes se foutent royalement des prières et de ces trucs-là. Mais deux précautions valent mieux qu'une, à ce qu'on dit, et puis, si jamais il y en a d'autres...

– Peut-être, mais pour les incubes, insista la jeune fille, c'est quoi, la suite ?

Christel secoua un oreiller, lui rendant son rebondi.

– Il va ramener des racines de pivoine. Il faut des pivoines mâles. En fait, c'est tout con, il faut en garder près de son lit, et pour une meilleure efficacité, on la prend en infusion avec de la thériaque, c'est un contrepoison. Il va aussi ramener du millepertuis, c'est redoutable, ce truc. Tu savais qu'au Moyen Âge, on appelait ça la « fuite du démon » ? Rien que tu en mets chez toi, et c'est plié. Perso, je le recommande en fumigations, avec de l'encens.

Puis il se laissa tomber sur le lit avec une exclamation satisfaite.

– Eh bien voilà, c'est pas mieux, comme ça ?

Lilian regarda la pièce autour d'elle. Elle devait bien admettre que jamais, au grand jamais, sa chambre n'avait été aussi impeccable. Elle avait l'air comme neuve.

Elle inspira profondément, sentant l'odeur des produits ménagers. Cette odeur de propre à elle seule lui fit un bien fou. Elle n'avait brusquement plus envie de déplacer un seul objet, pour laisser perpétuellement sa chambre dans ce même état de perfection.

– Il n'y a pas à dire, c'est quand même mieux, jugea Lulu à son tour. Tu ne te sens pas plus légère, d'un coup ?

Si, plus légère, et plus affamée à en juger par la protestation soudaine émise par son estomac, ce qui fit bien rire les autres.

– Après l'effort, le réconfort ? proposa Christel en se levant du lit.

Ils redescendirent dans le salon, alors que les robots ménagers rentraient justement dans leurs pénates, dans le placard sous l'escalier.

– Vous voulez boire ou manger quelque chose ? proposa Lilian. Enfin, je propose, mais j'espère qu'il reste quelque chose de comestible.

Elle se dirigea vers la cuisine.

– Depuis que mon oncle est arrivé ici, raconta-t-elle, le frigo ne reste jamais plein longtemps.

– Il doit avoir un sacré appétit, ton oncle, sourit Lulu.

– Il est surtout accompagné par beaucoup de monde. Sans compter les toasts en hommage à mes parents, qui ramènent toujours une ribambelle d'invités...

– Dis donc, il se croit pas un peu chez lui, par hasard ?

Lilian passa la tête par la porte.

– S'il s'y croit seulement, alors j'ai de la chance. Déjà que ses avocats me cavalent après avec des propositions de contrats pour me racheter l'entreprise...

– Bref, il veut t'éjecter, quoi.

– C'est tout comme.

Elle repartit dans la cuisine, puis elle grogna.

– Rien à faire, il me vide tout systématiquement. Je suis désolée, je n'ai rien à vous proposer.

Lulu la rassura d'un geste.

– Ne t'en fais pas, c'est pas grave. On n'a pas soif, de toute façon.

Lilian se prit le ventre.

– Peut-être, mais moi, j'ai faim, et il n'y a rien à manger.

Elle marcha vers le range-magazines et entreprit de fouiller dedans.

– Je ne crois pas que tu trouveras à manger là-dedans, sourit Lulu.

– Oh, si.

La jeune fille exhiba le prospectus d'un livreur à domicile.

– Vous voulez manger quelque chose ? proposa-t-elle.

– Sans façon, merci. Mais je t'en prie, fais-toi plaisir.

Lilian s'empara du téléphone.

Lulu se leva et rejoignit les garçons à la fenêtre.

– Il n'est toujours pas arrivé ?

– Non.

Lulu désigna alors du pouce par-dessus son épaule.

– Vous savez, les garçons, c'est pas en restant collés à cette fenêtre qu'il va arriver plus vite. Alors vous êtes priés de revenir, vous insultez votre hôtesse.

Puis elle attrapa James par l'oreille et l'entraîna de force vers le canapé.

– Aïe !

– Assis, maintenant !

– Oui, chef !

Christel revint à son tour et se rassit.

– Je pense qu'il ne devrait plus tarder. Le temps qu'il rassemble ce qu'il faut et qu'il vienne, je pense qu'il n'y en aura plus pour longtemps.

– J'ai commandé à manger, lui dit Lilian, il n'y a plus rien dans le frigo. Depuis que mon oncle est en ville, c'est le désert dans la cuisine.

– Tu n'as qu'à virer ton oncle, c'est tout, se contenta de répondre Christel.

– Tu en as de bonnes, toi, protesta la jeune fille. Et comment je fais, hein ? Je l'attends avec un fusil de chasse ?

– Et pourquoi pas ? Un bon coup de fusil dans le cul, souvent, ça calme.

Lulu tenta de le tempérer.

– Christel, je crois qu'un peu de tact ne serait pas de trop.

Mais Lilian les regarda en secouant la tête avec amusement.

– Vous n'avez jamais vécu dans la Cité, ça se voit tout de suite.

– Et alors, c'est une excuse ? Ce mec sorti d'on ne sait où débarque la bouche en cœur comme s'il était chez lui, et tu trouves ça normal ?

– Dans le sens où je ne fais plus partie du système, un peu, oui. Il y a des codes, dans cette société, des règles établies. Elles ne correspondent peut-être pas à votre vision de la société, mais c'est comme ça que ça fonctionne.

– Donc, si je comprends bien, c'est la règle de verser des pots-de-vin, de tirer à vue sur les parias, et de foutre sa famille à la rue ?

– C'est comme ça depuis la Singularité technologique, se défendit Lilian. Vous êtes peut-être des idéalistes, mais c'est la réalité. Vous aussi, il serait temps que vous ouvriez un peu les yeux sur certaines choses. Peu importe vos opinions, c'est comme ça et pas autrement, et ça ne changera pas sous prétexte que vous n'êtes pas d'accord.

Ils étaient tous muets devant ses arguments.

– J'ai enfreint les règles en sachant à quoi je m'exposais. Je me suis compromise le jour où j'ai refusé son argent à la police, quand elle enquêtait sur la mort de mes parents, la raison pour laquelle l'enquête avançait si lentement. Je suis même étonnée qu'ils ne l'aient pas tout simplement classée. Mais dès cet instant, j'ai été considérée comme paria. Pourquoi tu crois que presque plus personne ne veut me parler, à la fac ? Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on me dise de ne plus y remettre les pieds. J'aurais pourtant pu jouer le jeu jusqu'au bout, vous savez ? Faire porter le chapeau à Christel, vous livrer aux autorités et continuer ma petite vie. Je ne l'ai pas fait parce que ça ne m'aurait jamais donné les vraies réponses.

Elle se laissa aller au fond de son fauteuil.

– J'ai accepté de tout perdre en vous faisant confiance, c'est pour ça que les manœuvres de mon oncle ne me surprennent pas. J'avais seulement espéré que vous vous en apercevriez et que vous en tiendriez compte.

Un silence consterné suivit sa plaidoirie. James et Lulu échangèrent un regard, presque gênés. Puis ils se tournèrent vers Christel.

Le jeune homme jeta un œil sur Lilian, immobile dans son fauteuil. Il commençait à comprendre.

Il se rappelait la fois où elle l'avait défendu, quand ce sergent était venu l'arrêter ; puis ce fou rire, lors de sa visite dans sa cellule ; puis Natacha, qui lui avait raconté comment elle l'avait mise en garde contre Smith... Ses airs si tranquilles, quoique mâtinés d'une crainte légitime. Que n'avait-il pas compris en ces instants à quel point elle s'était elle-même passé la corde au cou ! Elle se reprochait de ne pas cru plus tôt à ses avertissements, mais lui n'avait été plus réceptif à sa détresse. Elle avait renoncé à tout ce qu'elle avait, afin de faire la lumière sur le meurtre de ses parents, et il n'avait rien vu.

Mû par le désir de lui accorder la reconnaissance de son geste, il se leva et vint s'asseoir à ses côtés, sur l'accoudoir de son fauteuil.

– Écoute, Lilian, lui dit-il. On est peut-être de fantastiques râleurs, des têtes brûlées, des parasites, ou tout ce que tu voudras. Mais s'il y a une chose que tu dois savoir, c'est qu'on ne te laissera pas tomber. Si tu dois vraiment partir d'ici, t'inquiète pas qu'on va se mobiliser pour t'aider. Tu veux bien qu'on t'aide ?

Le regard qu'elle lui lança aurait pu être interprété comme condescendant si Christel n'avait pas commencé à avoir une autre idée du personnage.

– Évidemment que oui, imbécile. Après tout ce que j'ai fait pour toi, sois assuré que tu vas me rembourser au quintuple. Et même au centuple. Non, en fait, tu sais quoi ? Tu vas être à mon service 24 heures sur 24, jusqu'à ce que je décide si oui ou non j'en ai fini avec toi.

Lulu éclata de rire, alors que Christel ouvrait des yeux horrifiés par la perspective.

– Laisse-lui un peu de temps libre, quand même, intervint James. Sinon, on en connaît une qui va se demander pourquoi il passe tout ce temps avec une autre.

Et Lilian, qui était sur le point de s'offusquer de ce possible malentendu, se tourna vers Christel avec surprise, interpellée par la portée de la réflexion.

– Tu as quelqu'un ? s'étonna-t-elle.

Sa curiosité le fit grimacer.

– Je crois que la réponse consacrée à cette question est « c'est compliqué », répondit-il alors.

– Et encore, ricana Lulu, « compliqué », c'est qu'un euphémisme.

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