track forty seven

-Pierre. Elle est arrivée.

Le pilote sourit à Esteban, qui disparaît aussi vite qu'il est apparu. Pierre reprend sa préparation, il a presque terminé de toute façon, et il sait que quand il retrouvera Alma-Lïa, elle aura trouvé quelqu'un avec qui converser et ne sera certainement pas cachée derrière une casquette Alpine dans un coin.

Il rit en voyant qu'il avait raison : Alma-Lïa a son casque dans les mains, en pleine conversation avec un mécanicien. Celui-ci checke Pierre quand il arrive devant lui avant de s'éloigner vers la voiture.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? demande la chanteuse avant de réaliser ce qu'elle vient de dire. Pas, genre, je veux que tu partes ! Mais tout le monde m'a dit que tu étais déjà au boulot et que je pouvais pas te voir avant la course.

Pierre hoche la tête.

-Je suis juste passé vite fait te voir, je vais direct sur la grille.

Elle sourit.

-Amuse-toi bien. Je crois que c'est ça qu'il faut dire plutôt que "bonne chance" ou "fais attention".

Il rit.

-Toi aussi, amuse-toi bien. Merci d'être là.

Il s'éloigne en lui faisant un signe d'au revoir de la main. Maintenant, c'est l'heure de se concentrer, et il sait qu'il ne pensera plus qu'Alma-Lïa est là pendant la course.

Mais il y repensera dès qu'il sortira de sa monoplace.

Quand il commence à marcher, casque encore sur la tête, il se souvient effectivement qu'elle est là, et vu la position à laquelle il a fini, il compte sur elle pour lui remonter le moral.

Il fait exprès de passer la voir alors que ce n'est pas initialement dans son programme d'après-course, et il sourit en voyant qu'elle est comme un poisson dans l'eau, en train de commenter des replays.

Le maxplaining et le leclarifying ont du souci à se faire quand Alma-Lïa est dans la place. Il pose sa main sur son épaule doucement pour ne pas l'effrayer.

-Tu peux aller te promener librement, tu crains rien ici. Garde ton téléphone avec toi, je t'appelle quand j'ai terminé.

Il s'éloigne sans attendre de réponse, déjà en retard, mais Alma-Lïa attrape son bras.

-Mais, Pierre !

-On se voit après, prin...

-T'es le meilleur, souffle-t-elle avant d'enrouler ses bras autour du cou de Pierre, et il rit.

-Ouais. Le dix-septième meilleur sur vingt.

Elle le lâche, secouant la tête.

-Théoriquement, t'es le dix-septième sur toutes les personnes qui aimeraient être pilote de Formule 1. Moi y compris.

Il sourit.

-T'es vraiment une femme incroyable.

Elle hausse les sourcils.

-Je sais. Allez, va travailler. Je vais aller regarder deux-trois pilotes avec la combi sur les hanches sur le paddock pour te dire si t'es plus beau ou pas.

Il rit et s'éloigne en secouant la tête.

Quand Esteban et Pierre sont libérés, ils retrouvent Théa et Alma-Lïa en grande discussion avec George et Lando.

-Un Grand Prix à traîner sur le paddock et elle a déjà rencontré la fine équipe, rit Esteban, et Alma-Lïa sourit.

-On va s'organiser un week-end entre filles, avec Ysalis, Sienna et Déva, annonce Théa. Tu penses que Nour viendrait, Lando ?

Celui-ci hausse les épaules.

-Je crois que vous l'intimidez un peu, ça dépend comment tu lui présentes les choses.

-Ce que je donnerais pour être une souris et vous espionner pendant ce week-end, sourit Pierre.

-Non merci, tu viendrais sûrement me faire peur pendant que je dors, rétorque Théa.

-Mais c'est que tu penses que le monde tourne autour de toi, la vie d'Esteban, je te calculerai pas parce que je serai une souris fan d'Alma-Lïa.

Celle-ci sourit.

-Bon, c'est pas que vous êtes ennuyeux, mais Georgie et moi, on a des choses à faire. On se voit la semaine prochaine, déclare Lando, et tout le monde commence à se dire au revoir et à partir de son côté.

-On mange des frites, ce soir, annonce Pierre quand il ne reste plus qu'Alma-Lïa, et elle n'a pas le temps de rétorquer quoi que ce soit qu'il ajoute : j'ai demandé à mon physio, pour de vrai. Il est d'accord.

-D'accord, dit-elle simplement, et ils se dirigent vers la sortie. T'es triste ?

Pierre la regarde, surpris par cette question.

-Non. Déçu. Mais ça va passer, surtout qu'il y a une autre semaine de course derrière, et que tu es là.

-Et qu'on va manger des frites ?

Il sourit.

-Oui. Si t'es d'accord.

-Je suis toujours d'accord pour manger des frites avec toi. Tu veux qu'on clôture la discussion sur ta course ?

-Avec plaisir. On va pouvoir ouvrir celle sur tes aventures de paddock.

Elle sourit, et Pierre voit bien qu'elle a hâte de raconter. Pourtant, elle ne dit rien sur le trajet jusqu'à l'hôtel, ni le temps que le room service leur ramène le dîner. C'est après avoir mangé quelques frites qu'elle déclare :

-C'était trop bien. D'être sur le paddock.

Il sourit.

-Tu sais que t'aurais pu venir sans me connaître, bien avant.

-Oui, mais est-ce que j'aurai eu du merch ?

-La chanteuse de chansons, tu es légèrement célèbre, je crois que t'aurais du merch de chaque écurie qui court en Formule 1 si tu le demandais.

Elle fait la moue.

-Oui, mais j'aurai pas la moitié de ta garde-robe personnelle chez moi.

-C'est vrai que je t'aurais pas donné accès à ça.

-Voilà. Je savais qu'il y avait quand même un avantage.

Pierre ouvre la bouche de choc, pendant qu'elle rigole.

-Je sais. Que j'aurais pu venir bien avant. Mais ça s'est pas fait et ça devait pas se faire. Il fallait qu'on se rencontre comme ça. À ce moment-là. Sinon, peut-être que ça n'aurait pas marché.

Il hoche la tête.

-Oui. Probablement.

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